Editorial de Robert Saucourt
Lieutenant Degueldre
Profanation à Perpignan
L'appel du 18 juin
Justice pour les Méos
Les marins en Indochine | deuxième partie | & | première partie |
Brèves
Courrier des lecteurs, Notes de lecture , Cinéma

 
   
       
 
Bulletin
A.M.E.F N° 29
   
 
         
 









 
JUSTICE POUR LES MEOS DE GUYANE

Quand Saïgon, Phnom-Penh et bientôt Ventiane tombèrent aux mains des communistes, des dizaines de milliers de Méos du Laos (1), qui comme les Vietnamiens et les Cambodgiens, votèrent « avec leurs pieds », traversèrent le Mékong pour se réfugier en Thaïlande. Certains pays du monde libre, dont la France, leur accordèrent l'asile politique. Pas en métropole, en ce qui concerne la France, mais en Guyane.
Les premiers qui arrivèrent en Guyane, en 1977, se virent « offrir », à Cacao (2), un coin de jungle pourrie qu'il fallut défricher pour essayer d'en vivre. Sans se plaindre, les Hmongs se mirent à la tâche. En quelques mois, ils avaient créé un environnement acceptable et, à la différence d'autres réfugiés (voire d'autochtones guyanais...), assuraient bientôt leur autosubsistance. Et puis, les mois passant, ils fournirent du riz à toute la Guyane. Aujourdhui, ils en exportent en métropole et leurs productions maraîchères fournissent une bonne partie des marchés de Cayenne.
Inutile de dire que ces Hmongs, devenus français et fiers de 1 être, ne furent pas très bien vus par une partie de la population d'un département où l'assistanat est de règle.
Au point que de véritables campagnes racistes - menées par de grands adeptes des droits de l'homme, bien sûr furent déclenchées contre eux.
Au point que le gouvernement français, malgré des promesses réitérées, décida de ne pas accueillir plus de Hmongs en Guyane.
Aujourd'hui, et avec un sens politique qui force 1 admiration, les Hmongs de Guyane demandent que la France tienne, même avec trente ans de retard , ses promesses, comme l'explique Cha By, 45 ans, arrivé à Cacao à l'âge de 13 ans :
- Nous avons décidé de créer une association pour l'accueil et l'intégration des Hmongs du Sud-est asiatique en Guyane.
Car au Laos, même si on a tendance à l'oublier, c'est toujours la nuit communiste.
- Les gens disent que la guerre est finie au Laos. Oui, mais les Hmongs sont toujours contraints de se cacher et de se battre pour leur survie. Ils se battent aussi pour défendre les idées de démocratie et de liberté que les Occidentaux leur ont apportées.
Dans un livre qui vient de paraître (et qu'il faut lire), Laos, la guerre oubliée (Robert Laffont), Cyril Payen se bat pour sortir les Hmongs de la nasse communiste : « Ils sont les harkis d'Asie. Ils ne sont plus que 10 000 ! » Dix mille anticommunistes qui, accueillis en Guyane, viendraient redonner à un département, à bien des égards sinistré, un sérieux coup de jeune. Aux côtés, faut-il le rappeler, des descendants d'anciens soldats de la guerre d'Indochine qui, à Dien Bien Phu notamment, se sont battus jusqu'au bout contre les hordes rouges. On va voir si Sarkozy, qui a semblé énervé par les repentances à répétition, fera justice à ces hommes, à ces femmes, à ces enfants, que nous aimons.
ALAIN SANDERS
 
         
 
     
   
     
 

Alain-Michel ZELLER Un long oued pas si tranquille...

Alain-Michel Zeller, le fils du général Zeller, a décidé, dans un livre, "Un long oued pas si tranquille..." tout empreint de piété filiale, de parler. Et de dire dans une relation très sobre, très pudique, très retenue, les heures du putsch quand, alors sous-lieutenant et engagé sur le terrain, il eut à assumer sa filiation avec son général de père, alors maître d'Alger avec Salan, Jouhaud et Challe.
De 1959 à 1961, il effectuera son service militaire, dont 23 mois en Algérie française alors déchirée par la haine FLN.
Son témoignage dépasse largement le cadre familial. Alain-Michel Zeller est un témoin pour l'Histoire. Ce que souligne bien , dans son avant-propos Hé-lie de Saint-Marc.
Un long oued pas si tranquille... n'est donc pas un livre « de plus » sur la guerre d'Algérie racontée par un « ancien combattant ». C'est l'ouvrage d'un homme qui, à sa place, a choisi de servir avec honneur et fidélité.
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JEAN-PAX MEFRET
1962,l'été du malheur

À travers le récit de son adolescence plongée dans la tourmente des dernières années de l'Algérie française, Jean-Pax Méfret raconte les moments dramatiques de la tragédie vécue par les pieds-noirs. Des mois de désespérance ponctués par les violences meurtrières d'une guerre opposant barbouzes, garde-mobiles et police aux commandos de l'Organisation Armée Secrète. Il revient sur la bataille de Bab-el-Oued, investie par les blindés, sur la fusillade du 26 mars qui fit 80 morts et 200 blessés dans les rangs des manifestants.
Perquisitions, arrestations, tortures, ce livre rappelle un chapitre méconnu de la Un de la guerre d'Algérie qui provoqua un douloureux exode. Plus de 500 000 personnes en quatre mois fuirent leurs villes et leurs villages pour débarquer sur « une terre inconnue », devant une population souvent indifférente, sinon hostile. Emprisonné a Alger, puis à Paris, et à Rouen, Jean-Pax Méfret nous entraîne aussi dans la vie cellulaire de ceux qui s'opposèrent souvent par la force au choix du gouvernement. Un récit lucide, émouvant, passionnant !
Journaliste depuis 1970, Jean-Pax Méfret est un spécialiste des grandes enquêtes politico-criminelles. Il a été grand reporter puis rédacteur en chef au Pigaro Magazine dont il a dirigé les grands dossiers. Il a publié chez Pygmalion Une sale affaire et une biographie de Bastien-Thiry.

 
 

1962, l'été du malheur
Jean - Pax Méfret

Journaliste depuis 1970 Jean-Pax Méfret est un spécialiste des grandes enquêtes politico-criminelles.
Il a été grand reporter puis rédacteur en chef au Figaro Magazine dont il a dirigé les grands dossiers.


Il a publié chez Pygmalion : "Une sale affaire" et une biographie de Bastien-Thiry.


Jean-Pax Méfret est un troubadour de l'Algérie française, il l'a chantée, il l'écrit maintenant dans ce livre où l'on passe du sourire aux larmes, où il nous narre les différentes étapes qui amenèrent notre province française de la lumière ensoleillée des matins heureux à son sanglant crépuscule.
Il nous raconte à travers sa propre histoire l'agonie de l'Algérie française. Il nous amuse en décrivant, au moment des barricades de janvier 1960, son copain de Bab el Oued : Bou Khabza, le roi de la tchatche : " - Oh, Paxito ! - Oh Bou Khabza!"
Il s'annonçait. Plus vrai que nature. Il avait fait français deuxième langue. La première c'était le pataouète, ce langage spécifique des faubourgs d'Alger, truffé d'une déformation de mots espagnols, italiens ou arabes prononcés dans un français approximatif qui ne s'embarrassait pas de syntaxe... »
Il nous émeut en décrivant son arrivée à la prison Barberousse d'Alger. Après le putsch il a été arrêté pour avoir apporté son concours à La Voix de l'Algérie française France V, la radio des insurgés. Il a 16 ans et 9 mois... alors direction le quartier des mineurs.
« J'étais anéanti. Je restai muet... Dans quelques minutes je serais seul au milieu d'un groupe hostile. Je me préparais déjà à la châtaigne... »
Et puis ce fut l'heure de la promenade, et son départ enfin vers le quartier des politiques.
« Promenade !... Les prisonniers quittèrent leurs paillasses pour sortir un par un de la cage et se mettre en colonne à l'extérieur. Je restai seul. Le gardien aux étoiles dorées entra : - Activiste 4290, vous montez au quartier d'isolement, m'annonça-t-il. En route ! Il avait volontairement prononcé le mot activiste. Et assez fort pour que les autres détenus (musulmans et FLN ) puissent l'entendre... Les regards étonnés se chargèrent de haine. Quelques uns m'insultèrent, d'autres crachèrent dans ma direction. Plusieurs ... passèrent leur pouce sur leur cou en me fixant droit dans les yeux... »


Et puis ce fut la fin de l'Algérie française, les massacres de Bab el Oued, la fusillade du 26 mars.

L'été du malheur.

Les quais d'Alger envahis par une foule hagarde espérant pouvoir embarquer dans un bateau.
« Les abords des zones portuaires sont des quais de douleur. Ici, un homme pleure, assis sur son bagage, un enfant dans chaque bras. Sa femme explique qu'ils n'ont pas assez d'argent pour payer le billet de passage. Elle demande la charité, les yeux baissés, honteuse. Là, une jeune mère a dissimulé dans une valise en fer le petit cercueil de son nouveau-né... Les autorités qui veulent ralentir les départs ont diminué le rythme des rotations hebdomadaires entre l'Algérie et la France. Seize en février, sept en mars, trois en avril...
A Marseille, sur la jetée du port, une inscription demande : - Pieds-noirs retournez chez vous....
On ne nous disait pas ça en 1944 quand nous avons participé à la libération de la ville. »
L'auteur sera à nouveau arrêté en février 1962 pour son appartenance à l'OAS. Il est un des plus jeunes détenus politiques, il n'a pas 18 ans.
Libéré de la prison de Rouen à l'automne 1962, les tracasseries continuent : assignation à domicile en Normandie, etc.
Alain Peyrefitte, le Ministre de l'information, estimait qu'il fallait : «Protéger la jeunesse métropolitaine des germes dont les jeunes pieds-noirs peuvent être porteurs ! »
Et Jean-Pax termine son récit sur ce commentaire qui ne peut que nous aller droit au cœur : «Nous étions de la caste des infréquentables. Ils séparaient le bon grain de rivraie. Ces "germes" je les porte toujours.
Moi, je les appelle les Valeurs. »
Robert.SAucourt AMEF.
1 NDLR Pygmalion éditeur
19 € plus frais de port
Disponible en librairie ou à commander par l' intermédiaire de l'AMEF.


 
 
Association pour la mémoire de l'Empire français (AMEF) L'association a pour objet de maintenir le souvenir de l'épopée et de l'oeuvre française outre-mer. Elle défend également la mémoire de tous ceux qui ont fait tant de sacrifices pour le rayonnement de la France à travers le monde.