Communiqué de presse du gouvernement sur le projet de loi en faveur des rapatriés. Les députés reconnaissent l'oeuvre et la souffrance des rapatriés. Guerre d'Algérie: les députés approuvent la création d'une fondation. Le projet de loi en faveur des Rapatriés. Le sacrifice des harkis reconnu. L'Assemblée approuve le projet de loi en faveur des rapatriés. Le parlement examine un texte en faveur des rapatriés d'AlgérieLe compte rendu intégral de l'assemblée nationale du 11 juin 2004
       
 
 

Christian Kert rapporteur du projet de loi
(Photo JL Weinmann)
Agence de presse 08/06/2004.

Adoption en commission du projet de loi sur les rapatriés et harkis
08/06 21:51 La commission des affaires sociales de l'Assemblée a adopté mardi le projet de loi sur les rapatriés et les harkis qui prévoit des mesures d'indemnisation et de réparation, en renforçant "la reconnaissance de la Nation" à leur égard, a-t-on appris de source parlementaire.
Ce projet de loi, qui intervient 42 ans après la signature des accords d'Evian (qui mettent fin à la guerre d'Algérie le 18 mars 1962, ndlr), doit être examiné en première lecture par les députés vendredi.
Le rapporteur du texte, le député UMP Christian Kert, a expliqué en commission que le projet proposait "un travail de mémoire" et n'était "pas un texte d'indemnisation". Pour autant, quelque 900 millions d'euros seront nécessaires pour financer les dispositions du projet.
La commission a adopté un amendement renforçant "la reconnaissance de la Nation envers tous les rapatriés". Il stipule que la Nation "reconnaît les souffrances éprouvées et les sacrifices

 
 
endurés par les rapatriés, les anciens membres des formations supplétives et assimilés, les disparus et les victimes civiles et militaires des évènements liés au processus d'indépendance" en Algérie, au Maroc, Tunisie et dans les territoires antérieurement sous souveraineté française "et leur rend, ainsi qu'à leurs familles, solennellement hommage".
Un amendement de M. Kert interdisant sous peine de poursuite toute injure envers une personne en raison de "sa qualité vraie ou supposée d'ancien supplétif de l'armée française en Algérie", a également été voté.
Au chapitre des indemnités, la commission a voté un amendement du rapporteur permettant aux bénéficiaires de l'allocation de reconnaissance d'opter pour un système mixte: versement de l'allocation fixée à 1.800 euros par an et versement d'un capital de 20.000 euros.
Le texte initial prévoyait le choix entre le versement d'une allocation portée à 2.800 euros par an ou celui d'un capital de 30.000 euros.
La commission a adopté en outre un amendement destiné aux "+exilés politiques+, anciennement salariés dans le privé", c'est-à-dire les anciens membres de l'OAS (Organisation armée secrète, bras armé clandestin des partisans de l'"Algérie française") qui ont fait à l'époque l'objet de poursuites judiciaires.
Cet amendement exonère de toute forme d'impôt leur indemnité forfaitaire pour "compenser le retard de plus de 20 ans avec lequel ils ont recouvré leurs droits à la retraite par rapport à leurs homologues du secteur public".
Les socialistes ont estimé que ce projet était "un pas en avant en matière de cohésion nationale et dans la perspective d'assumer notre histoire". Néanmoins, ils ont jugé que le projet ne "répondait pas aux attentes des harkis" et ne prévoyait "aucune indemnité pour les rapatriés". Ils ont fait part de leur intention de présenter une résolution pour la création d'une commission d'enquête sur les harkis.
L'UDF a jugé po Le parlement examine un texte en faveur des rapatriés d'Algérie
42 ans après la signature des accords d'Evian qui ont mis fin à la guerre d'Algérie, les députés examinent vendredi un projet de loi exprimant pour la première fois "la reconnaissance de la Nation" envers l'ensemble des rapatriés, harkis et pied-noirs, sans omettre "les souffrances et les sacrifices" endurés par ces derniers.
Ce projet de loi, défendu par le secrétaire d'Etat aux anciens combattants Hamlaoui Mekachera, a pour ambition de "tourner cette page de l'histoire" et de constituer la dernière loi d'indemnisation des rapatriés.
Le débat devrait cependant achopper sur l'article 1er relatif à la reconnaissance de la Nation. Les socialistes (opposition) souhaitent que le projet aille plus loin. "Il faut que la France reconnaisse sa responsabilité dans l'abandon des harkis (supplétif de l'armée française) et dans les massacres de la rue d'Isly à Alger (26 mars 1962) et d'Oran (5 juillet 1962)", soit après le cessez-le feu du 19 mars 1962.
A l'UDF (centre) où l'on partage le même point de vue sur la reconnaissance de ces massacres, on fait valoir que ce "devoir de mémoire" devait s'accompagner "d'un devoir de réparation", car "l'Etat n'a pas sauvé les harkis".
Le projet gouvernemental prévoit deux options: versement d'un capital de 30.000 euros ou d'une allocation de 2.800 euros par an ou un système mixte: allocation de 1.800 euros par an et versement d'un capital de 20.000 euros. Pour l'Etat, ce dispositif ne coûterait pas plus cher. Les dispositions prévues nécessitent quelque 900 millions d'euros.
Par ailleurs, le gouvernement s'est engagé, dans l'exposé des motifs, à créer une fondation "pour assurer la vérité de l'histoire" des Français d'Algérie, des anciens des forces supplétives, des harkis et de leurs familles.
Dans ce projet de six articles figure, en outre, une disposition en faveur des anciens membres de l'OAS (Organisation armée secrète, bras armé clandestin des partisans de l'Algérie française) qui ont fait à l'époque l'objet de poursuites judiciaires.

Communiqué de presse du gouvernement.

Ministère de la Défense - Délégation à l'Information et à la Communication de la Défense
Paris, le 10 juin 2004
Hamlaoui Mekachera présente le projet de loi « rapatriés » à l'Assemblée nationale
Le Ministre délégué aux Anciens combattants, Monsieur Hamlaoui Mekachera, présentera le projet de loi « portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés », le vendredi 11 juin, à l'Assemblée nationale.
Conformément aux engagements du Président de la République, le gouvernement a engagé depuis juin 2002 une politique active de reconnaissance et de solidarité en direction des rapatriés, renouant ainsi avec ce qui avait été entrepris en 1987 et 1994.
Le projet de loi « Rapatriés » a été présenté le 10 mars dernier au Conseil des Ministres. Pour la première fois, un texte de loi concerne l'ensemble des Rapatriés : ceux d'Algérie, du Maroc et de Tunisie, qu'ils soient d'origine européenne ou harkis, membres des formations supplétives et assimilées.
Ce texte réaffirme solennellement la reconnaissance de la Nation à l'égard des femmes et des hommes qui ont participé à l'oeuvre accomplie par la France outre-mer. Ce projet de loi veut également marquer définitivement la reconnaissance matérielle que la France doit aux anciens harkis et membres des formations supplétives et à leurs veuves

Les députés reconnaissent l'oeuvre et la souffrance des rapatriés.

PARIS (AFP) - 11/06/2004 14h56 - Les députés ont approuvé vendredi l'article 1er du projet de loi en faveur de l'ensemble des rapatriés, harkis et pieds-noirs, qui exprime à la fois "la reconnaissance" de leur "oeuvre" en Outre-mer ainsi que "les souffrances" et les "sacrifices" qu'ils ont endurés.
Les députés ont en effet approuvé un amendement du rapporteur Christian Kert (UMP) qui complète l'article 1er, en évoquant outre la reconnaissance de l'oeuvre accomplie en Outre-mer par les rapatriés, "l'hommage" de la nation dû à l'ensemble des rapatriés.
Les députés socialistes et UDF ont plaidé en vain pour que le texte reconnaisse aussi la "responsabilité" de la France dans l'abandon des harkis et les massacres perpétrés après le 19 mars 1962, soit après le cessez-le feu.
Dans sa rédaction initiale, cet article prévoyait uniquement la reconnaissance de la Nation envers "les femmes et les hommes qui ont participé à l'oeuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d'Algérie, au Maroc et en Tunisie, ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous souveraineté française".
Les députés ont modifié légèrement cette rédaction en ajoutant, par la voie d'un amendement adopté à l'unanimité, la mention "en Indochine".
Les députés ont également voté, contre l'avis de la commission et du gouvernement, un article additionnel destiné à associer "les populations civiles" victimes "des massacres perpétrés durant la guerre d'Algérie ainsi que ceux commis après le 19 mars 1962" à la journée nationale d'hommage du 5 décembre décrétée pour tous les combattants morts pour la France en Afrique du Nord.
Cet article additionnel était à l'initiative des UMP Roland Chassain (Bouches-du-Rhône) et Daniel Spagnou (Alpes-de-Haute-Provence).
Pour la commission, le rapporteur Christian Kert a estimé que cet article entraînait "une grande confusion" puisque la journée du 5 décembre est dédiée aux "combattants morts pour la France".
Dans le même esprit, le ministre délégué aux Anciens combattants Hamlaoui Mekachera a fait valoir que l'hommage aux victimes civiles était prévu depuis "1996" au travers de l'édification, à l'initiative du président Jacques Chirac, d'un "monument national à Paris" à leur mémoire.

Guerre d'Algérie: les députés approuvent la création d'une fondation.

PARIS, 11 juin (AFP)
L'Assemblée a approuvé vendredi à l'unanimité la création d'une fondation "pour la mémoire de la guerre d'Algérie, du Maroc et de la Tunisie", lors de l'examen en première lecture du projet de loi en faveur de l'ensemble des rapatriés, harkis et pieds-noirs.
Les conditions de création de cette fondation seront fixées par décret en Conseil d'Etat, précise en outre cet amendement de Francis Vercamer (Nord) qui introduit ainsi un article additionnel dans le projet.
"Une majorité de Français ignore encore aujourd'hui l'histoire des rapatriés: le temps est venu d'y remédier et de rompre la loi du silence qui s'est installée depuis des décennies, notamment à l'égard des harkis et des membres des formations supplétives faisant d'eux des oubliés de l'histoire+", a expliqué M. Vercamer.
L'Assemblée a également approuvé un autre article additionnel par le biais d'un amendement du rapporteur UMP Christian Kert. Cet article prévoit que les programmes scolaires et universitaires reconnaissent "en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit".
Les députés ont ajouté en outre au texte une disposition visant à interdire "toute allégation injurieuse envers une personne à raison de sa qualité vraie ou supposée d'ancien supplétif de l'armée française en Algérie". ur sa part que le texte "répondait aux attentes importantes des harkis" tout en notant que le budget de l'Etat ne permettait "pas des avancées financières".

FR3 Marseille Le projet de loi en faveur des Rapatriés

Ce projet en première lecture à l'assemblée nationale pourrait être amendé par le sénat. Les harkis restent sceptiques.
Le projet de loi en faveur des rapatriés 11 juin 2004
L'Assemblée a approuvé le projet de loi en faveur des rapatriés.
L'Assemblée a adopté vendredi en première lecture un texte en faveur de l'ensemble des rapatriés qui exprime la "reconnaissance" de leur "oeuvre" en Outre-mer et de leurs "souffrances", et institue une fondation destinée à mener une "politique de mémoire" sur la guerre d'Algérie.
Le projet de loi, défendu par Hamlaoui Mekachera (Anciens combattants), a été adopté par l'UMP et l'UDF, le PS votant contre.
Pour assister au débat, les représentants d'associations s'étaient déplacés en nombre.
Ce texte présenté comme devant parachever l'édifice législatif en faveur des rapatriés, 42 ans après la signature des accords d'Evian, a suscité une certaine déception chez les députés.
Déception pour le PS de la non reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français à l'égard des harkis victimes de massacres après le cessez-le-feu du 19 mars 1962. Déception pour l'UDF concernant le niveau des indemnisations.
Comme l'avait averti le matin Kléber Mesquida, les socialistes ont déposé une proposition de résolution pour la création d'une commission d'enquête "sur les responsabilités dans les massacres des victimes civiles rapatriées et harkis après le cessez-le feu".
"Malheureusement, nous n'avons pas terminé notre débat (...) et je vous dis à la prochaine fois", a lancé Francis Vercamer (UDF), tout en reconnaissant des "avancées importantes".
Ce projet a été largement modifié. Alors qu'il ne prévoyait que "la reconnaissance de la nation" à l'égard de ceux qui ont participé à "l'oeuvre accomplie par la France, en Algérie, au Maroc et en Tunisie", les députés y ont ajouté la mention "en Indochine".
"loi du silence"
Mais surtout, à l'initiative du rapporteur UMP Christian Kert, il a été complété par la reconnaissance "des souffrances" et des "sacrifices" endurés par l'ensemble des rapatriés.
Contre l'avis de la commission et du gouvernement, les députés ont décidé d'associer les civils, victimes des massacres perpétrés durant la guerre d'Algérie et après le 19 mars 1962, à la journée nationale d'hommage du 5 décembre décrétée pour tous les combattants morts pour la France en Afrique du Nord.
Pour "rompre la loi du silence" sur la guerre d'Algérie, l'Assemblée a voté la création d'une fondation. Elle a décidé que les programmes scolaires et universitaires reconnaissent "en particulier le rôle positif de la présence française" en Afrique du Nord et "accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit".
Le volet indemnisation en faveur des harkis a été également fortement modifié. Les harkis auront le choix entre trois options: versement d'une allocation de reconnaissance de 2.800 euros par an, ou celui d'un capital de 30.000 euros, ou bien encore versement d'une allocation de 1.830 euros par an (montant actuel au 1er janvier 2004) accompagné d'un capital de 20.000 euros. Jusqu'à présent, l'indemnisation prenait la forme d'une allocation.
Il est prévu en outre la possibilité pour les enfants de harkis, éligibles aux bourses nationales de l'Education nationale, de bénéficier de bourses complémentaires.
Un geste a été fait aussi en faveur des anciens de l'OAS, qui étaient salariés du privé et avaient fait l'objet de poursuites judiciaires avant d'être amnistiés en 1968. Leur indemnité forfaitaire sera exonérée d'impôt.
Un an après l'entrée en vigueur de la loi, il est prévu en outre que le gouvernement remette au Parlement un rapport sur la situation sociale des enfants des harkis (formation, emploi, logement).

TF1 12 juin 2004 Le sacrifice des harkis reconnu.

L'Assemblée a adopté vendredi un texte reconnaissant "l'oeuvre" et la "souffrance" des Harkis. Un nouveau dispositif d'indemnisation est prévu. Certains députés dénoncent un montant insuffisant, . mis en ligne le 12 juin 2004
L'Assemblée a adopté vendredi en première lecture un texte en faveur de l'ensemble des rapatriés qui exprime la "reconnaissance" de leur "oeuvre" en Outre-mer et de leurs "souffrances", et institue une fondation destinée à mener une "politique de mémoire" sur la guerre d'Algérie. Le projet de loi était défendu par Hamlaoui Mekachera. "Ce texte se veut autant réparation des conséquences des drames de l'Histoire que gage d'espérance pour celles et ceux à qui il s'adresse. Le gouvernement vous propose de faire oeuvre de justice", a déclaré le secrétaire d'Eat aux Anciens combattants. Le texte a été adopté par l'UMP et l'UDF, le PS votant contre.
Reconnaissance des "sacrifices"
Alors qu'il ne prévoyait que "la reconnaissance de la nation" à l'égard de ceux qui ont participé à "l'oeuvre accomplie par la France, en Algérie, au Maroc et en Tunisie", les députés ont ajouté au texte la mention "en Indochine". Mais surtout, il a été complété par la reconnaissance "des souffrances" et des "sacrifices" endurés par l'ensemble des rapatriés. Pour "rompre la loi du silence" sur la guerre d'Algérie, l'Assemblée a voté la création d'une fondation. Elle a décidé que les programmes scolaires et universitaires reconnaissent "en particulier le rôle positif de la présence française" en Afrique du Nord et "accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit".
Indemnités
Le dispositif d'indemnisation des harkis voté prévoit trois options : versement d'une allocation de reconnaissance de 2.800 euros par an, ou celui d'un capital de 30.000 euros, ou bien encore versement d'une allocation de 1.830 euros par an (montant actuel au 1er janvier 2004) accompagné d'un capital de 20.000 euros. Jusqu'à présent, l'indemnisation prenait la forme d'une allocation. Un geste a été fait aussi en faveur des anciens de l'OAS, qui étaient salariés du privé et avaient fait l'objet de poursuites judiciaires avant d'être amnistiés en 1968. Leur indemnité forfaitaire sera exonérée d'impôt.
Les députés ont aussi approuvé un amendement du gouvernement permettant aux enfants de harkis, éligibles aux bourses nationales de l'Education nationale, de bénéficier de bourses complémentaires.
Déceptions
Quarante-deux ans après la signature des accords d'Evian, il a suscité une certaine déception chez les députés. Déception pour le PS qui trouve que le texte ne va pas assez loin puisqu'il ne reconnaît pas la responsabilité de l'Etat français à l'égard des harkis victimes de massacres après le cessez-le-feu du 19 mars 1962. Déception pour l'UDF concernant le niveau des indemnisations. Même "s'il est vrai que la France connaît une situation économique et financière difficile", pour le député Francis Vercamer "lorsqu'il y a préjudice, l'indemnité est fonction du préjudice et non pas des moyens de celui qui commet le préjudice".

DNA Alsace 12 juin 2004.

L'Assemblée approuve le projet de loi en faveur des rapatriés

L'Assemblée a adopté hier en première lecture un texte en faveur de l'ensemble des rapatriés qui exprime la « reconnaissance » de leur « oeuvre » en Outre-mer et de leurs « souffrances », et institue une fondation destinée à mener une « politique de mémoire » sur la guerre d'Algérie.
Le projet de loi, défendu par Hamlaoui Mekachera (Anciens combattants), a été adopté par l'UMP et l'UDF, le PS votant contre.
Ce texte présenté comme devant parachever l'édifice législatif en faveur des rapatriés, 42 ans après la signature des accords d'Evian, a suscité une certaine déception chez les députés.
Déception pour le PS de la non reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français à l'égard des harkis victimes de massacres après le cessez-le-feu du 19 mars 1962. Déception pour l'UDF concernant le niveau des indemnisations.
Ce projet a été largement modifié. Alors qu'il ne prévoyait que « la reconnaissance de la nation » à l'égard de ceux qui ont participé à « l'oeuvre accomplie par la France, en Algérie, au Maroc et en Tunisie », les députés y ont ajouté la mention « en Indochine ». Mais surtout, à l'initiative du rapporteur UMP Christian Kert, il a été complété par la reconnaissance « des souffrances » et des « sacrifices » endurés par l'ensemble des rapatriés.
L'indemnisation des harkis
Contre l'avis de la commission et du gouvernement, les députés ont décidé d'associer les civils, victimes des massacres perpétrés durant la guerre d'Algérie et après le 19 mars 1962, à la journée nationale d'hommage du 5 décembre décrétée pour tous les combattants morts pour la France en Afrique du Nord.
Le volet indemnisation en faveur des harkis a été également fortement modifié. Les harkis auront le choix entre trois options : versement d'une allocation de reconnaissance de 2 800 euros par an, ou celui d'un capital de 30 000 euros, ou bien encore versement d'une allocation de 1 830 euros par an (montant actuel au 1er janvier 2004) accompagné d'un capital de 20 000 euros. Jusqu'à présent, l'indemnisation prenait la forme d'une allocation.
Un geste a été fait aussi en faveur des anciens de l'OAS, qui étaient salariés du privé et avaient fait l'objet de poursuites judiciaires avant d'être amnistiés en 1968. Leur indemnité forfaitaire sera exonérée d'impôt.

JEUNE AFRIQUE 12 JUIN 2004

Le parlement examine un texte en faveur des rapatriés d'Algérie

42 ans après la signature des accords d'Evian qui ont mis fin à la guerre d'Algérie, les députés examinent vendredi un projet de loi exprimant pour la première fois "la reconnaissance de la Nation" envers l'ensemble des rapatriés, harkis et pied-noirs, sans omettre "les souffrances et les sacrifices" endurés par ces derniers.
Ce projet de loi, défendu par le secrétaire d'Etat aux anciens combattants Hamlaoui Mekachera, a pour ambition de "tourner cette page de l'histoire" et de constituer la dernière loi d'indemnisation des rapatriés.
Le débat devrait cependant achopper sur l'article 1er relatif à la reconnaissance de la Nation. Les socialistes (opposition) souhaitent que le projet aille plus loin. "Il faut que la France reconnaisse sa responsabilité dans l'abandon des harkis (supplétif de l'armée française) et dans les massacres de la rue d'Isly à Alger (26 mars 1962) et d'Oran (5 juillet 1962)", soit après le cessez-le feu du 19 mars 1962.
A l'UDF (centre) où l'on partage le même point de vue sur la reconnaissance de ces massacres, on fait valoir que ce "devoir de mémoire" devait s'accompagner "d'un devoir de réparation", car "l'Etat n'a pas sauvé les harkis".
Le projet gouvernemental prévoit deux options: versement d'un capital de 30.000 euros ou d'une allocation de 2.800 euros par an ou un système mixte: allocation de 1.800 euros par an et versement d'un capital de 20.000 euros. Pour l'Etat, ce dispositif ne coûterait pas plus cher. Les dispositions prévues nécessitent quelque 900 millions d'euros.
Par ailleurs, le gouvernement s'est engagé, dans l'exposé des motifs, à créer une fondation "pour assurer la vérité de l'histoire" des Français d'Algérie, des anciens des forces supplétives, des harkis et de leurs familles.
Dans ce projet de six articles figure, en outre, une disposition en faveur des anciens membres de l'OAS (Organisation armée secrète, bras armé clandestin des partisans de l'Algérie française) qui ont fait à l'époque l'objet de poursuites judiciaires.
VOIR LE COMPTE RENDU DE LA SEANCE DE L'ASSEMBLEE NATIONALE DU 11 JUIN 2004