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E D
I T O R I A L
Quelle année que l’année
2005, on nous aura - une fois encore - tout fait et tout dit.
En juillet, des ordres sont donnés pour que la stèle
de Marignane en hommage aux morts pour l’Algérie
française ne puisse être dignement inaugurée.
Porteurs de valises, tenants des "droits de l’homme"
(à sens unique) portent plainte contre le Président
de l’ADIMAD, Jean-François Collin, pour apologie
de crimes de guerre. Eh oui, des faits amnistiés en leur
temps peuvent encore être soumis à la vindicte des
groupuscules anti-français ! L’action de l’OAS
est qualifiée de terrorisme aveugle, alors que les massacres
FLN n’ont sûrement jamais existé.
Mais pendant ce temps, personne ne s’émeut qu’un
assassin d’enfant, Lucien Léger, seulement condamné
à la détention perpétuelle pour son crime,
soit libéré, donne des interviewes aux médias
nationaux, et envisage de porter plainte contre l’Etat français
pour avoir été libéré au bout de 41
ans alors que son alter ego dans le crime ignoble, Patrick Henry,
a été, lui, libéré plus vite. Tout
ceci semble aujourd’hui en France parfaitement logique et
normal.
Chirac veut absolument signer son traité avec Bouteflika,
prêt, semble-t-il à accepter le diktat de son ami
algérien, prêt à faire une fois encore repentance,
prêt à faire abroger la loi de février 2005.
Comment peut-on oser, sous sa présidence, parler de l’œuvre
positive de la colonisation ? Comment peut-on oser sous sa présidence
aller à l’encontre de ce que prône son ami
Abdelaziz ?
Outre Méditerranée, on critique l’œuvre
positive de la France dans ses ex départements et colonies,
mais quand on est malade, on vient vite se faire soigner par les
médecins français, dans un hôpital (de surcroît
militaire) français.
Mais alors, je ne comprends pas. Bouteflika ne cesse de dire que
la France s’est conduite en Algérie comme les nazis,
que les médecins militaires français faisaient des
"expériences" sur les prisonniers fellaghas.
Ne craint-il pas que l’on ait eu fait sur lui les mêmes
expériences ? Pourquoi reste-t-il en France pour passer
sa convalescence ? L’Algérie FLN n’est-elle
pas aussi moderne, dynamique, accueillante qu’il le prétend
? Les médecins algériens sont-ils tellement mauvais
qu’ils ne puissent s’occuper de leur président
? A moins bien sûr que Bouteflika ne se sente pas plus que
ça en sécurité dans son pays, et qu’il
craigne que ses toubibs soient prêts à le trucider
sur une table d’opération, tandis que chez son ami
Chirac aucun risque….La vie d’un ami si cher est sacrée
!
Que nous restera-t-il de positif pour cette année ? Simplement,
je crois, la pugnacité, la ténacité, de quelques
survivants d’une France qui fut grande et respectée.
Le devoir de mémoire de quelques uns d’entre nous,
de moins en moins nombreux malheureusement. Quelques uns qui se
sont retrouvés en juillet à Marignane, quelques
uns qui continuent à défendre une certaine idée
de la France.
Mais après ?
Robert SAUCOURT
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HIER
LA TORTURE, AUJOURD’HUI LA COLONISATION ET L’ESCLAVAGE,
ET DEMAIN QUOI ?
Mais quel est donc ce pays qui passe son temps
à chercher dans les épisodes de son Histoire des
raisons de se flageller ? C’est en France où ce masochisme
de salon fait recette. Non pas que les sujets ne soient pas d’importance.
Mais ils sont toujours abordés par des intellectuels en
mal de pensée, des politiques à court de projet,
des théoriciens soi-disant défenseurs des Droits
de l’Homme, plus prompts à juger qu’à
comprendre, confortablement installés sur les plateaux
de télévision.
Il faudrait que ceux-là nous expliquent comment avec les
idées de nôtre temps, ils peuvent aussi facilement
juger les événements survenus dans des époques
où les contextes politique, économique, social,
culturel, philosophique et religieux étaient bien différents
de ceux d’aujourd’hui. Tout au plus peuvent-ils apporter
de l’eau au moulin de la compréhension de nôtre
Histoire. S’ils sont honnêtes dans les arguments qui
alimentent le débat. Mais le sont-ils ?
Il n’y a pas si longtemps on redécouvrait avec effroi
que la torture avait été pratiquée en Algérie.
Et certains de se demander comment l’armée d’un
pays aussi civilisé que la France avait pu se compromettre
dans des actes aussi barbares. Le débat nous a appris que
des militaires sans foi ni loi avaient torturés de gentils
fellaghas pour leur faire avouer quoi ? Qu’il n’est
pas bien de s’amuser à poser des bombes meurtrières
d’innocents dans les rues des villes d’Algérie.
En ce temps là, M. Mitterrand était Ministre de
l’Intérieur et c’était la guerre en
Algérie. Des détails passés sous silence
par nos moralistes en quête de coupable.
Alors on a trouvé un vieux général à
la retraite, on l’a condamné, on lui a arraché
sa Légion d’Honneur et l’honneur de la France
était retrouvé.
Mais je n’ai pas entendu ces gens parler des actes de tortures
pratiqués par les hommes du colonel de gendarmerie Debrosse,
à la caserne des Tagarins à Alger. Ils n’étaient
pas commis sur de gentils fellaghas mais sur des Français
d’Algérie qui avaient l’outrecuidance de vouloir
rester sur le sol où ils étaient nés. Là
aussi il y avait un général responsable. Il s’appelait
De Gaulle. Mais pas touche à celui-là… Il
avait sauvé la France dans son bureau de Londres.
Et voilà un autre beau sujet à la mode : la colonisation.
C’est l’article d’une loi votée en catimini
en février 2005 qui déclenche quelques dix mois
après un débat passionné mené par
nos mêmes moralistes de salon (1). Il serait honteux que
la France reconnaisse qu’elle ait pu jouer un rôle
positif dans la colonisation, notamment en Afrique du nord. Certains
vont même jusqu’à demander un acte de repentance.
Il serait assez cocasse que la République d’aujourd’hui
demande pardon au nom de la royauté de Charles X qui arma
l’expédition d’Alger en 1830.
Restons sérieux et écoutons ces historiens honnêtes
qui savent qu’il est impossible de faire un bilan comptable
de la colonisation. Ils vous disent objectivement que tout colonisateur,
qu’il soit Français, Anglais, Allemand, Hollandais,
Espagnol ou Italien a fait dans les territoires colonisés
le bien et le moins bien.
Il faut quand même bien se souvenir des motivations des
colonisateurs des 18ème et 19ème siècles.
C’était l’époque où les idées
de Voltaire et de Rousseau débordaient les frontières,
atteignant même les Etats-Unis. Il fallait apporter aux
« bons sauvages » la civilisation. Dire cela aujourd’hui
est grotesque mais c’était bien ce qui guidait les
grandes puissances engagées dans une concurrence effrénée
pour soumettre à la civilisation le plus vaste territoire
possible. Il y avait une autre motivation, économique celle-là.
L’explosion industrielle du 19ème siècle demandait
pour sa performance la découverte de nouveaux marchés.
Il fallait donc exporter et ces pays d’Afrique ou d’Asie
étaient de nouveaux marchés. Mais leur organisation
géopolitique était à faire. Le colonisateur
l’a fait, chacun à sa façon.
Aller plus loin que le constat serait faire de la politique fiction.
Ah si la colonisation n’avait pas existé ! Elle a
existé. Dire qu’elle n’aurait pas du exister,
c’est la négation de l’Histoire en forme de
jugement. Et l’Histoire ne se juge pas. Elle se comprend,
elle s’explique et c’est tout.
Alors l’esclavage était-il le fait du colonisateur
? Les premières traces d’esclavage remontent à
quatre millénaires. Les Grecs anciens, inventeurs de la
démocratie avaient leurs esclaves. Nos serfs du Moyen Age
étaient taillables et corvéables à merci.
Je n’ai jamais lu dans nos livres d’histoire que ces
pratiques étaient des crimes contre l’humanité.
Cette appellation récente ne s’applique qu’à
l’esclavage noir. Parce qu’au-delà de leur
condition servile, ces hommes, ces femmes et ces enfants ont été
contraints à des migrations forcées et lointaines
par d’autres hommes pour alimenter en main d’oeuvre
le nouveau monde. Cela est bien un crime aujour’hui.
Mais hier, c’était quoi l’esclavage ? Au 18ème
et 19ème siècle, l’esclavage constituait la
forme la plus répandue de l’organisation du travail,
la base de la structure de l’économie. Et c’est
bien grâce au colonisateur, que l’esclavage a été
aboli.
Accompagnant des gens comme Caillé, Livingstone, Stanley
ou Savorgnan de Brazza, des missionnaires, des administrateurs
militaires ont pénétré le continent noir.
Ils ont ainsi contrecarré les activités de nombreux
marchands, souvent arabes d’ailleurs, qui s’étaient
infiltrés en Afrique où ils rassemblaient et commercialisaient
les esclaves. Non M. Dieudonné, le blanc n’est pas
le seul responsable de la traite des noirs. Il y avait ces potentats
locaux, chefs de tribus noirs ou arabes qui alimentaient en marchandise
humaine les ports d’embarquement de Gorée ou Zanzibar.
Ce sont bien les pays colonisateurs, en s’emparant des sources
africaines d’hommes qui abattirent le pouvoir des trafiquants
négriers.
En 1831, en 1833, en 1845, la France et l’Angleterre notamment,
ont signé de nombreux traités. Ces deux puissances
coloniales renonçaient progressivement à la traite
des noirs et affranchirent les esclaves dans leurs colonies. C’est
la révolution française de 1848 qui le 4 mars décréta
la suppression définitive de l’esclavage dans les
colonies françaises.
Les abolitionnistes de l’époque étaient mus
par des considérations philosophiques ou morales. Ils ne
pouvaient pas comprendre de ce fait que la force économique
et sociale de l’institution qu’ils combattaient au
nom des droits de l’homme était d’accorder,
malgré tout, le « minimum vital » aux esclaves.
En les remettant en liberté, ils n’avaient pas prévu
les relais indispensables pour leur éviter de sombrer dans
le prolétariat. Et c’est bien ce prolétariat
de couleur qui pose encore de nos jours un problème social
extrêmement aigu dans de nombreuses régions du Tiers-Monde.
Juger aujourd’hui les événements d’hier
et leurs responsables, ça sert à quoi ? La France
de 2005 est-elle responsable de la France de 1789, de 1830 ou
de 1848 ? Elle est tout au plus l’héritière
de son Histoire et c’est déjà pas mal. Alors
cessons de nous noircir, de nous culpabiliser, de nous condamner.
S’il faut regarder le passé, c’est uniquement
pour mieux construire l’avenir.
Pierre-Jean NOCHEZ
(1) On peut d’ailleurs s’interroger sur la sincérité
de ceux qui s’élèvent avec autant de véhémence
contre cette loi du 23 février 2005 au prétexte
que ce n’est pas à la loi de dire l’Histoire.
Pourquoi n’ont-ils pas au nom des mêmes principes
dénoncé la loi du 29 janvier 2001 sur le génocide
arménien ni la loi du 21 mai 2001, dite loi Taubira, qui
reconnaît l’esclavage en tant que crime contre l’humanité
?
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DÉCLARATION
DU COLONEL BASTIEN-THIRY, 2 février 1963 (suite)
Messieurs, tous les Français nationaux qui nous ont précédés
devant ce tribunal, ou devant d’autres cours de justice,
en particulier le général Salan, ont qualifié
comme il convenait la rupture de ces engagements de juin 1958
: le parjure qui en est résulté, constitue l'une
des plus grandes, et peut-être la plus grande imposture
de l'Histoire de France ; la rupture de ces engagements qui, a
partir de 1959, allait être consommée dans les faits
en vertu de déclarations et initiatives successives, savamment
graduées, constitue une escroquerie politique et morale
apparemment sans précédent. Ses conséquences
en furent à la fois tragiques et immenses, et ces conséquences
sont très loin d'être épuisées aujourd'hui.
Dès lors que l'on avait basé une politique sur le
parjure et le reniement, il devenait impossible de s'arrêter
de mentir, de se parjurer et de se renier. En premier lieu, les
conditions posées, en septembre 1959, à l'exercice
de l'autodétermination, n'ont aucunement été
tenues. Ensuite nous avons entendu successivement des déclarations
et professions de foi sur la solution la plus française
dont, en janvier 1960, le Chef de l'Etat se déclarait partisan
en Algérie. Nous avons entendu des assurances selon lesquelles
on ne livrerait jamais l'Algérie au F.L.N., c'est-à-dire
au chaos et à l'égorgement généralisé,
selon lesquelles le drapeau F.L.N. ne flotterait jamais sur Alger,
selon lesquelles on ne traiterait jamais avec le seul F.L.N. Apparemment,
toutes ces déclarations ont été faites pour
désarmer et tromper les opposants successifs, pour abuser
de leur bonne foi afin de réduire leur opposition.
Quel était donc, dans l'esprit de son auteur, le but réel
de cette politique menée avec des méthodes si condamnables
et dont nous voyons aujourd'hui les si mauvais résultats?
Le but affiché semble avoir été de faire
de l'Algérie un Etat indépendant et coopérant
à la faveur de mutations historiques que l'on déclarait
irréversibles et inévitables, dont l'actuel Chef
de l'Etat se voulait l'initiateur et l'artisan, dont il se croyait
seul à pouvoir hâter la réalisation en tant
que pouvant assumer " seul " une grande tache historique.
Ces vues dénotent, a notre avis, en même temps qu'un
sens personnel démesuré, une très forte imprégnation
matérialiste et marxiste. Car le sens de l'Histoire, le
grand vent de l'Histoire, sont des notions matérialistes
et marxistes. Il n'y a pas de sens de l'Histoire, il n'y a pas
de vent de l'Histoire, car ce qui fait l'Histoire, selon notre
conception occidentale et chrétienne, qui est vérifiée
par tous les faits historiques, c'est la volonté des hommes,
c'est l'intelligence des hommes, ce sont leurs passions bonnes
ou mauvaises.
Quant aux rapports entre coloniaux et colonisés, il est
bien certain qu'ils doivent évoluer au fur et à
mesure que ces derniers évoluent eux-mêmes. Mais
il n'est nullement assuré que cette évolution doive
se faire sous la forme d'une rupture avec le passé, ni
même sous la forme de la reconnaissance d'une indépendance
accordée à de multiples nouvelles nations qui n'ont
pas toujours les moyens d'exercer réellement cette indépendance.
Pour justifier sa politique, le Chef de l'Etat a employé
d'autres arguments dont aucun n'était sérieux ou
défendable : on a dit que l'Algérie coûtait
trop cher, on a dit que la guerre d'Algérie était
absurde et périmée, alors qu'au contraire aucune
guerre peut-être ne pouvait se justifier mieux que celle
là puisqu'il s'agissait de défendre des valeurs
de civilisation humaine et les intérêts moraux, humains
et matériels, de populations françaises tout entières,
en même temps que les intérêts stratégiques
de tous les Français.
Dès 1960, il était clair, pour ceux qui vivaient
en Algérie, que la politique du Pouvoir ne pouvait aboutir
qu'à la prise en compte du pays par les hommes et les terroristes
du F.L.N., c'est-à-dire à une dictature sanglante
et cruelle, ou à l'anarchie, ou à un mélange
de dictature et d'anarchie.
Cette population française d'Algérie, qui avait
conscience que le Gouvernement français sacrifiait ses
droits les plus sacrés et ses intérêts les
plus légitimes, s'est efforcée de prendre en main
la défense de ses droits et de ses intérêts.
Elle l'a fait avec le concours de généraux et de
nombreux officiers français, ce qui restera, pour ces généraux
et ces officiers, un honneur devant l'Histoire. Cette autodéfense
des populations françaises d'Algérie était
profondément légitime. Tous les juristes, les moralistes,
reconnaissent la légitimité profonde de l'insurrection
d'une population menacée, dans son existence même,
par l'action et les procédés d'un pouvoir tyrannique
ce pouvoir qui avait le devoir de les protéger et qui,
bien au contraire, s'arrogea contre toutes les lois de la nature,
le droit de les contraindre, par la violence, à un destin
qu'elles refusaient.
Cette autodéfense des populations d'Algérie a été
menée sur divers plans. Elle a comporté certains
excès que, pour ma part. j'ai beaucoup déploré,
mais qui étaient presque inévitables car, dans presque
toute guerre, a fortiori dans les insurrections, il y a des excès.
Les troupes de Jeanne d'Arc elle-même se sont livrées
plusieurs fois à des massacres. Il y a peut-être
eu aussi dans ce combat des Français d'Algérie des
erreurs de méthode qui ont probablement influé sur
le résultat final, ce résultat étant que,
malgré la résistance, le pouvoir politique actuel
réussit à imposer sa volonté à ces
populations.
Pour réussir à imposer cette volonté, le
Pouvoir, qui violait le sentiment national des Français
d'Algérie, de la façon la plus contraire aux lois
de la nature, a décidé d'employer tous les moyens
pour briser la résistance nationale en Algérie ;
et ces moyens ont le plus souvent été atroces. Les
mensonges du Chef de l'Etat le conduisirent, comme c'était
prévisible, au crime. II y eut les rafles, les ratissages,
les perquisitions. Il y eut de nombreux patriotes, hommes et femmes,
torturés dans des conditions abominables, selon des méthodes
analogues à celles de la Gestapo nazie. Face a la résistance
des grandes villes françaises d'Algérie, des unités
spéciales acceptèrent d'employer et de généraliser
des méthodes que les troupes allemandes n'avaient que rarement
utilisées pendant l'occupation, et que nos troupes elles-mêmes
n'avaient jamais employées au cours de la répression
anti-F.L.N. Le feu fut ouvert systématiquement contre des
éléments civils non armés qui manifestaient
pacifiquement leurs sentiments nationaux ou qui même ne
manifestaient pas du tout. Des femmes furent blessées ou
tuées en allant chercher du ravitaillement ou en étendant
leur linge à leur balcon. Des femmes et des enfants furent
blessés ou tués au fond de leur appartement ; la
diffusion des documents relatant les conditions et les résultats
de la fusillade du 26 mars a Alger, qui fit des centaines de victimes,
fut interdite. Cette fusillade du 26 mars et diverses autres opérations
menées contre les populations ont fait plus de victimes
que le massacre d’Oradour-sur-Glane qui fut, à la
fin de la dernière guerre, cité comme l'exemple
de la bar¬barie nazie. Cette répression inhumaine était
exercée par des Français contre d'autres Français,
qui ne lut¬taient que pour rester Français sur la terre
de leurs pères. Elle restera, dans l'Histoire le signe
de l'inhumanité totale de celui qui l'a ordonnée
Parallèlement. le pouvoir, en négociant, des années
durant, avec les seuls représentants du terrorisme F.L.N.,
lui reconnaissait dans les faits la représentativité
exclusive des populations musulmanes et le droit à prendre
en main l'Algérie indépendante, décourageant
par le fait même les sentiments profrançais de très
nombreux Musulmans. Il plongeait dans des épreuves sanglantes
les Musulmans qui s'étaient formellement engagés
à nos cotés. II encourageait à l'attentisme
ceux qui étaient prêts à se rallier, décourageait
dans les faits, à propos de l'affaire Si Salah, des ralliements
possibles. Quant a la large fraction de la population musulmane
qui s'était tenue sur une prudente et compréhensible
réserve, il la poussait franchement dans les bras du F.L.N.
On reconnaît l'arbre à ses fruits. La politique qui,
des années durant, n'avait été qu'une politique
de trahison, aboutit aux accords d'Evian passés avec des
représentants F.L.N. qui étaient hors d'état
de les faire respecter. Ces accords furent tout de suite violés
de la façon la plus grave sans que l'actuel pouvoir fit
quoi que ce soit de sérieux pour les faire honorer.
II existait en Algérie une collectivité nationale
française nombreuse, dynamique et florissante. Cette collectivité
était fortement enracinée sur ses terres et dans
ses villes. Ces terres et ces villes avaient tous les caractères
de terres et de villes françaises. Cette population y avait
ses coutumes, ses traditions, ses cimetières et ses morts.
Les représentants de cette collectivité avaient
depuis longtemps dénoncé et prévu les funestes
conséquences de cette politique faite sans eux et contre
eux. Cette collectivité fut littéralement dispersée
et détruite à la suite des ac¬cords d'Evian.
La plus grande partie fut contrainte de s'exiler dans des conditions
qui furent pires que celles de la débâcle de 1940,
qui s'effectua pourtant en présence et sous la pression
des troupes enne¬mies. Les conditions dans lesquelles s'effectuèrent
cet exil, et l'arrivée en France des réfugiés
sont in¬dignes d'une grande nation occidentale et jamais,
les gouvernements de pays comme la Grande-Breta¬gne et les
Etats-Unis n'auraient permis que leurs nationaux fussent ainsi
traités.
L'accueil en métropole fut, à l'origine, très
mal organisé par le gouvernement bien que, dès le
début, des initiatives privées louables fissent
tout ce qui était en leur pouvoir pour l'améliorer.
Cet hiver, la situation de la plus grande partie de ces réfugiés
est, à tous égards, très précaire.
Une grande partie d'entre eux ont perdu, avec des êtres
chers, la totalité ou l'essentiel de leurs biens, et nombreux
sont ceux qui ont perdu ce qui faisait leur raison de vivre. De
nombreux réfugiés n'ont-ils pas été
conduits par le désespoir aux pires extrémités
?
«Vous souffrirez », avait dit le Chef de l'Etat aux
représentants du peuple pied-noir. Beaucoup de ceux qui
se sont exilés en métropole ont en effet beaucoup
souffert déjà par la faute du Chef de l'Etat. Mais
ceux qui sont restés en Algérie n'ont rien à
leur envier, bien au contraire. Ceux-là sont réduits
à la condition de citoyens de second ordre et, dans le
nouvel Etat indépendant, leur liberté, leurs biens
et leur sécurité sont à tout moment menacés.
I1 y a eu, ces derniers mois, plusieurs milliers d'enlèvements
et, pour les proches des personnes enlevées, cette condition
est parfois pire que la nouvelle d'une mort certaine, parce qu'elle
permet de tout supposer. I1 y a des femmes françaises enlevées
qui servent de passe-temps aux nouveaux maîtres de l'Algérie,
sans que, et c'est l’infamie, les responsables français
fassent quoi que ce soit pour les délivrer. Il y a eu des
centaines d'assassinats, des lynchages, des viols. Le pouvoir
politique qui dispose encore de forces armées importantes
en Algérie, n'a pas agi pour limiter ou épargner
ces souffrances et ces crimes. Il est donc directement complice
de ces crimes et de ces exac¬tions fondamentalement contraires
aux accords qui ont été signés.
Cependant, la trahison de l'actuel pouvoir politique à
l'égard des populations françaises musulmanes est
certainement plus infâme encore et ses crimes plus impardonnables.
Car il s'agit d'hommes et de fem¬mes qui, ayant fait confiance
à la parole du Chef de l'Etat, général en
uniforme, ayant fait confiance à l'Armée et à
l'Administration française agissant conformément
à la politique et aux instructions du gouvernement, s'étaient,
en vertu d'un choix libre et courageux, rangés à
nos côtés, et pour beaucoup d'entre eux avaient combattu
à nos côtés. Parmi ces populations françaises
musulmanes, il y a eu la fraction d'entre elles qui, grâce
aux officiers agissant parfois de leur seule initiative et contrairement
aux instructions de M. Joxe, ont pu gagner la métropole,
abandonnant leurs terres, et sont installées mainte¬nant
dans des conditions souvent misérables, parfois en butte
aux menaces des agents du F.L.N. Mais il y a ceux, beaucoup plus
nombreux, qui ont été purement et simplement abandonnés
à leurs bourreaux et à leur égorgeurs. La
presse, et surtout la radio d'Etat, a été singulièrement
discrète sur l'ampleur des massacres et des tortures infligés
aux Musulmans francophiles qui sont nos frères. Tous ces
hommes sont actuellement sous le coup d'une loi d'épuration.
Dans certaines régions d'Algérie, tous ces hommes
sont morts ou en prison. I1 s'agit d'un véritable génocide,
perpétré contre des Musulmans qui avaient cru en
la France; ce génocide a fait plusieurs dizaines ou centaines
de milliers de victi¬mes mises à mort dans des conditions
et après des tortures abominables. Ces massacres dépassent
de loin en horreur ceux de Katyn, ceux de Budapest, ceux du Katanga,
et le caractère monstrueux du dictateur apparaît
à son indifférence devant ces indi¬cibles souffrances
qui sont pour lui autant de man¬quements à l'honneur.
(à suivre)
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SAUVEZ
LE JARDIN D’ESSAIS DU HAMMA ou les méfaits de la décolonisation
!!!
(extrait du journal algérien El Watan - avril 2004)
Classé quatrième plus beau jardin botanique dans
le monde durant l’époque coloniale, le jardin d’Essais
du Hamma n’est plus aujourd’hui qu’un espace
livré au laisser-aller et à la dégradation.
Plusieurs plantes rares, dont le cycas, une variété
rare de palmier nain servant à ornementer, ont disparu.
Cet immense jardin, le plus important du pays, était jadis
un havre de paix, une oasis que les familles algéroises
et d’ailleurs visitaient régulièrement pour
se reposer à l’ombre de la végétation
luxuriante des cocotiers, dragonniers et autres somptueux arbres
exotiques. Les enfants avaient l’avantage de jouer en toute
sécurité sur les grands espaces et les larges allées
bien entretenues ou se régaler dans le parc zoologique
en admirant les espèces animales rares
De ce tableau paradisiaque il ne reste que désolation.
Beaucoup de variétés d’arbres et de plantes
exotiques ont subi des dégâts de la main destructrice
de l’homme. Les arbres centenaires sont actuellement en
état d’agonie et ne tarderont pas à disparaître
à jamais sans que personne ait pensé à les
remplacer. Quant aux animaux, beaucoup d’entre eux sont
morts. Si pour les responsables de cet établissement la
cause de leur mort reste inconnue, des sources précisent
qu’elle serait liée à l’absence d’un
vétérinaire suspendu de ses fonctions par l’administration,
suite à son incrimination dans une affaire de vol.
Officiellement, le Jardin d’Essais est fermé au public
depuis août 2001, pour une large opération d’entretien
et de rénovation. Mais les choses ne semblent pas aller
dans le sens souhaité, compte tenu des lenteurs des services
concernés. Les dernières pluies n’ont pas
manqué d’apporter leur "touche" au décor
désolant. Les allées sont envahies à certains
endroits par des restes de branches, de feuilles mortes et de
végétaux en état de décomposition
sous l’effet de l’humidité. Au niveau de la
partie qui renferme la pépinière et le laboratoire
de reproduction des espèces végétales, ce
n’est guère reluisant. Les lieux sont vides.
Même les petites plantes et les fleurs destinées
à la vente ou à la conservation ont disparu, offertes,
selon notre source, à des responsables pour la décoration
domestique.
Les deux bassins réservés à l’aquaculture
au niveau du "jardin français" ne remplissent
plus leur fonction pour laquelle ils ont été conçus.
En matière de ressources humaines, le Jardin d’Essais
emploie 270 personnes dont 64 agents de sécurité,
ce qui semble insuffisant au vu de la superficie du jardin. Cependant,
certains employés se plaignent de la discrimination dont
ils font l’objet de la part de l’administration.
« Beaucoup de nos collègues femmes touchent la prime
de rendement, alors qu’elles ne viennent qu’une à
deux fois par mois », dira l’un d’eux. Mais
là c’est aune autre histoire.
Ce qui désole surtout c’est l’état dans
lequel se trouve cet immense jardin. Une situation catastrophique
dont sont la cause les premiers responsables qui ne donnent pas
l’impression de s’inquiéter face à la
dégradation du poumon de la capitale. Beaucoup de questionnements,
aucune vérité sur le silence et le laxisme affichés
jusque là par les gestionnaires du Jardin d’Essais
qui, il faut le rappeler, relèvent de l’agence nationale
de la conservation de la nature dont le directeur est interpellé
en premier lieu.
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