Editorial.
Sétif , chochotte et Loubianka par Michel Lagrot.
La préparation diplomatique de l'expédition d'Alger . par P.Gourinard.
Quelques nouvelles
Quelques réflexions…désabusées…mais réalistes

Lettre d’un ancien combattant, membre de l’ASAF aux élus s’obstinant à apporter leur caution à la célébration 19 mars par la FNACA
La rosette de la légion d'honneur pour Jean-Charles Tamborini.
PRESENT
ce journal, notre journal, est à nouveau en difficulté.
Suite article lettre N° 21

 
 
     
 
Bulletin
A.M.E.F N° 21
 
     
 

EDITORIAL

J’ai toujours été fier d’être Pied-noir, fier parce que mes ancêtres avaient su défricher une terre hostile, lui donner une certaine modernité, fier d’avoir habité Alger (mais cela aurait pu être Oran ou Constantine) parce que de cette ville, nos anciens avaient su faire une ville moderne et agréable à vivre, j’ai grandi pendant les "évènements", j’ai assisté et participé à une part de l’histoire de France, j’ai souffert avec les miens de la guerre, des attentats – souvenir de l’annonce de la blessure reçue par mon frère aîné dans un bus allant de la rue Michelet à Bab el Oued -, et puis du départ définitif sans espoir de retour.
De tout cela, de cette vie, je suis fier et rien ne pourra me faire changer.
Mais aujourd’hui, il m’arrive trop souvent d’avoir honte !
Honte de voir trop d’associations de rapatriés aller vers la gamelle de ceux qui nous dénigrent et nous chargent de tous las maux du monde, qui vont faire la cour à Bouteflika et qui hurlent au loup lorsqu’ils apprennent qu’une stèle à la mémoire des morts pour l’Algérie française va être érigée.
Honte de voir certains de mes compatriotes retourner là bas, faire la fête. Oui, faire la fête à Oran avec les fellouzes qu’ils trouvent charmants, adorables, gentils, prévenants, qui ont toutes les qualités, qui les font citoyens d’honneur de telle ou telle ville, et qui voudraient que nous organisions nous aussi des voyages ludiques en Algérie.
Pour nous aussi, aller faire la fête ? En oubliant que trop de nos amis sont tombés sous les balles, les bombes ou les couteaux de ceux qui sont encensés aujourd’hui par cette nouvelle race de porteurs de valises !
Quand ils vont à Oran et qu’ils passent près du Petit Lac, n’entendent-ils pas les cris de désespoir de ceux qui y furent jetés un certain 5 juillet ?
Quand ils vont visiter leurs nouveaux amis et qu’ils sont obligés de retourner à leurs cars protégés par l’armée et la police parce que les algériens les caillassent, sont-ils fiers ?
J’admets que certains retournent en pèlerinage en Algérie, car leurs racines y sont encore, mais je m’oppose à ceux qui vont faire la fête.


SÉTIF, CHOCHOTTE ET LOUBIANKA

La station d’Etat France Culture nous a offert ces derniers temps une émission-colloque censée traiter de l’histoire de l’Algérie française, thème très en vogue chez nos chochottes médiatiques et universitaires depuis que le Parlement a voté une loi sur le sujet. Cette dernière, fort timide, reconnaissant que la colonisation n’avait peut-être pas été tout à fait ce que serine l’Education nationale depuis cinquante ans à ses crédules élèves.
L’évènement est en soi de peu d’importance, vu la faible audience de cette station, généralement ignorée du grand public, qui tourne en rond depuis des décennies sur des conclusions connues d’avance, propulsées par une petite camarilla dont le nombrilisme trotskyste et l’éclatante mauvaise foi sont les qualités premières.
Mais cet exercice de style était parfaitement révélateur des méthodes dialectiques employées.
Le choix des intervenants, déjà : des « amis » triés sur le volet, une assurance contre les bavures, mais aussi un historien réputé neutre – il s’agissait de G. Pervillé – servant d’alibi Mais surtout pas de gêneurs !....
Bien entendu, le crachoir est tenu par le pseudo « spécialiste de la guerre d’Algérie », l’ineffable B. Stora ; suivent quelques autres « spécialistes » dont un certain Mohamed el Korso (on avait connu un célèbre pirate renégat du même nom : un hasard ?) président de la fondation algérienne vouée à faire mousser la mayonnaise du 8 mai 1945 pour le compte du FLN…Vous avez dit « Historiens » ?
Le débat (si l’on peut dire) s’ouvre sur la célébration des évènements de Sétif en 1945, rituellement sous titrés « les massacres ». S’agit-il des Européens du Constantinois égorgés, éventrés, violés, émasculés ? Vous n’y pensez pas ! Non, c’est la répression par l’Armée française, qui a commis le crime de défendre les populations et les villages attaqués, qui est impardonnable…bien que les intervenants ne se soient pas attardés sur l’habituelle querelle de chiffres et que même le Korso nous ait épargné les rituels 45 000 martyres, on a entendu, entre autres, un distingué universitaire nous assurer que la milice de Guelma avait fait 549 morts : il les a comptés, il a les noms et les témoignages ! S’il est vrai que les défenseurs de la ville avaient pour consigne ferme d’abattre les pillards, on les voit mal en train de relever leurs identités et de rédiger des rapports ; et on nous assure que les familles de ces honorables gentlemen cambrioleurs se rappellent tous les détails de l’exécution : quelle mémoire ! Quelle présence d’esprit, pour des gens qui évidemment, n’étaient pas sur les lieux ! Bien sur, pas un seul Français d’Algérie n’était convié à l’émission pour témoigner : les victimes, silence !
Cependant le président de la fondation Boumâaza, le susnommé Korso, a montré le bout de l’oreille. Après avoir exprimé sa satisfaction à l’ambassadeur de France pour l’exercice de lèche babouche que ce dernier a pratiqué récemment sur les lieux, toute repentance en bandoulière, et exprimé l’espoir que la France irait encore plus loin, il a souligné la dimension économique de l’évènement. En clair, repentance, y a bon pour les affaires !
Après les zakouski de circonstance, on en est venu à la grosse affaire, je veux dire l’indignation de ces intellectuels intègres devant la loi du 25 février 2005 qui prône une certaine reconnaissance de l’œuvre française outre-mer. Ce qui devrait aller de soi sans que la Loi s’en mêle, certes…mais nos penseurs dénoncent une écriture officielle de l’Histoire ! Ceux là même qui, depuis un demi siècle, falsifient, orientent et occultent tout ce qui touche à la colonisation, confisquant l’Histoire avec une vigilance toute stalinienne, nous jouent les vierges effarouchées devant la plus mince des tentatives d’objectivité…Pas ça et pas eux !
On peut juger de l’arrogance de cette caste, d’ailleurs, par l’épisode de cette émission où le professeur Pervillé a timidement fait observer qu’on ne pouvait refuser une version officielle de la colonisation si on avait accepté une version toute aussi officielle de l’esclavage, dénoncé par une loi récente. A quoi il lui fut répondu que cette dernière était justifiée par le fait qu’il y avait consensus sur le sujet. En clair, la dictature de la Loi est légitime du moment que nous sommes d’accord Devant une pareille énormité, personne n’a bondi…là aussi, consensus et bouche cousue…Naturellement, dans cette atmosphère de tolérance, toute opposition est jugée avec le dernier mépris : nous sommes (horreco referens) des « nostalgiques de l’Algérie française » !
On notera au passage que, dans cette époque où on cultive avec ferveur et nostalgie du pot au feu de grand-mère ou des cochers de fiacres, il est du dernier mauvais goût de regretter sa terre perdue et l’œuvre abandonnée de cinq générations. Ainsi va la morale de nos intellos…
Il arrive cependant que ces humoristes sans humour nous fassent rire, ainsi quand le Cercle Algérianiste est fustigé, avec des trémolos dans la voix, pour avoir osé rappeler que Bouteflika avait été garçon de bain, ou que notre ministre des armées s’était précipitée dans ses bras le 15 août dernier…Nous voila évidemment « racistes et sexistes » ! C’est la dialectique bien connue consistant à ne jamais répondre sur le fond mais à discréditer son adversaire : je ne discute pas ce que tu as dit (pas fou !) mais je te condamne pour ce que tu es…Passons aussi sur quelques plaisantes sottises telles que l’affirmation de Stora suivant laquelle De Gaulle était nommé « La Grande Zohra » dès 1944, etc…
L’agitation de ce prétentieux microcosme de donneurs de leçons aurait quelque chose de risible, n’était que c’est dans ces officines que se tourne la moulinette à fabriquer la bouillie qui fait l’opinion…En attendant, sans doute, de nous passer les menottes pour descendre à la Loubianka !
Michel Lagrot.


 

LA PRÉPARATION DIPLOMATIQUE DE L’EXPÉDITION D’ALGER


Louis XVIII, Charles X et les gouvernements de la restauration ont rendu possible la constitution du Second Empire colonial français. Quant à l’expédition d’Alger, elle ne fut pas une simple intervention de prestige¹. Une tradition partiale méconnaît la Restauration ou affuble ce régime d’images caricaturales. Or, l’expédition de 1830 était l’aboutissement de projets élaborés depuis l’Empire, et Charles X traduisait un état d’esprit général, le désir de mettre fin à la situation précaire de la France qui, malgré le traité d’Aix la chapelle, était la conséquence des défaites de 1814 et 1815.

La France, puissance méditerranéenne

La France n’oubliait pas son rôle en Méditerranée. Sous Louis XIV, l’expédition de Djidjelli et surtout le bombardement d’Alger par Duquesne suffisait à démentir le reproche d’une trop grande complaisance aux entreprises de l’Islam, que François 1er s’était attiré au 16ème siècle. D’autre part, le souvenir des expéditions manquées de Charles Quint à Alger et Tunis hantait encore certaines imaginations.
Dès la campagne d’Egypte, Bonaparte avait songé à une utilisation possible de l’Algérie. Le premier consul avait profité de l’envoi de l’escadre du Vice amiral de Lesseygues, lui-même chargé de négocier la réparation des dommages causés au commerce français par les Barbaresques, pour tenter de mettre au point une politique d’expansion possible. Mais la topographie de la régence d’Alger était méconnue en France. Un officier, Bergé, était adjoint à l’amiral pour accomplir une reconnaissance détaillée de la ville. La paix d’Amiens survint en 1802 et, après sa rupture, le souci de la guerre navale contre l’Angleterre prévalut. L’attention de Bonaparte devait se reporter vers l’Atlantique, mais le projet méditerranéen n’était pas abandonné. La mission du commandant Boutin en était la preuve.
Le mémoire de Boutin, conservé dans les archives du Ministère de la Guerre, avait été étudié avec attention par le marquis de Clermont-Tonnerre, ministre de la Guerre au cabinet Villèle. Le 14 octobre 1827, Clermont-Tonnerre, après en avoir communiqué les conclusions au Conseil des ministres, avait fait un rapport détaillé au roi.

La préparation de l’expédition, de 1827 à 1829

Clermont-Tonnerre ne concevait l’utilisation du rapport Boutin qu’en fonction des impératifs français en politique extérieure. Il estimait l’alliance russe nécessaire, afin de faire contrepoids à une Angleterre trop puissante en Méditerranée. L’idée d’une intervention française à Alger lui paraissait judicieuse et, en adoptant les vues de Boutin, il préconisait la presqu’île de Sidi Ferruch comme lieu possible de débarquement.
De son côté, le capitaine de frégate Dupetit-Thouars 2 partageait les mêmes vues. Il participait au blocus d’Alger, commencé dès juin 1827 par le capitaine de vaisseau Collet 3. Dupetit-Thouars et le capitaine de frégate de Taradel firent partie, avec l’amiral de Mackau, d’un conseil d’amirauté, présidé par le comte de Chabrol et chargé d’étudier un débarquement éventuel sur les côtes africaines. Chabrol, alors ministre de la marine, et Mgr. de Frayssinous, ministre des cultes, étaient les partisans les plus résolus de l’exécution du projet, alors que Villèle, président du conseil, était réticent à causes des incidences financières. Mais le 4 janvier 1828, Villèle démissionnait et était remplacé par Martignac.
L’année 1828 fut décisive. Le gouvernement se rendit compte que le blocus décidé en juin 1827 était dépourvu de sens s’il n’était pas suivi d’une occupation, fut-elle restreinte. Le général de Caux, successeur de Clermont-Tonnerre au ministère de la Guerre et son collègue de la Marine, organisaient une commission formée d’officiers de Terre et de marine, chargés d’étudier les conditions d’une expédition militaire et placés sous le commandement du général Loverdo.
Dès le 15 février, le comte de la Ferronays nouveau ministre des Affaires Etrangères, précisait sa politique devant la Chambre des pairs. Il estimait indispensable l’équilibre des forces en Méditerranée et le 5 avril, dans son discours du trône, Charles X considérait comme définitive sa rupture avec la régence d’Alger. Peu de temps après, le remplacement de la Ferronays par Portalis ne devait pas modifier l’orientation de la politique extérieure française. Le 8 août 1829, Martignac démissionnait et son successeur, le Prince de Polignac, devait faire entrer l’expédition dans sa phase définitive 4.

Le ministère Polignac et les puissances européennes, 1829/1830

Certaines vues du nouveau Président du Conseil avaient bien peu de chances de passer dans les faits. Ainsi, Polignac songeait à confier à Mehemet-Ali le commandement d’une expédition franco-egyptienne, destinée à réduire la régence d’Alger, voire à étendre une influence similaire sur celles de Tunis et de tripoli. L’idée lui avait été suggérée par le consul général à Alexandrie, Drovetti, excellent connaisseur de l’Islam, mais qui évaluait peu les réalités. L’influence éventuelle sur les trois régences ne signifiait pas la fin de la souveraineté du sultan de Constantinople.
Les nouveaux ministres de la Marine et de la Guerre, le Baron d’Haussez 5 et le général de Bourmont 6 jugeaient ce grand dessein chimérique. D’ailleurs, Polignac, Ambassadeur à Londres, savait mieux que quiconque que l’Angleterre, soucieuse de conserver l’équilibre des puissances en Méditerranée, ne le tolérerait pas. En effet Lord Aberdeen, ministre des Affaires Etrangères du gouvernement Wellington, tenait au duc de Montmorency-Laval, Ambassadeur à Londres, des propos sans équivoque :
"Cette affaire d’Alger va faire revivre la question d’Orient. Il est inadmissible que le vice-roi d’Egypte, qui n’est que sujet et vassal du Sultan, se permette de conclure des arrangements avec la France".
En conséquence, il priait l’ambassadeur de transmettre au gouvernement de Charles X, le désir de la Grande Bretagne de voir la France régler seule son différend avec Alger et de ne pas étendre son action aux régences de Tunis et de Tripoli.
Le 7 février 1830, Polignac annonçait aux puissances chrétiennes la résolution prise par le roi, en tant que représentant du nom chrétien, de détruire l’esclavage et la piraterie sur la côte africaine et de rétablir la liberté de navigation en Méditerranée. Il demandait aussi aux agents diplomatiques français d’obtenir une réponse rapide des gouvernements auprès desquels le roi était accrédité. La réponse de Lord Aberdeen était réservée, mais Russie, Autriche et Prusse n’élevaient aucune objection. Le ministre russe des Affaires Etrangères, Nesselrode, s’était exprimé sans ambages :
"Comment n’osez-vous pas détruire vous-mêmes ce nid de pirates et vous y établir pour nous en délivrer à jamais ?"
Les autres puissances méditerranéennes étaient également intéressées par les initiatives diplomatiques françaises. La Sardaigne et l’Espagne proposaient même une aide substantielle. L’appui des autres Etats italiens, les Etats pontificaux en particulier, était acquis sans réserve.
Dès le 23 mars 1830, Lord Aberdeen prescrivait à son ambassadeur à Paris, Lord Stuart, d’informer le gouvernement français que le cabinet britannique se déclarait satisfait des explications sur les objectifs de l’expédition. Il n’en demandait pas moins des assurances plus précises. Montmorency-Laval faisait savoir à Lord Aberdeen que le projet d’une action commune avec Mehemet-Ali était abandonné, mais que le désir de détruire la piraterie ne l’était pas. Les réticences britanniques continuaient. Aussi, fin avril encore, Charles X jugeait-il nécessaire de réunir un conseil sous la présidence du Comte de Guemon-Ranville, ministre de l’Intérieur. Cette initiative était d’autant plus nécessaire que Lord Stuart demandait en vain des déclarations écrites qui engageaient, non seulement Polignac, mais encore ses successeurs éventuels. Il allait jusqu’à réclamer copie des instructions adressées au général de Bourmont. Le baron d’Haussez répliquait avec vivacité.
Lorsque la préparation de l’expédition prit forme, de nombreux officiers du Corps des Régiments suisses, firent savoir qu’ils auraient souhaité que l’un de leurs régiments fît partie du corps expéditionnaire. Bourmont avait soumis ce désir au général de Gady, premier aide de camp suisse du duc de Bordeaux. L’ambassadeur de France en suisse était chargé de la négociation. L’avoyer Fischer, chef du département fédéral, fit connaître que le canton de Berne acceptait de fournir un contingent, mais le gouvernement fédéral ne pouvait s’engager pour les autres cantons. D’autre part, en raison de la neutralité de la Suisse, garantie par les traités de Vienne, l’opposition d’une seule puissance européenne aurait pu gêner le gouvernement français. Aussi Polignac et Bourmont préférèrent-ils renoncer. Ce fut la dernière manifestation de fidélité des Suisses, attachés depuis trois siècles à la défense de la monarchie française.

Les véritables causes de l’expédition d’Alger

Telle fut la préparation diplomatique de l’expédition d’Alger. Le gouvernement de la restauration, si injustement décrié, tint compte des réactions des puissances européennes. Mais, toute sa politique méditerranéenne était déjà engagée malgré l’opposition de l’Angleterre seule. L’équilibre européen n’était plus seulement continental. En ce sens, la Restauration reprenait les traditions d’une véritable politique maritime et coloniale. Elle effaçait définitivement les conséquences des traités de 1815. Charles X l’avait permis en suivant un courant de l’opinion qui datait du philhellénisme, de Navarin en particulier.
L’expédition d’Alger s’inscrivait donc dans le cadre d’une politique mûrement réfléchie et donnait à la France la possibilité de reconstituer un Empire colonial. Charles X et Polignac renouaient avec une tradition brisée avec le traité de Paris en 1762 et les guerres de la Révolution et de l’Empire.

Pierre GOURINARD

Bibliographie
1
.Sur la préparation diplomatique de l’expédition d’Alger, voir Prince Sixte de Bourbon, La dernière conquête du Roi, Alger, 1830, deux tomes, Paris, Calmann-Lévy 1930, R.P. G. de Bertier de Sauvigny, Metternich et la France après le congrès de Vienne, trois volumes, Hachette 1968, 1970 et 1972 ; P. Gourinard, La préparation diplomatique de l’expédition d’Alger, L’algérianiste, n° 10-1980, pages 23 à 27.
2 Abel Aubert Dupetit-Thouars – 1793/1864, issu d’une famille de marins, était le neveu du héros d’Aboukir commandant du "Tonnant". Contre-amiral en 1841, il occupa Tahiti et en chassa le missionnaire anglais Pritchard qui intriguait contre la France.
3 L’amiral Collet 1768/1828, né dans l’île Bourbon, commandait en tant que capitaine de vaisseau, le blocus des ports algériens en 1827. Il mourut à Toulon, épuisé par la maladie.
4 Auguste, Jules, Armand Marie, Comte puis Prince de Polignac, 1780/1847, ambassadeur à Londres, ministre des Affaires Etrangères le 8 août 1829, devint Président du Conseil le 17 novembre de la même année 5 Charles Lemercier de Longpré, Baron d’Haussez, 1778/1854, député en 1815, préfet puis ministre de la Marine dans le ministère Polignac, fut le principal artisan de l’expédition d’Alger. Ses Mémoires parus en 1896 sont particulièrement précieux pour l’histoire de la restauration.
6 Louis Auguste Victor, Comte de Ghaisne de Bourmont, 1773/1846, ministre de la guerre du gouvernement Polignac, fut désigné pour commander l’expédition d’Alger, il démissionna à l’avènement de Louis-Philippe. Légitimiste, fidèle à Charles X, il a refusé de reconnaître la Monarchie de Juillet. Ses quatre fils combattirent à ses côtés, et l’un d’eux, Amédée, fut blessé le 23 juin 1830, et mourut le 6 juillet.



BRÊVES


Fidélité dans les variations
Louis-Gabriel Robinet – Le Figaro 13/02 /1941
« Le Maréchal avait voulu se mêler à la population. L’accueil inoubliable de Nîmes sur cette place…n’avait pu que confirmer le Maréchal dans sa certitude d’être compris, suivi, aimé. »
Louis-Gabriel Robinet – Le Figaro 03/11/1961
« Le général De Gaulle se mêle à la foule, et cette émotion qui s’insinue dans le cœur des blasés devant l’expression d’un sentiment vrai, authentique, indiscutable. »

Bouteflika ne veut pas qu’on enseigne le français

Les autorités algériennes somment les établissements scolaires privés d’Algérie, qui privilégient pour la plupart l’usage du français et l’enseignement en français, de se conformer à la loi en dispensant leurs cours en langue arabe dés la rentrée 2005. Faute de quoi, ils seront fermés.
Cet avertissement a été donné solennellement par le ministre de l’Education, Boubekeur Benbouzid. Il intervient au lendemain d’une mise en garde de Bouteflika, qui avait prévenu :
« Il est tout à fait clair que toute institution privée qui ne tient pas compte du fait que l’arabe est la langue nationale et officielle, et qui ne lui accorde pas une priorité absolue, est appelée à disparaître. Nous n’hésiterons pas, sans aucun doute possible, à retirer l’agrément à toute institution privée agissant de la sorte. »
Les écoles privées ainsi visées par Bouteflika, sont majoritairement implantées à Alger et à Tizi-Ouzou en Kabylie (Alger étant aussi une ville Kabyle comme on a tendance à trop l’oublier).
Cette fatwa contre l’enseignement du français et en français suscite des réactions – et un appel à la résistance – des directeurs d’écoles privées. Comme cette directrice d’une école d’Alger qui déclare :
« Nous maintenons notre position d’enseigner au moins les matières scientifiques en langue française. Et nous continuerons toujours à réclamer cela. Nos écoles veulent former des éléves bilingues car les élèves formés dans les écoles publiques, où les cours sont dispensés en arabe, ont des difficultés à s’adapter au cursus universitaire dont des spécialités comme la médecine sont dispensés en français. »
A.S.


Quelques réflexions…désabusées…mais réalistes

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Une pétition a été lancée à grand fracas par une camarilla d’habitués s’indignant qu’un texte de loi récent ose prôner (bien timidement !) la reconnaissance de l’œuvre française en Afrique du nord, salie ou ignorer par l’Education nationale depuis des lustres. Cette camarilla effarouchée par le fait qu’il puisse exister une histoire « officielle » ne s’est pas manifestée lorsqu’un universitaire – un des leurs – a été chassé de son poste pour avoir dit que l’Histoire est l’affaire des historiens…
La liste des signatures figurant au bas de la pétition de ces pseudos intellectuels est révélatrice ; c’est le bordereau des supplétifs du FLN, d’aujourd’hui et d’hier. A remarquer tout spécialement d’ailleurs ceux qui se targuent de représenter les Harki…l’imposture est à son comble mais n’est pas nouvelle. Cette fois elle est avérée.
Le cas des universitaires parait classique. Ces gens là forment une coterie fermée mais totalitaire qui estime que le monde de la réflexion et de l’intelligence lui appartient en propre, de droit divin, et qu’il n’est point de vérité en dehors de celles qu’il énonce lui-même. Comme cette coterie est formée, pour sa partie activiste, de lâches et d’ambitieux féroces, elle se pose en champion de l’indépendance intellectuelle tout en s’alignant systématiquement dans le vent du pouvoir en place. Servilité et totalitarisme forment ainsi un couple infernal qui en impose au gogo et récrit avec autorité au jour le jour la bible de la pensée unique. C’est la dictature des « intellectuels » soviétiques telle qu’on l’a connue sous Staline, qui prospère en France et enfle la Presse consentante de ses protestations de libéralisme et de tolérance…
Ajoutons que cette coterie refuse avec énergie la réalité, donc l’Histoire, qui lui est suspecte. Cette dernière est pleine de bruit et de fureur, et s’impose avec grossièreté à ces esprits délicats, que le peuple (nous !) indispose…Mieux vaut l’inventer !
A ces conservateurs avachis dans le confort intellectuel (et matériel !) le plus insolent, la personne même du pionnier fait horreur. L’accepter pour son audace, son courage et sa créativité serait condamner chez eux-mêmes la couardise et le conformisme qui les font respirer. Les parasites n’aiment pas les courageux…
Alors comment s’étonner que, dès que la Vérité pointe son museau, même pour rire, le clan maffieux des « intellectuels » de la France chiraquienne s’indigne et nous prenne pour cible, puisque nous sommes les seuls avec lesquels il ne risque rien ?! Et que la complicité des politiques et des médias lui est acquise…
Ne nous faisons pas d’illusions : la corde qu’on nous a passé autour du cou il y a cinquante ans ne peut aller qu’en se resserrant…

ML


Lettre d’un ancien combattant, membre de l’ASAF aux élus s’obstinant à apporter leur caution à la célébration 19 mars par la FNACA

Cette date est controversée. Pour certains, elle est synonyme de liesse. Elle évoque la fin de l’angoisse du combattant, le soulagement d’être toujours en vie et le retour prochain à la vie civile. Pour d’autres, elle représente le début d’un horrible cauchemar : la honte, la souffrance, le deuil, la misère et l’exil.
En fait, que veut-on commémorer le 19 mars ? Si c’est la fin de la guerre, c’est faux ! La fin officielle des combats est intervenue lors du transfert de souveraineté au nouveau gouvernement algérien, en juillet 1962.
Si c’est le cessez-le-feu, c’est un mensonge ! Après cette date, il y eu du côté français 736 victimes chez les militaires réguliers et environ 75 000 supplétifs, exécutés dans d’atroces tortures. Auxquels il faut ajouter près de 3000 victimes civiles. Il serait indécent de les oublier !
Si c’est le retour à la paix, c’est une amère plaisanterie ! L’Algérie connaît encore la guerre civile, depuis 43 ans maintenant, et ce n’est pas fini !
Si c’est pour honorer le souvenir de nos Morts de façon officielle, c’est une erreur. La date officielle a été fixée au 5 décembre par une loi, votée à une écrasante majorité par le parlement en 2004. Chacun reste libre d’honorer ses Morts à la date, qui lui convient mais sans organiser ce jour là des festivités indécentes, et sans s’opposer, de façon peu démocratique, à une décision prise par les représentants du peuple !
Nous sommes nombreux, Anciens Combattants, Rapatriés, Français originaires d’AFN ou tout simplement Gens de bonne logique, soucieux de dignité à nous opposer à cette honteuse récupération. Nous proposons depuis des années aux partisans du 19 mars de nous expliquer en toute clarté sur ce sujet calmement, sans agressivité ni préalable. Curieusement, cette offre n’a pas trouvé d’écho, parmi les personnes auxquelles nous nous sommes adressées. Silence total, pas de réaction. Pourquoi ? Est-ce par honte ? par crainte ? ou par prise de conscience de n’avoir aucun argument valable à faire valoir ?
Pendant longtemps, nous n’avons pas fait cas de cette carence d’explication, qui est un aveu d’absence de motivation. Cela n’est plus possible aujourd’hui, car depuis le mois de décembre dernier, nous avons été amenés à insister pour obtenir enfin une réponse à nos questions. En effet, certains fanatiques du 19 mars se sont mis en tête de nous imposer par la force cette date honteuse. Ils exigent même l’interdiction de toute manifestation le 5 décembre et vont jusqu’à nous refuser d’honorer nos Morts, à la date officielle ! Il ne nous était plus possible de rester silencieux. C’est la raison de cette lettre que vous recevrez en votre qualité de témoin de cette triste histoire, pour vous demander de refuser toute compromission avec le 19 mars. A moins que vous acceptiez de nous donner les raisons de votre attachement à cette date. Nous sommes toujours disposés à en débattre honnêtement.
Il y a pourtant une explication à cet engouement pour le 19 mars, elle nous est fournie par le FLN. Lui, fête cette date comme celle de la victoire ! Totalement battu sur le terrain, il prit une revanche inespérée lors des négociations d’Evian. C’est ainsi qu’il obtint d’être le seul interlocuteur pour discuter, la libération immédiate de tous ses prisonniers, la levée des barrages aux frontières, le désarmement des harkis, la consigne des forces françaises, la souveraineté sur le Sahara, le renoncement à toute indemnité individuelle et collective, le refus de toute garantie, sinon verbale, pour le respect des biens et des personnes. Tout fut bradé, abandonné, sacrifié par le trois personnages falots qui représentaient les intérêts de la France. Le FLN est logique en faisant la fête le 19 mars : ce jour-là, il a niqué De Gaulle !

J.C. MORON


LA ROSETTE DE LA LÉGION D’HONNEUR POUR UN AMI

C’est avec grand plaisir que nous avons appris la nomination au grade d’Officier de la Légion d’Honneur de notre ami Jean-Charles Tamborini.
Né à Aïn Bessem en Algérie, Jean-Charles Tamborini est le fils de Maître René Tamborini, ancien avocat au barreau d’Alger, grand résistant et déporté.
Issu de l’école d’application d’infanterie dont il sort en 1956 avec le grade de sous-lieutenant. Il est breveté parachutiste puis fait l’école de commandos de Mont-Louis. Il rejoint très vite l’Algérie. Il participera à la bataille d’Alger auprès du capitaine Graziani. Il est ensuite officier de renseignements au 18ème RCP dans le secteur de Souk-Ahras. Il obtient là sa première citation pour sa témérité et son sang-froid au feu.
En 1959 il est à la tête d’un commando de chasse dans les Aurès, les Nementchas et la presqu’île de Collo.
En 1961 après le putsch d’Alger son unité est dissoute, il quitte alors l’armée.
Rendu à la vie civile, il reprend ses études universitaires.
Diplômé de l’Institut d’Administration des Entreprises de la faculté d’Aix-Marseille, il sera directeur commercial d’un important groupe industriel.
Jean-Charles Tamborini est lieutenant-colonel de réserve, titulaire de la croix de la Valeur Militaire, du titre de reconnaissance de la Nation, de la Croix du Combattant, de la médaille des opérations en AFN et de 6 témoignages de satisfaction militaires dont un ministériel. Il est également Officier d’Etat-major de la gendarmerie nationale (PACA).
L’équipe d’AMEF-info lui présente ses plus sincères félicitations.


PRESENT

Il y a plusieurs mois nous vous avions alerté sur les difficultés qu’éprouvait le seul quotidien ami de notre combat.
Aujourd’hui ce journal, notre journal, est à nouveau en difficulté. En effet il ne bénéficie pas de la subvention légale qui est versée à la presse d’opinion, ses seuls revenus sont ceux de la vente et des abonnements.
Nos amis ont besoin d’aide, ils ne demandent pas l’aumône, ils recherchent de nouveaux adhérents.
Comme l’écrit Olivier Figuéras dans le numéro du 13 mai, Présent, c’est un soldat, perdu quelque part aux confins de l’Empire. Un soldat qui, voltigeur de pointe, est aussi sentinelle, et rend compte.
Et comme notre vocation est de parler de l’Empire, nous ne pouvons faire moins que d’aider notre soldat, alors envoyez, si possible, un don, si modeste soit-il, il sera le bienvenu, faites connaître Présent autour de vous, abonnez vous, demandez à vos amis de s’abonner.
Si demain ce journal devait disparaître, qui nous défendrait ?
Robert SAUCOURT

PRESENT
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Association pour la mémoire de l'Empire français (AMEF) L'association a pour objet de maintenir le souvenir de l'épopée et de l'oeuvre française outre-mer. Elle défend également la mémoire de tous ceux qui ont fait tant de sacrifices pour le rayonnement de la France à travers le monde.