EDITORIAL
J’ai toujours été fier d’être
Pied-noir, fier parce que mes ancêtres avaient su défricher
une terre hostile, lui donner une certaine modernité, fier
d’avoir habité Alger (mais cela aurait pu être
Oran ou Constantine) parce que de cette ville, nos anciens avaient
su faire une ville moderne et agréable à vivre,
j’ai grandi pendant les "évènements",
j’ai assisté et participé à une part
de l’histoire de France, j’ai souffert avec les miens
de la guerre, des attentats – souvenir de l’annonce
de la blessure reçue par mon frère aîné
dans un bus allant de la rue Michelet à Bab el Oued -,
et puis du départ définitif sans espoir de retour.
De tout cela, de cette vie, je suis fier et rien ne pourra me
faire changer.
Mais aujourd’hui, il m’arrive trop souvent d’avoir
honte !
Honte de voir trop d’associations de rapatriés aller
vers la gamelle de ceux qui nous dénigrent et nous chargent
de tous las maux du monde, qui vont faire la cour à Bouteflika
et qui hurlent au loup lorsqu’ils apprennent qu’une
stèle à la mémoire des morts pour l’Algérie
française va être érigée.
Honte de voir certains de mes compatriotes retourner là
bas, faire la fête. Oui, faire la fête à Oran
avec les fellouzes qu’ils trouvent charmants, adorables,
gentils, prévenants, qui ont toutes les qualités,
qui les font citoyens d’honneur de telle ou telle ville,
et qui voudraient que nous organisions nous aussi des voyages
ludiques en Algérie.
Pour nous aussi, aller faire la fête ? En oubliant que trop
de nos amis sont tombés sous les balles, les bombes ou
les couteaux de ceux qui sont encensés aujourd’hui
par cette nouvelle race de porteurs de valises !
Quand ils vont à Oran et qu’ils passent près
du Petit Lac, n’entendent-ils pas les cris de désespoir
de ceux qui y furent jetés un certain 5 juillet ?
Quand ils vont visiter leurs nouveaux amis et qu’ils sont
obligés de retourner à leurs cars protégés
par l’armée et la police parce que les algériens
les caillassent, sont-ils fiers ?
J’admets que certains retournent en pèlerinage en
Algérie, car leurs racines y sont encore, mais je m’oppose
à ceux qui vont faire la fête.
SÉTIF, CHOCHOTTE ET LOUBIANKA
La station d’Etat France Culture nous a
offert ces derniers temps une émission-colloque censée
traiter de l’histoire de l’Algérie française,
thème très en vogue chez nos chochottes médiatiques
et universitaires depuis que le Parlement a voté une loi
sur le sujet. Cette dernière, fort timide, reconnaissant
que la colonisation n’avait peut-être pas été
tout à fait ce que serine l’Education nationale depuis
cinquante ans à ses crédules élèves.
L’évènement est en soi de peu d’importance,
vu la faible audience de cette station, généralement
ignorée du grand public, qui tourne en rond depuis des
décennies sur des conclusions connues d’avance, propulsées
par une petite camarilla dont le nombrilisme trotskyste et l’éclatante
mauvaise foi sont les qualités premières.
Mais cet exercice de style était parfaitement révélateur
des méthodes dialectiques employées.
Le choix des intervenants, déjà : des « amis
» triés sur le volet, une assurance contre les bavures,
mais aussi un historien réputé neutre – il
s’agissait de G. Pervillé – servant d’alibi
Mais surtout pas de gêneurs !....
Bien entendu, le crachoir est tenu par le pseudo « spécialiste
de la guerre d’Algérie », l’ineffable
B. Stora ; suivent quelques autres « spécialistes
» dont un certain Mohamed el Korso (on avait connu un célèbre
pirate renégat du même nom : un hasard ?) président
de la fondation algérienne vouée à faire
mousser la mayonnaise du 8 mai 1945 pour le compte du FLN…Vous
avez dit « Historiens » ?
Le débat (si l’on peut dire) s’ouvre sur la
célébration des évènements de Sétif
en 1945, rituellement sous titrés « les massacres
». S’agit-il des Européens du Constantinois
égorgés, éventrés, violés,
émasculés ? Vous n’y pensez pas ! Non, c’est
la répression par l’Armée française,
qui a commis le crime de défendre les populations et les
villages attaqués, qui est impardonnable…bien que
les intervenants ne se soient pas attardés sur l’habituelle
querelle de chiffres et que même le Korso nous ait épargné
les rituels 45 000 martyres, on a entendu, entre autres, un distingué
universitaire nous assurer que la milice de Guelma avait fait
549 morts : il les a comptés, il a les noms et les témoignages
! S’il est vrai que les défenseurs de la ville avaient
pour consigne ferme d’abattre les pillards, on les voit
mal en train de relever leurs identités et de rédiger
des rapports ; et on nous assure que les familles de ces honorables
gentlemen cambrioleurs se rappellent tous les détails de
l’exécution : quelle mémoire ! Quelle présence
d’esprit, pour des gens qui évidemment, n’étaient
pas sur les lieux ! Bien sur, pas un seul Français d’Algérie
n’était convié à l’émission
pour témoigner : les victimes, silence !
Cependant le président de la fondation Boumâaza,
le susnommé Korso, a montré le bout de l’oreille.
Après avoir exprimé sa satisfaction à l’ambassadeur
de France pour l’exercice de lèche babouche que ce
dernier a pratiqué récemment sur les lieux, toute
repentance en bandoulière, et exprimé l’espoir
que la France irait encore plus loin, il a souligné la
dimension économique de l’évènement.
En clair, repentance, y a bon pour les affaires !
Après les zakouski de circonstance, on en est venu à
la grosse affaire, je veux dire l’indignation de ces intellectuels
intègres devant la loi du 25 février 2005 qui prône
une certaine reconnaissance de l’œuvre française
outre-mer. Ce qui devrait aller de soi sans que la Loi s’en
mêle, certes…mais nos penseurs dénoncent une
écriture officielle de l’Histoire ! Ceux là
même qui, depuis un demi siècle, falsifient, orientent
et occultent tout ce qui touche à la colonisation, confisquant
l’Histoire avec une vigilance toute stalinienne, nous jouent
les vierges effarouchées devant la plus mince des tentatives
d’objectivité…Pas ça et pas eux !
On peut juger de l’arrogance de cette caste, d’ailleurs,
par l’épisode de cette émission où
le professeur Pervillé a timidement fait observer qu’on
ne pouvait refuser une version officielle de la colonisation si
on avait accepté une version toute aussi officielle de
l’esclavage, dénoncé par une loi récente.
A quoi il lui fut répondu que cette dernière était
justifiée par le fait qu’il y avait consensus sur
le sujet. En clair, la dictature de la Loi est légitime
du moment que nous sommes d’accord Devant une pareille énormité,
personne n’a bondi…là aussi, consensus et bouche
cousue…Naturellement, dans cette atmosphère de tolérance,
toute opposition est jugée avec le dernier mépris
: nous sommes (horreco referens) des « nostalgiques de l’Algérie
française » !
On notera au passage que, dans cette époque où on
cultive avec ferveur et nostalgie du pot au feu de grand-mère
ou des cochers de fiacres, il est du dernier mauvais goût
de regretter sa terre perdue et l’œuvre abandonnée
de cinq générations. Ainsi va la morale de nos intellos…
Il arrive cependant que ces humoristes sans humour nous fassent
rire, ainsi quand le Cercle Algérianiste est fustigé,
avec des trémolos dans la voix, pour avoir osé rappeler
que Bouteflika avait été garçon de bain,
ou que notre ministre des armées s’était précipitée
dans ses bras le 15 août dernier…Nous voila évidemment
« racistes et sexistes » ! C’est la dialectique
bien connue consistant à ne jamais répondre sur
le fond mais à discréditer son adversaire : je ne
discute pas ce que tu as dit (pas fou !) mais je te condamne pour
ce que tu es…Passons aussi sur quelques plaisantes sottises
telles que l’affirmation de Stora suivant laquelle De Gaulle
était nommé « La Grande Zohra » dès
1944, etc…
L’agitation de ce prétentieux microcosme de donneurs
de leçons aurait quelque chose de risible, n’était
que c’est dans ces officines que se tourne la moulinette
à fabriquer la bouillie qui fait l’opinion…En
attendant, sans doute, de nous passer les menottes pour descendre
à la Loubianka !
Michel Lagrot.
LA PRÉPARATION DIPLOMATIQUE DE
L’EXPÉDITION D’ALGER
Louis XVIII, Charles X et les gouvernements de la restauration
ont rendu possible la constitution du Second Empire colonial français.
Quant à l’expédition d’Alger, elle ne
fut pas une simple intervention de prestige¹. Une tradition
partiale méconnaît la Restauration ou affuble ce
régime d’images caricaturales. Or, l’expédition
de 1830 était l’aboutissement de projets élaborés
depuis l’Empire, et Charles X traduisait un état
d’esprit général, le désir de mettre
fin à la situation précaire de la France qui, malgré
le traité d’Aix la chapelle, était la conséquence
des défaites de 1814 et 1815.
La France, puissance méditerranéenne
La France n’oubliait pas son rôle
en Méditerranée. Sous Louis XIV, l’expédition
de Djidjelli et surtout le bombardement d’Alger par Duquesne
suffisait à démentir le reproche d’une trop
grande complaisance aux entreprises de l’Islam, que François
1er s’était attiré au 16ème siècle.
D’autre part, le souvenir des expéditions manquées
de Charles Quint à Alger et Tunis hantait encore certaines
imaginations.
Dès la campagne d’Egypte, Bonaparte avait songé
à une utilisation possible de l’Algérie. Le
premier consul avait profité de l’envoi de l’escadre
du Vice amiral de Lesseygues, lui-même chargé de
négocier la réparation des dommages causés
au commerce français par les Barbaresques, pour tenter
de mettre au point une politique d’expansion possible. Mais
la topographie de la régence d’Alger était
méconnue en France. Un officier, Bergé, était
adjoint à l’amiral pour accomplir une reconnaissance
détaillée de la ville. La paix d’Amiens survint
en 1802 et, après sa rupture, le souci de la guerre navale
contre l’Angleterre prévalut. L’attention de
Bonaparte devait se reporter vers l’Atlantique, mais le
projet méditerranéen n’était pas abandonné.
La mission du commandant Boutin en était la preuve.
Le mémoire de Boutin, conservé dans les archives
du Ministère de la Guerre, avait été étudié
avec attention par le marquis de Clermont-Tonnerre, ministre de
la Guerre au cabinet Villèle. Le 14 octobre 1827, Clermont-Tonnerre,
après en avoir communiqué les conclusions au Conseil
des ministres, avait fait un rapport détaillé au
roi.
La préparation de l’expédition, de
1827 à 1829
Clermont-Tonnerre ne concevait l’utilisation
du rapport Boutin qu’en fonction des impératifs français
en politique extérieure. Il estimait l’alliance russe
nécessaire, afin de faire contrepoids à une Angleterre
trop puissante en Méditerranée. L’idée
d’une intervention française à Alger lui paraissait
judicieuse et, en adoptant les vues de Boutin, il préconisait
la presqu’île de Sidi Ferruch comme lieu possible
de débarquement.
De son côté, le capitaine de frégate Dupetit-Thouars
2 partageait les mêmes vues. Il participait au blocus d’Alger,
commencé dès juin 1827 par le capitaine de vaisseau
Collet 3. Dupetit-Thouars et le capitaine de frégate de
Taradel firent partie, avec l’amiral de Mackau, d’un
conseil d’amirauté, présidé par le
comte de Chabrol et chargé d’étudier un débarquement
éventuel sur les côtes africaines. Chabrol, alors
ministre de la marine, et Mgr. de Frayssinous, ministre des cultes,
étaient les partisans les plus résolus de l’exécution
du projet, alors que Villèle, président du conseil,
était réticent à causes des incidences financières.
Mais le 4 janvier 1828, Villèle démissionnait et
était remplacé par Martignac.
L’année 1828 fut décisive. Le gouvernement
se rendit compte que le blocus décidé en juin 1827
était dépourvu de sens s’il n’était
pas suivi d’une occupation, fut-elle restreinte. Le général
de Caux, successeur de Clermont-Tonnerre au ministère de
la Guerre et son collègue de la Marine, organisaient une
commission formée d’officiers de Terre et de marine,
chargés d’étudier les conditions d’une
expédition militaire et placés sous le commandement
du général Loverdo.
Dès le 15 février, le comte de la Ferronays nouveau
ministre des Affaires Etrangères, précisait sa politique
devant la Chambre des pairs. Il estimait indispensable l’équilibre
des forces en Méditerranée et le 5 avril, dans son
discours du trône, Charles X considérait comme définitive
sa rupture avec la régence d’Alger. Peu de temps
après, le remplacement de la Ferronays par Portalis ne
devait pas modifier l’orientation de la politique extérieure
française. Le 8 août 1829, Martignac démissionnait
et son successeur, le Prince de Polignac, devait faire entrer
l’expédition dans sa phase définitive 4.
Le ministère Polignac et les puissances européennes,
1829/1830
Certaines vues du nouveau Président du
Conseil avaient bien peu de chances de passer dans les faits.
Ainsi, Polignac songeait à confier à Mehemet-Ali
le commandement d’une expédition franco-egyptienne,
destinée à réduire la régence d’Alger,
voire à étendre une influence similaire sur celles
de Tunis et de tripoli. L’idée lui avait été
suggérée par le consul général à
Alexandrie, Drovetti, excellent connaisseur de l’Islam,
mais qui évaluait peu les réalités. L’influence
éventuelle sur les trois régences ne signifiait
pas la fin de la souveraineté du sultan de Constantinople.
Les nouveaux ministres de la Marine et de la Guerre, le Baron
d’Haussez 5 et le général de Bourmont 6 jugeaient
ce grand dessein chimérique. D’ailleurs, Polignac,
Ambassadeur à Londres, savait mieux que quiconque que l’Angleterre,
soucieuse de conserver l’équilibre des puissances
en Méditerranée, ne le tolérerait pas. En
effet Lord Aberdeen, ministre des Affaires Etrangères du
gouvernement Wellington, tenait au duc de Montmorency-Laval, Ambassadeur
à Londres, des propos sans équivoque :
"Cette affaire d’Alger va faire revivre la question
d’Orient. Il est inadmissible que le vice-roi d’Egypte,
qui n’est que sujet et vassal du Sultan, se permette de
conclure des arrangements avec la France".
En conséquence, il priait l’ambassadeur de transmettre
au gouvernement de Charles X, le désir de la Grande Bretagne
de voir la France régler seule son différend avec
Alger et de ne pas étendre son action aux régences
de Tunis et de Tripoli.
Le 7 février 1830, Polignac annonçait aux puissances
chrétiennes la résolution prise par le roi, en tant
que représentant du nom chrétien, de détruire
l’esclavage et la piraterie sur la côte africaine
et de rétablir la liberté de navigation en Méditerranée.
Il demandait aussi aux agents diplomatiques français d’obtenir
une réponse rapide des gouvernements auprès desquels
le roi était accrédité. La réponse
de Lord Aberdeen était réservée, mais Russie,
Autriche et Prusse n’élevaient aucune objection.
Le ministre russe des Affaires Etrangères, Nesselrode,
s’était exprimé sans ambages :
"Comment n’osez-vous pas détruire vous-mêmes
ce nid de pirates et vous y établir pour nous en délivrer
à jamais ?"
Les autres puissances méditerranéennes étaient
également intéressées par les initiatives
diplomatiques françaises. La Sardaigne et l’Espagne
proposaient même une aide substantielle. L’appui des
autres Etats italiens, les Etats pontificaux en particulier, était
acquis sans réserve.
Dès le 23 mars 1830, Lord Aberdeen prescrivait à
son ambassadeur à Paris, Lord Stuart, d’informer
le gouvernement français que le cabinet britannique se
déclarait satisfait des explications sur les objectifs
de l’expédition. Il n’en demandait pas moins
des assurances plus précises. Montmorency-Laval faisait
savoir à Lord Aberdeen que le projet d’une action
commune avec Mehemet-Ali était abandonné, mais que
le désir de détruire la piraterie ne l’était
pas. Les réticences britanniques continuaient. Aussi, fin
avril encore, Charles X jugeait-il nécessaire de réunir
un conseil sous la présidence du Comte de Guemon-Ranville,
ministre de l’Intérieur. Cette initiative était
d’autant plus nécessaire que Lord Stuart demandait
en vain des déclarations écrites qui engageaient,
non seulement Polignac, mais encore ses successeurs éventuels.
Il allait jusqu’à réclamer copie des instructions
adressées au général de Bourmont. Le baron
d’Haussez répliquait avec vivacité.
Lorsque la préparation de l’expédition prit
forme, de nombreux officiers du Corps des Régiments suisses,
firent savoir qu’ils auraient souhaité que l’un
de leurs régiments fît partie du corps expéditionnaire.
Bourmont avait soumis ce désir au général
de Gady, premier aide de camp suisse du duc de Bordeaux. L’ambassadeur
de France en suisse était chargé de la négociation.
L’avoyer Fischer, chef du département fédéral,
fit connaître que le canton de Berne acceptait de fournir
un contingent, mais le gouvernement fédéral ne pouvait
s’engager pour les autres cantons. D’autre part, en
raison de la neutralité de la Suisse, garantie par les
traités de Vienne, l’opposition d’une seule
puissance européenne aurait pu gêner le gouvernement
français. Aussi Polignac et Bourmont préférèrent-ils
renoncer. Ce fut la dernière manifestation de fidélité
des Suisses, attachés depuis trois siècles à
la défense de la monarchie française.
Les véritables causes de l’expédition
d’Alger
Telle fut la préparation diplomatique
de l’expédition d’Alger. Le gouvernement de
la restauration, si injustement décrié, tint compte
des réactions des puissances européennes. Mais,
toute sa politique méditerranéenne était
déjà engagée malgré l’opposition
de l’Angleterre seule. L’équilibre européen
n’était plus seulement continental. En ce sens, la
Restauration reprenait les traditions d’une véritable
politique maritime et coloniale. Elle effaçait définitivement
les conséquences des traités de 1815. Charles X
l’avait permis en suivant un courant de l’opinion
qui datait du philhellénisme, de Navarin en particulier.
L’expédition d’Alger s’inscrivait donc
dans le cadre d’une politique mûrement réfléchie
et donnait à la France la possibilité de reconstituer
un Empire colonial. Charles X et Polignac renouaient avec une
tradition brisée avec le traité de Paris en 1762
et les guerres de la Révolution et de l’Empire.
Pierre GOURINARD
Bibliographie
1 .Sur la préparation
diplomatique de l’expédition d’Alger, voir
Prince Sixte de Bourbon, La dernière conquête du
Roi, Alger, 1830, deux tomes, Paris, Calmann-Lévy 1930,
R.P. G. de Bertier de Sauvigny, Metternich et la France après
le congrès de Vienne, trois volumes, Hachette 1968, 1970
et 1972 ; P. Gourinard, La préparation diplomatique de
l’expédition d’Alger, L’algérianiste,
n° 10-1980, pages 23 à 27.
2 Abel Aubert Dupetit-Thouars – 1793/1864, issu d’une
famille de marins, était le neveu du héros d’Aboukir
commandant du "Tonnant". Contre-amiral en 1841, il occupa
Tahiti et en chassa le missionnaire anglais Pritchard qui intriguait
contre la France.
3 L’amiral Collet 1768/1828, né dans l’île
Bourbon, commandait en tant que capitaine de vaisseau, le blocus
des ports algériens en 1827. Il mourut à Toulon,
épuisé par la maladie.
4 Auguste, Jules, Armand Marie, Comte puis Prince de Polignac,
1780/1847, ambassadeur à Londres, ministre des Affaires
Etrangères le 8 août 1829, devint Président
du Conseil le 17 novembre de la même année 5 Charles
Lemercier de Longpré, Baron d’Haussez, 1778/1854,
député en 1815, préfet puis ministre de la
Marine dans le ministère Polignac, fut le principal artisan
de l’expédition d’Alger. Ses Mémoires
parus en 1896 sont particulièrement précieux pour
l’histoire de la restauration.
6 Louis Auguste Victor, Comte de Ghaisne de Bourmont, 1773/1846,
ministre de la guerre du gouvernement Polignac, fut désigné
pour commander l’expédition d’Alger, il démissionna
à l’avènement de Louis-Philippe. Légitimiste,
fidèle à Charles X, il a refusé de reconnaître
la Monarchie de Juillet. Ses quatre fils combattirent à
ses côtés, et l’un d’eux, Amédée,
fut blessé le 23 juin 1830, et mourut le 6 juillet.
BRÊVES
Fidélité dans les variations
Louis-Gabriel Robinet – Le Figaro 13/02 /1941
« Le Maréchal avait voulu se mêler à
la population. L’accueil inoubliable de Nîmes sur
cette place…n’avait pu que confirmer le Maréchal
dans sa certitude d’être compris, suivi, aimé.
»
Louis-Gabriel Robinet – Le Figaro 03/11/1961
« Le général De Gaulle se mêle à
la foule, et cette émotion qui s’insinue dans le
cœur des blasés devant l’expression d’un
sentiment vrai, authentique, indiscutable. »
Bouteflika ne veut pas qu’on enseigne le français
Les autorités algériennes somment
les établissements scolaires privés d’Algérie,
qui privilégient pour la plupart l’usage du français
et l’enseignement en français, de se conformer à
la loi en dispensant leurs cours en langue arabe dés la
rentrée 2005. Faute de quoi, ils seront fermés.
Cet avertissement a été donné solennellement
par le ministre de l’Education, Boubekeur Benbouzid. Il
intervient au lendemain d’une mise en garde de Bouteflika,
qui avait prévenu :
« Il est tout à fait clair que toute institution
privée qui ne tient pas compte du fait que l’arabe
est la langue nationale et officielle, et qui ne lui accorde pas
une priorité absolue, est appelée à disparaître.
Nous n’hésiterons pas, sans aucun doute possible,
à retirer l’agrément à toute institution
privée agissant de la sorte. »
Les écoles privées ainsi visées par Bouteflika,
sont majoritairement implantées à Alger et à
Tizi-Ouzou en Kabylie (Alger étant aussi une ville Kabyle
comme on a tendance à trop l’oublier).
Cette fatwa contre l’enseignement du français et
en français suscite des réactions – et un
appel à la résistance – des directeurs d’écoles
privées. Comme cette directrice d’une école
d’Alger qui déclare :
« Nous maintenons notre position d’enseigner au moins
les matières scientifiques en langue française.
Et nous continuerons toujours à réclamer cela. Nos
écoles veulent former des éléves bilingues
car les élèves formés dans les écoles
publiques, où les cours sont dispensés en arabe,
ont des difficultés à s’adapter au cursus
universitaire dont des spécialités comme la médecine
sont dispensés en français. »
A.S.
Quelques réflexions…désabusées…mais
réalistes
.
Une pétition a été lancée à
grand fracas par une camarilla d’habitués s’indignant
qu’un texte de loi récent ose prôner (bien
timidement !) la reconnaissance de l’œuvre française
en Afrique du nord, salie ou ignorer par l’Education nationale
depuis des lustres. Cette camarilla effarouchée par le
fait qu’il puisse exister une histoire « officielle
» ne s’est pas manifestée lorsqu’un universitaire
– un des leurs – a été chassé
de son poste pour avoir dit que l’Histoire est l’affaire
des historiens…
La liste des signatures figurant au bas de la pétition
de ces pseudos intellectuels est révélatrice ; c’est
le bordereau des supplétifs du FLN, d’aujourd’hui
et d’hier. A remarquer tout spécialement d’ailleurs
ceux qui se targuent de représenter les Harki…l’imposture
est à son comble mais n’est pas nouvelle. Cette fois
elle est avérée.
Le cas des universitaires parait classique. Ces gens là
forment une coterie fermée mais totalitaire qui estime
que le monde de la réflexion et de l’intelligence
lui appartient en propre, de droit divin, et qu’il n’est
point de vérité en dehors de celles qu’il
énonce lui-même. Comme cette coterie est formée,
pour sa partie activiste, de lâches et d’ambitieux
féroces, elle se pose en champion de l’indépendance
intellectuelle tout en s’alignant systématiquement
dans le vent du pouvoir en place. Servilité et totalitarisme
forment ainsi un couple infernal qui en impose au gogo et récrit
avec autorité au jour le jour la bible de la pensée
unique. C’est la dictature des « intellectuels »
soviétiques telle qu’on l’a connue sous Staline,
qui prospère en France et enfle la Presse consentante de
ses protestations de libéralisme et de tolérance…
Ajoutons que cette coterie refuse avec énergie la réalité,
donc l’Histoire, qui lui est suspecte. Cette dernière
est pleine de bruit et de fureur, et s’impose avec grossièreté
à ces esprits délicats, que le peuple (nous !) indispose…Mieux
vaut l’inventer !
A ces conservateurs avachis dans le confort intellectuel (et matériel
!) le plus insolent, la personne même du pionnier fait horreur.
L’accepter pour son audace, son courage et sa créativité
serait condamner chez eux-mêmes la couardise et le conformisme
qui les font respirer. Les parasites n’aiment pas les courageux…
Alors comment s’étonner que, dès que la Vérité
pointe son museau, même pour rire, le clan maffieux des
« intellectuels » de la France chiraquienne s’indigne
et nous prenne pour cible, puisque nous sommes les seuls avec
lesquels il ne risque rien ?! Et que la complicité des
politiques et des médias lui est acquise…
Ne nous faisons pas d’illusions : la corde qu’on nous
a passé autour du cou il y a cinquante ans ne peut aller
qu’en se resserrant…
ML
Lettre d’un ancien
combattant, membre de l’ASAF aux élus s’obstinant
à apporter leur caution à la célébration
19 mars par la FNACA
Cette date est controversée. Pour certains,
elle est synonyme de liesse. Elle évoque la fin de l’angoisse
du combattant, le soulagement d’être toujours en vie
et le retour prochain à la vie civile. Pour d’autres,
elle représente le début d’un horrible cauchemar
: la honte, la souffrance, le deuil, la misère et l’exil.
En fait, que veut-on commémorer le 19 mars ? Si c’est
la fin de la guerre, c’est faux ! La fin officielle des
combats est intervenue lors du transfert de souveraineté
au nouveau gouvernement algérien, en juillet 1962.
Si c’est le cessez-le-feu, c’est un mensonge ! Après
cette date, il y eu du côté français 736 victimes
chez les militaires réguliers et environ 75 000 supplétifs,
exécutés dans d’atroces tortures. Auxquels
il faut ajouter près de 3000 victimes civiles. Il serait
indécent de les oublier !
Si c’est le retour à la paix, c’est une amère
plaisanterie ! L’Algérie connaît encore la
guerre civile, depuis 43 ans maintenant, et ce n’est pas
fini !
Si c’est pour honorer le souvenir de nos Morts de façon
officielle, c’est une erreur. La date officielle a été
fixée au 5 décembre par une loi, votée à
une écrasante majorité par le parlement en 2004.
Chacun reste libre d’honorer ses Morts à la date,
qui lui convient mais sans organiser ce jour là des festivités
indécentes, et sans s’opposer, de façon peu
démocratique, à une décision prise par les
représentants du peuple !
Nous sommes nombreux, Anciens Combattants, Rapatriés, Français
originaires d’AFN ou tout simplement Gens de bonne logique,
soucieux de dignité à nous opposer à cette
honteuse récupération. Nous proposons depuis des
années aux partisans du 19 mars de nous expliquer en toute
clarté sur ce sujet calmement, sans agressivité
ni préalable. Curieusement, cette offre n’a pas trouvé
d’écho, parmi les personnes auxquelles nous nous
sommes adressées. Silence total, pas de réaction.
Pourquoi ? Est-ce par honte ? par crainte ? ou par prise de conscience
de n’avoir aucun argument valable à faire valoir
?
Pendant longtemps, nous n’avons pas fait cas de cette carence
d’explication, qui est un aveu d’absence de motivation.
Cela n’est plus possible aujourd’hui, car depuis le
mois de décembre dernier, nous avons été
amenés à insister pour obtenir enfin une réponse
à nos questions. En effet, certains fanatiques du 19 mars
se sont mis en tête de nous imposer par la force cette date
honteuse. Ils exigent même l’interdiction de toute
manifestation le 5 décembre et vont jusqu’à
nous refuser d’honorer nos Morts, à la date officielle
! Il ne nous était plus possible de rester silencieux.
C’est la raison de cette lettre que vous recevrez en votre
qualité de témoin de cette triste histoire, pour
vous demander de refuser toute compromission avec le 19 mars.
A moins que vous acceptiez de nous donner les raisons de votre
attachement à cette date. Nous sommes toujours disposés
à en débattre honnêtement.
Il y a pourtant une explication à cet engouement pour le
19 mars, elle nous est fournie par le FLN. Lui, fête cette
date comme celle de la victoire ! Totalement battu sur le terrain,
il prit une revanche inespérée lors des négociations
d’Evian. C’est ainsi qu’il obtint d’être
le seul interlocuteur pour discuter, la libération immédiate
de tous ses prisonniers, la levée des barrages aux frontières,
le désarmement des harkis, la consigne des forces françaises,
la souveraineté sur le Sahara, le renoncement à
toute indemnité individuelle et collective, le refus de
toute garantie, sinon verbale, pour le respect des biens et des
personnes. Tout fut bradé, abandonné, sacrifié
par le trois personnages falots qui représentaient les
intérêts de la France. Le FLN est logique en faisant
la fête le 19 mars : ce jour-là, il a niqué
De Gaulle !
J.C. MORON
LA ROSETTE DE LA LÉGION D’HONNEUR
POUR UN AMI
C’est avec grand plaisir que nous avons
appris la nomination au grade d’Officier de la Légion
d’Honneur de notre ami Jean-Charles Tamborini.
Né à Aïn Bessem en Algérie, Jean-Charles
Tamborini est le fils de Maître René Tamborini, ancien
avocat au barreau d’Alger, grand résistant et déporté.
Issu de l’école d’application d’infanterie
dont il sort en 1956 avec le grade de sous-lieutenant. Il est
breveté parachutiste puis fait l’école de
commandos de Mont-Louis. Il rejoint très vite l’Algérie.
Il participera à la bataille d’Alger auprès
du capitaine Graziani. Il est ensuite officier de renseignements
au 18ème RCP dans le secteur de Souk-Ahras. Il obtient
là sa première citation pour sa témérité
et son sang-froid au feu.
En 1959 il est à la tête d’un commando de chasse
dans les Aurès, les Nementchas et la presqu’île
de Collo.
En 1961 après le putsch d’Alger son unité
est dissoute, il quitte alors l’armée.
Rendu à la vie civile, il reprend ses études universitaires.
Diplômé de l’Institut d’Administration
des Entreprises de la faculté d’Aix-Marseille, il
sera directeur commercial d’un important groupe industriel.
Jean-Charles Tamborini est lieutenant-colonel de réserve,
titulaire de la croix de la Valeur Militaire, du titre de reconnaissance
de la Nation, de la Croix du Combattant, de la médaille
des opérations en AFN et de 6 témoignages de satisfaction
militaires dont un ministériel. Il est également
Officier d’Etat-major de la gendarmerie nationale (PACA).
L’équipe d’AMEF-info lui présente ses
plus sincères félicitations.
PRESENT
Il y a plusieurs mois nous vous avions alerté
sur les difficultés qu’éprouvait le seul quotidien
ami de notre combat.
Aujourd’hui ce journal, notre journal, est à nouveau
en difficulté. En effet il ne bénéficie pas
de la subvention légale qui est versée à
la presse d’opinion, ses seuls revenus sont ceux de la vente
et des abonnements.
Nos amis ont besoin d’aide, ils ne demandent pas l’aumône,
ils recherchent de nouveaux adhérents.
Comme l’écrit Olivier Figuéras dans le numéro
du 13 mai, Présent, c’est un soldat, perdu quelque
part aux confins de l’Empire. Un soldat qui, voltigeur de
pointe, est aussi sentinelle, et rend compte.
Et comme notre vocation est de parler de l’Empire, nous
ne pouvons faire moins que d’aider notre soldat, alors envoyez,
si possible, un don, si modeste soit-il, il sera le bienvenu,
faites connaître Présent autour de vous, abonnez
vous, demandez à vos amis de s’abonner.
Si demain ce journal devait disparaître, qui nous défendrait
?
Robert SAUCOURT
PRESENT
5 rue d’Amboise
75002 PARIS
abonnement de 4 semaines ……………………………….15
€
abonnement classique
3 mois……………………………..94,52
€
6 mois……………………………167,69
€
1 an ……………………………..
301,85 €
abonnement liberté 27,45 € mensuels par virement automatique
cyber-abonnement en format PDF par internet
3 mois………………………………50
€
6 mois……………………………..100
€
1 an ……………………………….181
€