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Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Pierre Soisson.
M. Jean-Pierre Soisson. Madame la présidente,
monsieur le ministre, mes chers collègues, pendant plus de deux
ans, j'ai commandé en Algérie la harka du 3e régiment
de chasseurs d'Afrique, sous les ordres du colonel Argoud, puis du colonel
Bocquet. J'ai démissionné de l'École nationale d'administration
pour m'engager dans l'armée.
M. Lionnel Luca. Bravo !
M. Jean-Pierre Soisson. En 1962, mes hommes, qui avaient choisi la France,
ont été massacrés, retrouvés égorgés
dans la haute vallée de l'oued Harrache, le plus souvent avec leurs
parties génitales dans la bouche. J'ai encore ce souvenir présent
dans ma mémoire. Comme pour de nombreux jeunes Français
qui avaient vingt ans alors, quelque chose en moi a été
cassé, comme l'a très bien écrit notre rapporteur
Christian Kert.
J'ai toujours éprouvé un sentiment de révolte devant
l'abandon des harkis par la France. Je me suis promis de lutter, jusqu'à
la fin de ma vie publique, pour réparer cette injustice, cette
humiliation.
C'est la raison pour laquelle j'ai déposé sur le bureau
de l'Assemblée nationale, en décembre 2002, une proposition
de loi d'indemnisation de la communauté harkie, signée par
cent quatre-vingts députés. Elle a eu le mérite de
contribuer, avec d'autres initiatives, à ouvrir le débat.
Je l'ai élaborée en liaison avec les associations de harkis,
qui ont tenu, en juin 2003, leur congrès annuel à Dijon.
J'ai été élu président d'honneur de l'Union
nationale des harkis, que préside M. Salah Kerbadou, présent
dans les tribunes. Ma proposition demeure, pour les associations, une
base de discussion. Tout ce qui s'en rapproche me paraît devoir
être retenu.
Nous avons souhaité créer trois types d'allocation répondant
aux besoins et aux préoccupations de chaque génération.
Nous devons en priorité donner aux 9 000 harkis de la première
génération l'indemnisation qu'ils réclament. Le Gouvernement
propose de porter l'allocation de reconnaissance à 2 800 euros
par an, à compter du 1er janvier 2005, ou d'attribuer un capital
de 30 000 euros. J'étais allé plus loin dans la proposition
de loi, évaluant à 50 000 euros l'indemnisation nécessaire.
Je ne ferai pas aujourd'hui de surenchère. Je souhaite simplement
qu'un progrès puisse être réalisé à
la faveur d'un accord de toute l'Assemblée.
J'ai noté les réserves du rapporteur, écrites et
verbales, ainsi que l'ouverture dont a témoigné le ministre.
Nous devrons examiner si un régime plus souple, combinant à
la fois l'allocation de reconnaissance et le capital, ne pourrait être
instauré, laissant à chacun, à ceux qui restent,
le soin de se déterminer.
Pour les harkis de la deuxième génération, le rapporteur
a posé à juste raison le véritable problème
: faut-il maintenir un régime dérogatoire ou mettre en oeuvre
une politique volontaire leur permettant, à travers l'emploi et
la formation professionnelle, une intégration plus rapide dans
la communauté nationale ? Je crois que c'est la bonne façon
de poser le problème et je suis reconnaissant à Christian
Kert des propositions qu'il a avancées à ce sujet.
Les petits-enfants, eux, ne connaissent l'Algérie que par les récits
de leurs grands-mères. Il faut voir, dans les congrès, ces
femmes qui ne parlent toujours pas français pour comprendre ce
qu'est la communauté harkie, ses difficultés, ses peurs,
et aussi sa volonté d'intégration pour les enfants.
Enfin, l'article additionnel à l'article 1er qui a été
voté par la commission revêt pour nous une grande importance.
Il manifeste l'exigence de respect dû aux hommes et à leur
famille qui ont fait le choix de la France. L'injure envers les harkis
ne peut être tolérée.
Le service du pays - nous devons l'affirmer dans cette enceinte - n'est
pas une honte. Personnellement, je n'ai jamais accepté les propos
tenus ici même par le président de la République algérienne
et je ne suis jamais retourné là-bas.
Le service de la France est un honneur, et l'honneur de ma vie est d'avoir
commandé les harkis d'Algérie. (Applaudissements sur les
bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union
pour la démocratie française.)
Mme la présidente. La parole est à M. Patrick Delnatte.
M. Patrick Delnatte. Madame la présidente, monsieur
le ministre, mes chers collègues, élu de l'agglomération
tourquennoise où la communauté harkie est très représentée,
j'ai toujours été impressionné par leur patriotisme
et leur fidélité à la France malgré les souffrances
endurées, leurs témoignages sur les massacres en Algérie
après le cessez-le-feu et leurs conditions de rapatriement.
Je me suis fait un devoir d'être à leurs côtés
pour défendre leur cause et les aider, dans le plus grand respect
de leur dignité, dignité qui doit être celle de la
France. Si leur accueil dans le Nord, après un court passage dans
des camps du Sud de la France s'est, malgré leur déracinement,
plutôt bien passé, grâce à la solidarité
des anciens combattants, en particulier ceux d'Afrique du Nord, et à
la mobilisation des élus locaux, les crises successives de l'industrie
textile les ont plongés dans la précarité. Celles-ci
ont surtout affecté la deuxième génération.
Ils connaissent une véritable crise d'identité et supportent
mal cette situation d'exclusion et les difficultés qu'ils rencontrent
pour accéder à l'emploi. Ces dernières sont souvent
liées à un amalgame avec la population issue de l'immigration.
Ils sont, d'ailleurs, eux aussi, victimes de comportements inadmissibles
qui stigmatisent leur nom, leur faciès ou leur quartier d'origine.
Les différentes lois d'indemnisation et de reconnaissance adoptées
à ce jour ont permis d'apporter des réponses utiles mais
elles sont souvent considérées comme partielles et insuffisantes.
Je rappellerai, sans être exhaustif, celles de 1970 du gouvernement
Chaban-Delmas, de 1978 sous le gouvernement Barre, de 1987 sous le gouvernement
Chirac, de 1994 du gouvernement Balladur, la proposition de loi du groupe
socialiste votée à l'unanimité en 1999 qui a reconnu
l'état de guerre en Algérie ; l'initiative du Président
Chirac qui a fait du 25 septembre 2001 la première journée
nationale d'hommage aux harkis ; le décret du 31 mars 2003, pris
à votre initiative, monsieur le ministre, qui a instauré
le 5 décembre comme journée du souvenir pour les combattants
morts dans les combats en Afrique du Nord.
Aujourd'hui, malgré une conjoncture économique et financière
difficile, le Gouvernement a le mérite de présenter un nouveau
projet de loi portant reconnaissance de la nation et contribution nationale
en faveur des Français rapatriés.
Pour les harkis, la reconnaissance des souffrances vécues, l'hommage
solennel de la nation, le devoir de mémoire, la connaissance objective
de leur histoire, la condamnation de toute allégation injurieuse
sont les bienvenus et les confortent dans leur dignité, et même
dans leur grandeur. Ces rappels doivent être également compris
comme un message fort adressé à l'Algérie. Ce n'est
qu'ensemble que nous pourrons écrire notre histoire commune, avec
ses zones d'ombre et de lumière, mener à bien la réconciliation
et nous engager résolument dans la voie du progrès et du
développement en profitant de toutes les opportunités qu'offre
l'espace euro-méditerranéen. Cela passe évidemment,
pour les Français d'origine harkie, par la liberté d'accès
à leur terre d'origine.
Les mesures de réparation seront améliorées par le
débat parlementaire. Les députés UMP ont souhaité
introduire une solution mixte en permettant le cumul de l'allocation de
reconnaissance et d'un capital. Nous vous remercions, monsieur le ministre,
pour votre esprit de dialogue et votre soutien.
Les sommes retenues pour cette réparation ne répondent peut-être
pas tout à fait aux attentes des harkis. Mais ils acceptent cette
dernière. Elle sécurise leurs vieux jours, compte de leur
âge. Certains, souhaitant tourner définitivement la page
de la réparation, parlent même d'un « solde de tout
compte ».
À signaler toutefois la situation des femmes de harkis divorcées
ou abandonnées et vivant seules. Leur nombre est certes très
limité. Mais, d'une façon ou d'une autre, il faudra, monsieur
le ministre, trouver une solution pour réparer l'injustice de leur
situation. Elles n'ont droit à rien au titre de la réparation.
Par-delà la réparation et la reconnaissance, la préoccupation
majeure des harkis est la situation de leurs enfants et petits-enfants,
qui sont encore beaucoup trop nombreux à vivre dans la précarité
et l'exclusion.
Ceux qui sont nés en Algérie et ont vécu les affres
de la fin de la guerre d'Algérie et du rapatriement ressentent
un sentiment d'injustice que je comprends et respecte. Toute mesure de
réparation qui améliore leur vie quotidienne est la bienvenue.
Le texte que nous examinons en prévoit.
Mais, pour eux, l'essentiel, à mon sens, n'est pas la réparation,
mais la compensation des handicaps vécus dans leur jeunesse, qui
les ont privés d'une formation et d'un accès normal à
l'emploi.
Sans aller jusqu'à parler de discrimination positive, difficilement
compatible avec notre Constitution, il est important que les pouvoirs
publics se mobilisent et prennent des mesures spécifiques d'aide
et d'accompagnement en faveur de la formation et de l'accès à
l'emploi, leur permettant de rattraper leurs handicaps d'origine.
Dans ce domaine, le projet de loi et les amendements déposés
par les députés UMP ouvrent des perspectives. Mais beaucoup
reste à faire. Notre vigilance doit être totale et nous ne
devons pas décevoir. Nous comptons sur la détermination
du Gouvernement, d'autant que, dans ce domaine, nombre de mesures relèvent
du domaine réglementaire.
Dans la société d'aujourd'hui, la réussite de l'insertion
sociale et professionnelle des jeunes d'origine harkie doit avoir valeur
d'exemple. Ils pourront ainsi conserver ou retrouver la fierté
des choix de vie et des sacrifices de leurs parents. Tous les jeunes Français,
quelle que soit leur origine, pourront écrire ensemble une nouvelle
page de l'histoire de France, une France riche de ses diversités,
fidèle à ses idéaux républicains et forte
de sa cohésion sociale. Dans cette perspective, le projet de loi
- que le groupe UMP votera - et nos débats sont importants. Mais
ils ne sont qu'une étape car notre attention pour les jeunes d'origine
harkie ne doit pas retomber. Nous comptons sur l'engagement et la détermination
du Gouvernement. Nous comptons sur vous, monsieur le ministre. (Applaudissements
sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe
Union pour la démocratie française.)
Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Pierre Giran.
M. Jean-Pierre Giran. Madame la présidente, monsieur
le ministre, mes chers collègues, le drame des harkis est survenu
il y a plus de quarante ans. Il est donc temps de leur rendre un hommage
solennel et de satisfaire aux obligations de la nation. C'est l'honneur
du Gouvernement, c'est votre mérite, monsieur le ministre, d'accomplir
ce devoir et de compléter les mesures qui ont été
prises il y a déjà dix ans dans le cadre de la loi Romani.
Mais, bien que nécessaires et vertueuses, ces mesures sont bien
tardives. Beaucoup de harkis ont disparu, et beaucoup de ceux qui sont
encore en vie ont su prendre spontanément leur place dans la communauté
nationale et y jouer pleinement leur rôle.
Nous adhérons aux principales propositions de votre texte, monsieur
le ministre, notamment le devoir de mémoire, l'hommage rendu à
l'oeuvre de la France outre-mer ainsi que les choix offerts en matière
d'allocation de reconnaissance et/ou de versement d'un capital. Aussi
ferai-je porter mon intervention essentiellement sur les harkis des deuxième
et troisième générations.
Je les rencontre dans le département du Var. Ils sont nés
ou ont grandi dans des camps et n'ont pu suivre une scolarité normale.
Ils ont vu leurs parents souffrir, connaître le chômage et
les humiliations. Aujourd'hui, malgré leur volonté, je dirais
même leur bonne volonté, ils continuent de subir de plein
fouet cette propension à l'exclusion qui frappe ceux qui, par leur
patronyme, leur origine ou leur religion, manifestent une différence.
S'il est un groupe qui a été desservi dans l'histoire de
notre pays, c'est bien celui des harkis et, si la discrimination positive
devait s'appliquer à une communauté, c'est bien à
celle des harkis des deuxième et troisième générations.
Si elle apparaît souhaitable à certains pour les Français
issus de l'immigration, comment ne le serait-elle pas pour les fils de
harkis dont les parents ont versé leur sang pour la France ?
Il ne suffit pas de dire que les discriminations dont ils ont été
l'objet doivent cesser. Il faut, dès maintenant, les compenser.
C'est un droit pour eux et un devoir pour nous.
C'est pourquoi, monsieur le ministre, je suis heureux que les aides au
logement prévues pour les harkis soient étendues aux nouvelles
générations. J'avais également demandé, comme
mon collègue, Jean-Marc Roubaud, qu'ils puissent obtenir, de façon
organisée et privilégiée, des emplois dans le secteur
public et les collectivités territoriales. Il m'a été
répondu que d'autres drames ont eu lieu sur notre sol et qu'il
ne fallait pas prendre le risque de créer un précédent
pouvant faire jurisprudence. Si je respecte les drames intimes subis par
d'autres Français, force est de reconnaître que, dans la
durée, dans l'intensité comme dans la responsabilité
de l'État, celui des harkis n'a pas d'équivalent contemporain.
Si on veut intégrer ceux qui le méritent et ceux qui le
souhaitent, il faut oser encore davantage. Comment douter, par ailleurs,
que ce qui compte le plus désormais pour les harkis de la première
génération, davantage encore que leur situation personnelle,
c'est celle de leurs enfants et de leurs petits-enfants ?
M. François Liberti. Bien sûr !
M. Jean-Pierre Giran. Or, monsieur le ministre, l'emploi et la formation
ne sont pas présents dans ce projet de loi. On nous dit qu'ils
ne relèvent pas du domaine de la loi. Nous en prenons acte. Mais
il faut alors que les amendements que nous avons déposés
en commission et qui ont été rejetés ne restent pas
lettre morte et soient repris au niveau réglementaire. Il faut,
par exemple, que de nouvelles circulaires renforcent celle de juillet
2003 afin que les préfets et les services publics de l'emploi proposent
davantage que des actions de promotion. En d'autres termes, l'État
comme les collectivités locales doivent faire preuve en la matière
d'un volontarisme républicain digne de l'attente légitime
des jeunes harkis.
Nous avons noté, monsieur le ministre, votre engagement solennel
en la matière et nous nous en félicitons. Cela permettra
d'éviter les dérives politiciennes qui président
trop souvent à certaines embauches locales, dérives qui,
justement, portent atteinte à la dignité des fils de harkis.
Monsieur le ministre, vous avez fait l'essentiel du chemin, dans un contexte
financier très difficile. Nous vous en remercions. Je suis convaincu
que cette loi et les textes réglementaires qui devront obligatoirement
la compléter nous permettront enfin de toucher au but. (Applaudissements
sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe
Union pour la démocratie française.)
Mme la présidente. La parole est à M. Daniel Spagnou.
M. Daniel Spagnou. Madame la présidente, monsieur
le ministre, mes chers collègues, en décembre 2003 était
organisé pour la première fois un grand débat sur
la situation des rapatriés, faisant suite aux engagements forts
du Président de la République, du Premier ministre et du
Gouvernement. Il débouche aujourd'hui sur la présentation
en première lecture d'un projet de loi qui érige en priorités
le devoir de mémoire et la solidarité envers les rapatriés.
Je m'en réjouis d'autant plus qu'une fois encore, c'est à
l'initiative d'un gouvernement de la droite républicaine qu'est
affirmée dans les actes la reconnaissance de la nation envers nos
compatriotes harkis et pieds-noirs qui ont payé un lourd tribut
lors du conflit qui a déchiré notre pays il y a plus de
quarante ans.
Les massacres perpétrés, en violation des accords d'Évian,
et le déracinement de dizaines de milliers de Français ont
injecté à jamais leur venin et causé un traumatisme
et des souffrances toujours présents, dont il nous incombe, aujourd'hui
encore, de panser les plaies.
Depuis la période de l'élaboration du rapport de Michel
Diefenbacher, j'ai eu l'honneur et le plaisir de participer à de
nombreuses réunions de travail, qui débouchent aujourd'hui
sur un texte équilibré.
« La critique est aisée, et l'art est difficile »,
dit-on. Je voudrais souligner le concours précieux du président
de la mission interministérielle aux rapatriés, qui s'est
déplacé sur le terrain, et vous remercier chaleureusement,
monsieur le ministre, d'avoir organisé cette grande consultation,
riche en débats remarquables et constructifs.
À ma connaissance, c'est la première fois qu'un projet de
loi fait l'objet d'une telle concertation et qu'un recueil aussi précis
et complet des besoins des rapatriés est réalisé.
Beaucoup de harkis de mon département sont d'ailleurs venus assister
à nos débats.
J'ai moi-même pu réaliser un travail extrêmement dense
sur le terrain, qui m'a permis, avec Christian Kert, de nourrir ce débat
en déposant plusieurs amendements.
Si le projet de loi dont nous commençons l'examen apporte une réponse
forte à l'ensemble des rapatriés en matière de réparation
matérielle, de mémoire et de reconnaissance, s'il comporte
des avancées considérables permettant d'améliorer
les conditions de vie des 20 000 familles de harkis - augmentation de
l'allocation de solidarité et prorogation des aides spécifiques
aux logements -, j'ai souhaité, par mes amendements, faire évoluer
ce texte pour qu'il prenne mieux en considération les légitimes
revendications formulées par les rapatriés.
C'est ainsi que j'ai demandé que l'on associe les populations civiles
victimes des massacres à l'hommage des combattants morts pour la
France en Afrique du Nord.
C'est encore la raison pour laquelle je demande que les 11 200 survivants
de cette tragédie puissent bénéficier à la
fois de l'allocation de reconnaissance et du versement d'un capital, afin
de solder une fois pour toutes cette dette de la nation.
Afin de garantir le suivi de cette loi, il convient également de
prévoir des modalités des corrections à apporter
le cas échéant. Ce suivi ne peut s'envisager sans la mise
en place d'outils d'évaluation, dans chaque département,
avec l'organisation d'un diagnostic par un chargé de mission sous
l'autorité de chaque préfet. Ces études départementales
doivent permettre de mieux répondre localement aux besoins des
rapatriés.
Enfin, il est nécessaire de créer un institut ad hoc pour
assurer le devoir de mémoire, tant dans le contenu et le développement
de l'enseignement de l'histoire des rapatriés au sein de l'éducation
nationale que pour l'ouverture des archives et la vigilance face à
toutes les formes de discrimination.
Lors de nos dernières rencontres, j'ai abordé avec vous,
monsieur le ministre, ces différents points auxquels vous avez
réservé une écoute attentive, et je sais pouvoir
compter sur vous pour en retenir l'essentiel dans le texte qui sera voté.
Même si le projet de loi, tel qu'il nous est présenté
aujourd'hui, n'est pas aussi ambitieux que je l'aurais souhaité
étant donné les difficultés budgétaires auxquelles
nous faisons face avec courage, je fais partie de ceux qui considèrent
que cette loi est une grande avancée.
En hommes et femmes responsables et citoyens, les rapatriés, à
l'image de l'ensemble de nos compatriotes, trouveront dans ce texte des
motifs de satisfaction indiscutables.
Oui, ce texte doit être amélioré, afin d'obtenir un
consensus encore plus large.
« La vaine gloire a des fleurs mais n'a point de fruits. »
Voilà un proverbe qui peut parfois traduire le sentiment de bon
nombre de rapatriés. Nous avons le devoir, monsieur le ministre,
de leur permettre, par cette loi, de goûter enfin aux saveurs de
la seule raison qui vaille, celle de la dignité.
C'est ce à quoi je me suis engagé en apportant à
ce débat toute mon énergie et mes convictions pour une France
fière, réconciliée avec son passé et forte
pour construire son avenir. (Applaudissements sur les bancs du groupe
de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie
française.) | page
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