«Nous
avons été très amers quand, cet été,
le président Bouteflika a été invité
au fort de Brégançon par Jacques Chirac. L'Algérie
nous a volés et la France nous a bafoués. Nous sommes
toujours dans l'attente d'une juste réparation», commente
Gabriel Mène, président de l'Union syndicale de défense
des intérêts des Français repliés d'Algérie
et d'Outre-Mer (Usdifra) qui organise et fédère les
recours des rapatriés.
Pour ce dernier, «il est temps que la
justice se prononce sur la spoliation que nous avons subie il y
a quarante-deux ans».
Les accords d'Evian précisaient notamment
que «toute expropriation sera subordonnée à
une indemnisation équitable préalablement fixée»,
souligne Me Alain Garay, défenseur des rapatriés.
L'Etat français a déjà indemnisé les
rapatriés en se substituant à l'Algérie qui
s'est toujours refusée à le faire, mais ces indemnisations
faites au titre de la «solidarité» et non de
la «responsabilité» ne représentent, selon
Gabriel Mène, qu'un tiers de la valeur estimée en
1962 des terres, maisons et entreprises abandonnées.
Pour Alain Garay, le compte n'y est pas : le Groupement
national pour l'indemnisation (GNPI) a chiffré à 12,1
milliards d'euros le complément d'indemnisation auquel les
rapatriés peuvent prétendre.
Ces derniers se sont déjà tournés
vers la justice française et vers la Cour européenne
des droits de l'homme. Sans succès. La Cour européenne
a toutefois reconnu qu'il y avait eu spoliation. Par ailleurs, souligne
Me Garay, selon un rapport du député UMP Michel Diefenbacher
commandé par le premier ministre en 2003, «d'un point
de vue juridique, il est établi que l'État français
n'est pas tenu (...) de se substituer à l'État algérien
pour indemniser intégralement les propriétaires français
dépossédés (...)». Et Me Garay de conclure
qu'«il était donc logique que les spoliés se
retournent vers l'Algérie». Une action rendue possible
par la ratification algérienne du Pacte international des
droits civils et politiques en 1989.
«C'est le combat de l'honneur, je suis né
en Algérie, mes parents et mes grands-parents également.
Je veux bien qu'il y ait une réconciliation mais il faut
qu'il y ait aussi réparation», conclut Gabriel Mène
qui espère déposer 2000 requêtes le 15 octobre
prochain.
Aliette de Broqua Le Figaro
http://www.lefigaro.fr/international/20040917.FIG0068.html
ONU plainte des rapatriés
"spoliés" contre l'Algérie.
MARSEILLE, 16 sept 2004
Au moins un millier de rapatriés d'Algérie s'estimant
"spoliés" de leurs biens ont l'intention de déposer
plainte à la mi-octobre contre l'Etat algérien devant
le Comité des droits de l'homme de l'ONU à Genève,
a annoncé mercredi leur avocat à Marseille.
"Il est clair que les avances versées par la France,
à valoir sur ce qu'est en droit de verser l'auteur de la
spoliation, l'Algérie, sont parfaitement insuffisantes",
a indiqué devant la presse Me Alain Garay, du barreau de
Paris, qui dit avoir reçu mandat de 1.018 personnes à
ce jour.
La loi française du 15 juillet 1970 institue une "contribution
nationale à l'indemnisation par l'Etat français"
ayant "le caractère d'une avance sur les créances
détenues à l'encontre des Etats étrangers ou
des bénéficiaires de la dépossession".
Instruisant collectivement les demandes parvenues à l'USDIFRA
(Union de défense des intérêts des Français
repliés d'Algérie et d'Outre mer), l'avocat parisien
dit notamment trouver la justification de sa démarche dans
une décision de la Cour européenne des Droits de l'homme
du 25 janvier 2001.
Celle-ci, à la suite d'une plainte de quatre rapatriés
d'Algérie qu'elle avait jugée irrecevable, avait cependant
noté que "les requérants ont été
dépossédés de leurs biens par l'Etat algérien"
et que "l'Algérie n'a versé aucune indemnité
aux Français touchés par les nationalisations".
Selon un rapport remis en septembre 2003 au Premier ministre français
Jean-Pierre Raffarin par le député Michel Diefenbacher
(UMP), les quatre lois d'indemnisation françaises (1970,
1978, 1982 et 1987) ont donné lieu à versement "en
valeur actualisée à 14,2 milliards d'euros" à
440.000 personnes.
Le président de l'USDIFRA, Gabriel Mène, chiffre à
"30 % de la valeur des biens en 1962 (date de l'indépendance
de l'Algérie, ndlr) le montant des avances reçues"
par les rapatriés.
Evoquant le traité d'amitié franco-algérien
annoncé pour 2005, Me Garay a estimé que "ni
le temps, ni les déclarations d'intention ne peuvent gommer
et justifier, sur l'autel de la mémoire, le devoir de justice.
LYON, 18 mars 2005
Environ 300 rapatriés "spoliés"
déposent plainte contre l'Algérie
Quelque 300 rapatriés d'Algérie, s'estimant "spoliés"
de leurs biens, ont déposé plainte contre l'Etat algérien
devant le Comité des droits de l'Homme de l'ONU à
Genève, a annoncé leur avocat, vendredi à Lyon.
"L'affaire est en cours d'instruction mais les requêtes
continuent d'affluer, nous essayons de déposer de nouveaux
dossiers tous les mois", a déclaré devant la
presse Me Alain Garay, du barreau de Paris. Ces rapatriés
ont été "indemnisés partiellement"
par la France, "c'est une avance sur ce que doit verser l'auteur
de la spoliation, l'Algérie", a-t-il ajouté.
La loi française du 15 juillet 1970 institue une "contribution
nationale à l'indemnisation par l'Etat français"
ayant "le caractère d'une avance sur les créances
détenues à l'encontre des Etats étrangers ou
des bénéficiaires de la dépossession".
Me Garay instruit collectivement les demandes parvenues à
l'Union de défense des intérêts des Français
repliés d'Algérie et d'Outre-mer (USDIFRA), une organisation
de rapatriés réputée proche de l'extrême
droite. Cette requête internationale intervient après
un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme,
qui s'était déclarée incompétente le
25 janvier 2001. Elle est fondée sur le fait que "l'Algérie
a ratifié le pacte international des droits civils et politiques,
qui garantit des droits à ceux considérés comme
victimes d'une spoliation", mais aussi sur "le droit algérien
où, comme en France, toute nationalisation donne lieu à
des contreparties", a dit Me Garay.
USDIFRA Union Syndicale de Défense
des Intérêts des Français Repliés d’Algérien.
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