C’est en 1915 que furent créées, sur décision conjointe des ministères de la Guerre, des Affaires étrangères et de l’Instruction publique, les Sections photographique (SPA) et cinématographique des armées (SCA) dont la principale mission fut d’emblée la constitution des archives audiovisuelles militaires. Le bilan est rapidement remarquable : en 1917, plus de 900 films et 115 000 photographies avaient été produits. Pourtant, en 1919, la section photographique et cinématographique des armées (le SPA et le SCA avaient fusionné en 1917, par décision du Ministère de la Guerre) est dissoute et l’ancien SCA est rattaché en 1920 au Service géographique de l’Armée.
C’est en 1939 que l’on assiste à la renaissance d’un Service cinématographique des armées avec la réalisation des Journaux de guerre et les projections aux soldats mobilisés pendant la Drôle de guerre. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, une étape importante est franchie. Sur un décret du 26 juillet 1946, le SCA devient interarmées et s’installe au Fort d’Ivry. Désormais les “soldats de l’image” suivent leurs frères d’armes sur le terrain : Indochine, Afrique du Nord, conflit du canal de Suez...
En 1969, Michel Debré crée le Service d’information et de relations publiques des armées (SIRPA) avec son outil audiovisuel : l’Établissement cinématographique et photographique des armées (ECPA), chargé notamment de témoigner des actions extérieures des armées et de conserver le patrimoine audiovisuel de la Défense.
Le 18 avril 2001, l’ECPA devient ECPAD (Établissement de communcation et de production audiovisuelle de la Défense) avec un nouveau statut. Établissement public administratif, il conserve ses missions de service public (produire des images et les conserver) et dispose d’un cadre juridique adapté pour développer une politique commerciale et accentuer son ouverture à un public de plus en plus large.
LES MISSIONS DE l’ECPAD
Conserver
L’ensemble des documents produits depuis 1915 ont ainsi constitué année après année un patrimoine exceptionnel. En interaction constante, la production et la conservation s’enrichissent mutuellement et sont indissociables. Pour autant, si les versements réguliers de la production constituent une source essentielle de l’accroissement des archives, il faut également mentionner les dons et acquisitions : la collection Imbert, 11 000 photographies sur la vie coloniale en Algérie, au Tonkin et à Madagascar de 1900 à 1922 ; la collection Audouin-Dubreuil, qui présente une mission transsaharienne dont le but était d’établir une liaison nord sud entre l’Algérie et le Niger ; par voie routière, ferroviaire et aérienne, en 1919 ; la collection Baron, témoignage sur la guerre d’Indochine vécue par un jeune lieutenant et la collection Petitpierre, qui illustre la reconstruction des ponts détruits pendant la guerre d’Indochine. Ces apports extérieurs viennent ainsi compléter nos collections. Cette activité est en plein essor : elle dépend des donations de militaires et de civils, liés aux pages d’histoire de l’armée française. Ces dons font l’objet d’un commentaire de la part du donateur.
La collecte des documents, certes fondamentale, n’est cependant que la première étape de l’activité des archives. Les documents, une fois rassemblés, doivent en effet être inventoriés et conservés afin de pouvoir être communiqués au public dans les meilleures conditions possibles. Pour ce faire, les archives sont confrontées aux difficultés de conservation et d’exploitation inhérentes à chaque type de support : fragilité chimique du nitrate, syndrome du vinaigre pour l’acétate...
De plus, il est fondamental de garder les matériels de lecture des différents formats (et standards pour la vidéo) afin de garantir l’accès au contenu des documents. Dans cette logique de conservation et de sauvegarde, des spécialistes travaillent au contretypage et à la duplication. La technique de numérisation ouvre dans ce domaine de larges perspectives. Membre de la FIAF, l’Ecpad mène au Fort d’Ivry un travail de conservation répondant aux critères actuels définis dans ce domaine.
Dans cette même perspective, en parallèle à la sauvegarde des documents, il est essentiel de donner à ceux qui travaillent sur les archives (chercheurs, historiens,...) les moyens de les exploiter. Il s’agit alors de resituer ces clichés dans leur contexte. C’est le travail des documentalistes et historiens de l’ECPAD qui enrichissent photos et films de leurs commentaires. Grâce à ce travail minutieux, chaque document devient exploitable. Une information précise sur le lieu photographié, les personnes présentes, notamment, permettra une recherche par mot clé, sur le site Internet de la Médiathèque de la Défense (ecpad.fr). L’aboutissement de ce travail est le regroupement des documents au sein de collections. Le public peut ainsi y accéder dans de bonnes conditions soit directement à la Médiathèque, située au Fort d’Ivry, soit en se connectant au site Internet (ecpad.fr). L’Ecpad mène également une politique active de partenariat avec différentes institutions (Cinémathèque de Bretagne, Institut Français de Thessalonique) afin d’aller à la rencontre du public.
Les collections de l’ECPAD
Les conflits mondiaux - 1915 à 1919 - le front français et le front d’Orient, les poilus.
Le fonds de la Seconde Guerre mondiale - des fonds alliés (la Drôle de guerre, Vichy, l’armée de la Libération, les Forces Françaises Libres) - du fonds allemand.
La décolonisation - Indochine et Algérie.
La collection sur la guerre d’Indochine regroupe les fonds du Tonkin, de l’Annam, de la Cochinchine, du Cambodge et du Laos.
Les reportages photographiques et les films de la collection Algérie évoquent abondamment :
- les opérations militaires dans le bled et dans les villes (la bataille d’Alger par exemple) ; - la vie quotidienne des troupes professionnelles ou issues de la conscription ; - la vie des civils en ville et dans les campagnes, - les événements politiques, comme le 13 mai 1958, la semaine des barricades ou le putsch des généraux en 1961.
Nombre de documents appartenant â ce fonds “décolonisation” montrent l’action de la France dans les colonies : maintien de l’ordre, mise en valeur industrielle et agricole, construction d’écoles, de logements, de dispensaires, mise en place de structures administratives. Ils attestent d’une volonté de légitimer la présence française en Indochine et en Algérie, souvent renforcée dans les films par un commentaire partisan (sic)..............(il ne faut pas s'étonner que ces braves gens remettent les documents au FLN, avec un commentaire si minable de cet organisme.)
ECPAD - 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry sur Seine Cedex - Métro : ligne 7 (Station Mairie d’Ivry) Tél : 01 49 60 52 73 (Médiathèque) - Fax : 01 49 60 52 06 - Email ecpad@ecpad.fr. Pour plus d’informations, site Internet www.ecpad.fr.
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