Selon le consul général de France à Alger, Francis Heude, M. Papallardo "a raison de s'inquiéter". Car si "
après l'état de grâce de 2003, des associations avaient pu récupérer des subventions, celles-ci s'effilochent".
Le fonds de concours ouvert par l'Etat pour financer les réhabilitations est aussi en friche: "
Nous nous attendions à plus de rentrées sous forme de dons des associations et particuliers", dit M. Heude. Les collectivités ne se précipitent pas non plus: Marseille et Toulouse figurent parmi les bailleurs les plus importants mais leur contribution culmine à 20.000 euros.
En 2007, les crédits publics ont atteint 350.000 euros, provenant majoritairement du ministère des Affaires étrangères, selon M. Heude. "Mais le ministère ne pourra continuer longtemps à financer de cette manière. Il faudra que le relais soit pris par le fonds de concours", dit-il, soulignant en revanche la bonne volonté des autorités algériennes qui ne sont normalement pas tenues d'entretenir ces cimetières.
Interrogé, le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'azur (Paca), a fait valoir que, s'il n'avait pas contribué au fonds, il avait financé des associations dont France-Maghreb en 2004.
"
On continue, on n'a pas envie d'arrêter", affirme Gérard Bodinier, conseiller technique au cabinet du président de la région, Michel Vauzelle. Il souligne toutefois que la région a choisi de porter son effort sur la rénovation de la basilique Notre-Dame d'Afrique, à Alger.
Peu prolixe, le conseil général des Alpes-Maritimes affirme proposer depuis juin 2005
une aide au rapatriement des corps enterrés en Algérie mais n'a enregistré que deux demandes en ce sens.
Cette collectivité avait subventionné France-Maghreb, puis lui avait promis d'autres apports "
lors d'un discours à l'ambassade de France à Alger devant les plus hautes autorités algériennes le 3 juin 2005", selon M. Papallardo. "
Celles-ci, après ces promesses, ont alors lancé elles aussi la réhabilitation de 40 cimetières, dans l'espoir d'enchaîner sur d'autres programmes de collaboration économique et culturelle. Mais ces promesses n'ont pas été tenues", regrette-t-il.
520 cimetières français (400.000 sépultures) avaient été recensés en 2003, dont 80% en mauvais état. La situation continuant de se dégrader, la France, en 2005, avait décidé d'en regrouper 62.
Fin septembre, 38 avaient été regroupés dans le centre du pays. Un nouveau recensement est en cours pour déterminer quels cimetières mériteraient ce sort. Un crève-coeur pour M. Papallardo qui craint qu'en définitive seuls une vingtaine demeurent, dans les grandes villes.