Une aide
financière va être proposée au conseil général
des Alpes-Maritimes pour ramener en France les défunts des
rapatriés d'Algérie, suite à la décision
d'Alger de procéder au regroupement de 4.000 tombes de 62
cimetières dégradés, a annoncé mercredi
Christian Estrosi président (UMP) de l'assemblée départementale.
"Le conseil général étudiera en relation
avec les communes les conditions d'inhumation dans les Alpes-Maritimes
de ces Français qui ne peuvent être oubliés
par la collectivité nationale", a-t-il précisé
dans communiqué. Les Alpes-Maritimes participent déjà
aux côtés de l'association France-Maghreb à
la réhabilitation du cimetière Saint-Eugène
d'Alger. Une subvention de 100.000 euros a ainsi été
accordée par le conseil général en octobre
2004. Les autorités algériennes ont donné un
délai de 4 mois à compter du 15 janvier aux pieds-noirs
dont les proches sont inhumés dans une soixantaine de petits
cimetières algériens pour transférer en France
les dépouilles à leurs frais ou accepter leur regroupement
dans des tombes collectives. Cette décision, avalisée
par la France, vise a libérer des terrains pour y construire
des routes ou des logements.
Nice et les Alpes-Maritimes au secours des Pieds-Noirs |
18 mars 2005 |
La publication récente par les médias des termes
de l'arrêté du 7 décembre 2004 (J.O. du 14
janvier 2005) et de l'accord franco-algérien du 8 septembre
précédent, passés presque inaperçus,
a provoqué une vive émotion dans la région
de Nice où vit, depuis 1962, l'une des plus importantes
communautés Pieds-Noirs de France. Il s'agit ni plus ni
moins de libérer l'emprise foncière de 62 cimetières
français en Algérie en organisant un regroupement
des corps (une "fosse commune" en quelque sorte…)
tout en permettant aux familles d'organiser à leur frais
un rapatriement en France.
Le rapatriement a bien évidemment la faveur des familles.
Le réveil de douleurs anciennes, le coût, souvent
prohibitif, d'une telle opération (1 500 euros par famille,
plus le déplacement en Algérie), le manque de concertation
préalable, le très court délai (quatre mois
à compter de la publication au Journal Officiel bien qu'officieusement
le ministère français des Affaires Etrangères
vienne tout juste d'annoncer une prolongation des délais
jusqu'à l'automne prochain), l'incertitude qui règne
sur la présence effective des corps après 40 ans
d'abandon voire de vandalisme, sont autant de raisons qui provoquent
la colère de la communauté Pieds-Noirs d'autant
que la seule alternative est le regroupement des dépouilles
dans des villes plus importantes, au sein de fosses communes ou
d'ossuaires.
Fort virulentes, les associations de rapatriés ont, semble-t-il,
réussi à se faire entendre par le président
du Conseil Général des Alpes-Maritimes, le député
UMP Christian Estrosi, proche de Nicolas Sarkozy qui a annoncé,
mercredi, qu'une partie - voire la totalité, selon les
ressources des familles concernées - des dépenses
de rapatriement sera prise en charge par le département.
La décision définitive, sera soumise à la
Commission Permanente du Conseil Général, dans le
courant du mois d'avril. Cette aide concerne plus de quatre cents
familles et représentera une dépense de l'ordre
de 450 000 euros pour la collectivité.
Le problème financier posé aux familles, pourrait
donc pour le département tout au moins, trouver une solution
acceptable par les Pieds-Noirs. Reste néanmoins, à
obtenir des sites d'accueil pour les sépultures. Un problème
supplémentaire qui avait été totalement passé
sous silence… jusqu'à ce que, le sénateur
maire UMP de Nice, Jacques Peyrat annonce, hier, qu'il proposerait
au prochain Conseil Municipal "la mise à disposition
gratuite d'un lieu de repos définitif pour les restes mortels
que les familles de Français d'Algérie originaires
ou résidant à Nice seraient obligées de rapatrier."
Dans le même esprit, Christian Estrosi proposait, "d'étudier
en relation avec les communes les conditions d'inhumation dans
les Alpes-Maritimes de ces Français qui ne peuvent être
oubliés par la collectivité nationale".
http://www.nicerendezvous.com/FR/BD_edito_art.php?Art=328