La Vérité sur l'OAS par Georges Fleury

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Georges Fleury est l'auteur d'une œuvre nombreuse et variée. Il est en particulier l'auteur de Tuez de Gaulle ! (Grasset, 1999). Engagé très jeune dans les " commandos marine ", il a combattu en Algérie, et pour " l'Algérie française ". Cette Histoire secrète de l'O.A.S est aussi son histoire.
L'Organisation de l'Armée Secrète est née à Madrid le 11 février 1961. Ses fondateurs, Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, en offrent très vite la tête au Général Salan. Cette organisation, née dans la crainte et dans la colère de perdre l'Algérie française, regroupa, après l'échec du putsch d'Alger, en avril 1961, des militaires déserteurs, d'anciens agents secrets, des monarchistes, des Pieds-noirs refusant le départ. L'O.A.S resta jusqu'à sa disparition une nébuleuse opaque.
Alors que les généraux Salan et Jouhaud commandent l'O.A.S. en Algérie, l'organisation lance une campagne militaire en métropole . L'objectif ? Faire revenir De Gaulle sur son projet d'auto-détermination des populations algériennes. Mais ces actions n'ont pour effet que de présenter l'O.A.S. comme une autre solution… Pourtant, certains hommes politiques suivront dans l'ombre ses actions.
L'O.A.S. continuera un combat désespéré. L'O.A.S. " tiendra " Oran pendant deux mois, malgré les efforts du général Joseph Katz ; ses hommes de main, les " deltas ", procèderont à des exécutions en plein Alger ; elle viendra même à bout des " barbouzes " recrutés sur ordre de l'Elysée… Jusqu'à ce que Jean-Jacques Susini se décide à traiter avec le FLN… Mais trop tard la très grande majorité des Français, s'est depuis longtemps faite à l'idée que " l'Algérie française " était une cause perdue.
Histoire secrète de l'OAS
Par Georges Fleury.
Grasset 1050 p, 26 euros.


HISTOIRE SECRETE DE L'OAS Georges Fleury

L'histoire de l'Organisation Armée Secrète restait à raconter. Certes on a beaucoup écrit, filmé, témoigné sur cette OAS fondée en février 1961 à Madrid par Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini. On a beaucoup brodé, accusé, rêvé, sans trop savoir. On ne peut, en effet, raconter l'OAS qu'en l'ayant côtoyée ou combattue. En pleine guerre d'Algérie, sans former un bloc uniforme, de: Nostalgiques de Vichy, fascistes, monarchistes et poujadistes de toutes origines s'allient à des j déserteurs pour abattre le général De Gaulle et la république. Leurs ambitions sont contradictoires ; leurs soutiens mal affirmés, changeants, insaisissables. Au-delà des desperados d'Alger et d'Oran, combien sont-ils réellement, ces combattants de l'OAS ? Cinq cents ? Deux mille ? Beaucoup plus ? Et leurs sympathisants ? Pendant plus de trente ans, j'ai recueilli des centaines de témoignages. J'ai écouté. Consulté. Vérifié. Comparé. Et voici, enfin, l'histoire secrète de l'OAS, qui est mon livre, comme on dit. Moi aussi j'ai été "Algérie française". J'ai aimé l'Algérie à en mourir, mais ce livre n'est pas un pèlerinage. Ni un témoignage. Car si j'étais du fer dont s'est forgée l'OAS, je n'ai jamais participe au combat des pieds-noirs désespérés. Raconter l'OAS, c'est revenir une fois encore en Algérie, comme historien cette fois. Avec distance. Sans langue de bois. Sans parti pris". GF
Commentaire: C'est un livre important, une somme. Il faut le lire. Cependant quelques erreurs, parfois graves sont commises. Et puis Georges Fleury a donné une interview à Nice Matin corse. Interrogé par Jean Contrucci il répond (extraits) : " J'avais la fibre trop républicaine pour m'associer à certains courants de l'OAS (...) je suis tombé dans le gaullisme tout petit (..) C'est certain, je déplore les débordements, les règlements de compte de tous ceux pour qui appartenir à l'OAS était le prétexte à vengeance personnelle. C'est le cas des membres du commando du Petit-Clamrt qui tira sur la DS présidentielle (..) l'OAS a été très vite récupérée par des gens qui avaient une ambition plus politique(..) Ils avaient oublié qu'un homme politique procède par double langage. Celui qui leur avait dit : "Je vous ai compris" avait déjà en tête l'abandon de l'Algérie ". JFC
ADIMAD SUD
Histoire secrète de l'OAS
Par Georges Fleury.
Grasset 1050 p, 26 euros
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LA PROVENCE 12/03/2003



Georges Fleury est écrivain. Il vient de publier "Histoire secrète de l’OAS", aux éditions Grasset
- Quarante ans après la fin du conflit, une majorité de jeunes Français est encore ignorante des détails de la guerre d’Algérie. Est-ce la faute de l’Etat, qui a longtemps refusé de la qualifier de guerre?
Georges Fleury : "Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Depuis l’année dernière, on peut officiellement parler de guerre, puisqu’elle a été reconnue comme telle par le gouvernement."
- Pensez-vous que le tabou de la torture soit à l’origine de ce non-dit historique?
"Sans doute en partie, mais parce qu’il y a eu — et qu’il y a encore — une incompréhension majeure sur ce point. Pour les officiers supérieurs de l’époque, le fait de parler de la torture est toujours interprété comme une attaque contre eux et, par extension, contre l’armée française. Pour les historiens, il ne s’agit pourtant que d’évoquer un fait historique. L’incompréhension vient aussi du pardon qui aurait dû, aux yeux de certains, suivre la reconnaissance des faits de torture. A mon sens, il n’y a pas de pardon qui tienne. Même si je la condamne fermement, la torture a été, en Algérie comme ailleurs, utilisée comme une arme de guerre. C’est quelque chose d’assez difficile à expliquer aux jeunes, car il est délicat de trouver les mots justes pour en parler. Mais l’horreur, c’est moins la torture que la guerre. La torture est une conséquence de la guerre. Si on ne veut pas être confronté à l’horreur de la torture, il ne faut pas faire la guerre. C’est cela qu’il faudrait enseigner aux jeunes."
- La façon dont, justement, on leur parle de cette guerre vous paraît-elle pertinente?
"Ça dépend. Dans certains manuels d’histoire, la guerre d’Algérie tient en huit ou dix lignes. Ce que les jeunes en retiennent est forcément insuffisant. Pour eux, cela se résume souvent au fait que l’armée française a brûlé des villages, violé des femmes et torturé des hommes avant de rentrer en France la tête basse, ce qui est tout de même un peu simpliste."
- Pour un enseignant, n’est-ce pas risqué d’en parler dans une classe où cohabitent des jeunes issus de familles pied-noirs, harkis et algériennes?
"Si on leur dit la vérité, c’est possible. Cela peut même être un facteur d’intégration. A l’heure actuelle, on a toutefois tendance à trop simplifier. A décrire cette guerre comme un affrontement entre deux camps distincts: les Français d’un côté, le FLNde l’autre. Aujourd’hui, peu de gens osent ainsi parler de l’affrontement qui existait entre Algériens-entre le FLNet le MNA- et qui a fait autant de morts que le conflit "officiel". On ne peut pas enseigner valablement la guerre d’Algérie sans aborder ces aspects-là."
- Comment expliquez-vous que même les acteurs de cette guerre se soient tus à leur retour ?
"Personne ne souhaitait qu’ils parlent. Chez eux, on leur reprochait presque d’avoir participé à ce qu’on qualifiait à l’époque "d’événements". Dans toutes les familles, des hommes avaient fait 14/18puis 39/45. A leurs yeux, l’Algérie n’était pas une vraie guerre, c’était de la gnognotte. La seule occasion que les anciens combattants avaient de parler de cette guerre, c’était entre eux, presque en cachette. Cette chape de plomb a largement participé à l’édification du tabou."
- Aujourd’hui, que doit-on dire aux jeunes. Quelles dates, par exemple, doivent être enseignées pour baliser ce conflit dans le temps?
"C’est un problème. Pour la majorité des Français, la guerre d’Algérie a débuté le 1er-novembre 1954, mais certains la font remonter jusqu’au début de la présence française, c’est-à-dire au 5-juillet 1830, quand l’armée du général de Bourmont est entrée dans Alger. La fin de cette guerre est également toujours l’objet de querelles qui ne s’éteindront, à mon sens, qu’avec les acteurs du conflit."
- Une guerre qui n’a ni début ni fin reconnus par tous, c’est un cas unique?
"La guerre d’Algérie est un cas unique. D’abord parce qu’elle n’a pas été formellement déclarée — mais comment aurait-elle pu l’être, puisque l’Algérie était à l’époque une partie de la France? Elle n’a donc pas pu prendre fin de façon classique. Puisque désormais, on admet à juste titre que c’était une guerre, on doit admettre qu’au départ, c’était une guerre civile entre Français".
Une interview de Georges Fleury par Hervé VAUDOIT




- DES ANCIENS DE L'OAS RACONTENT Vincent Quivy


Ils étaient officier, étudiant, médecin, industriel, ils sont devenus "activistes" et "rebelles". Aujourd'hui, "terroristes à la retraite", les anciens de l'OAS livrent leur vie, leurs motivations et racontent le combat sans pitié pour l'Algérie française. Cette vingtaine de récits croisés plonge dans les coulisses de l'histoire, des débuts du contre-terrorisme aux heures clandestines de O.A.S en passant par les préparatifs du 13 mai 58 ou les dessous du putsch de 1961. Du lieutenant Jean-Marie Curutchet, responsable de l'OAS Métropole à Pierre Guillaume, " 'Le crabe-tambour ", de Jean-Claude Perez, un des chefs de l'Organisation à Armand Belvisi, chargé d'assassiner De Gaulle, de Joseph Rizza, ancien des commandos Delta à Jean-Jacques Susini, Co-fondateur de l'OAS, ils forment, eux tous, hauts responsables ou hommes de base, théoriciens ou plastiqueurs, un portrait de groupe. Celui des soldats perdus de l'Algérie française. Insurgés contre la république, ils sont devenus, à l'heure des déchirures, les parias de la Nation. Acteurs, puis perdants de l'histoire, ils ont, de l'exil à la prison, brûlé leur existence et subi le déshonneur. Aujourd'hui, entre amertume et apaisement, ils parlent.
ADIMAD_SUD
DES ANCIENS DE L'OAS RACONTENT Vincent Quivy
Editions du Seuil 19 euros

La vérité sur l'OAS par Georges Fleury ,Des anciens de l'OAS racontent par Vincent Quivy