De Gaulle et le pouvoir Gaulliste sacrifient sciement les pieds noirs le 5 juillet 1962 à Oran, en ce qui concerne les harkis il s'agit d'un crime contre l'humanité permis par De Gaulle qui considérait les harkis comme un "magma". | |||||||
Un
mensonge français Enquête sur la guerre dAlgérie, essai et document Georges-Marc Benamou. Parution : 27 octobre 2003 Format : 153 x 240 mm, 352 pages, 21 euros ISBN : 2-221-09668-1 Robert Laffont. le dossier de presse «Un mensonge français»:
une plongée historique et autobiographique dans le dernier trou
noir de l'Histoire de notre pays. |
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Georges Marc Benamou |
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d'une tragédie
humaine et politique. Celle qui nous intéresse. Car ce livre est
aussi le récit de l'agonie silencieuse et injustement effacée
des Européens d'Algérie, ce million de Français moyens,
plutôt de gauche, généralement modestes qui, comme
le disait Camus, «étaient loin d'être des colons portant
cravache, fumant le cigare et montés sur Cadillac» et qui
vont vivre, avec les huit millions de musulmans, le temps de «La
Peste». Biographie. Georges-Marc Benamou est journaliste à la Provence et écrivain. Il a publié, entre autres, «Les Années tournantes» (Seuil, 1992), «Mémoires interrompus» (Odile Jacob, 1996), «Le Dernier Mitterrand» (Plon 1997) et «Cétait un temps déraisonnable» (Robert Laffont, 1999). Quelques extraits du livre de Georges-Marc Benamou. |
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Le général Joseph Katz, un gros mangeur à la digestion difficile un carriériste. |
5
juillet 1962 la Saint-Barthélemy des pieds-noirs de la ville de ORAN en Algérie. Officiellement, la guerre d Algérie s'achève le 3 juillet 1962, avec la proclamation de la République algérienne. Deux jours plus tard, à Oran, la population musulmane se livre à une chasse à l'européen sans que l'armée française réagisse. Une véritable n Saint Barthélemy des pied-noirs y, dont le bilan exact n'a jamais été établi... Vers midi, le général Katz, commandant militaire de la zone, sort enfin de son bureau. Il survole la ville en hélicoptère pour se rendre compte par lui-même de la situation. De là haut, il peut voir ? mieux que quiconque ? les soldats musulmans embusqués sous les porches, tirant à l'aveuglette sur tout ce qui bouge; ou, sur le boulevard du Deuxième Zouave, une mitrailleuse lourde qui se déchaîne, puis une autre; ou encore ces grappes d'hommes et de femmes qui courent vers la caserne des Zouaves pour y demander refuge. Le général Katz est en liaison constante avec ses services. II sait tout cela. Il a même été informé de ce qui se déroule dans le hall de l'immeuble de L'Echo d'Oran assiégé. Des fuyards affolés cherchent à s'y réfugier. Ils frappent aux portes du journal, supplient qu'on les laisse enter ; à leurs , trousses, les émeutiers se rapprochent en hurlant. Le général est également informé que des musulmans ont cherché, eux aussi, à se réfugier à |
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L'Echo d'Oran et que, pour
éviter un drame bien pire, on les a rendus aux fellaghas qui les
réclamaient à l'extérieur... Survolant le front de
mer, cette artère à la vue dégagée, le général
Katz ne peut pas ne pas avoir vu non plus ces dizaines de voitures calcinées
avec, à l'intérieur, leurs passagers tirés comme
des pigeons. Ou savoir que, près du cinéma Rex, une femme
venait d'être pendue à un crochet de boucher. A 12 h 15, une fois son inspection aérienne terminée, le général donne l'ordre formel à ses troupes de... ne pas bouger. L'armée française restera consignée dans ses casernes. Le général Katz part ensuite déjeuner à la base militaire de la Sénia. A un officier inquiet qui le presse d'intervenir, il répond: " Attendons 17 heures pour aviser. . Le général ne donna finalement l'ordre de protéger les Européens qu'à partir de 14 h 20 ? une fois son déjeuner terminé. Sans grande détermination, semble t il. Les premiers gendarmes mobiles ne furent opérationnels qu'à 15 h 30. Et le calme ne revint dans la ville qu'à partir de 17 heures, une fois l'armée française déployée dans Oran. II aura fallu cinq heures pour qu'elle vienne secourir ses compatriotes. Au lendemain du 5 juillet, l'affaire était claire pour les responsables algériens, comme pour les autorités françaises. Une provocation de l'OAS, une manifestation qui avait mal tourné. Vingt cinq morts officiellement ? l'évaluation avait été faite par le directeur de l'hôpital local, un militant du FLN. La réalité du massacre du 5 juillet est tout autre. Le premier rapport du général Katz, en date du 12 juillet 1962, fait état " d'une centaine de morts" ? on ne peut pas suspecter celui ci d'exagérer le nombre des victimes, il passe la fin de sa vie à minorer l'événement. |
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Un autre témoignage
direct mérite d'être pris en considération. Il émane
d'un jeune haut fonctionnaire français, assurant l'intérim
du préfet à Oran ce jour là. II est énarque
à l'époque, et s'appelle Jean Pierre Chevènement.
Il confirme que le 5 juillet 1962, au terme de cette terrible journée,
les services de la préfecture effectuèrent un pointage ?
comme on dit ? du nombre de victimes. Il s'élevait à 807
personnes ce chiffre doit cependant être sensiblement minoré,
car certains Européens ont pu fuir la ville par avion ou par bateau
avant la fin de la journée. Il serait plus proche de la réalité
de parler de centaines de morts. Les historiens semblent s'accorder aujourd'hui,
mais à voix basse, sur deux à trois cents disparus. Des
centaines de morts, et pas vingt cinq! |
J.P Chevenement |
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Des Européens et
des musulmans pris dans l'autodafé de l'indépendance. Quel
symbole gênant! On comprend pourquoi la France gaulliste, l'Algérie
Ben Bel liste et les anticolonialistes myopes ont cherché à
occulter ce massacre. Alain Gérard Slama explique ce durable désintérêt
celui des journalistes et des historiens par la " mauvaise place"
qu'occupe le massacre du 5 juillet dans la chronologie de la guerre d'Algérie.
Nulle part. A la charnière de deux histoires; pris entre deux histoires,
celle de l'Algérie française qui s'achevait, et celle de
l'Algérie algérienne qui n'avait pas encore commencé,
le massacre d'Oran du 5 juillet fut, comme le martyre harki, jeté
dans les basses fosses du silence. Un massacre d'Etat disparut. [.. .) Katz n'est qu'un homme de paille. Derrière il y a de Gaulle, encore lui. Si l'armée française a mis six longues heures à intervenir, c'est pour obéir à des ordres présidentiels précis. Le 18 avril 1962, de Gaulle déclare à ses ministres : " A Alger, à Oran, c'est à nous d'agir, dans cette période transitoire ?c'est à dire jusqu'au 1er juillet 1962. Mais, dès que nous le pourrons, nous céderons les responsabilités aux Algériens... La France n'aura plus la responsabilité de l'ordre public sur cette terre là. " Après nous, le déluge... ! Le 24 mai 1962, il renouvelle le diktat à ses ministres: " La France ne doit plus avoir aucune responsabilité dans le maintien de l'ordre après l'autodétermination. Elle aura le devoir d'assister les autorités algériennes, mais ce sera de l'assistance technique. Si les gens s'entre massacrent, ce sera l'affaire des nouvelles autorités. " Pourtant l'examen des faits établit qu'en l'absence d'un protocole intérimaire sur le maintien de l'ordre la France pouvait juridiquement ? selon l'article V des accords d'Evian ? protéger ses ressortissants au moins jusqu'à la fin du mois de septembre! Et a fortiori le 5 juillet. Or c'est de Gaulle lui-même qui, quelques jours avant le massacre du 5 juillet, refusa toujours ? selon Alain Peyrefitte d'user de ces prérogatives sur la protection des citoyens français. Rien n'ébranlait la détermination du Général. Pas même l'insistance de Pierre Messmer, ministre des Armées, qui demanda au Comité des affaires algériennes que l'intervention des forces armées puisse être aussi ? déclenchée sur l'initiative de la France. Cette idée d'une intervention dite d'initiative fut aussitôt bloquée par le général de Gaulle. Le 23 juin, une nouvelle instruction rappela que " la France n'exerce plus de responsabilités de maintien de l'ordre, même en dernier ressort, et sauf menaces directes et graves sur ses ressortissants. Cette instruction fut reprise par le chef d'état major, le général Fourquet, qui ne l'appliqua pas à la lettre ?surtout concernant les " menaces directes et graves sur les ressortissants. Plusieurs versions de cet ordre circulèrent. Au bout de la chaîne de commandement, des officiers supérieurs comme le général Katz ignorèrent les subtilités introduites dans les instructions du Comité des affaires algériennes. Il reste l'essentiel: ne pas s'en mêler. |
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Harkis: un crime d'Etat du pouvoir Gaulliste. Selon Georges Marc Benamou, le massacre de 70 000 supplétifs algériens de l'armée française, victimes des représailles atroces du FLN, à partir de mars 1962, fut pire qu'un abandon: un " crime d'Etat", impulsé au plus haut niveau de l'Etat français. L'inspirateur de la "politique harki", c'est
bien de Gaulle. Pas un instant 'ce n'est le Premier ministre ?tout juste
pourrait on reprocher à Michel Debré d'avoir été
"imprévoyant" durant son passage à Matignon, en
n'anticipant pas sur un repliement des harkis; ou à Georges Pompidou
d'avoir eu des sentiments humanitaires à l'égard des supplétifs,
qui s'avérèrent inconséquents. Les harkis, c'est
"De Gaulle en direct", comme on dit dans les rouages de l'Etat.
Sur ce sujet comme sur toute chose algérienne, le présidant
non seulement inspire la politique comme le veut la toute fraîche
Constitution de 1958, mais la conduit. Et la contrôle jusqu'au moindre
détail. Dès le 25 janvier 1962, alors que le flux de rapatriés
européens grossit, il donne ses instructions au conseil des ministres:
" On ne peut pas accepter de replier tous les musulmans qui viendraient
à déclarer qu'ils ne s'entendront pas avec leur gouvernement!
Le terme de rapatriés ne s'applique évidemment pas aux musulmans;
ils ne retournent pas dans la terre de leurs pères! [... ]. "
Le 3 avril 1962, il lance à cette même table du conseil:
"Les harkis... ce magma qui n'a servi à rien et dont il faut
se débarrasser sans délai. " Le "magma ",
ce mot terrible prononcé devant les ministres au garde à
vous ?on ne plaisante pas dans les conseils des ministres ?vaudra consigne. |
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Cette
liste de livres et publications n'est évidemment pas exhaustive
et est en perpétuelle évolution. Malgré nos soins,
il est possible qu'une des adresses ne soit plus valide, signalez le nous
ainsi que les livres qui vous semblent digne d'intérêt. Merci d'avance. |
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