DE
SAINTCYR A L'ACTION PSYCHOLOGIQUE
Mémoires d'un siècle
Le colonel Lacheroy
fut assurément l'une des personnalités les plus marquantes
de l'armée française au cours des années 1950.
Conférencier inépuisable, homme de l'ombre de différents
ministres de la Défense de la IVe république, maître
à penser d'une génération d'officiers aux prises
avec les conflits d'Indochine et d'Algérie, Charles Lacheroy
a connu, au tournant des années 1956-1957, une immense popularité,
dépassant même les seuls milieux militaires. Cet ouvrage
vient combler un vide : souvent cités, manifestement peu
lus, ceux qui furent qualifiés, au moment de la guerre d'Algérie,
de "théoriciens de la guerre révolutionnaire
et de l'action psychologique" n'ont laissé que fort
peu de témoignages. Le plus célèbre d'entre
eux a enfin décidé de parler, après plus de
quarante ans de silence. Qui est-il ? Quel fut son parcours d'officier
et d'homme ? Comment a-t-il été conduit à formuler
une pensée militaire originale et novatrice ?
Tel est l'objet de ce livre témoignage
qui, par son caractère inédit et hors des sentiers
battus, intéressera tout autant les historiens et spécialistes
du monde contemporain que le grand public soucieux de mieux comprendre
une période encore mal connue de notre histoire.
Ouvrage broché 208 pages
- format 14.8 x 21 ISBN N° 2 7025 0951 7
Prix public: 20 € Franco de port: 24 €
L'auteur le colonel Charles
Lacheroy
Né en 1906, saint-Cyrien
de la promotion "Maroc et Syrie" (1925-1927), officier
de l'infanterie coloniale, Charles lacheroy prend part aux combats
de 1940 puis de la Libération avant d'être engagé
en Indochine où il découvre la "guerre révolutionnaire
" menée par le Viêt-minh. A son retour en métropole
en 1953, il amorce une réflexion autour de la riposte à
mettre en oeuvre face à ce nouveau type de conflit. II exerce
dès lors des fonctions d'enseignement supérieur au
sein de l'institution militaire avant d'être appelé
auprès du ministre de la Défense du gouvernement Guy
Mollet, afin d'appliquer ses théories. Confronté aux
ultimes déchirements de la guerre d'Algérie, il est
l'un des principaux protagonistes du Putsch d'avril 1961, ce qui
lui vaut sept ans d'exil hors de France avant d'être amnistié
en 1968.
Voir
aussi la dédicace des livres du colonel Charles Lacheroy,
réunion de L'AMEF
DE SAINT CYR
A L'ACTION PSYCHOLOGIQUE
Mémoires d'un siècle
ÉDITION LAVAUZELLE
B.P. 7 87350 PANAZOL
Téléphone: 04.55.58.45.00
Télécopie : 05.55.58.45.25
Email : édition@lavauzelle.com
De Saint-Cyr à l'action psychologique.
Mémoire d'un siècle.
A 96 ans, le colonel Lacheroy
a entrepris de raconter l'histoire passionnante de ses campagnes
militaires, de son combat contre les hiérarchies parallèles,
et de son exil après l'échec du Putsch. Paul Villatoux
nous le présente sous les trois images du colonial, du pédagogue
et du politique.
Avant de devenir l'éminent
expert de la guerre révolutionnaire, Lacheroy est un brillant
officier de terrain : constructeur de routes en Haute-Volta, méhariste
dans le désert syrien, chef du 4° Bureau de Montsabert,
commandant le 16° RIC de Colmar à Constance, pacificateur
du secteur d'Hoa Binh. Déjà, cette période
est marquée par des aventures politiques ; en 1942, Vichy
le met en prison en raison de ses contacts avec des émissaires
de Londres ; en 1946, il soutient 1e RPF contre le RDA communisant
d'Houphouët - Boignv.
Entre-temps, il complète
sa connaissance de l'Islam au CHEAM, et devient un remarquable instructeur
: comme moniteur du pilotage à Rabat en 1940, puis directeur
du Centre d'études asiatiques et africaines en 1955-1956.
C'est là que se révèlent ses qualités
de pédagogue.
A la suite du sa conférence
du 2 juillet 1957 à la Sorbonne, il convertit à ses
idées les ministres Bourgès-Maunoury et André
Morice, les généraux Ely, Guillaume, Salan et Challe.
Sa popularité lui permet de jouer un rôle de premier
plan en participant à la création du 5e Bureau et
des Centres de formation d'Arzew et d'Issoire.
II retrouve en Algérie les
hiérarchies parallèles découvertes en Indochine,
mises en évidence par le colonel Schoen en Algérie
et adaptées à la culture musulmane (contrairement
à une légende, qui le décrit prisonnier des
schémas maoïstes).
Après avoir rallié
la 7e, DMIR au soulèvement du 13 mai, il contribue aux victoires
électorales de 1958 en Algérie. Limogé avec
Salan, il organise les réunions clandestines de préparation
du putsch clans les locaux de l'école supérieure des
officiers d'état-major (ORSEM).
Certains épisodes de sa vie
ne manquent pas de piquant : sa rencontre de Mendès-France
en prison, son limogeage par Chaban-Delmas, sa gaffe de juin 1958
face à De Gaulle, son ex-filtration par l'Italie, la Côte
d'Azur et l'Espagne après le putsch, l'internement de son
fils reçu en 1961 à Navale.
Cette Mémoire d'un siècle
est suivie du texte de conférences sur la guerre subversive,
sur la défense de Strasbourg en janvier 1945, et sur l'histoire
locale de l'Ariège, qui démontrent de réelles
qualités d'historien.
LAVAUZELLE, 100 avenue de Suffren
, 75015 Paris, 203 pages, 24 €.
" De Saint-Cyr à l'action psychologique,
Mémoires d'un siècle "
par jacques Saint-Pierre AMEF
La parution des souvenirs du colonel
Lacheroy est un événement important pour tous ceux
qui s'intéressent à l'histoire contemporaine.
Le colonel Lacheroy a, en effet, été l'un des acteurs
essentiels des derniers moments de notre histoire impériale.
Charles Lacheroy est né en 1906 à Chalon-sur-Saône
dans une famille profondément patriote. Son père mobilisé
deviendra sous-lieutenant et sera tué en 1916 lors de la
bataille de Verdun.
Charles Lacheroy choisira la carrière militaire. Elève
à Saint-Cyr (1925-1927), il rejoint ensuite l'infanterie
coloniale. De 1928 à 1930, il sert en Haute-Volta dans une
unité de tirailleurs sénégalais. Il y participe
à l'oeuvre civilisatrice de la France et devient un bâtisseur
comme beaucoup d'officiers coloniaux l'avaient été
avant lui.
En 1932, il est affecté en Syrie dans une compagnie méhariste.
Il y rencontre de nombreux anciens compagnons du colonel Lawrence
et en profite pour obtenir son brevet d'observateur aérien.
Il rejoint le Maroc en 1937 et devient en 1939 chef des observateurs
d'un groupe aérien d'observation. Cela explique qu'il ne
participe donc pas aux événements de 1940 et échappe
ainsi à la captivité. Il accepte mal la défaite
et l'arrêt des combats. Il sera alors soupçonné
de gaullisme et sera même incarcéré en France.
Rapidement innocenté, il sera affecté en 1941 en Tunisie,
puis rejoindra Dakar dès juin 1942. L'AOF ralliée
à l'amiral Darlan rentrera dans la guerre avec toute l'Afrique
française à partir de novembre 1942. Lacheroy combattra
ensuite en Italie puis participera brillamment aux combats de la
libération au sein de la 1ère armée française.
La campagne commencée sur les côtes de Provence ne
prendra fin qu'au coeur de l'Allemagne.
Mais la carrière du colonel Lacheroy se poursuivra dans l'Empire
après la guerre. Il est nommé commandant du bataillon
autonome de Côte d'Ivoire et doit faire face à l'agitation
entretenue par le Rassemblement Démocratique Africain (R.D.A.).
Il réussit parfaitement à arrêter les actions
subversives.
En 1951, il arrive en Indochine, à Saïgon. Il y constate
les difficultés du corps expéditionnaire à
faire face à une guerre idéologique et subversive.
Il y élabore une théorie de l'action psychologique
qu'il met en oeuvre avec de réels succès. Il est de
retour en France en 1953. Il multiplie les conférences et
les travaux sur le thème de l'action psychologique. Son audience
est bientôt immense dans les milieux politiques et militaires.
Il est nommé à l'état-major, puis deviendra
le conseiller de deux ministres de la Défense Bourgès-Maunoury
et André Morice. Il mènera en 1957 une lutte acharnée
contre la démoralisation de l'armée. Mais il sera
limogé en février 1958 par Chaban-Delmas. Il est muté
dans le Nord constantinois.
Dans les jours et les semaines qui suivent le 13 mai 1958, le colonel
Lacheroy retrouve son influence en dirigeant les services de l'information
et de l'action psychologique à Alger.
Les gaullistes tenteront encore de l'éliminer en le faisant
nommer à Paris directeur du cours des officiers de réserve
d'état-major à l'école Militaire. Il y permettra
la préparation du putsch d'avril 1961. La plupart des réunions
auront lieu dans les locaux de l'école Militaire.
Il rejoint Alger lors du putsch puis doit se réfugier en
Espagne où il vivra jusqu'à l'amnistie de 1968.
Les mémoires du colonel Lacheroy, théoricien de la
lutte contre la subversion et homme d'action, de courage et d'honneur,
fourmillent d'anecdotes et de réflexions.
L'auteur y a joint le texte de très intéressantes
conférences historiques. Cet ouvrage doit être lu et
médité. Il permet de comprendre bien des aspects de
notre histoire récente.
Jacques SAINT-PIERRE AMEF |