Réunion de l'AMEF , le colonel Charles Lacheroy dédicace
ses livres pendant une réunion de l'Association
pour la mémoire de l'Empire français (AMEF) L'association
a pour objet de maintenir le souvenir de l'épopée et de l'oeuvre
française outre-mer. Elle défend également la mémoire
de tous ceux qui ont fait tant de sacrifices pour le rayonnement de la France
à travers le monde.
Contact : AMEF, Maison Maréchal Juin, 29 avenue de Tubingen, 13090
Aix-en-Provence Colonel Charles
" De Saint-Cyr à l'action psychologique, Mémoires d'un siècle " Lavauzelle 2003.
La parution des souvenirs du colonel Lacheroy est un événement
important pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire contemporaine.
Le colonel Lacheroy a, en effet, été l'un des acteurs essentiels
des derniers moments de notre histoire impériale. Charles Lacheroy
est né en 1906 à Chalon-sur-Saône dans une famille profondément
patriote. Son père mobilisé deviendra sous-lieutenant et sera
tué en 1916 lors de la bataille de Verdun.
Charles Lacheroy choisira la carrière militaire. Elève à
Saint-Cyr (1925-1927), il rejoint ensuite l'infanterie coloniale. De 1928
à 1930, il sert en Haute-Volta dans une unité de tirailleurs
sénégalais. Il y participe à l'oeuvre civilisatrice
de la France et devient un bâtisseur comme beaucoup d'officiers coloniaux
l'avaient été avant lui.
En 1932, il est affecté en Syrie dans une compagnie méhariste.
Il y rencontre de nombreux anciens compagnons du colonel Lawrence et en
profite pour obtenir son brevet d'observateur aérien.
Il rejoint le Maroc en 1937 et devient en 1939 chef des observateurs d'un
groupe aérien d'observation. Cela explique qu'il ne participe donc
pas aux événements de 1940 et échappe ainsi à
la captivité. Il accepte mal la défaite et l'arrêt des
combats. Il sera alors soupçonné de gaullisme et sera même
incarcéré en France. Rapidement innocenté, il sera
affecté en 1941 en Tunisie, puis rejoindra Dakar dès juin
1942. L'AOF ralliée à l'amiral Darlan rentrera dans la guerre
avec toute l'Afrique française à partir de novembre 1942.
Lacheroy combattra ensuite en Italie puis participera brillamment aux combats
de la libération au sein de la 1ère armée française.
La campagne commencée sur les côtes de Provence ne prendra
fin qu'au coeur de l'Allemagne.
Mais la carrière du colonel Lacheroy se poursuivra dans l'Empire
après la guerre. Il est nommé commandant du bataillon autonome
de Côte d'Ivoire et doit faire face à l'agitation entretenue
par le Rassemblement Démocratique Africain (R.D.A.). Il réussit
parfaitement à arrêter les actions subversives.
En 1951, il arrive en Indochine, à Saïgon. Il y constate les
difficultés du corps expéditionnaire à faire face à
une guerre idéologique et subversive. Il y élabore une théorie
de l'action psychologique qu'il met en oeuvre avec de réels succès.
Il est de retour en France en 1953. Il multiplie les conférences
et les travaux sur le thème de l'action psychologique. Son audience
est bientôt immense dans les milieux politiques et militaires.
Il est nommé à l'état-major, puis deviendra le conseiller
de deux ministres de la Défense Bourgès-Maunoury et André
Morice. Il mènera en 1957 une lutte acharnée contre la démoralisation
de l'armée. Mais il sera limogé en février 1958 par
Chaban-Delmas. Il est muté dans le Nord constantinois.
Dans les jours et les semaines qui suivent le 13 mai 1958, le colonel Lacheroy
retrouve son influence en dirigeant les services de l'information et de
l'action psychologique à Alger.
Les gaullistes tenteront encore de l'éliminer en le faisant nommer
à Paris directeur du cours des officiers de réserve d'état-major
à l'école Militaire. Il y permettra la préparation
du putsch d'avril 1961. La plupart des réunions auront lieu dans
les locaux de l'école Militaire.
Il rejoint Alger lors du putsch puis doit se réfugier en Espagne
où il vivra jusqu'à l'amnistie de 1968.
Les mémoires du colonel Lacheroy, théoricien de la lutte contre
la subversion et homme d'action, de courage et d'honneur, fourmillent d'anecdotes
et de réflexions.
L'auteur y a joint le texte de très intéressantes conférences
historiques. Cet ouvrage doit être lu et médité. Il
permet de comprendre bien des aspects de notre histoire récente.
Jacques SAINT-PIERRE AMEF