Notre Dame d'Afrique.

Jeux d'enfants et autres...

Qu'on ne se méprenne pas sur cet, feinte colère. Pedro a pour son fils des trésors d'indulgence. Les " p'tits morveux ", les enfants de Bab-el-Oued, son en fait, les rois du quartier.

C'est vrai qu'ils jouent tout le temps au grand air, passionnément, frénétiquement. Ils jouent aux billes, à la toupi ( ils utilisent des noyaux d'abricot pot " jouer au tas " (il s'agit de démolir d'une certaine distance, avec un noyau projectile, de petits tas de quatre noyaux. Celui qui casse le dernier tas ramasse tout le paquet), ou " jouer à la boutique " (le lanceur qui réussit à faire passer son noyau dans des trous d'inégale grosseur découpés dans un carton gagne 20, 50 ou 100 noyaux).

Pour tous ces jeux, l'économie des moyens est remarquable. Pour la morra, ¦ archives sonores de BEO Story la Morra écoutez ¦ . Les deux mains suffisent. Deux gosses face à face ouvrent en même temps leurs poings avec un, deux, trois, quatre ou cinq doigts tendus et annoncent très fort leur chiffre : pigeon (deux),trikétramblo (trois), quatro (quatre), tchiquenta (cinq), six-six (six), setti (sept), iotto (huit), novi (neuf), ou totalarga (dix), . Celui qui a prononcé le chiffre correspondant au total additionné des doigts levés crie Marqua! Il a gagné.

Vous donnez à deux gamins de Bab-el-Oued une boîte d'allumettes? Ils jouent aux tchapes (on gagne si la boîte lancée en l'air tombe pile du côté de la figurine, on perd si elle tombe de l'autre côté). Une pièce de monnaie trouée dans laquelle on introduit une papillote de papier devient l'équivalent d'une petite balle qu'un avant et deux ailiers se passent au pied en cherchant à franchir le but gardé par un goal et un arrière. Cela s'appelle jouer au sou, ou au demi-jeu, le demi-jeu n'étant que le parent pauvre du grand jeu, le football.


Eglise
Saint Joseph Bab el Oued.
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