Bab el Oued racontée par ses habitants, le texte complet au format PdF.


Charger le logiciel gratuit Acrobat
Pour la lecture du texte complet.

Au commencement c'était le bidonville. Il s'étendait, en 1871, aux confins d'Alger, au-delà de la " Porte de la Rivière " Bab-el-Oued en arabe, Bablouette en langage du cru. Seuls, trois bâtiments en dur dominaient les gourbis : l'arsenal, le stand de tir de l'armée et le lavoir.

Les maçons qui construisent des maisons dignes de ce nom viennent de Valence ou des Baléares. On voit arriver ensuite d'autres Espagnols, des paysans de la province d'Alicante, qui deviennent maraîchers, des juifs sefardim, auxquels le décret Crémieux accorde la nationalité française, des gitans tondeurs de chiens, rempailleurs de chaises et diseurs de bonne aventure. Les Maltais suivent; certains sont transporteurs, ou meuniers lorsque s'édifie la " cité des Moulins ". D'autres font paître leurs chèvres sur les flancs de la colline de Bouzaréa, au Frais-Vallon notamment, et descendent vendre du lait, à domicile, aux clients. Les premiers mariages mixtes sont célébrés, car les Espagnols ne sont pas insensibles au charme sauvage des brunes maltaises.

Page suivante ¦ suite ¦