Un agent secret de Napoléon à l'origine de la prise d'Alger, la première émission de timbres en Algérie, la fusillade du 26 mars 1962 , 5 décembre les reactions, 19 mars la fnaca continue et Paris une place du 19 mars 1962, la journée officielle d'hommage aux Harkis le 25 septembre, Robert Saucourt, palmier d'Or au FIFAL 2003. , notes de lecture.

EDITORIAL


Comme vous pouvez le lire dans différents articles de ce numéro d'AMEF INFO, la polémique sur le 19 mars est loin d'être terminée et la date du 5 décembre préconisée (semble-t-il sans enthousiasme) par le gouvernement n'est pas, et loin s'en faut, un acquis officiel.
Les dérapages de monsieur Mekachera sur tout ce qui touche à l'Algérie Française se font de plus en plus nombreux. Certains nous disent qu'il faut lui laisser le temps de réagir, qu'il faut tenir compte de son arrivée récente en politique, qu'il a fort à faire pour gommer des années d'oubli etc.… etc.…
Mais tout ce qui est décidé d'un côté est aussitôt dénoncé d'un autre.
Que faut-il en penser ?
D'aucuns diront que l'Algérie n'intéresse plus personne, attention il s'agit là de l'Algérie Française (" de papa " comme disait l'autre). D'autres, qu'il ne faut pas raviver les plaies d'une période tellement cruelle.
Certes, mais il y a aujourd'hui plus de 40 ans que nous attendons des gestes pour les fermer ces plaies encore trop vivaces, et plus le temps passe et moins il restera de " Pieds noirs " et de Harkis et les adversaires de notre Histoire qui eux, se multiplient régulièrement, auront gagné et la nouvelle histoire de la nouvelle France se fera sans référence à 130 ans de présence française.
On a en grande partie oublié l'Indochine et notre présence en Afrique. La France est trop souvent exclue de tout ce que l'on peut entendre de positif sur ces régions du monde, on parle de nous uniquement quand il s'agit de dénigrer.
La mission que nous nous sommes imposée, de rétablir la vérité historique, est loin d'être terminée, il va nous falloir encore et encore être sur la brèche, ce ne sera pas facile, mais nous avons une chance d'y arriver si avec d'autres associations nous parvenons à unir nos efforts. C'est déjà chose faite avec un certain nombre d'entre elles.
Nous avons du pain sur la planche, mais si l'on veut bien s'en donner la peine, nous pouvons arriver à nous faire entendre, la preuve en est d'une jeune étudiante américaine qui est venue maison Maréchal Juin à Aix pour trouver des éléments sur une thèse qu'elle prépare (aux Etats-Unis) sur les Pieds Noirs et les conditions de leur retour en " métropole ".
Pour des gens comme elle et pour les nouvelles générations, le jeu en vaut la chandelle.

Robert SAUCOURT


La fusillade du 26 mars 1962 , racontée par la légende gaulliste

Réponse du Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants, Hamlaoui Mékachera au message du " Collectif des Rapatriés Internautes ", que lui a transmis le député Richard CAZENAVE.
Dans ce message, le CRI demandait au Secrétaire d'Etat s'il ne lui paraissait pas opportun de rendre solennellement hommage aux 87 personnes tuées et aux centaines de blessées, par les tirs de l'armée française, le 26 mars 1962, rue d'Isly, à Alger , au cours d' une manifestation de civils désarmés, défilant en direction du quartier de Bab-el-Oued assiégé et sous le feu des forces françaises (mitrailleuses des Half-Tracks et canons de 20 des avions T6 ).
A l'heure où, à Paris, des manifestations officielles, avec dépôt de plaque, ont commémoré la noyade de membres du FLN, ayant participé à une manifestation interdite sur les bords de la Seine, le 17 octobre 1961, la demande du CRI paraissait tout à fait raisonnable.


Voici le réponse de " notre " Secrétaire d'Etat :

Monsieur le député,

Par lettre du 7 avril 2003, vous avez bien voulu me communiquer un message du " Collectif des Rapatriés Internautes " relatif à la fusillade de la rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962.

Il est parfaitement compréhensible que les victimes survivantes de ce drame et leurs descendants veuillent perpétuer la mémoire des événements douloureux qu'ils ont vécus.

Pour répondre à votre demande d'information, je suis en mesure de vous préciser qu'il s'agissait d'une manifestation interdite, organisée à l'instigation d'un groupe, " l'OAS ", qui agissait hors des lois de la République et avait fait de la violence un moyen d'action qui fit de nombreuses victimes sur le territoire métropolitain et en Algérie. Ce jour-là, si la manifestation a débuté de façon pacifique, des tirs ont été dirigés contre les forces de l'ordre et l'armée, celle-ci ayant alors brutalement riposté.

C'est la raison pour laquelle il apparaît difficile de commémorer cet événement de façon officielle. De plus, l'indemnisation des victimes et de leurs descendants, ne pourrait se faire en l'état de la législation du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre.

Cela n'empêche nullement d'éprouver de la compassion pour les victimes entra^nées, le plus souvent à leur corps défendant, dans une tragédie qui symbolisa celle de la France, et dont on peut comprendre qu'elle reste encore légitimement au cœur de la conscience de certains de nos compatriotes.

Je vous prie de croire, monsieur le Député, à l'assurance de ma considération distinguée.

Signé : Hamlaoui Mekachera

STOP à la DESINFORMATION

La fusillade du 26 mars 1962 : provocation délibérée du pouvoir gaulliste pour casser la résistance à l'abandon de la population algéroise.

Le député de l'Isère monsieur Richard Cazenave a transmis au secrétaire d'état aux anciens combattants monsieur Mékachera un courrier du " Collectif des Rapatriés Internautes " à propos de la fusillade du 26 mars 1962 à Alger.
Nous vous présentons, ci dessus, la réponse du secrétaire d'Etat.
Le secrétaire d'Etat, pourtant originaire de cette terre d'Algérie, refait l'histoire de cette tragique journée dans une version politiquement correcte.
A l'en croire, les morts civils du 26 mars sont dus à une attaque de l'OAS contre les " forces de l'ordre " qui, en ripostant, auraient malencontreusement tué quelques 100 personnes et blessé 200. Malgré les démentis et les témoignages que nous connaissons, les films pris sur le moment, monsieur le secrétaire d'Etat, comme au bon vieux temps du gaullisme, s'acharne à mettre la responsabilité de la tuerie sur les victimes.
Monsieur le secrétaire d'Etat était-il présent ce jour-là à Alger pour être aussi affirmatif ? Est-il au courant de la citation décernée par le général commandant en chef aux forces militaires qui tenaient ce jour-là le barrage de la rue d'Isly ; citation qui globalement remercie les troupes pour leur action qui empêcha la manifestation d'avancer vers le quartier de Bab El Oued ? Il faudrait savoir si ces hommes ont tiré en riposte à une fusillade à leur encontre et dans ce cas pourquoi les féliciter ? Ou bien ont-ils été félicités pour avoir obéi, peut-être même d'une façon inespérée, aux ordres qui étaient de casser le moral des algérois par les moyens les plus extrêmes après avoir fait mitrailler, par les gardes mobiles et les T6 de l'armée de l'air, saccager et piller Bab El Oued.
Monsieur le secrétaire d'Etat exprime de la compassion pour les victimes entraînées, selon lui, à leur corps défendant dans cette manifestation.
Je peux lui répondre, car moi j'y étais ! Que toutes les personnes présentes s'étaient déplacées volontairement pour apporter leur soutien à la population de Bab El Oued, victime de la gestapo gaulliste enfermée dans son quartier, privée de ravitaillement, de soins, et même, comble de la barbarie, empêchée de pouvoir évacuer ses morts ! Que les premiers tirs sont venus du barrage commandé par le lieutenant Houchène Daoud, mais tout ceci , si monsieur le secrétaire d'Etat voulait vraiment s'en donner la peine, il le trouverait dans " le livre interdit " : le livre blanc paru sur ces événements et réédité en 1994.
Il saurait aussi que quelques jours plus tard un certain nombre de corps de victimes ont été enlevés de nuit, de la morgue de l'hôpital civil de Mustapha sous escorte de half-tracks de la gendarmerie mobile qui, pendant que certains d'entre eux remplissaient de cercueils leurs camions, interdisaient sous la menace de leurs armes (mitrailleuses de 12,7 mm) aux habitants des rues avoisinantes de regarder par leurs fenêtres. J'en suis encore le témoin car à l'époque j'habitais dans les immeubles de l'EGA rue Denfert Rochereau.
Voila tout ce qu'aurait du apprendre monsieur Mekachera avant d'écrire une lettre qui encore une fois tente de refaire l'histoire d'une manière qui plaira sûrement à Bouteflika et à son ami de l'Elysée. Robert SAUCOURT


Le génocide des Harkis et toujours………….Hamlaoui Mekachera


Jamais 2 (imbécillités) sans 3 ! Après le 26 mars, le 19 mars (suite à la décision de l'institution du 5 décembre), voici la troisième en peu de temps parue en dernière page du Figaro de vendredi dernier. (ci-contre ) C'est n'importe quoi : soit il est bête, soit il exprime un sentiment venant de plus haut. .
A vous de choisir, car le questionner ne sert à rien, mais le faire savoir sera utile à tous.
Boris KAN

La retouche d'Hamlaoui Mekachera
Le secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants a refusé les textes accompagnant une exposition de photos sur les harkis qui s'ouvrait hier à l'hôtel national des Invalides. " On ne peut pas dire que l'armée française a abandonné les harkis, ni qu'elle les a placés dans des camps en France, " s'est-il indigné. En tout cas pas publiquement, ici, à l'hôtel des Invalides.
(Figaro du 26 septembre 2003)

5 DECEMBRE ¿

Réactions sur la commémoration nationale du 5 décembre.

Réaction d'Alexis BOUCHARD :

J'ai été informé de l'officialisation de la date du 5 décembre pour commémorer la guerre d'Algérie et ses victimes civiles et militaires.
Après les travaux de la commission Favier, cette officialisation était très probable mais il demeurait un vrai risque. Celui que continue, ou qu'on laisse continuer à commémorer le cessez le feu unilatéral du 19 mars 1962. Personnellement, j'attendais avec inquiétude.
Non sans raison car, dès la décision publiée, certains anciens combattants de la FNACA font savoir qu'ils ne tiendront aucun compte de cette date devenue officielle du 5 décembre et continuerons de commémorer le cessez le feu unilatéral du 19 mars 1962, point de départ d'ignobles massacres, d'immenses souffrances et de l'abandon de leur terre natale pour des millions de Français.
J'ai l'amertume de constater qu'une fois de plus, nos dirigeants sont des pleutres qui n'ont pas le courage, pour le moins, de déconseiller la poursuite de la commémoration du 19 mars 1962 si lourde d'agression, de souffrance et de très pénibles souvenirs rappelés chaque année à des millions de Français de souche européenne ou nord-africaine. Sont-ils donc voués aux enfers à perpétuité pour avoir été citoyens français radicalement opposés au terrorisme comme mode d'expression politique ? N'avaient-ils pas raison quand chacun peut voir ce qu'est devenue l'Algérie plus de quarante ans après ? Sûrement pas le paradis et sûrement pas ce qu'attendait la population, sauf pour quelques inqualifiables profiteurs.
Ceci étant, faute d'avoir trouvé dans le gouvernement un allié de poids, un vecteur de communication et de persuasion, je reste déterminé à mettre tous les bâtons possibles dans les roues de ceux qui continueront à commémorer ce si pénible souvenir. Nous n'avons pas vocation à nous faire torturer une fois par an ni à nous faire agresser au détour d'une rue ou d'une place par une plaque "..... du 19 mars 1962 - Fin de la guerre d'Algérie ou Cessez le Feu en Algérie".
Commémore-t-on la défaite de Sedan ou l'armistice de 1940 ?
La paix de l'âme sera venue quand nous aurons définitivement convaincu les commémorateurs de cesser de nous faire souffrir.
Alors tous les massacrés d'après le 19 mars 1962 pourront reposer en paix et leurs descendants assumer pleinement leur citoyenneté et honorer publiquement leurs morts souvent lâchement assassinés.
La Passion de Servir -a.bouchard@wanadoo.fr

Réaction de Boris KAN :
J'ai entendu sur Europe 1, à 12 h 30, M Hamlaoui Mekachera soi-même annonçant que le gouvernement avait décidé, avec l'accord du Président de la République, que la date de commémoration officielle de la guerre d'Algérie avait été définitivement fixée au 5 décembre.
Ceci dans un but d'apaisement et pour satisfaire la majorité des associations d'anciens combattants consultées par la commission Favier : 9 présidents sur 10 a-t-il précisé. Seule la FNACA était contre. Fin de citation.
Ne dîtes pas "OUF" ! Car ce que je te donne d'un côté je te le reprends de l'autre, technique bien connue, style diminution des impôts et augmentation du carburant par exemple. Et bien, toujours Mekachera dixit, libre à ceux qui le veulent de célébrer le 19 mars, et " libre aussi aux autorités d'assister à celle qu'ils désirent " !
Autrement dit, on l'a dans le baba.
Reportez-vous à la presse de demain.
Cela vous étonne ? moi, pas.


Toujours le 19 mars de la FNACA……..Paris une "Place du 19 mars"

Nous apprenons, par le biais du Collectif des Rapatriés Internautes, que le maire de Paris -celui-là même qui a fait poser une plaque à la mémoire des fellouzes morts à Paris le 17 octobre 1961- continue dans la forfaiture en voulant baptiser une place du XII ème arrondissement de Paris : " place du 19 mars 1962 ".
Alors qu'aujourd'hui le gouvernement a fait un tout petit pas dans le bon sens en souhaitant faire du 5 décembre la date officielle de la commémoration de la guerre d'Algérie, monsieur Delanoë ne semble avoir, pour journal officiel, que celui de la FNACA.

Robert SAUCOURT

La Loire, toujours en pointe…...

A Roanne, pour la journée officielle d'hommage aux Harkis le 25 septembre, il a fallu que le représentant local de l'ASAF téléphone au cabinet du maire pour que celui-ci décide -au bout de trois ans- de commémorer ces combattants dont le souvenir semble devoir être exclu de la mémoire locale.
Mais…le jour venu, pas de représentant de la préfecture; seules associations invitées : la FNACA, l'UFAC, et le Souvenir Français, en quelque sorte que des associations " bien pensantes ".
Quant aux Harkis (ils sont 6 à Roanne), ils ont été avertis par courrier quelques jours auparavant et aucun ne s'est déplacé. On peut les comprendre car s'ils étaient venus, ils n'auraient pu voir à leur côté que des organisations favorables au 19 mars……..


Alain MIMOUN, un très grand français
En regardant les championnats du monde d'athlétisme à la télé, j'ai eu l'heureuse surprise d'écouter un entretien d'un journaliste avec Alain MIMOUN .
Quel plaisir, tout d'abord d'écouter ce vieux monsieur de 80 ans passés, qui court ses 10 kilomètres tous les jours ! et de voir la mine quelque peu déconfite du journaliste lorsque Monsieur Mimoun dit que, s'il a gagné, c'est parce qu'il était aidé par Dieu, parce que la France méritait qu'il lui offre cette victoire, et parce que cette victoire, il la voulait pour son pays, son drapeau. Quelle différence avec ce que l'on peut trop souvent voir et entendre aujourd'hui. RS


L'Histoire et la Télévision……..
Une émission de télévision de Télé Monte Carlo, sur le Maroc , particulièrement désinformatrice pour un public non averti, a excité la plume de Michel LAGROT, qui s'est substitué à notre Président pour informer TMC de ce que pouvaient penser, à ce sujet, les membres de notre association.
Soyez nombreux à l'imiter.

Messieurs,
On a pu suivre sur vos antennes ces derniers temps, à des heures de grande écoute, un film documentaire en deux parties sur le Maroc.
Excellent sujet, ce pays ami étant connu et aimé de beaucoup de Français, et le film a certainement été très regardé. Il comportait quelques extraits de films anciens intéressants et eut mérité d'être traité avec un minimum d'objectivité et de compétence…
Hélas, nous avons pu voir déballer un chapelet de banalités, d'inexactitudes et de flagorneries politiques des plus navrants : passe encore que l'ensemble ait été traité comme une sorte de mauvaise chronique mondaine de la famille régnante, dans laquelle tous les vrais événements du siècle sont escamotés...passe même l'accablante médiocrité des commentaires d'une journaliste du New York Time dont la culture historique se limite au contenu de son propre journal…
Mais vous nous permettrez de nous élever contre le fait que, dans une émission projetée à l'intention d'un public français, le passé français du pays n'ait même pas été évoqué, alors que les Marocains eux-mêmes reconnaissent volontiers que le Maroc moderne est l'œuvre de la France, et d'abord de Lyautey, dont le nom n'a même pas été prononcé…
Nous entendons bien que ce " documentaire " est américain, et marqué au coin d'une ignorance telle, que , par deux fois, on a pu y entendre que le Maroc est l'état le plus stable du " Moyen Orient ":
mais le texte était doublé en français et, devant une pareille énormité, à laquelle les adaptateurs français n'ont pas réagi, on ne peut que tirer l'échelle. Nous la tirons donc, non sans nous étonner qu'une station prestigieuse comme Télé Monte Carlo soit le vecteur d'une telle partialité et d'une médiocrité aussi écrasante : mieux vaut encore le feuilleton de série B que personne ne regarde, que le documentaire de série C à un tel niveau…
Croyez, Messieurs, à nos sentiments de franche désapprobation.

Hyères, le 05 09 2003
Michel LAGROT

Le Colonel BOUTIN. Un agent secret de Napoléon à l'origine de la prise d'Alger


Vincent-Yves Boutin n'est probablement pas le plus connu des agents secrets de Napoléon. Mais il est certainement celui dont l'action a eu les plus brillantes conséquences. Sa vie est aussi la preuve qu'aucun régime politique français n'a négligé le monde méditerranéen. Napoléon Bonaparte lui-même malgré les guerres incessantes qu'il dut soutenir en Europe du Nord, du Centre et de l'Est, n'oublia jamais l'Orient et le monde musulman. L'échec final de l'expédition d'Egypte ne l'empêcha pas de nourrir d'autres projets. Ses adversaires ne lui laissèrent ni les moyens ni le temps de les réaliser.
Vincent-Yves Boutin est né en 1772 dans le futur département de la Loire-Atlantique. Son père est maréchal-ferrant ; la famille appartient à la petite bourgeoisie. Les Boutin sont des " bleus ", hostiles au Roi et bientôt favorables à la République. La famille sera durement éprouvée par les guerres civiles et extérieures de la Révolution au cours desquelles plusieurs de ses membres trouveront la mort.
Le jeune Boutin choisit une carrière d'officier et, bon élève, est admis en 1793 à l'Ecole du Génie Militaire de Mézières. Le climat révolutionnaire n'est guère favorable au bon fonctionnement d'une école militaire mais Boutin parvient cependant à y apprendre son métier d'officier du Génie auprès de professeurs peu appréciés des révolutionnaires car issus généralement des cadres de l'Ancien Régime.
Il se révélera un excellent officier dominant parfaitement les connaissances techniques et particulièrement sérieux dans son service. Il participe aux guerres de la Révolution et se retrouve en 1800 capitaine lors des opérations d'Italie. La même année, il est retenu prisonnier par les Russes à Corfou durant deux mois. Sa carrière ne le distingue pas des nombreux jeunes officiers de talent que comptent alors les armées napoléoniennes.
Tout va changer en 1807. Il est envoyé en mission auprès du général Sébastiani, ambassadeur de France à Constantinople. En effet, depuis 1806, l'Empire Ottoman a déclaré la guerre à la Russie et se retrouve donc allié de la France. Lorsque Boutin arrive à Constantinople, la ville est sous la menace d'une puissante flotte britannique et tout espoir semble perdu. Il va alors être chargé de la défense de la capitale impériale.
Aidé par les officiers français présents à Constantinople, soutenu par le Sultan, il mobilise la population et met la ville en état de défense. Partout les fortifications sont renforcées. Il fait déployer plusieurs centaines de pièces d'artillerie. On a évoqué le nombre énorme de 520 canons et 110 mortiers.
Face aux émissaires anglais, il proclame, au nom du Sultan, sa volonté de résister. La flotte britannique attaque le 3 mars 1807. Le combat est extrêmement violent. Les Anglais ne peuvent percer les défenses turques conçues par Boutin. Deux de leurs navires sont coulés, d'autres gravement avariés. Ils doivent se retirer.
La victoire est dûe en grande partie à l'action de Boutin. Il est félicité par le Sultan mais est choqué de se voir remettre, par le puissant monarque de l'Empire Ottoman, des pièces d'or symbolisant sa satisfaction.
Il est ensuite envoyé auprès des troupes turques qui combattent les Russes sur le Danube. Il y remplit les fonctions de conseiller de leur chef Ibrahim Pacha. Il vivra au sein des troupes turques comme un Turc, adoptant même la tenue des officiers. Cette fonction se révèle encore un succès. Dès son achèvement, il est nommé par la France chef de bataillon et chevalier de la Légion d'Honneur.
Au début de l'année 1808, le ministre de la marine Decrès le charge d'une nouvelle mission. Il doit se rendre à Alger et y étudier la ville et ses défenses. Cette mission a été voulue par Napoléon.
L'Empereur a plusieurs motifs pour justifier son intérêt. D'abord il souhaite mettre fin à la piraterie en Méditerranée, ensuite il constate que le Dey d'Alger a retiré ses privilèges commerciaux à la France pour les accorder à l'Angleterre, enfin, il espère, par une implantation en Afrique du Nord, contrer la politique méditerranéenne des Britanniques. Boutin a été choisi en raison de sa bonne connaissance du monde musulman depuis son séjour de l'année précédente dans l'Empire Ottoman et en raison aussi de ses grandes capacités en tant qu'officier du génie.
Le voyage est très dangereux. En route vers Alger, son navire doit se défendre victorieusement contre l'attaque d'un navire anglais. A Alger même, il risque la mort quotidiennement mais remplit brillamment sa mission secrète. Il y séjourne du 24 mai au 17 juillet 1808. Il s'y présente comme un civil venu rendre visite à son proche parent le Consul de France Dubois-Thainville. Il se rend partout et établit des plans de la ville, des fortifications, des alentours. Il s'intéresse à tous les aspects de l'organisation et des mœurs locales.
Son étude achevée, il prend congé du Consul et décide de rentrer en France. Sur le chemin du retour, son navire est malheureusement capturé par un vaisseau anglais. Après avoir jeté à la mer ses documents, il ne conserve qu'un carnet de notes où sont consignées ses observations.
Conduit à Malte, il s'en évade très rapidement et revient en France en passant par Constantinople. Il rédige à Paris son rapport pour l'Empereur grâce à son précieux carnet et à sa mémoire. Il est reçu aux Tuileries en février 1809 par Napoléon très satisfait de ses services. Il faut en effet reconnaître que le rapport Boutin était d'un très grand intérêt.
Il contenait de nombreuses informations et établissait un véritable plan en vue de la prise d'Alger. Il prévoyait un corps expéditionnaire de trente à quarante mille hommes. Mais il considérait qu'il ne fallait en aucun cas attaquer la ville par la mer. Boutin préconisait un débarquement à Sidi-Ferruch suivi de la prise du fort l'Empereur. L'attaque d'Alger devait donc s'effectuer par l'intérieur et les hauteurs. La ville pourrait alors être prise sans coup férir.
Il pensait qu'on ne devrait pas se contenter d'occuper Alger seulement et qu'il serait nécessaire d'étendre largement la présence française. Le respect des femmes, des biens et des mosquées était, selon lui, la condition d'une conquête réussie.
Napoléon ne put mettre en application le rapport Boutin. Ce dernier participa à la bataille de Wagram en 1809 et fut nommé colonel en 1810.
Devenu un spécialiste de l'espionnage dans les pays musulmans, il fut alors envoyé en Egypte et en Syrie. Il arriva à Alexandrie en 1811. Il s'y présenta comme un paisible archéologue, mais il était en même temps un personnage officiel accrédité auprès du corps diplomatique français.
En Egypte, il fut reçu par le Pacha Mehemet-Ali et entra en contact avec les " Mameluks français ", anciens soldats de l'armée d'Egypte restés dans le pays. Son action tendant à renforcer l'influence française mécontentait les Anglais. Mais Boutin s'en moquait et sillonnait le Proche et le Moyen-Orient allant jusqu'en Arabie.
Il avait rencontré à Alexandrie une jeune Anglaise aussi originale que lui, Lady Hester Lucy Stanhope, nièce du premier ministre anglais William Pitt. Très vite ils furent liés par une grande affection. Furent-ils amants ? Nul ne peut répondre à cette question. La jeune Lady Stanhope était elle-même un agent d'influence britannique.
En 1814 Boutin rejoint la Palestine, puis il explore la région de Taurus. Il reçoit régulièrement des subsides de France et poursuit sa mystérieuse mission. En juillet-août 1815, il est assassiné entre Latakieh et Alep par des membres d'une secte musulmane. Son panégyrique fut prononcé à la Chambre des députés en 1816 par le Comte de Laborde.
Mais Lady Stanhope décida de venger son ami. Elle persuada le Pacha d'Acre de monter une expédition punitive au cours de laquelle furent tués plusieurs centaines de membres des tribus en cause tandis que leurs villages étaient brûlés. Elle adressa une lettre au frère de Boutin, simple boulanger à Nantes.
Elle y proclamait : " l'admiration que m'a inspiré un homme qui avait toutes les vertus et la fermeté d'un Romain, les talents et l'honneur d'un Français. "
On pensa de nouveau au colonel Boutin lorsque le roi Charles X et son gouvernement envisagèrent sérieusement la prise d'Alger. Le capitaine de vaisseau Collet, chef de la division navale chargée du blocus d'Alger recommanda d'utiliser le rapport Boutin. Le marquis de Clermont-Tonnerre, ministre de la guerre, en fit grand usage et ce fut la tactique envisagée par Boutin qui fut appliquée.
Précisons que l'Etat-major français ne disposait pas de cartes d'Alger et de sa région. Seuls les travaux et croquis de Boutin lui permirent de s'orienter.
Le colonel Boutin fut donc un artisan essentiel de la conquête de l'Algérie.

Jacques SAINT-PIERRE


C'était LYAUTEY
Quelques citations dédiées aux anticolonialistes, amis des droits de l'Homme et autres grands cœurs en pantoufles et chaises longues.

Nostalgie... Saudade,…..Sehnsucht………..
"J'avais trente-neuf ans quand j'ai quitté la France, j'ai vécu trente-cinq ans aux colonies. Je suis revenu ici en 1926..Eh bien je ne peux pas m'y refaire. J'ai le mal du pays à rebours "

Ineptie du pouvoir à distance...
" Il faut à une colonie naissante un proconsul qui puisse envoyer coucher la métropole ; et à cela le régime parlementaire se prête mal "
Un exemple à Madagascar : un Résident ( haut fonctionnaire désigné ) répond à un colon qui lui demande de lui donner enfin ses permis de concession : " je ne peux pas, je n'ai pas de géomètre ! "
Et Lyautey : " Nom de nom ! je n'ai pas de géomètre à Ankazobé, ce qui ne m'empêche pas, dès qu'un Français m'arrive, de la lui donner, sa concession ; je la lui payerais ; et je la mesure avec n'importe quoi, le pas, l'œil…. "

A propos de la colonisation
" Cette organisation ne suit pas l'occupation du pays mais la précède…Chaque chef d'unité, chaque soldat sait que le pays qui va lui échoir sera celui où il restera, et chefs et troupe sont formés en conséquence . Et ainsi l'occupation successive dépose les unités sur le sol comme des couches sédimentaires . C'est bien une organisation qui marche…
La route alors n'est plus seulement la ligne d'opérations, la route d'invasion, mais la voie de pénétration commerciale de demain. Tel plateau aux bonnes communications, aux abords faciles, ne vaut plus seulement comme position stratégique ou tactique, mais comme centre de relations économiques, comme emplacement d'un marché prochain, et tout s'y fait en conséquence .
Telle riche plaine n'est plus seulement un point de ravitaillement militaire, mais un centre de ressources et de cultures à ménager, à gérer immédiatement en bon père de famille….

Il fallait former par les colonies un groupe de plus en plus nombreux d'initiateurs, de forts, de détachés de besoins, de voyants d'en haut ; par ce groupe réagir sur l'inertie métropolitaine, établir un circuit continu et générateur de vie entre la France du dehors et la France du dedans ….. "

Au sujet du Maroc :
" Tenir la balance égale entre l'hégémonie islamique et les libertés berbères ; obtenir de l'immigrant le respect consenti des lieux saints ; accommoder le progrès et la coutume ; greffer l'ardeur de la vie moderne sur la calme image du passé ; maintenir ou réveiller les traditions artisanales, les procédés d'architecture, le costume, les fêtes rituelles ; ne châtier que les partis, jamais les populations ; opposer la prévoyance à l'usure, la coopération à l'accaparement ; enfin, précepte majeur, ne consacrer, au profit du colon, aucun privilège fiscal. "
Les nécessités de la démocratie !!!
On venait de lui dire, dans son cabinet de ministre, les choses les plus justes, inspirées du patriotisme le plus élevé,
" et le lendemain, à la Chambre, devant le public, rien de tout ça n'existait plus. Et j'entendais les mêmes hommes tenir un langage absolument contraire, parce qu'il n'existait qu'une préoccupation : la réélection et lorsque je m'en indignais, on me répondait assez piteusement ; < que voulez vous, ce sont les nécessités du régime démocratique…>. "

Sur le révisionisme politiquement correct de l'Histoire.
" Par une triste singularité, notre pays est le seul qui ait pris son passé en horreur et qui, ayant derrière lui la plus glorieuse histoire du monde, mette son orgueil à ne dater que d'hier ou d'avant hier . "
Extrait par Michel Lagrot du livre " Présence de Lyautey ", de Raymond Postal.

NOTES DE LECTURE

" Ma guerre des grottes en Algérie "
Adjudant - Chef Armand CASANOVA


Ce livre de petit format (68 pages) nous retrace la vie difficile et dangereuse des Commandos de Réduction de Grottes durant la guerre d'Algérie.
Ces hommes d'une unité de Génie le 77ème C G Z (Compagnie du Génie Zone) dont la mission était d'aller débusquer les fellaghas dans les grottes au prix de mille dangers, au milieu des tirs, des jets de grenades, environnés par les gaz au chlore qu'ils envoyaient.
Armand Casanova fut l'un d'eux, il nous raconte sa vie faite de moments de peur, les copains qui meurent au fond d'un trou, et de satisfaction du travail bien fait lorsque la mission est accomplie sans casse.
Ils n'étaient ni la Légion, ni les paras, seulement des " petits ", des sans grades, mais qui permettaient aux autres de faire des bilans.
Ouvrage à commander chez l'auteur :
13, rue Grenette – 05000 GAP - 12 €


" Les peuples rebelles ", Thibaut de la TOCNAYE

20 ans de rencontres avec ceux qui, aux 4 coins du monde, résistent au monde communiste.
L'auteur nous emmène au Liban où il fut le compagnon d'armes de Samir Geagea successeur de Béchir Gemayel à la tête de la résistance chrétienne, au Nicaragua avec les Contras en lutte contre les Sandinistes, au Salvador où les nationalistes sont venus à bout des guérillas marxistes.
En Europe il sera auprès des Polonais et des Croates, ces peuples chrétiens qui ont mis fin à l'hégémonie communiste.
Il nous décrit les combats des Afghans de Massoud, des maquis vietnamiens, des Tibétains, tous ces peuples qui ne vivent pas dans l'opulence et qui savent, eux, ce que communisme veut dire.
Il va très loin dans la description de ces rebellions, plus loin que ce qu'en ont dit à l'époque nos médias officiels.
éditeur : Godefroy de Bouillon - 40 rue de la Croix Nivert - 75015 PARIS- 25€

" Nouvelle revue d'histoire "
Nous vous conseillons d'acheter le numéro 8 - septembre octobre - de la " Nouvelle revue d'histoire ", revue dirigée par Dominique Venner, où vous trouverez un dossier très complet sur la guerre d'Algérie et les séquelles qu'elle a engendrées aujourd'hui.

Robert SAUCOURT


" Historiquement correct, pour en finir avec le passé unique "
Jean SEVILLIA

L'auteur a lui-même défini ainsi son étude : " Appliqué à l'histoire, le politiquement correct s'appelle l'historiquement correct. Analysant le monde d'hier d'après les critères de notre époque, l'historiquement correct traque l'obscurantisme, l'impérialisme, le colonialisme, le racisme, le fascisme ou le sexisme à travers les siècles. Que ces mots n'aient pas de sens hors d'un contexte précis, l'historiquement correct s'en moque : son but n'est pas de comprendre le passé, mais d'en fournir une version conforme à la philosophie dominante….proposant une histoire tronquée, falsifiée, manipulée. "
Jean Sevillia se livre à une analyse des grandes tranches de notre histoire et évite le manichéisme qui veut nous enfermer dans une notion subjective et trop souvent transformée pour les besoins de la cause que des historiens orientés veulent défendre. De la féodalité à la guerre d'Algérie, en passant par l' ancien régime, la révolution, Pie XII, le fascisme, la collaboration, la décolonisation….Il essaye de nous éclairer sur toutes les fausses idées qu'on a voulu nous inculquer.
Pour nous aider à mieux les comprendre il recadre tous ces événements dans le contexte des idées en cours à leur époque et nous apprend à ne pas les juger avec nos regards et nos concepts d'aujourd'hui. La légende et les mythes truffent l' Histoire et la Mémoire de mensonges et de contrevérités, et dans notre pays qui ne s'aime plus, qui ne croit plus en lui, la destinée commune se perd. Pour qu'une nation soit unie, il lui faut un passé commun que l'on doit apprendre à connaître et à aimer. Sinon, il ne reste qu'une communauté d'intérêts, matérialiste, individualiste, sans foi ni loi, tel en est le risque.
Tous ces Français de souche ou par le sang versé, et non par l' argent gagné, alignés dans nos cimetières militaires, toutes origines et croyances confondues, seraient-ils morts pour rien ? Car si tel est le cas, c'en est fini de notre pays qui aura sombré dans la crise de civilisation qu'il vit aujourd'hui.
" De l'histoire à la mémoire, de la mémoire à l'histoire, c'est la question du lien social qui est posée. Une nation, c'est une communauté de rêves. Demain, par delà leurs différences, comment et par qui faire rêver les Français ensemble ? " C'est l'inquiétante conclusion à laquelle parvient Sévillia.
Un livre à lire et à faire lire, qui complète sa précédente étude sur " Le Terrorisme intellectuel ", et qui remet l'histoire à l'endroit en nous faisant aimer notre pays.
Edition Perrin, 453 p, 21,50 €


Boris KAN

Sur la difficile naissance de la première émission de timbres en Algérie.

Ceci est l'histoire condensée d'un article de Michel MELOT, paru dans la revue " TIMBRES MAGAZINE, d'avril 2003. "
Origine de la philatélie de l' Algérie
Dès le 15 mars 1902, le Sahara définitivement conquis, l' Algérie émet le désir d'avoir ses propres timbres postaux et fiscaux, car la vente de ces timbres contribuerait directement à son budget, ce qui n'est pas le cas des recettes de la vente des figurines de la métropole, qui y retournent directement. Ce vœu a été exprimé par l'Assemblée des délégations financières, formée dès 1898 de 24 délégués colons, 24 non colons et 21 indigènes musulmans.
Le courrier très officiel envoyé au ministère de l'Intérieur, auquel l' Algérie est rattachée depuis 1870, repart vers le ministre des Finances, qui ne s'oppose pas au projet, et atterrit, pour avis, sur le bureau du sous-secrétaire d'Etat des Postes et Télégraphes.
Le directeur du service de la Comptabilité et de l'Exploitation postale est le principal frein ,au motif que l'introduction de timbres dans les autres établissements d'Outre-mer , où les monnaies étaient flottantes par rapport au Franc, avait eu pour conséquence " de mettre fin à l'agiotage auquel se livraient les spéculateurs, en important des timbres-poste, d'une colonie dans l'autre, pour bénéficier de la différence des monnaies et des variations des cours de change. "
Il ajoute même: " Pareille situation ne se présente pas dans les relations franco-algériennes, et le public qui a peine à comprendre que nos possessions coloniales ne forment pas avec la France un seul territoire dans toute l' étendue duquel le mode d'affranchissement serait uniforme, s'expliquerait encore moins une mesure dont l' application,….,heurterait la conception qu'il s'est faite, des rapports existant entre la France et l'Algérie".
Le dossier capote, est relancé plusieurs fois sans succès entre 1902 et 1914, d'autant que le gouvernement français a d'autres préoccupations : envoi d'un corps expéditionnaire au Maroc pour établir le nouveau protectorat, participation à la guerre dans les Balkans, renforcement de l' armée allemande et enfin la guerre de 1914-1918 qui se matérialisera par la mobilisation de 173.000 hommes en Algérie.
Le défi suisse à l'UPU.
A l'Union Postale Universelle, dont c'est le congrès à Madrid, le 4 octobre 1920, le délégué suisse sème la panique en exprimant son mécontentement devant le mode d'attribution des voix et demande avec l'Argentine le retour à la situation de Washington, ce qui impliquerait la suppression de nombreuses voix, dont celle de l' Algérie. En effet, comme les statuts prévoient une voix par Etat, les Etats coloniaux se sont empressés au cours du temps d'obtenir des voix pour leurs colonies. La France possède ou maîtrise 6 voix, la sienne, plus une pour les colonies, une pour la Sarre, une pour le Maroc, une pour la Tunisie et une pour l'Algérie. La proposition de la Suisse est rejetée par 17 voix contre 13.
La question suisse est remise sur le tapis à Buenos-Aires en 1922 et sera débattue, en 1924 au futur congrès de Stockholm.
La relance victorieuse
Aussi la relance du vœu initial par le gouverneur général de l'Algérie, en 1923, incite le sous-secrétaire d'Etat aux Postes et Télégraphes à changer de position et à écrire à son ministre: " ….mon administration est d'avis que l'émission de timbres spéciaux à l'Algérie, aurait l' avantage de mieux faire apparaître aux yeux de l'étranger, l'autonomie de l'office postal algérien et d'éliminer un argument qui pourrait être invoqué à Stockholm, en 1924, pour demander la suppression du droit de vote dont l'Algérie a usé pour la première fois au dernier congrès de Madrid en 1920. "
Pour conserver la voix de l'Algérie aux votes de l'UPU, donc pour des raisons de politique internationale postale…., toute la hiérarchie administrative et politique change très vite de position. Malgré un coup de frein, dû au fait qu'on s'aperçoit qu'il n'y pas de crédits pour réaliser les premiers tirages et que tout devrait être reporté en 1925, donc après le prochain congrès, dès le 11 décembre 1923, un arrêté du ministre de l' Intérieur Maurice Maunoury autorise la surcharge de timbres destinés à l'usage spécifique des bureaux de poste algériens, et indique qu'ils seront seuls valables dans le service algérien.
C'est donc fin janvier 1924 que le gouverneur Steeg reçoit les spécimens de surcharges pour " bon à tirer " qu'il renvoie immédiatement à Paris pour impression. Les timbres arrivent à Alger le 4 mai et sont mis en vente le 12 mai, sous la responsabilité de la Direction régionale de la Poste à Alger, qui s'appuie aussi sur les deux directions départementales d'Oran et de Constantine.
Très vite, une Agence comptable est créée, par décret présidentiel, à partir du 1er janvier 1925, agence nécessaire pour le stockage et obligatoire sur le plan comptable, car ces timbres sont des valeurs fiduciaires.
Un concours de maquettes est ouvert en 1925 et le jury en retient quatre :
La rue de la Kasbah, de 1 c à 10 c
La mosquée de Sidi Abderahman de 15 à 40 c
La grande mosquée pour les 45 à 80 c
La mosquée des Pêcheurs pour les valeurs de 1F et plus.
Les 24 valeurs que forme la première émission sortent de mai à novembre 1926 .
Cette fois-ci, l'Algérie a vraiment ses propres timbres; on ignore si elle en a remercié la Suisse.
Michel SAVELLI

Robert SAUCOURT, palmier d'Or au FIFAL 2003


Notre Président, Robert SAUCOURT, a remporté, au Festival du Film algérianiste, ( FIFAL ),qui se tenait au Palais des Congrès de la grande Motte, les 3, 4 et 5 octobre dernier, " Le Palmier d'Or " .
Cette récompense est attribuée au meilleur film d'amateur choisi par le comité de sélection cinématographique du Fifal parmi un ensemble d'une dizaine d' œuvres.
Son film, présenté sur support DVD, est intitulé : " Il était, une fois, dans l'Oued… " . C'est une magistrale présentation audiovisuelle, à partir de documents anciens, de l' installation des premiers " colons " en Algérie.
Le créateur présente un saisissant parallèle entre la conquête de l'Ouest américain et celle de la bande côtière et du Tell algérien par un peuple de pionniers, qui virèrent rapidement leur cuti dès leur arrivée, passant du " patos blanquico " au " colon au visage buriné " pour survivre à l'attaque des moustiques, des fièvres malignes, de la sécheresse et aussi des tribus non encore soumises.
Un texte prenant accompagne les images, très bien servi par la voix de Marie-Blanche, fille de notre Président.
Mais surtout, une musique divine, empruntée au tout meilleur folklore de la " country ", vous transpose dans les premières décennies de la conquête de l'Algérie.
Fait exceptionnel, la présentation publique fut " bissée ".
Œuvre très originale, sans aucune nostalgie, rendant hommage au courage et à l'abnégation de ceux qui furent les développeurs de l' Algérie Française.

Michel SAVELLI