Evocation d'Oran l'Hispanique par Philippe Lamarque parue dans le magazine La guerre d´Algérie 2éme partie
 
         
 




Maison Hassan Bey, Oran
 

...................... Saint Antoine, les maisons basses de plain-pied et les fontaines publiques y rappellent l'Andalousie. Au sud, a gare de Karguentah est construite en style hispano-mauresque, tandis que le vieux fort espagnol conserve son austère allure du Siglo de Oro, bâti par Don Diego de Cormarès il porta le nom de Château des saints. Les divers faubourgs d'Eckmuhl-Noiseux. Lamur, Victor Hugo, Delmonte. Pouyet Saint-Eugéne, Arbesville el Gambetta n'ont pas de caractère spécifiquement hispanique, si ce n'est les jours de courses à l'hippodrome et au vélodrome de « Santougene » (disent les Oranais) lorsque les spectateurs revêtent leurs belles toilettes, y compris les plus modestes d'« Ecumule ». À l'origine assez pittoresque le quartier des juifs expulsés en 1492 ne conserve plus que des façades ternes el sans intérêt.


 
 

La plus belle forteresse espagnole d'Oran


Avant la conquête espagnole, le fort se limitait à un ouvrage polygonal, le Bordj el-Mahal, le fort des cigognes .Les gouverneurs impériaux en firent le Rosalcazar. D'importants travaux de 1563 à 1710 en firent un hôtel des gouverneurs en style baroque. Une inscription surmonte la porte « Sous le règne de Charles III et sous le commandement de Don Juan Martin Zermeno, on fit cette porte, on construisit les voûtes pour le logement de la garnison, et l'on édifia le château qui regarde vers là mer ». Une inscription arabe la surmonte et donne l'année de la reddition d'Oran par les Espagnols, en 1206 de l'hégire (1792), sous le pacha d'Hassen. La grande mosquée, construite au XVIII ème siècle, commémore l'expulsion des Espagnols et fut construite avec les rançons des esclaves chrétiens. Sa cour contient une vasque de marbre blanc qui aurait été échangée en Espagne contre un chargement de blé. Autour du château neuf, bordée de palmiers de bellombras et de pins, a été tracée la promenade de Létang, du nom d'un général ayant commandé la division d'Oran Dans la rue Philippe, se trouve l'ancienne maison du dey Hassan, bâtie en 1812, de style hispano-mauresque.

 
 

La place Kléber


Centre du plateau moyen, elle est garnie d'une fontaine entourée par la préfecture et la poste, la banque de France, d'une architecture néo-classique assez convenue Les collections du musée Demaeght présentent des pièces intéressantes d'ethnologie et de préhistoire, des échantillons lithiques, des tableaux et objets d'art, un médailler et des poteries antiques

   

La nouvelle cathédrale


 

Bâtie en style néo-byzantin au début du Ème siècle, la cathédrale remplace des édifices successifs ayant disparu, d'abord un temple antique, puis une petite église Notre-Dame consacrée par le cardinal Ximénês. Elle même transformée en mosquée. puis rendue au culte catholique lors de la reconquête de 1708 à 1732, puis concédée aux juifs comme synagogue par un don de Bou Chlar'em, ruinée sous Mohammed-el-Kebir. Autant dire que le style du Stiglo de Oro n'avait laisse aucune trace. Il ne restait qu'un pan de l'abside, pieusement inclus dans la chapelle conventuelle bâtie en 1832.






Eglise Saint - Louis place Perle, Oran
 

Ce fragment est conservé dans l'actuelle cathédrale. Au-dessus du quartier de la Marine se trouve l'église Saint-Louis, elle s'appuie sur la courtine espagnole. Sur la rive gauche de l'oued Rehhi s'étend le quartier de la Casbah.
Il s'y trouve le noyau le plus ancien d'Oran, dans la rue du Vieux Château bordée de maisons espagnoles de la Renaissance, dans l'ancienne Blanca Après 1509, la Casbah primitive, retranchement vétuste, sans caractère architectural, amoncellement de pierres déchaussées et de bastions de terres ravinées, fut rasée. Après 1589 les Espagnols y tracèrent une ville florissante, au commerce si actif que la légende prétend qu'elle aurait été bâtie « sans autre frais que la valeur des boiseries ». L'une des curiosités, la Porte d'Espagne, est ornée des armoiries impériales. Sur une ancienne casemate, une plaque de marbre blanc porte toujours les armes de Castille et de Léon. Dans le quartier de la Marine, dit aussi La Calère, vit la communauté Espagnole la plus anciennement établie. Près de la place de la Poissonnerie une fontaine porte les armoiries d'un gouverneur, il n'y reste que fort peu de constructions militaires espagnoles, sauf le bâtiment dit de Sainte-Marie, datant de 1764. Le port, la gare maritime, la jetée de Sainte-Thérèse. Santa Cruz et son pèlerinage marial, Aïn el-Tûrq. Mourdjadjo, les Bains de la Reine, le cap Falcon, Mers el-kébir, Misserghin, sont autant d'excursions dans les environs, présentant des curiosités.

 

Il ne reste rien de l'hispanité à Oran


Le 5 juillet 1962. La fin d'Oran fut marquée par des massacres massifs au lac Des scènes d'horreur eurent lieu aux abattoirs, où des Oranais enlevés de force furent saignes à mort par les infirmiers du FLN afin de récupérer du sang a transfuser Des femmes emmenées en esclavage furent réduites à la prostitution on du profit des terroristes. Ému par la tragédie des Oranais, se heurtant au silence et à l'inaction du général Katz qui obéissait à De Gaulle, le gouvernement espagnol décida d'évacuer les réfugiés et réquisitionna la flotte de commerce escortée par la Marine royale. Des yachts de plaisance et de simples barques de pécheurs se joignirent spontanément aux convois.
Des gens ayant tout perdu furent accueillis par l'Auxilio Social de la Phalange malgré des moyens très réduits. C'est ainsi qu'eut lieu la réconciliation des Espagnols. Cet accueil fut en tout état de cause plus décent que celui des Algérois en France En récupérant des Français d'origine espagnole, dont un grand nombre était des républicain, des Oranais Franco s'assura une popularité inattendue, ce qui explique en grande partie la paix civile ayant régné en Espagne jusqu'à l'avènement de Juan Carlos, l'opposition républicaine étant reconnaissante au Caudillo de son action en faveur des Oranais. | Retour à la page précédente |

 
 

Cet article vient de paraître dans le magazine trimestriel

« La guerre d´Algérie »

Editeur : SOTECA, 48-50 boulevard Sénard, 92210 Saint Cloud.
Date de dernière parution : 08/06/2007
Prix de vente au n° : 9,90 €
Périodicité : Trimestriel
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