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"rien
n'a changé"
Comme d'autres harkis, maintenant à la retraite, il n'espère
plus grand chose. Et si on l'aidait à accéder à
la propriété, comme cela a été fait
pour d'autres groupes de harkis, il n'achèterait pas ce logement,
qu'il peine à appeler une "maison". "Tout
le monde est venu ici: la Croix-Rouge, Kouchner, Tapie, Madelin,
Alliot-Marie. Ils sont tous repartis et rien n'a changé",
s'exclame, sous le couvert de l'anonymat, Ahmed, 37 ans, qui a grandi
là et a participé la rage au ventre à toutes
les actions de protestation dans les années 80. Sa mère
réside toujours dans la cité, mais pour lui "pas
question de revenir habiter ici". Si lui reconnaît avoir
"jeté l'éponge", d'autres enfants de harkis,
la "deuxième génération", mènent
le combat pour la reconnaissance des services rendus par leur parents
et les souffrances endurées, dont ils sont les témoins
vivants. Les conditions précaires de vie mais aussi de scolarisation
de ces enfants-là en ont fait une génération
d'adultes particulièrement touchée par le chômage.
Vice-président de l'association AJIR (association justice
information réparation) pour les harkis, Saïd Merabti
tente de faire entendre les revendications de sa communauté.
Pour lui, le texte voté par l'Assemblée en juin est
"décevant pour les enfants de la deuxième génération",
dont certains sont nés en Algérie et ont dû
fuir avec leur parents. AJIR demande qu'ils aient droit, au même
titre que leur parents, à une indemnité de réparation.
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