Débarquement Provence le 15 aout 1944. Opération Anvil Dragoon. A l'origine appelée Anvil (enclume), le nom a été changé en Dragoon par Winston Churchill car il était contre ce débarquement mais a été forcé (dragooned)."Nancy a le torticolis" la phrase qui annonçait pour le lendemain le débarquement en Provence.
   
             
L'assaut naval
Trois divisions américaines ont formé les troupes d'assaut :
La 3e Division d'Infanterie a débarqué du côté gauche de la plage alpha (Cavalaire)
La 45e Division d'Infanterie au centre à la plage delta (Saint-Tropez)
La 46e Division d'Infanterie du côté droit à la plage camel (Saint-Raphaël (Var))
Elles étaient couvertes par des groupes de commandos français débarquant sur les deux flancs.
L'assaut aérien
Des parachutistes de la 2e Brigade indépendante britannique, des parachutistes et des planeurs américains formèrent le gros de la troupe.
Bilan
Au total, plus de quatre-vingt-quatorze mille soldats et onze mille véhicules ont été débarqués le premier jour.
L'opération Dragoon incluait un atterrissage de planeurs (opération Dove) et un faux débarquement en Corse (opération Span).
 
 
 

Débarquement des troupes à Cavalaire
   
               
                       
Nicole Tedesco,
la première qui a entendu:
"Nancy a le torticolis"

"Nancy a le torticolis": Nicole Tedesco, alors âgée de 18 ans, jeune fille lancée dans la résistance, a été à
Saint-Tropez la première à entendre à la radio la phrase qui annonçait pour le lendemain le débarquement en Provence. "Je me trouvais dans l'arrière salle d'un bar sur la place des Lices. J'ai immédiatement sauté de joie. J'ai dit: +nous sommes sauvés. On ne savait pas où le débarquement aurait lieu, ni comment ça allait se passer. Mais on est devenus fébriles et surtout impatients", se souvient-elle. Nicole Tedesco, dont le père était un des responsables de la résistance dans le Var, avait été chargée d'écouter la radio pour ensuite "faire passer le message le plus vite possible au plus grand nombre possible de résistants".

     
 
"Nancy a le torticolis","Nancy a le torticolis"
       
"J'ai aussitôt enfourché mon vélo, pédalé à toute vitesse pour prévenir le chirurgien de l'hôpital, d'autres amis", ajoute-t-elle. "Depuis quelques semaines, les Allemands procédaient, sur dénonciations, à des arrestations. Tous les résistants dont le rôle était de faire sauter des trains et des ponts, se cachaient". "Moi, j'étais messagère. Avec mon côté jeune fille sage et bien élevée, on me faisait transporter des armes, des explosifs". Nicole Tedesco associe au récit de cette partie de sa vie Jacques Plavidis et Hector Vigna, les seuls survivants du groupe de neuf adolescents, tous de Saint-Tropez, qui, comme elle, avaient choisi la résistance dès 16 ans. "Avant l'aube, des avions sont passés tout bas. Les silhouettes des premiers parachutistes sont apparues. Ils devaient être largués au Muy pour prendre le contrôle de la Nationale 7. Ils sont arrivés par erreur sur Saint-Tropez". "Nous nous sommes précipités pour les accueillir. Ils étaient un peu perdus. Ils croyaient arriver à l'intérieur des terres. Il a fallu les convaincre d'aller prendre la ville. Les Allemands avaient évacué la nuit précédente le port qu'ils ont fait sauter et s'étaient repliés sur les hauteurs. Les Américains ont pu ainsi entrer dans Saint-Tropez sans combat". "Inconsciente, je marchais à la tête des troupes, un pistolet à la ceinture. Je devais les guider. Il y avait une joie immense, un soulagement extraordinaire. Des combats ont éclaté ensuite sur les hauteurs. Il y a eu une dizaine de morts. Le lendemain, quand tout le monde était en pleine euphorie, les Allemands ont perpétré un attentat place des Lices. Là aussi, il y a eu des morts".