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VERITAS
LETTRE OUVERTE DU PRESIDENT JOSEPH HATTAB-PACHA
A DALIL BOUBAKEUR
suite de l'article Paris Match du 29 juillet 2005 diffamatoire
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J'ai pris connaissance avec stupeur de votre
article récit diffamatoire pour les « Français
d'Algérie, ces Pieds-Noirs qualifiés d'intolérants
» publié dans l'hebdomadaire « PARIS MATCH »
du 29 juillet 2005.
Je vous réponds pour vous interpeller en ma qualité
de simple membre de cette communauté des Français
d'Algérie que vous vilipendez grossièrement en oubliant
que celle-ci comportait plus de musulmans que de non-musulmans,
mais, aussi, en ma qualité d'ancien Conseiller Général
d'Alger, ancien Maire de la Casbah d'Alger et ancien Président
du Conseil Municipal d'Alger en 1962.
Quant à mes origines, je vous les livre aussi. Par la branche
paternelle, je suis d'origine turque et kabyle et par la branche
maternelle mon ascendance est maltaise et espagnole.
Ceci étant souligné, je m'inscris en faux contre votre
assertion diffamatoire selon laquelle vous affirmez avoir bien connu
« l'intolérance Pied-Noir » et « ces Pieds-Noirs
qui faisaient tout pour éliminer l'identité musulmane
».
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Alger
Mosquée |
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Tout d'abord et d'un point de vue historique et politique
- il me semble que ce sont, au moins, deux de vos points faibles
- je nie dois de vous rappeler que les Pieds-Noirs n'ont jamais
eu aucun pouvoir en Algérie et qu'ils ont toujours été
soumis, comme tous les ressortissants d'Algérie et de France
métropolitaine, à la loi française définie
et arrêtée à Paris par le Parlement français.
Les Autorités existant en Algérie, tels, pour exemples,
les Gouverneurs Généraux et autres Délégués,
étaient simplement chargées d'appliquer la loi française
et de la faire respecter et exécuter.
Or, la République Française, quel que soit son numéro,
est un Etat laïc, respectueux de tous les cultes et, s'il
y a eu manquement, c'est l'un, quelconque, des Gouvernements français
qui se sont succédé qui peuvent être mis en
cause.
Ce ne sont certainement pas les Pieds-Noirs qui ont, et vous le
savez très bien, touché à l'identité
musulmane car, dans toute l'Algérie, les mosquées
cohabitaient avec les synagogues, les églises et les temples
protestants, à l'intérieur desquels la liberté
de culte était totale.
Par exemple, le Gouvernement du Général De Gaulle,
qui craignait que son village natal soit, un jour, débaptisé
pour se nommer « Colombey les deux mosquées »,
a, lui, voulu bannir l'identité musulmane du territoire
français.
En abandonnant l'Algérie, il a cru même empêcher
ainsi l'arrivée massive, en France, des « Arabes
» dont il ne voulait pas, prétendant même que
« L'Arabe et le Français, c'est comme l'huile et
le vinaigre, ça ne se mélange pas. ». (Je
vous renvoie au livre-témoignage de M. Alain Peyrefitte
« C'était De Gaulle ».)
Moi qui suis né dans la Casbah d'Alger et qui ai connu,
sur place, le drame vécu par cette Algérie que vous
vous êtes empressé de quitter en 1957 « après
accord avec le gouvernement » (sic), je me dois de vous
rappeler :
* Que la pratique du Ramadan était facilitée, chaque
soir, dès que la fin du jeûne était annoncée
par un coup de canon qui retentissait dans toute la ville,
* Que les rites et fêtes religieuses (comme l'Aïd)
étaient librement célébrés par les
musulmans, y compris dans les rues, et qu'ils étaient facilités
par tous les établissements scolaires.
En définitive, je suis d'autant plus indigné par
vos propos qu'en votre qualité de Président du Conseil
Français du Culte Musulman, vous n'avez pas le droit de
mentir, surtout si vous êtes « hadj ».
Enfin, vous témoignez d'un profond mépris envers
la communauté Pied-Noir dans un esprit pétri d'intolérance
et qui constitue une attaque diffamatoire relevant du Tribunal
Correctionnel devant lequel les Pieds Noirs seraient en droit
de vous traduire devant la gravité de vos accusations.
IN VERITAS N° 97 Octobre 2005
Joseph HATTAB PACHA
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