Dans ce texte, subtilement dosé selon la méthode
marxiste, Liauzu déploie les arguments antimilitaristes
et perfides chers au inonde rouge qui met toujours en exergue
le fétu de paille découvert, à la loupe,
dans l'oeil du voisin... La tentation de lui répondre était
trop forte. En voici l'essentiel, mis en ligne le 16 août
2005. Parions que M. Liauzu aura éprouvé beaucoup
de plaisir à le lire, mais... chose étrange, il
n'a pas daigné m'apporter la moindre contradiction.
Mouloudji crée « le déserteur » de Boris
Vian au moment où les troupes françaises décimées
et à bout de ressources sont écrasées à
Dieu Bien Phu... Vous semblez évoquer là un symbole
de l'inutilité de et la vanité de la guerre...
Une guerre plus tard. Degueldre fait une création différente
en chantant. au poteau d'exécution. une Marseillaise qui
sera interrompue par la salve... Chacun fait l'oeuvre qu'il peut,
selon le sens qu'il donne au mot Patrie...
Affirmer que la guerre d'Algérie n'est pas finie. c'est
pousser jusqu'à son terme la vieille pensée de Clausewitz
affirmant que la guerre est la continuation violente de l'action
politique. laquelle n'a pas de fin. Lénine a. d'ailleurs.
fort habilement, détourné cet aphorisme au profit
du marxisme en déclarant que « la politique est la
continuation de la guerre... ».
Le monde rouge - et Dieu sait combien il a envahi le domaine
de l'Education Nationale française ! - ne connaît
pas la paix. il ne connaît que l'entreprise d'évangélisation
marxiste de l'humanité et reste toujours à l'affût
des prétextes qui lui permettront de reprendre l'offensive.
La loi du 23 février 2005 en faveur des rapatriés
en est un.
Refuser de voir les bienfaits de la colonisation , se prétendre
les champions de la démocratie et des droits de l'homme,
et cependant récuser le fait d'avoir aidé a la naissance
de nations qui sont une régression certaine en regard de
ce fut cette domination française que nombre font profession
d'abhorrer, relève de l'aberration mentale.
Drôle d'analyste que celui qui trouve naturel qu'il ait
fallu sept longues années à un peuple entier unanimement
soulevé contre un envahisseur pour vaincre et chasser celui-ci.
alors que ce peuple était dix fois supérieur en
nombre à l'occupant...
Drôle de doctrinaire qui assimile le fait de dire la vérité
à des compromissions politiques et idéologiques
et tente d'annihiler les témoignages des acteurs et témoins
de cette tragédie. dont l'authenticité trouble et
dérange, ceci en leur collant une étiquette politique
vilipendée.
Drôle d'historien qui ignore que la paix souhaitée
par les métropolitains s'est avérée un sanglant
chaos instauré non pas par l'OAS qui n'existait plus, mais
par la capitulation de Charles de Gaulle devant une poignée
de terroristes ne représentant. ni les différents
partis indépendantistes, ni le peuple algérien qu'ils
ne soumirent que par la terreur.
Drôle de mémorialiste qui esquive la vérité
sur les putschistes d'Alger, élite de l'Armée française,
et qui préfère les accuser faussement d'avoir tué
des milliers de personnes, alors que même les archives officielles
dénombrent mille cinq cents morts du fait de l'OAS durant
toute son existence. Il oublie qu'en parallèle, à
Oran. le 5 juillet 1962. trois mille Français d'origine
européenne devaient trouver la mort pour délit de
faciès, en quelques heures. et il ne se souvient plus qu'à
Alger. les accords Susini-Mostefaï ont évité
un tel carnage.
Drôle de démocrate qui s'insurge contre les droits
imprescriptibles de l'homme dont le premier. la liberté
de penser, d'écrire, et de rendre hommage à ses
morts, reste le plus précieux. Prendre un arrêté
contre la conscience des hommes, contre le lien unissant indissolublement
les générations passées aux générations
présentes ? C'est là la meilleure illustration d'une
politique imbécile qui prétend interdire aux éprouvés
ce clair devoir de transmettre aux vivants le message lentement
élaboré par le sacrifice des leurs
.
Combien savent que le FLN a brûlé des centaines et
des centaines d'écoles. assassiné des dizaines et
des dizaines d'instituteurs, placé des bombes meurtrières
à la sortie des classes enfantines ?... Combien savent
aussi que l'assassinat à l'Ecole Normale de Mouloud Féraoun
- notre ami - et de ses compagnons est une tragique chausse-trape
organisée par le Préfet Petitbon qui. se sachant,
seul. visé lors de la cérémonie prévue,
s'est s'abstenu de s'y rendre. et s'est bien gardé de donner
l'alerte, préférant laisser s'accomplir la tragique
méprise qui discréditerait l'OAS.
Drôle de citoyen qui ignore jusqu'à la raison de
l'institution des deux collèges : la Charia incompatible
avec le droit français... Qui ignore aussi que les musulmans
d'Algérie étaient libres de s'orienter vers l'un
ou l'autre de ces deux collèges ?
Drôle d'humaniste français qui méconnaît
le double drame dont furent victimes, en Algérie, après
l'indépendance, non seulement cent cinquante mille Harkis,
mais aussi leurs familles ainsi que tous les musulmans attachés
à la France.. Ils ont été trahis par une
Mère-patrie qu'ils croyaient être la leur, et qui
s'est révélée une impitoyable marâtre,
les condamnant et les abandonnant à un génocide
sanglant et barbare. Il faudra plus de cent générations
pour oublier ce double crime franco-algérien.
Enfin, drôle de couple que celui de Chirac, cet antiterroriste
convaincu, champion du respect de la vie humaine, et de Bouteflika,
ce dictateur aux mains couvertes de sang. Le premier, sombrant
dans la mythomanie de l'autre, va s'incliner. en Algérie,
devant le monument aux martyrs, souscrivant ainsi à la
fable du « million » de morts algériens, affabulation
que même le plus ignare de nos historiens engagés
est capable de dénoncer...
Oui... et drôle de traité d'amitié que celui
qui unira bientôt deux interlocuteurs dont le plus angélique
affirme : « Nous nous réjouissons qu'Algériens
et Français renouent, de la base au sommet ces liens du
coeur qui ne se sont jamais défaits entre nos peuples...
» (Chirac 14/6/2000) et auquel le second répond :
« L'occupation a foulé aux pieds la dignité
humaine et commis l'innommable à l'encontre des droits
humains fondamentaux et, au premier plan, le droit à la
vie, et a adopté la voie de l'extermination et du génocide
qui s'est inlassablement répété durant son
règne funeste. » (Bouteflika 07/05/2005).
Drôle de bases. drôles de fondements... Argument paradoxal
lorsqu'on sait que les populations d'Algérie (tribus peu
nombreuses et en permanentes guérillas) se sont multipliées
par 10 en un siècle d'occupation... Le travail des historiens
? Il n'est pas simple de le définir précisément.
Sur quoi se basent-ils ? Sur des mots : des mots siamois. des
mots contraires. mais tous cachant une ambiguïté...
Alors, où est la vérité ? Peut-être
dans la bouche des derniers acteurs et témoins. Sûrement
dans celle de Joseph Hattab-Pacha, fils du dernier descendant
d'Hussein Dey et d'une bretonne catholique, mais aussi Maire de
la Casbah d'Alger. prétendue être le repaire du FLN
pendant la guerre d'Algérie. mais cependant dans laquelle
il a été élu. et réélu. à
une écrasante majorité. sur un programme exclusivement
Algérie Française ?
IN VERITAS N° 96 OCTOBRE 2005