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MARC
LECLAIR
L'année 2003 a été une année douloureuse
car nous avons eu la tristesse de voir partir de nombreux amis. Il
y a bien longtemps que nous n'avions connu une telle situation et
c'est pour nous une bien émouvante obligation que de rendre
hommage à ceux que nous ne reverrons plus.
Nous avons appris récemment la mort du capitaine Marc Leclair,
secrétaire de l'ASSOCIATION POUR LA SAUVEGARDE DES FAMILLES
ET ENFANTS DE DISPARUS (A.S.F.E.D.).
Marc LECLAIR ancien capitaine de l'armée française
dont la carrière a pris fin avec la mort de l'Algérie
française s'est préoccupé du sort des disparus
dès la fin de 1961. Mûri très jeune dans la Résistance
il a effectué comme officier de renseignements des missions
en Extrême-Orient au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Sa
carrière, sa connaissance des problèmes algériens
son patriotisme foncier le prédisposaient à la défense
des disparus en liaison avec l'Agence Centrale de Recherches de la
Croix-Rouge Internationale.
Son dynamisme et sa foi en la mission qu'il s'était donné
devant le désespoir des familles ont fait de lui l'animateur
infatigable d'une cause que l'état français a pratiquement
refusé d'assumer. Certes les familles de disparus et l'A.S.F.E.D.
elle-même ont souvent été abusées par des
individus en quête d'argent pour prix de leur mensonges sur
des traces de survie de tel ou tel disparu.
Certes aussi tous les gouvernements de la V ème République
ont refusé de prendre en compte les disparus dans le contentieux
franco-algérien en dépit de l'apparente bonne volonté
de quelques hauts fonctionnaires.
Et il n'était pas dans les moyens d'une modeste association
sans cotisants de remplacer l'état. Les drames algériens
qui se sont succédés au fil des ans sont loin. Le temps
ne se remonte pas. Cesserons-nous enfin de nous pencher sur un passé
que rien ne saurait empêcher d'être ce qu'il a été,
au lieu de tirer un trait, et de porter résolument nos regards
vers des lendemains sans nuages ? Eh bien non ! Ce serait insulter
à la mémoire des morts, et désespérer
de ceux qui pourraient être encore vivants. Sur la terre d'Algérie,
des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants, civils et militaires
ont été rayés de la carte des Présents.
Les uns sont morts, beaucoup dans d'indicibles souffrances, sous l'il
indifférent de ceux dont la première mission était
de les garder et protéger.
Aussi, loin de se taire, fallait-il avoir le courage de crier IL n'en
demeure pas moins que le fait des disparus existe et il importe que
les Français sachent même un quart de siècle plus
tard la vérité sur le coût humain et moral de
l'abandon de l'Algérie.
Sa mort atteindra tous ceux qui même sans la connaître,
devinaient son âme délicate et pure à travers
son travail au sein de A.S.F.E.D.. Pour nous qui le connaissions,
au travers de son ouvrage Capitaine Marc Leclair, Disparus en Algérie,
Ed. Jacques Grancher, 1986. Notre peine est grande et nous exprimons
à sa famille durement frappée, nos condoléances.
émues. A.S.P.E.D. 30/32 Rue de Vincennes 33000
Bordeaux Voir
aussi le livre Disparus en Algérie |
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