| Accueil | | Thèma | | Retour pages Lois ses Rapatriés | Recheche sur site |
         
 
Elie Aboud Président du Groupe D'Etudes aux Rapatriés,
Exprime dans un courrier à François Hollande
l'inquiétude & l'indignation, pour participation de soldats algériens, pour notre fête nationale le 14 juillet 2014.
 
   

Monsieur le Président de la République,

J'ai le devoir, en ma qualité de Président du Groupe d'Etudes Rapatriés à l'Assemblée nationale, d'attirer respectueusement votre attention sur l'inquiétude, l'indignation, voire la colère que suscite déjà l'annonce de la participation de soldats algériens, porteurs de leur emblème national, aux cérémonies qui marqueront la célébration de notre fête nationale le 14 juillet prochain à Paris.

Qu'en cette année du centenaire du déclenchement du premier conflit mondial ayant menacé notre Pays dans son existence même, quoi de plus naturel qu'il ait été décidé de rendre hommage aux Nations venues à son secours ?

Mais l'anachronisme qui consisterait à associer l'actuel Etat algérien à une telle démarche, alors que ces territoires étaient à l'époque des départements français, constituerait déjà un détournement de reconnaissance.

En outre, les conditions dans lesquelles a été accordée l'indépendance, au terme de huit années d'une guerre Impitoyable où le terrorisme a profondément marqué la population civile, ont entraîné sur place des massacres, des enlèvements, des disparitions abominables et causé l'exode de plus d'un million de Français, tant « Européens » que « Harkis ».

Elie ABOUD
Député de l'Hérault
Président du Groupe D'Etudes aux Rapatriés
 
   
 

Enfin, l'acharnement dont les anciens combattants restés attachés à la France ont fait l'objet de la part du F.L.N, constituerait une contradiction de plus, devant un tel hommage.

Comment imaginer que ces Français rapatriés puissent supporter sans réagir ce qu'ils considéreraient comme un nouveau reniement ? Marqués profondément dans leur mémoire et, pour beaucoup dans leur chair, ils recevraient cette parade comme une insulte portée à leurs Ancêtres. Eux aussi, avaient quitté leur terre pour connaître l'enfer de la Somme, de Verdun... avant, pour nombre d'entre eux, d'y reposer à jamais.
Encore conviendrait-il de penser à l'impact d'une telle initiative sur l'ensemble de nos compatriotes.
Mais, pour rester dans le domaine des Rapatriés, qui est celui du groupe que j'ai l'honneur d'animer, je crois pouvoir vous assurer de leur disposition très généralement favorable au rétablissement de relations apaisées entre la France et l'Algérie. Il importe toutefois de « laisser du temps au temps » et d'éviter des initiatives propres à fouailler des blessures non cicatrisées. Ce qui ne manquerait pas d'être le cas demain...en ce jour hautement symbolique du 14 juillet ;
Connaissant le grand respect que vous portez à la communauté Rapatriée, je suis sincèrement persuadé que vous comprendrez la nécessité de ne pas la blesser davantage par une décision reçue par elle comme injuste et brutale et qui pourrait l'écarter du chemin déjà parcouru vers l'apaisement des mémoires.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs et les plus dévoués.

Elie ABOUD