Monsieur le Président de la République,
J'ai le devoir, en ma qualité de Président du Groupe d'Etudes Rapatriés à l'Assemblée nationale, d'attirer respectueusement votre attention sur l'inquiétude, l'indignation, voire la colère que suscite déjà l'annonce de la participation de soldats algériens, porteurs de leur emblème national, aux cérémonies qui marqueront la célébration de notre fête nationale le 14 juillet prochain à Paris.
Qu'en cette année du centenaire du déclenchement du premier conflit mondial ayant menacé notre Pays dans son existence même, quoi de plus naturel qu'il ait été décidé de rendre hommage aux Nations venues à son secours ?
Mais l'anachronisme qui consisterait à associer l'actuel Etat algérien à une telle démarche, alors que ces territoires étaient à l'époque des départements français, constituerait déjà un détournement de reconnaissance.
En outre, les conditions dans lesquelles a été accordée l'indépendance, au terme de huit années d'une guerre Impitoyable où le terrorisme a profondément marqué la population civile, ont entraîné sur place des massacres, des enlèvements, des disparitions abominables et causé l'exode de plus d'un million de Français, tant « Européens » que « Harkis ». |