A droite
comme à gauche on a fait valoir jeudi que tous avaient le
"souci d'enrichir le projet pour que celui-ci parachève
l'édifice législatif". "Nous n'avons
pas une position d'opposition systématique", a assuré
Jacques Bascou (PS, Aude).
Néanmoins, le débat devrait achopper
sur l'article 1er relatif à la reconnaissance de la Nation.
Les socialistes souhaiteraient ainsi que le projet aille
plus loin. "Il faut que la France reconnaisse sa responsabilité
dans l'abandon des harkis et dans les massacres de la rue de l'Isly
à Alger (26 mars 1962) et d'Oran (5 juillet 1962)",
soit après le cessez-le feu du 19 mars 1962, a plaidé
M. Bascou.
"Pour tourner la page, il faut que toute la
lumière soit faite", a-t-il ajouté, soulignant
que le PS demanderait la création d'une commission d'enquête
sur ces évènements.
A l'UDF où l'on partage le même point
de vue sur la reconnaissance de ces massacres, Francis Vercamer
(Nord) a fait valoir que ce "devoir de mémoire"
devait s'accompagner "d'un devoir de réparation"
car "l'Etat n'a pas sauvé les harkis".
A cet égard, il défendra des amendements augmentant
le montant du capital pouvant être versé car "l'indemnisation
est fonction du préjudice et non pas fonction des moyens
de celui qui doit réparation".
Le projet gouvernemental prévoit deux options:
versement d'un capital de 30.000 euros ou d'une allocation de 2.800
euros par an. Toutefois, sur proposition du rapporteur Christian
Kert (UMP, Rhône), la commission des affaires sociales a adopté
mardi un amendement permettant aux bénéficiaires d'opter
pour un système mixte: allocation de 1.800 euros par an et
versement d'un capital de 20.000 euros. Pour l'Etat, ce dispositif
ne coûterait pas plus cher.
En commission, M. Kert a d'ailleurs souligné
que le projet proposait "un travail de mémoire"
et n'était "pas un texte d'indemnisation", même
si les dispositions prévues nécessitent quelque 900
millions d'euros.
Par ailleurs, le gouvernement s'est engagé,
dans l'exposé des motifs, à créer une fondation
"pour assurer la vérité de l'histoire"
des Français d'Algérie, des anciens des forces supplétives,
des harkis et de leurs familles.
Dans ce projet de six articles figure en outre
une disposition en faveur des anciens membres de l'OAS (Organisation
Armée Secrète),qui ont fait à l'époque
l'objet de poursuites judiciaires.
Celle-ci a été complétée
en commission par un amendement de M. Kert exonérant de toute
forme d'impôt l'indemnité de reconnaissance forfaitaire
de ceux d'entre eux qui étaient salariés du privé,
afin de "compenser le retard de plus de 20 ans avec lequel
ils ont recouvré leurs droits à la retraite par rapport
à leurs homologues du secteur public".
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