Le 29 novembre, l'UMP
et une partie de l'UDF avaient réaffirmé leur attachement
à l'article 4 en rejetant une proposition de loi PS visant
à l'abroger.
Le premier ministre a annoncé hier qu'il
se rendrait aux Antilles «dans les prochaines semaines».
La date prévue – du 8 au 11 mars – pourrait toutefois
être avancée pour permettre au chef du gouvernement
de devancer nicolas sarkozy. Car le ministre de l'Intérieur,
qui, en décembre, avait dû annuler son voyage aux Antilles,
prévoit lui aussi de s'y rendre en mars. Certains envisagent
que Villepin et Sarkozy s'y trouvent au même moment.
Hier, la majorité semblait partagée
entre résignation et soulagement. A l'instar de nicolas sarkozy,
auquel l'avocat arno klarsfeld vient de remettre son rapport sur
le sujet. La décision du président «est un geste
d'apaisement», a commenté le président de l'UMP,
se félicitant que le reste de la loi «portant reconnaissance
de la nation envers les rapatriés» reste en vigueur.
Même tonalité chez le ministre délégué
aux Anciens combattants, Hamlaoui Mekachera : il s'agit «d'une
décision de sagesse» car «la polémique
a masqué les apports de la loi en faveur des rapatriés
et des harkis».
En pointe dans le débat, Lionnel Luca (Alpes-Maritimes)
a émis un bémol : «Il est regrettable que l'on
ait cédé à l'agitation de groupuscules qui
ne représentent qu'eux-mêmes.» Claude Goasguen
(Paris) aurait préféré «un texte amendé
mettant en évidence les aspects positifs et négatifs
de la colonisation». Auteur de l'amendement qui a mis le feu
aux poudres, Christian Vanneste (Nord) a regretté la décision
présidentielle, «alors que le traitement de la présence
française outre-mer dans les manuels scolaires est souvent
dicté par des partis pris». «Cela nous privera
d'un débat essentiel sur notre histoire et sur la légitime
fierté que nous pouvons en retirer», a déploré
Michèle Tabarot (Alpes-Maritimes).
Jacques Myard (Yvelines) a souhaité que
les autres lois traitant de l'histoire, la loi Taubira faisant de
la traite des Noirs et de l'esclavage un crime contre l'humanité
ou la loi reconnaissant le génocide arménien, soient
aussi déclassées. «Sinon, il y a deux poids
deux mesures». IN FIGARO
Philippe Goulliaud et Guillaume Perrault [27 janvier 2006] |