M DELANOE
a en effet écrit que des fils de fer barbelés séparaient
les communautés sur la plage de Bizerte et M ELKABBACH s'est
empressé de renchérir en déclarant qu'il en
était de même à Oran. C'est une contre?vérité
flagrante. Le premier qui n'a que 54 ans aujourd'hui a peut-être
reconstruit ses souvenirs à la lumière de son engagement
idéologique mais le second ? qui appartient à ma génération
? a effrontément menti.
Si barbelés il a pu y avoir en zone côtière,
ils ne délimitaient que des zones militaires (Bizerte ou
Mers El Kebir ayant pu entrer dans cette catégorie... que
j'ai connu, de l'extérieur, à Alger, à El Kettani).
Il s'agissait de privilèges militaires comme il en existait
naguère encore à Fréjus sur la base aéronavale,
aujourd'hui accessible au public.
Regarder son histoire en face, ouvrir les archives, rétablir
la vérité historique sont des leitmotiv repris un
peu partout. Hélas, parallèlement, les idées
reçues se transmettent insidieusement par la tenue de tels
propos dont le sérieux apparaît indiscutable puisque
affirmés péremptoirement par des personnalités
qui sont censées savoir de quoi elles parlent...
Eh bien non ! L'apartheid n'existait pas de notre temps, n'en déplaise
aux tenants de cliché caricaturaux. Les populations se côtoyaient
dans les tramways exactement comme aujourd'hui dans le métro
parisien, sur les plages d'Afrique du Nord comme sur les bords de
Saine, contrairement à ce qui se passe de nos jours à
Zéralda , nous dit?on, au sélect « club des
pins » par exemple. Il est vrai qu'il ne s'agit là
que de séparation de classes et non d'ethnies. J'ajouterai
que l'apartheid balnéaire, je l'ai découvert personnellement
en Espagne... en 1957, où de mauvais sacs de jute régulièrement
percés de trous étaient censés isoler les femmes
des hommes... séparation des sexes...
Allons , un peu de sérieux quand sont abordés des
sujets aussi graves !
Yves Sainsot
ANFANOMA (Association Nationale des Français
d'Afrique du Nord d'Outre Mer et leurs Amis
70 Av de la grande armeé 75017 Paris
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