Le journal " Le Monde " du 30 octobre 2002 a publié, encadrée, l'information suivante sous le titre " Destruction du " mur de la colonisation " : " Alger. - Les Algériens ont entrepris la démolition du " mur de la colonisation ", gigantesque monument de la hauteur d'un deuxième étage et de plusieurs dizaines de mètres de long, élevé en 1930 à Boufarik, gros bourg agricole proche d'Alger, à l'occasion du centenaire de la conquête de l'Algérie.
Sur les ruines du mur, la municipalité de Boufarik a l'intention de construire un hôtel pour les touristes qui viendront visiter " la ville des orangers ".
Le centenaire
Mais revenons à Boufarik qui avait été choisi à l'unanimité et sans discussion par le comité du Centenaire ; ces messieurs du comité, qui comprenait notamment d'éminents érudits tels que Stéphane Gsell et Emille Félix Gautier, savaient que l'oeuvre accomplie à Boufarik était le plus bel exemple du génie colonisateur et civilisateur de la France.
Donc, dans la matinée du lundi 5 mai, Gaston Doumergue, chef de l'Etat, entouré de neuf ministres, d'un maréchal de France, " pieds noirs " d'origine, Franchet d'Esperey, d'une foule de personnalités venues de France et d'Algérie inaugurait le monument à la gloire de la colonisation. On avait eu la bonne idée d'habiller en uniformes de 1830 les soldats qui rendaient les honneurs.
L'histoire sculptée
Le monument qui occupait la base d'un triangle formé par l'intersection des routes de Blida et de Koléa était construit en belle pierre de Chauvigny. Il avait 45 mètres de longueur et 9 mètres de hauteur. Il était l'oeuvre d'éminents artistes, et notamment du sculpteur Bouchard, qui s'étaient inspirés des monuments antiques qui rappellent l'histoire d'une race.
C'est l'histoire de la colonisation qui était sculptée sur toute la longueur de ce mur. Au centre notamment il y avait un haut relief qui représentait les grands pesonnages de la colonisation française le maréchal Bugeaud, le général de Lamoricière coiffé de la légendaire chéchia des zouaves, le baron de Vialar premier colon de Boufarik, Borely la Sapie son premier maire, de Tonnac, du Pré de Saint-Maure, de Franclieu, Guyot, le Dr Pouzin, Lescanne le colon modèle. Les premiers Algériens ralliés à la France dès le début n'avaient pas été oubliés, ainsi le caid Ben Chaoua. On pouvait lire les inscriptions suivantes : " Au génie colonisateur de la France ", et "Aux héros pionniers de la civilisation ".
Destruction du monument par les Talibans locaux, il est inadmissible que Christine Albanel et son complice Emmanuel Hoog retourne cette archive aux destructeurs.
Le calvaire des pionniers
Quelles faveurs sollicitaient ces pionniers ? rester à Boufarik ! En effet, la mortalité était tellement élevée que l'administration avait décidé d'abandonner ce centre. Le calvaire des pionniers fut évoqué par tous ceux qui prirent la parole lors de l'inauguration.
Parlant au nom du gouvernement, M. Léon Barety disait : " La colonisation, comme toutes les évolutions, s'enfante dans la douleur : l'histoire de la mise en valeur magnifique de cette plaine en est un exemple caractéristique : Vaste marécage inculte et malsain, c'est ainsi qu'à notre arrivée en 1830, se présentait la Mitidja morne et redoutée, " l'infecte Mitidja " alors strictement qualifiée. " Un marabout, un bouquet de gros oliviers, un puits, un marché ou s'élevaient sinistrement les gibets turcs, marquaient lugubrement l'emplacement de la cité riante et vivante qui nous accueille aujourd'hui ".
Après l'inauguration du monument, les colons de Boufarik reçurent le chef de l'Etat dans l'immense hall de la Tabacop dont le sol était jonché de roses. Et avant de se retirer celui-ci fit la déclaration suivante : " Au cours d'un voyage trop rapide, j'ai tenu à rendre visite à votre centre, dont je connaissais l'histoire car moi aussi je suis un vieil algérien ".
" Je savais la transformation prodigieuse opérée par l'effort et surtout par la volonté des colons et des habitants de l'Algérie. Mais rien n'instruit mieux que les faits et tout à l'heure, en venant ici, j'ai pu constater, en voyant la vaste plaine fertilisée, l'immensité du travail accompli. Je sais maintenant, parce que je l'ai sous les yeux, combien fut grande cette action... Soyez assuré que je serai en France votre interprète fidèle et convaincu.
Vous avez indiqué, que l'on ne connaît peut-être pas assez en France l'oeuvre des colons ! C'est que les résultats n'étaient pas définitivement acquis, certains pouvaient les ignorer. Les manifestations du centenaire les auront fait connaître. La France entière vous rendra hommage ".
En détruisant le " mur de la colonisation ", et en érigeant à sa place un hôtel pour touristes, les Algériens ont voulu effacer le souvenir des bienfaits apportés par la France et ses fils à l'Algérie. Se trouvea-t-il un touriste pour demander aux Algériens si Boufarik existait en 1830.
Si, à cette date-là, la Mitija était un marais pestilentiel ou le verger qu'elle est aujourd'hui ?
Demandera-t-il si les gibets où les cruels Turcs pendaient les indigènes pour la plus petite faute existent encore ?
Quant à nous, nous espérons qu'il se trouvera en France un homme ayant assez de coeur et d'influence pour demander au gouvernement de rapatrier d'Algérie et d'urgence les quelques monuments exaltant l'oeuvre française restés sur cette terre ingrate !
IN http://www.algerianie.com/Lieux2.htm#mur
Lucien CHAILLOU ancien délégué à l'Assemblée algérienne, ancien maire de Georges-Clémenceau.
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