Les revendications oscillent entre la reconnaissance du 12 mai comme journée de l'abandon par la France de ses supplétifs, les promesses non tenues de François Le Normal (FLN), les promesses du candidat François Hollande non tenues du 2 avril 2012 avec l’aide d’un comparse du Parti Socialiste Stéphane Le Foll, la réparation des préjudices subis par les Harkis et leurs familles.
Plus de 60 ans après la guerre d'Algérie, les Harkis, ces soldats qui ont combattu aux côtés de l'armée française, demandent à l'Etat français de reconnaître le drame des Harkis.
Le samedi 11 mai 2013 à Agen, des délégués d'associations de harkis se sont réunis, pour demander au président François Hollande "d'aller plus loin" dans la reconnaissance et la réparation des préjudices subis par cette communauté, par le biais d'un texte de loi et un fonds de réparation.
"Cela fait un an que le président de la République est au pouvoir, et aucune mesure n'a été prise pour la communauté harkie", a déclaré Boazza Gasmi, président du Comité national de liaison des harkis (CNLH).
Ils réclament l'instauration d'une journée pour l'abandon par la France de ses supplétifs, le 12 mai de chaque année, en complément de la journée des Harkis du 25 septembre, le 25 septembre 2001 la France reconnaît officiellement le drame des harkis. Le président de la République, Jacques Chirac, inaugure une plaque, dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides.
Selon les protestataires, "La reconnaissance c’est maintenant", en référence aux promesses de campagne de François Hollande, qui avait promis de répondre à leurs revendications, dont notamment faire du 12 mai une journée de l’abandon.
Date à laquelle, en 1962, les ministres chargé de l’Armée et des Affaires étrangères Pierre Messmer et Louis Joxe ont scellé le refus de l’accueil des harkis en France après les Accords d’Evian, signés en mars de la même année et mettant fin à la guerre.
Pourtant, en 2005 une loi a été votée pour la marquer la reconnaissance de la France envers les harkis. Elle prévoyait des réparations financières et morales.
« Abandon, trahison, les Harkis sont dans la rue », ont scandé les 150 manifestants harkis ce dimanche 12 mai 2013 à Paris pour réclamer la reconnaissance par la France de l’abandon de ses supplétifs dans son armée à la fin de la guerre d’Algérie, en 1962.
Avec une grande banderole d'Aix-en-Provence et du Pays d'Aix en tête de cortège
Livrés à eux-mêmes, ces derniers seront massacrés par leurs compatriotes qui les considéraient comme des traîtres en raison de leur engagement auprès des militaires français.
Les protestataires, des femmes accompagnées d’enfants, des jeunes, des vieux harkis couverts de médailles, rassemblés devant le Palais de justice sur l’Ile de la cité, ont répondu à l’appel d’une trentaine d’organisations de harkis et des associations d’extrême gauche, issues de différentes régions de l’Hexagone.
Pour l'historien du F.L.N Benjamin Stora, il faudra se poser la question du rôle qu'ont joué les harkis: « Ils ont choisi la France et ils ont perdu. »
Les Harkis et descendants d’Harkis seraient estimés à 700 000. Selon les historiens, 55.000 à 75.000 supplétifs de l’armée française ont été abandonnés et furent les victimes de sanglantes représailles par leurs compatriotes. Nombre d’entre eux ont même été déchus de leur nationalité algérienne. Pour le Comité national de liaison des harkis, le nombre de sacrifiés dépasserait les 100.000 alors que seulement quelques 60.000 harkis avaient été admis en France et logés dans des camps de fortune.
Le terme de harkis, tiré de l’arabe harka (mouvement), s’applique aux soldats de certaines unités supplétives autochtones d’Algérie engagées avec l’armée française contre la rébellion indépendantiste, de 1954 à 1962. Cette appellation s’est étendue abusivement à tout autochtone ayant pris le parti de la France durant la guerre d’Algérie, qu’il soit civil ou armé, ainsi qu’à sa famille.
Les harkis, ces écorchés
« Nous sommes Français par le sang et le coeur et nous voulons la reconnaissance de la responsabilité de la France dans le massacre, l'abandon et la relégation des harkis », a scandé l'un des organisateurs, Mohamed Otsmani.
En avril 2012, durant la campagne pour l'élection présidentielle, le candidat Hollande s'était engagé en cas de victoire « à reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps en France ».
Le 25 septembre 2012, dans un message le chef de l'Etat a ensuite reconnu ?????, la « faute » de la France dans «l'abandon» des harkis, dans un message à l'occasion de la journée d'hommage national aux harkis.
Un geste jugé insuffisant par nombre d'associations qui attendaient un décret ou l'inscription de cette reconnaissance dans la loi.
A l'approche du ministère des Anciens combattants, rue de Bellechasse, les manifestants ont respecté une minute de silence avant de se disperser.
Quelques minutes auparavant, ils avaient manifesté bruyamment devant le siège du Parti socialiste, rue de Solférino, où ils ont accroché des banderoles et jeté des tracts dans la cour. |