Sénat : pas de condamnation des insultes !
AJIR a adressé la lettre ci-dessous au Président du Sénat, après les insultes inqualifiables proférées à l’égard des Harkis lors d’un colloque qui s’est déroulé dans l’enceinte du Sénat le 30 juin 2012. AJIR s’étonne que ni le Président du Sénat, qui patronnait cet évènement, ni un quelqconque sénateur n’ait condamné ces propos...
Monsieur Le Président,
Le samedi 30 juin 2012 se tenait au Sénat, sous votre haut patronage, un colloque organisé par le groupe interparlementaire d’amitié France-Algérie, présidé par le sénateur des Alpes de Haute Provence, Monsieur Claude DOMEIZEL, intitulé « Algérie-France : comprendre le passé pour mieux construire l’avenir ». Est-il utile de préciser que ce colloque se déroulait durant l’année marquant le cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie... ?
Tous les orateurs ont pu s’exprimer librement jusqu’au moment où l’un des intervenants a déclaré s’exprimer au nom des Harkis... et là ce fut un déchainement de haine à l’encontre de cette population que la France avait abandonné en Algérie et que le FLN (dont certains membres étaient présents parmi les invités) avait massacré malgré les accords d’Evian dont l’encre venait à peine de sécher !
Dans ce lieu où se votent les lois censées protéger les citoyens, les Harkis furent vilipendés, insultés et qualifiés de « nazis... » et autres qualificatifs que vos services ont certainement dû vous rapporter, sans susciter la moindre réaction officielle du Sénat ou même d’un quelconque sénateur !
Cette situation, consternante à plus d’un titre, intervient alors qu’a été votée, dans ce même lieu, en début d’année une loi pour protéger les Harkis et leurs familles contre toutes insultes ou injures publiques et réprimant ces actes devenus délictueux depuis, puisque les Harkis sont assimilés aux militaires et en tant que tels protégés par la loi.
Or dans le cas présent et sauf erreur de notre part, les auteurs de ces injures n’ont nullement été inquiétés malgré l’intervention du service d’ordre du sénat qui n’a certainement pas manqué de relever l’identité des fauteurs de troubles.
Les Harkis attendent toujours, et attendront sans doute longtemps encore, une condamnation de ces propos par les organisateurs de ce colloque et par le Président du Sénat sous l’auspice de qui cette manifestation a eu lieu... Comme ils attendront davantage encore que le Sénat et son premier représentant fassent appliquer la loi votée, il y a moins de 6 mois à peine, à une très large majorité.
Monsieur le Président du Sénat nous tenions, et les Harkis avec nous, à vous exprimer notre consternation et notre colère devant ces actes d’une gravité extrême qui se sont déroulés dans une enceinte officielle de la République dans l’indifférence générale et l’impunité la plus grande. A minima, en votre qualité de Président du Sénat, il vous appartenait de signaler ces faits délictueux au Ministère public afin que des poursuites judiciaires soient engagées... Encore une fois, nous constatons que, malgré les lois, comme dans le cas FRECHE, les insultes et injures à l’égard des Harkis peuvent être proférées en toute impunité y compris dans les lieux où sont votées ces mêmes lois censées les protéger.
Finalement, malgré tous les discours officiels et les belles promesses la conclusion de tout ceci est que les Harkis et leurs familles demeureront toujours les ostracisés, les indésirables de la République !
Alors dans ces conditions comment construire un avenir commun en excluant certains lorsque la compréhension du passé demeure encore manipulée par beaucoup ?
Ce courrier et la réponse que vous voudrez bien lui accorder seront rendus publics sur notre site internet : « harkis.com ».
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à notre haute considération républicaine. |