L'exposition de l'artiste plasticienne Zineb Sedira au musée Pablo Picasso, La Guerre et la Paix de Vallauris (Alpes-Maritimes), a été fermée par la mairie en raison de plaintes d'association de harkis, a-t-on appris auprès du directeur du musée.
Une médiation du sous-préfet de Grasse, Claude Serra, devrait toutefois permettre la réouverture "rapide" de la rétrospective de cette artiste reconnue internationalement, selon ce dernier.
Une des vidéos présentées par l'artiste franco-algérienne, consistant en une interview en arabe de sa mère sur ses souvenirs de la guerre d'Algérie, a suscité la colère des Rapatriés d'Algérie et des familles de Harlis de la region, car le mot "harki" y était traduit par le mot "collaborateur".
L'artiste, à la demande du directeur du musée, a accepté de modifier le sous-titrage, mais " la ville de Vallauris continue à dire que cela pose problème, que la communauté harkie est très offensée, que c'est très sensible ", a expliqué Maurice Fréchuret, directeur des Musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes.
Les trois écrans sur lesquels étaient diffusées les vidéos ont été éteints, et la banderole qui annonçait l'exposition à l'extérieur du bâtiment a été retirée.
En tant que musée national, l'institution est placée sous la tutelle de l'Etat mais la ville est chargée par convention de l'ouverture et de la surveillance des espaces.
Afin de permettre la reprise des projections, "nous sommes convenus de proposer aux associations de venir voir la projection et constater qu'il n'y a rien d'infâmant", a déclaré Claude Serra, soulignant la "sensibilité" de la communauté harkie.
"Des personnes ont manifesté leur mécontentement, le maire a reçu des menaces", a-t-il dit.
La pseudo artiste a souligné qu'il n'y avait "pas de provocation, de malice de sa part" et que "le mot harki était utilisé comme +collaborateur+ par (sa) mère". "C'est un travail sur la transmission que je fais, ce n'est pas de la politique", a-t-elle dit. |