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Encore une histoire mal connue, voire inconnue, des pieds-noirs, des harkis et des historiens.
Nous travaillons depuis quelques années avec ces harkis européens qui méritent les mêmes droits que nos amis harkis car ayant vécu les mêmes situation et les mêmes combats.
Un seul but : la loi de reconnaissance de la responsabilité du Chef de l' Etat et du gouvernement de 1962 dans les massacres des hardis et des pieds-noirs, les disparus et de notre exode.

 

Association Nationale des Supplétifs de Souche Européenne

ANSSE


BP 11 , 83340 Le Thoronet.
Tel : 04.94.60.13.08.


Christian Migliaccio
 


LA CROISADE DES « HARKIS BLANCS ».

FUSILLE A 17 ANS.


« Musulmans ou européens, l’armée française avait besoin de notre connaissance du terrain et de la langue arabe ; elle n’aurait pas pu se passer de nous. Mal armé, avec de vieux fusils datant souvent de la guerre de 114, mal équipé, vêtus de tenues rapiécées, nous avions un statut extrêmement précaire, renouvelable tacitement tous les mois. A l’époque on nous versait 300Fr par mois pour cela : ce n’était pas cher payé pour prix de notre vie… »
L’Histoire de Christian Migliaccio, comme celle de tant d’autres se ses frères supplétifs, est en tout point poignante.
C’est d’ailleurs à un incroyable miracle qu’il doit d’être resté en vie : « Condamné à mort par le FLN, raconte-t-il, j’ai été exécuté à dix sept ans. Le hasard ou la chance ont voulu que je ne sois pas mort : J ‘ai eu l’oreillette droite percée, mais j’ai survécu….Lorsque j’ai passé mon service militaire. J’ai donc été exempté. J’étais jeune séminariste. Moi qui admirais Jean Moulin et les grands héros de la France. Je me suis engagé dans les supplétifs, parce que qu’on ne passait pas de visité médicale. »
« J’y ai passé cinq années conclut M. Migliaccio : je suis chevalier de la légion d’honneur, Médaillé militaire – bien qu’étant civil……. Quand je dis servi mon pays, je voudrais être entendu et respecté, aussi légitimement que le sont mes frères musulmans »

Ils sont aujourd’hui moins de 300 en France : supplétifs de souche européenne, grands oubliés de la guerre d’Algérie, revendiquent les mêmes droits que leurs frères de souche musulmane.


Même devoirs, même droits…. Ils n’en réclament pas davantage. Mais quarante ans se sont écoulés sans que leur voix ait jamais été entendue. La patience a ses limites. Alors, si la république s’obstine encore à les ignorer, les Supplétifs de souche européenne, autrement dit : les « harkis blancs » sont bien décidés à se défendre devant le tribunal international de la Haye. Pour obtenir reconnaissance officielle de leurs « années de galère », sans ostracisme, au même titre que leurs frères musulmans.

ANTICONSTITUTIONEL

Comme le clame leur président national le Varois, Christian Migliaccio, il n’est que temps aujourd’hui de rendre enfin justice à « ces fidèles et modestes combattants de la communauté supplétive de la guerre d’Algérie. Domicilie au Thoronet (var) M. Migliaccio dénonce sans ambages la nouvelle proposition de loi que l’assemblée aura à examiner début décembre : « Celle-ci déplore-t-il, écarte ipso facto les harkis de souche européenne (israélites, catholiques, protestants, agnostiques etc. ), puisque les indemnisations de reconnaissance de la république envers les supplétifs ne seront pas allouées toutes origines confondues. Ce qui lui confère un caractère confessionnel et anticonstitutionnel… .
» Le gouvernement interroge-t-il encoure, prendra-t-il la responsabilité de déroger aux principes fondamentaux de la constitution en promulguant une loi basée sur le sectarisme et l’exclusion ? »

DROIT LOCAL DROIT COMMUN

Indivisible, démocratique et laïque, la république se doit d’assurer l’égalité de tous ses enfants devant la loi, sans distinction d’origine ou de croyance… Salutaire principe qui, s’il ne supporte aucun accroc, n’en semble pas moins, dans ce cas précis, singulièrement mis à mal.
Tout cela parce que pour faire court –supplétifs musulmans et supplétifs européens ne bénéficiaient pas, au moment des opérations algériennes, du même statut : Les uns étaient de droit local, les autres de droit commun.
Depuis, les années ont passé et les lois aussi. Dorénavant loin de ces subtiles différences il n’existe théoriquement plus que des citoyens français à part entière.
Mais seuls les anciens « droit local » peuvent aujourd’hui sous certaines conditions, prétendre à l’indemnisation.
« Pourquoi marginaliser martèle le président de l’ANSE », comme citoyens à part nos camarades de combat que sont les harkis de souche musulmane ? « Et pourquoi ranger les autres supplétifs dans le ghetto pieds-noirs ? .

MEME COMBAT.


Pour Christian Migliaccio, la cause ne souffre aucune exclusive. Ni, bien sur, aucune compétition malsaine. Son slogan est clair et œcuménique. « Supplétifs musulmans, supplétifs européens : même combat.
Bon nombre de parlementaires, dont le sénateur des Pyrénées-atlantiques, André Labarrère, sensibilisés à la légitimité de cette revendication, ont désormais décidé à emboîter le pas. Et le Premier ministre a invité le président de la mission interministérielle aux rapatriés à faire disparaître cette étonnante ségrégation du paysage législatif national.
D’autant – s’il faut vraiment s’attacher à cet aspect des choses –que la dépense n’aurait rien de pharaonique : selon les responsables de l’association.
Il n’existe pas plus de 275 « harkis blancs » en France (dont une quarantaine dans le var et une vingtaine dans les Alpes-Maritimes.
275 Français qui attendent sur le bord de la route, la juste reconnaissance de leurs engagements. Et leur dignité.

Patrick LORENZI IN NICEMATIN 25/11/03. merci à M. JP.Ferrer pour l'information sur ce document.

Association Nationale des Supplétifs de Souche Européenne
ANSSE
BP 11 83340 Le Thoronet.
Tel : 04.94.60.13.08.

Question écrite Assemblée nationale. (voir aussi le compte rendu du débat de l'assemblee nationale de 2 décembre 2003, qui ne semble pas tenir compte des harkis des souche européenne.)

Dans une question écrite qu’il compte soumettre prochainement au gouvernement, de député UDF des Alpes-Maritimes : Rudy Salles a décidé de se saisir du dossier en ces termes : « les supplétifs de souche européenne, déplore-t-il en substance, attendent depuis maintenant quarante ans que la république française manifeste une quelconque reconnaissance à leur égard ; or le rapport (…) récemment rendu public tend à refuser à cette communauté l’indemnisation qu’elle espére et qu‘elle mérite.
« Une telle indemnisation, poursuit le parlementaire azuréen, aurait pourtant effacé la dette de sang que la république a contractée à l’égard des « harkis bancs. Afin d’écarter ce droit à l’indemnisation ; ledit rapport réfute toute communauté de destin entre les harkis européens et les harkis de souche algérienne » ce qui est pour le moins contestable.