8 mai 1945 à Sétif échec de la visite secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire qui oublie volontairement les victimes Françaises de Sétif.

       
 
 

Le fiasco de la visite de la repentance de Jean-Marc Todeschini à Sétif aucune visite au cimetière de Sétif sur les tombes des victimes françaises, une honte que l'histoire retiendra avec le nom des deux autres repentants Bernard Émié et Franck Simaer, Français d’origine belge.

       
 
         
 

07 avril 2015
Le secrétaire d'État français chargé des Anciens Combattants, Jean-Marc Todeschini, se rendra à Sétif en Algérie pour le 70e anniversaire du massacre de milliers d'Algériens sous la colonisation française. Jean-Marc Todeschini effectuera un "voyage mémoriel " du 19 au 21 avril 2015 à Sétif, puis Mers El-Kébir) et Alger, a indiqué son cabinet.

         
 

Arrivée Jean-Marc Todeschini le 19
avril 2015 à Sétif
 
 

Dans les rues de Sétif
 


Jean Marc Todeschini fontaine
Ain al-Fouana, Sétif le 19 avril 2015.
 
Jean Marc Todeschini avec Tayeb
Zitouni, ministre des Moudjahidines
 
A RETENIR POUR L'HISTOIRE
- Les repentants (x) Frank Simaer ,
Bernard Emié, Jean Marc Todeschini.
 
 


19 avril 2015 cérémonie au cimetière
militaire du petit lac à Oran
 

Pour le satrape Jean-Marc Todeschini de Longwy de la Repentance sous forme d’une boutade il fait diffuser le message par ses employés de bureau : « aucune mémoire n'est oubliée, on est dans une mémoire apaisée ».
Le 27 février 2005, sous la présidence de Jacques Chirac l'ambassadeur de France en Algérie, Hubert Colin de Verdière, a reconnu une responsabilité de la France dans ces massacres en évoquant une "tragédie inexcusable". Jean-Marc Todeschini de Longwy de la Repentance est le premier membre du gouvernement français qui s’est  rendu à Sétif pour faire acte de repentance au nom de la France avec ses deux complices l’ambassadeur de France Bernard Emié  et du Consul de Bône Frank Simaer.
« Le but du voyage, c'est de mettre en lumière la mémoire partagée » (sélective), a-t-on relevé dans l'entourage du secrétaire d'État qui se recueillera à Sétif uniquement en mémoire des victimes Algériennes de la répression.
Il s'y rendra en avril plutôt qu'en mai pour éviter les commémorations officielles algériennes.
Les réactions divergent au sein de la famille révolutionnaire sur la visite du secrétaire d’Etat français chargé des Anciens combattants et de la mémoire sélective, Jean-Marc Todeschini de Longwy de la Repentance.
Le secrétaire général de l’Organisation des enfants de chouhada, Tayeb El Houari, estime que la visite du secrétaire d’Etat français chargé des anciens combattants et ses déclarations sur « les événements du 8 mai 1945 » ne sont qu’un effet d’annonce à travers lequel la France tente de semer le doute autour de la revendication principale des Algériens, à savoir la reconnaissance par la France de ses crimes orchestrés durant 130 ans. 
Dans une déclaration au journal  Echorouk, Tayeb El Houari a indiqué que la France fait recours à la politique « deux poids, deux mesures » chaque fois qu’elle évoque le cas d’Algérie en faisant parallèle un pas en avant et un autre en arrière.
Selon lui, elle ne fait que jeter de la poudre aux yeux des Algériens en essayant d’esquiver la revendication de la criminalisation du colonialisme en soulevant certaines étapes, à l’image de reconnaissance des victimes d’essais nucléaires, affirmant que la France n’a pas commis des crimes dans des localités précises mais elle a agressé toute une nation, un peuple et une patrie.
 « La France a commis des crimes qu’elle doit reconnaître et indemniser les victimes », insiste-t-il.
« Le responsable français est le bienvenu si sa visite est une démarche vers la reconnaissance des crimes commis par l’armée coloniale de 1830 à 1962, et il n’est pas le bienvenu s’il veut esquiver cette revendication », ajoute El Houari.
En revanche, le député FLN, Moussa Abdi, initiateur de la proposition du projet de loi criminalisant le colonialisme, a qualifié cette visite : « d’une démarche vers la reconnaissance par la France de ses crimes commis en Algérie. »
Moussa Abdi a rappelé que François Hollande a reconnu lors de la campagne électorale de la présidentielle 2012 la répression exercée par la France contre les manifestants algériens lors des manifestations du 17 octobre 1961.
Pour lui, la gauche française compte de se racheter lors des prochaines élections législatives après une lourde défaire lors des municipales, et ce en tentant d’attirer les voix des immigrés d’origine algérienne et arabe en général.
Avec l’UMP le PCF le parti socialiste s’engage dans la repentance de la France au Conseil de Paris avec un voeu au Conseil de Paris des 13 et 14 avril 2015 : « l’armée française et de nombreuses milices coloniales, composées de civils d’origine européenne, ont alors fait régner la terreur pour rétablir l’ordre colonial et défendre l’Algérie française. »
Le programme du FNAKISTE socialiste :
- Geste mémoriel effectué devant la stèle de Saâl Bouzid par un membre du gouvernement français s'étant déplacé spécialement à Sétif à cet effet, a souligné l'ambassade de France.
- Sera reçu, selon la même source, par les autorités algériennes. Il effectuera une visite au cimetière marin de Mers El Kébir et au cimetière militaire français du Petit-Lac d'Oran.
- Il visitera également le service des anciens combattants et victimes de la Guerre d'Algérie situé au Télemly à Alger, déposera une gerbe de fleurs au cimetière de Saint Eugene  et aura un échange avec un groupe d'élèves du lycée international Alexandre-Dumas d’Alger qui a réalisé un projet pédagogique sur l'«Algérie dans la Grande Guerre».
- JM.TLR remettra par ailleurs les insignes de la Légion d'honneur à six vétérans algériens de la Seconde Guerre mondiale.
- Cette cérémonie, sera précédée d'un discours, se déroulera, le lundi 20 avril 2015 18h à la Résidence de l'ambassadeur de France à El Biar.
Sétif 19 avril 2015
Ce voyage, un «geste fort»
«Pour la première fois, à la parole viendra s'ajouter le geste, traduction concrète de l'hommage de la France aux victimes et de la reconnaissance des souffrances infligées aux Algériens», a expliqué le secrétaire d'Etat aux anciens combattants depuis Sétif, en jugeant que son voyage était un «geste fort».

Selon JM.TLR  cette visite «s'inscrit ainsi dans une démarche d'amitié, de respect et dans le souci de continuer à appréhender notre mémoire commune de manière apaisée et lucide, en vue de mieux nous tourner ensemble vers l'avenir.» Le ministre a déposé une gerbe devant la stèle de la première victime algérienne de la répression des manifestations du 8 mai 1945.
Une volonté de François Hollande
Ce jour-là, alors que la France célébrait la victoire des Alliés, les festivités tournèrent au drame à Sétif, Guelma et Kheratta, dans l'est de l'Algérie.
La répression fera des milliers de morts parmi les Algériens victimes de la police, de l'armée et des milices des colons.
«La France, par la voix du ministre JM.TLR, rend hommage aux victimes de Sétif et reconnaît la souffrance infligée aux Algériens #mémoire» a également insisté ce dimanche soir Manuel Valls par un tweet signé de ses initiales.
Une réponse peut-être aux propos qu'a tenu quelques minutes auparavant Laurent Wauquiez dans le «Grand Jury» de RTL-LCI-Le Figaro : «La France a besoin de faire son travail de mémoire, mais sincèrement, aujourd'hui, je trouve, on a trop basculé dans un seul sens, il n'y a plus de fierté de notre histoire
 «Le seul pays à s'excuser de notre Histoire»

Pour le secrétaire général de l'UMP, «nous sommes le seul pays à passer notre temps à nous excuser de notre Histoire. (...) Que ne passe-t-on pas plus d'énergie à mettre en avant les très belles pages de l'intégration qui ont été les nôtres? Que ne passe-t-on pas plus notre temps à mettre en avant les très belles pages écrites par l'histoire française?» s'est interrogé l'ancien ministre.
Et Laurent Wauquiez de regretter : «Cette repentance est à sens unique. (...) Nous, nous faisons notre travail de mémoire, il y a aussi un travail de mémoire à faire de l'autre côté et il y a aussi une réflexion à faire en Algérie.»

Le vice-président du Front national, Louis Aliot,
a visiblement tout autant apprécié ce geste français. «Des porteurs de valises à la dictature du FLN, les socialistes français répondent honteusement et toujours  présents ! Nous attendons la même mobilisation du Gouvernement socialiste pour le massacre des harkis et des pieds noirs à partir de 62 !» s'est insurgé sur Twitter le compagnon de Marine Le Pen.



Encore des réactions

Une réaction très nuancée pour le quotidien national El Watan, qui fait part d'une certaine déception. "Le voyage mémoriel de Jean-Marc Todeschini s’est transformé en une simple virée touristique et protocolaire", écrit le journal, qui s'interroge sur l'absence marquante de certaines personnalités algériennes comme le président de la Fondation du 8 Mai 1945 et le secrétaire de l’organisation des moudjahidine de Sétif.

Un pas vers la reconnaissance des crimes coloniaux ?

Les Sétifiens cités dans El Watan regrettent également que le ministre n'ait pas clarifié la position de la France sur les massacres, "renvoyant aux calendes grecques les excuses et la reconnaissance des crimes commis en son nom".
Son de cloche diamétralement opposé, en revanche, pour Algérie-Focus qui parle quant à lui d'une visite "historique". "
Le ministre français des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini de Longwy de la Repentance a même accompli le geste symbolique de déposer une gerbe de fleurs devant le Mausolée de la première victime de la répression du 8 mai 1945, "Saal Bouzid", estime le quotidien. Qui conclut : "Le secrétaire d’état des Anciens combattants fait donc un pas vers la reconnaissance des méfaits et crimes de cette période de l’Histoire de la France coloniale."

Guerre des mémoires

Plus modéré, Liberté estime que la visite est un "pas pour l'apaisement des mémoires". "
Ce déplacement d’un membre du gouvernement français est perçu par certains observateurs comme « une forme de reconnaissance de la France des crimes qu’elle a commis contre les Algériens pendant la colonisation", peut-on lire. Mais Liberté fait également état de la déception de certains qui "attendent des actions plus concrètes".
Je pense que cette visite n’a de sens que si elle est suivie d’une autre où les officiels français reconnaîtront les crimes perpétrés le 8 Mai 1945, afin de donner aux martyrs le statut qu’ils méritent”, confie un ancien moudjahid cité par le journal.
Nous ne faisons pas de chantage, mais nous insistons pour que les officiels français reconnaissent les crimes de la France colonialiste en Algérie. C’est une condition pour éviter que la guerre des mémoires ne dure encore plus longtemps.




- "La France reconnaîtra tôt ou tard les crimes perpétrés contre le peuple algérien" (Ministre des moudjahidines)

La France reconnaîtra, tôt ou tard, les crimes perpétrés contre le peuple algérien pendant l'époque coloniale, a indiqué jeudi Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidines, rapporté par une agence de presse.
"Nous transmettrons le message de génération en génération (...) tout comme nous nous enorgueillissons de nos aïeux", a-t-il dit en réponse à une question sur les dernières déclarations du président français François Hollande.
Le ministre des Moudjahidines a qualifié la visite en Algérie du secrétaire d'Etat français, Jean Marc Todeschini, "appréciable", mais "insuffisante".
Tayeb Zitouni a évoqué les massacres commis par la France en Algérie avant et durant la révolution, citant les massacres du 8 mai 1945, les effets des essais nucléaires dans le Sud algérien et les tragédies générées par la ligne Challe et Maurice.

Au dernier jour de son périple algérien, M.Todeschini a prononcé un discours fort où il a reconnu qu’en 1945 la France avait «manqué à ses valeurs» tout en estimant que le passé commun entre l’Algérie et la France ne doit pas diviser mais aider à leur rapprochement.

Jean-Marc Todeschini revient longuement sur son recueillement devant la stèle érigée au centre de Sétif à la mémoire de Bouzid Saâl, premier martyr des massacres  du 8 mai 1945. Selon lui, c’est «un premier geste, un geste sans précèdent pour un membre d'un gouvernement français». «C’est un geste d’apaisement et d’amitié que nous avons voulu accomplir en direction de nos amis algériens. Et je suis heureux que ce geste ait été compris», a-t-il expliqué en soulignant les liens « singuliers » et «profonds» entre les peuples français et algériens.

 La France «avait manqué à ses idéaux»

Le secrétaire d’Etat français reconnaît, implicitement, la responsabilité de son pays dans les évènements tragiques du 8 mai 1945.
«Au moment où la France acclamait ses libérateurs en héros et célébrait la paix enfin retrouvée, au même moment, pourtant ici en Algérie, la France manquait aux idéaux qui n'avaient cessé de l'animer», a-t-il reconnu ».


Discours de  Jean-Marc Todeschini de Longwy de la Repentance
le lundi 20 avril 2015 à la villa  « Les Oliviers » à Alger.




C’est dans un lieu chargé d’histoire que je vous parle aujourd’hui. Car c’est ici que vivait il y a 70 ans le général de Gaulle et sa famille, lorsque le comité français de libération nationale siégeait à Alger. Je vous remercie, M. l’ambassadeur, de me permettre d’évoquer ici ce souvenir.

Tout dans cette Résidence, et tant de choses à Alger, une des rares villes étrangères décorées de la Légion d’honneur, témoignent des liens singuliers qui existent entre la France et l’Algérie.
C’est au nom de ces liens que depuis hier je suis en Algérie.

D’abord à Sétif où je me suis recueilli devant le mausolée de Saal Bouzid, première victime algérienne du massacre du 8 mai 1945. Et j’ai tenu à ce que ce soit mon premier geste sur cette terre d’Algérie. Un geste sans précédent pour un membre du gouvernement français. C’est un geste d’apaisement et d’amitié que nous avons voulu accomplir en direction de nos amis algériens. Et je suis heureux que ce geste ait été compris.
Ensuite dans nos nécropoles de Mers El Kebir et du Petit Lac, à Oran, où reposent plus de 11 000 de nos soldats ou marins tombés en Algérie, au service de la France, pour leur rendre l’hommage que la Nation leur doit. Hommage qui s’adressait aussi à nos compatriotes victimes des débordements tragiques qui ont eu lieu à Oran le 5 juillet 1962.

Enfin ici, à Alger, où les rues et les places nous racontent cette histoire que nous avons en partage. Au cimetière de Bologhine et au conseil de la Nation qui abrita, à compter du 3 novembre 1943, le siège  de l’Assemblée consultative provisoire du comité français de libération nationale.
En venant en Algérie, je suis d’abord venu rappeler ce que furent les sacrifices de tous les soldats algériens qui ont combattu sous le drapeau français.

Alors que le centenaire de la Grande Guerre va bientôt entrer dans sa deuxième année, j’ai une pensée pour les 175 000 soldats d’Algérie qui ont participé à la première guerre mondiale, fraternellement confondus avec les millions de soldats venus de toutes les provinces de France. Au total, 26 000 tués et disparus ne rentreront jamais en Algérie.

Les unités de tirailleurs et de spahis algériens s’engagent dans la Bataille de la Marne dès le mois d’août 1914. Entre 1915 et 1918, ils participent à tous les grands combats, de l’offensive de Champagne à la Bataille de la Somme. Ils tombent à Verdun, ils tombent sur le chemin des Dames. Autant de lieux consacrés par le sacrifice commun.

Ces soldats d’Algérie, qui étaient-ils ? Ils étaient de toute confession. Il s’appelait Mohamed Baali, né à Alger, mort à Verdun le 2 mai 1915 ; Mokhtar Halili, né à Ouled Benabbou, mort sur le chemin des Dames le 17 avril 1917 ; Paul Béraud, né à Constantine et mort le 11 août 1918 dans la Somme.

A la fin de la guerre, les unités de tirailleurs figurent parmi les plus décorées de l’armée française. Le Président de la République l’a rappelé dans son hommage aux soldats musulmans morts pour la France à la mosquée de Paris le 18 février 2014. Cette grande mosquée de Paris qui fut construite il y a 90 ans, en hommage au rôle des soldats musulmans durant la première guerre mondiale, et les Algériens furent parmi les plus nombreux.

C’est  pour honorer leur souvenir que le drapeau algérien et sa garde ont défilé pour la première fois sur les Champs-Élysées à l’occasion du 14 Juillet. C’était pour la France un devoir en même temps qu’une fierté.
Cette fraternité d’armes franco-algérienne, elle fut de nouveau éprouvée 20 ans plus tard par l’engagement des soldats d’Algérie dans la seconde guerre mondiale.

150 000 participent à cette guerre. Beaucoup sont tombés  lors de la campagne de France, dans la poussière des collines de Monte Cassino ou encore sur le sable des  plages du débarquement de Provence d’août 1944, et le Président de la République leur a rendu hommage le 15 août dernier, en présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal.

Je pense à cet instant à Abdelkader Behih, Ali Belkadi et Alloua Makrane qui ont participé à la libération du Sud de la France en août 1944 et à qui la Légion d’honneur a alors été remise par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Je ne peux m’adresser à vous sans rappeler qu’Alger fut aussi, avec Londres, la capitale de la France Libre.

Celle-là même d’où le général de Gaulle, à l’occasion du 3e anniversaire de l’Appel du 18 Juin, prononce ces quelques mots :
 « Combien il est réconfortant pour des hommes qui, comme nous, sont engagés dans de dures épreuves, de se trouver ensemble, coude à coude, l’esprit fixé sur une même pensée, le cœur battant de la même ardeur! On parlait d’union ? L’union, la voilà ! »

Cette union, ces six anciens combattants algériens à qui je m’apprête à remettre la Légion d’honneur l’ont magnifiquement incarnée.

Ils représentent aujourd’hui ces liens profonds qui unissent et uniront toujours nos deux peuples. A travers cet hommage, j’ai aussi voulu saluer tous les soldats d’Afrique du Nord et des anciennes colonies venus rendre à la France son honneur et sa fierté, et à l’Europe sa liberté.

Mesdames et messieurs, nous commémorerons dans quelques jours à Paris, mais aussi partout en France et en Europe, le 70e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale qui vit le triomphe de nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
Le 8 mai 1945, la République célébrait la victoire totale contre le nazisme. La France acclamait ses libérateurs en héros et célébrait la paix enfin retrouvée.

Au même moment, pourtant, ici en Algérie, la France manquait les idéaux qui n’avaient cessé de l’animer.
Ecoutons les mots que le Président de la République a employés en décembre 2012 : « les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata demeurent ancrés dans la conscience des Algériens, mais aussi des Français. Parce qu’à Sétif, le 8 mai 1945, le jour même où le monde triomphait de la barbarie, la France manquait à ses valeurs universelles ».

Après vos prédécesseurs, monsieur l’ambassadeur, qui l’ont fait en février 2005 à Sétif et en avril 2008 à Guelma, je suis venu traduire par le geste l’hommage que la Nation française doit aux victimes de ces journées terribles : aux milliers de morts algériens de Sétif, Guelma et Kherrata, ainsi qu’aux dizaines de victimes européennes.

Ce déchaînement meurtrier annonçait les déchirements et les drames d’une guerre qui a longtemps tu son nom. Entre 1954 et 1962, un affrontement épouvantable allait faire en Algérie de trop nombreuses victimes, à la fois civiles et militaires.

Ces pages noires font aussi partie de notre histoire ; elles nous obligent à la lucidité sans laquelle il n’y a pas d’avenir commun possible.
Nous le devons à nos enfants, aux jeunes générations qui continueront de bâtir à notre suite un destin fraternel pour la France et l’Algérie.

C’est ce que nous faisons en progressant, côte à côte, sur des sujets essentiels au sein du Comité intergouvernemental de haut niveau. Parmi ces sujets, la question des disparus de la guerre d’Algérie me tient tout particulièrement à cœur. [Les premiers travaux communs devraient avoir lieu dans les semaines qui viennent. Nous en sommes convenus ce matin même avec mon homologue Taieb Zitouni, ministre des moudjahidine].

Ensuite en valorisant notre mémoire de pierre. Tous les plus hauts lieux de notre mémoire nationale, mais aussi souvent dans toutes les villes et villages de France, le nom de nos rues et de nos places, portent  la trace et la mémoire de cette histoire militaire commune.

Ainsi en est-il du mémorial aux soldats musulmans de la nécropole de Verdun. Ainsi en est-il encore du mémorial du débarquement de Provence, au mont Faron dont le président de la République a demandé la rénovation pour mieux rappeler le rôle de ces soldats venus d’Algérie et du reste de l’Afrique – mais aussi des territoires français du Pacifique et d’Amérique – pour nous libérer.

Je veux souligner les efforts menés par le ministère français de la défense, en étroite coopération avec les autorités algériennes, pour l’entretien et la rénovation de nos nécropoles militaires en Algérie. Je tiens également à saluer le programme de restauration des cimetières lancé en 2006 par la Wilaya d’Alger qui bénéficia au cimetière de Bologhine.

Enfin c’est aussi ce passé commun que nous honorons en luttant côte à côte, avec force et détermination, contre la menace terroriste.
« Sommes-nous capables d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire ? » s’était interrogé le Président de la République à Alger en décembre 2012. C’est un défi de chaque instant.
Mesdames et messieurs, cette cérémonie est une nouvelle occasion d’affirmer la force de l’amitié franco-algérienne.

Cette amitié est celle qu’incarne cette mer méditerranée, qui n’est pas une frontière ni une fracture, mais un trait d’union entre nos deux pays, une matrice commune.
Cette amitié est celle que je ressens quand je me déplace ici, en Algérie. Ces valeurs que nos peuples ont défendues par les armes à Verdun, à Monte Cassino et sur les plages de Provence, elles animent toujours nos cœurs aujourd’hui et elles nous engagent à poursuivre inlassablement la lutte contre tous les fanatismes, les totalitarismes, le terrorisme. Ces valeurs constituent notre horizon.

Et je ne peux parler d’avenir sans saluer la proviseure et les représentants du lycée international Alexandre Dumas. J’ai pu constater cet après-midi la qualité du travail fait par l’équipe pédagogique de cet établissement.

Je ne manquerai pas de remettre au Président de la République, dès mon retour en France, le premier exemplaire du livre que les élèves ont rédigé et qui conforte, dans notre mémoire nationale, la place de l’histoire de l’engagement algérien dans les deux guerres mondiales.

C’est pour moi un enjeu essentiel : faire connaître cette histoire au plus grand nombre pour que les plus jeunes d’entre nous, d’où qu’ils viennent, s’approprient ce qui les lie personnellement à cette histoire qui est la nôtre, et donc qui est la leur. Histoire qui doit être mieux connue aussi ici en Algérie comme l’a rappelé le Président Bouteflika le 14 juillet dernier lorsqu’il a déclaré - je le cite - que ce sont les mêmes « sacrifices du peuple algérien et son attachement aux idéaux de liberté …[qui] lui ont permis de recouvrer chèrement son indépendance et sa souveraineté et de participer au recouvrement de la liberté du peuple français ».
Oui, l’histoire de nos deux nations est riche, c’est une histoire de rencontres, d’influences, de dialogue, d’affrontements également mais il faut savoir les surmonter, et c’est tout l’enjeu de la mémoire : elle ne doit pas servir à nous diviser, mais à nous retrouver.

Mesdames et messieurs, mes chers compatriotes, il y a de grandes figures qui incarnent cette fraternité franco-algérienne que nous voulons cultiver.

Je pense ainsi à Assia Djebar qui s’est éteinte cette année ; elle était algérienne et membre de l’Académie française. Je pense aussi à Germaine Tillion, cette militante infatigable du dialogue entre nos deux peuples qui va entrer le 27 mai prochain au Panthéon de la République française.
Elles étaient des femmes de culture, d’engagement, d’ouverture. Elles nous montrent la voie, celle de l’amitié franco-algérienne, celle de la fraternité, celle d’un avenir partagé pour le peuple français et le peuple algérien.

Vive la France ! Vive l’Algérie ! Vive l’amitié franco-algérienne !



Reconnaître les atrocités commises par son pays suppose un mélange de culture démocratique et de confiance en soi qui est plus l’exception que la règle. L’Allemagne d’après-guerre a réussi à le faire, contrairement à la Turquie. La France  se situe désormais entre les deux.Les décennies passent et la signification de ces cérémonies change non seulement avec le temps, mais aussi parce qu’il existe comme une forme de comparaison permanente entre les nations, sur le thème: « Dis-moi comment tu traites ton passé, je te dirai qui tu es.»
Ceci est particulièrement vrai en matière de repentir, depuis son discours du 20 avril 2015 le satrape Jean-Marc Todeschini de Longwy de la Repentance a exprimé et reconnu que les actions de son pays avaient entraîné des «souffrances pour le peuple Algérien». Mais il n’a pas été plus loin, refusant ainsi de présenter ses excuses à l’Algérie

Une infinité de modèles


En matière de reconnaissance de son passé, il existe bien sûr une infinité de modèles et de nuances. Pourtant, si chaque pays est un cas d’espèce, trois modèles ou contre-modèles se distinguent particulièrement.

Si l’Allemagne est aujourd’hui à la place qui est la sienne en Europe et dans le monde, c’est parce qu’elle a de la manière la plus claire reconnu sa responsabilité historique dans les crimes du nazisme.


Rappelons-nous le chancelier Willy Brandt, à genoux à Varsovie, le 7 décembre 1970, devant le monument aux victimes du ghetto ou le discours du président Richard von Weizsäcker, le 8 mai 1985, appelant les Allemands à considérer le 8 mai 1945, comme « un jour de libération ».
A l’extrême opposé de l’Allemagne, il y a aujourd’hui la Turquie de Recep Erdogan, qui s’enferme dans une attitude nuisible à son image et ses intérêts, en rejetant l’utilisation du mot génocide, alors que l’on commémore le centième anniversaire de la destruction systématique des Arméniens vivant dans l’Empire ottoman. Mais, là encore, on ne saurait faire preuve de simplisme. Une partie significative de la société turque accepte l’utilisation du terme de génocide.

Trouver le «ton juste»

La France a donc fait le minimum que l’on attendait d’elle  en matière de repentir: sans doute suffisamment pour les dirigeants Algériens, certainement pas assez pour les extrémistes Algériens.Il est certes très difficile de trouver le «ton juste» face au passé, le sien comme celui des autres. L’Algérie, qui condamne avec la plus grande force les tentations révisionnistes de la France, ne semble pas pressée de confronter sa propre histoire et les crimes commis par le FLN.


En fait, l’Algérie est responsable de la mort de plus de leurs propres citoyens que la France.

Mais confronter son passé pour le transcender, et entrer avec une conscience claire dans le présent pour aborder l’avenir sans handicap, suppose un mélange de culture démocratique et de confiance en soi, qui est plus l’exception que la règle.

Il a fallu à l’Allemagne la conjonction de multiples facteurs pour qu’elle devienne, l’excellent élève en matière de repentance, qu’elle a été. L’évidence et la monstruosité des crimes nazis, la présence à sa tête au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, de chrétiens éclairés et visionnaires comme Konrad Adenauer, l’existence d’une menace extérieure, celle de l’URSS, et enfin une réussite économique s’inscrivant dans un projet de dépassement de soi, la construction européenne.Des conditions que l’on ne retrouve pas en Algérie.

L’Algérie, s’abritant derrière le passage des années, refuse, elle, de se sentir responsable des crimes commis par le FLN.
L’Histoire doit être maniée avec précaution, mais aussi avec responsabilité. Le présent ne devrait pas prendre en otage le passé.
De la même manière, le passé ne saurait éternellement bloquer le présent, la repentance est un signe de faiblesse.