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Des députés français ont récemment déposé une proposition de loi rédigée par Madame Mme Laurence Trastour-Isnart visant à reconnaître le massacre de la population française d’Oran le 5 juillet 1962 et portant sur la reconnaissance par la République française du « massacre de la population française survenu le 5 juillet 1962 à Oran par le FLN ». Si elle vient à être adoptée, la loi en question constituera une accusation franche et directe à l’encontre des autorités algériennes de l’époque.


Huit députés français ont déposé, en date du 27 septembre 2017, une proposition de loi visant à faire reconnaître par l’État français un massacre qui aurait touché un nombre de Français d’Algérie, évalué entre « quelques centaines à quelques milliers » de personnes, ayant fait l’objet d’un massacre le 5 juillet 1962 sur la Place d’Armes, dans la ville d’Oran.


Ce projet de loi adresse également un message aux autorités algériennes et surtout à ceux qui appellent à la criminalisation du colonialisme. Les allusions sont claires et sans équivoque : « À compter de cette date (19 mars 1962 -NDLR), massacres de harkis abandonnés par la France, enlèvements d’hommes et de femmes et même d’enfants, contraints de traverser des quartiers musulmans pour se rendre à leur travail. Dès lors, la population civile française terrorisée comprend la fragilité de son statut défini par les accords d’Évian, son manque de protection, dont la seule issue est l’exode massif en métropole ».


En clair, les députés français veulent faire entendre que même du côté algérien, des exactions ont été commises. C’est là un véritable casse-tête qui attend le président français Emmanuel Macron, du fait de son engagement, durant sa campagne électorale, à criminaliser le colonialisme.

Les députés LREM sont interdits de cosigner des amendements ou des propositions de lois issus d’autres groupes parlementaires. Même le règlement intérieur du groupe LREM présidé par le nauséabond Richard Ferrand donne un goût de déjà-vu en politique, obligeant les députés macronistes à suivre les consignes de vote du groupe, à ne pas évoquer ce qu’il se dit en réunion de groupe et à… ne pas collaborer avec les autres groupes parlementaires.

Il est vrai que le nauséabond Richard Ferrand préfère comme les très deux très gros  dégueullasses Christophe Castaner et le rallié PS Olivier Dussopt spécialiste de la trahison :

voter pour le FLN plutôt que les victimes Françaises du FLN.

 

 

Proposition de loi n° 187

    27 septembre 2017

N° 187 - Proposition de loi de Mme Laurence Trastour-Isnart visant à reconnaître le massacre de la population française à Oran le 5 juillet 1962

http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion0187-1.gif
N° 187
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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
QUINZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 27 septembre 2017.
PROPOSITION DE LOI
visant à reconnaître le massacre de la populationfrançaise
à
Oran le 5 juillet 1962,
(Renvoyée à la commission de la défense nationale et des forces armées, à défaut de constitution
d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)
présentée par Mesdames et Messieurs


Laurence TRASTOUR-ISNART, Michèle TABAROT, Patrice VERCHÈRE, Éric PAUGET, Bernard BROCHAND, Éric CIOTTI, Bernard DEFLESSELLES, Éric DIARD,
députés.
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,


Le 5 juillet 1962 restera la date d’une tragédie pour les Français installés en Algérie lorsqu’elle était française.


Le journaliste Georges-Marc Benamou a écrit à juste titre, « le massacre du 5 juillet d’Oran semble être un évènement clandestin, discutable, fantasmé, et dont les seuls survivants se repassent le souvenir. Aucune étude historique définitive. Pas de véritable investigation. Peu de livres. Pas une plaque, nul hommage officiel de la République ».


La reconnaissance, en octobre 2012 par François Hollande, de la responsabilité de la France dans la tuerie d’Algériens à Paris en octobre 1961, semble être une pierre de plus dans cette volonté d’ignorer celles et ceux qui ont payé de leur vie le fait d’être français durant cette période.

Le 5 juillet 1962 il reste à Oran, environ 100 000 Français.

Les accords d’Évian du 18 mars 1962 ont fixé la date du cessez-le-feu au 19 mars entre le FLN et la France et le principe d’indépendance de l’Algérie.

À compter de cette date, massacres de harkis abandonnés par la France, enlèvements d’hommes et de femmes et même d’enfants, contraints de traverser des quartiers musulmans pour se rendre à leur travail, se multiplient faute de patrouilles militaires.

Dès lors, la population civile française terrorisée comprend la fragilité de son statut défini par les accords d’Évian, son manque de protection, dont la seule issue est l’exode massif en métropole.
Si l’exode s’organise, celui-ci est très vite ralenti, faute de moyens suffisants, terrestres et aériens, pour assurer le retour sur le continent de toutes les familles, qui, effrayées par les exactions, tentent de fuir un territoire qu’elles ont aimé.

Le 3 juillet 1962, après le référendum organisé en Algérie, le Général de Gaulle reconnaît officiellement l’indépendance de l’Algérie et le transfert de la souveraineté à l’exécutif provisoire algérien.
La proclamation de cette indépendance est prévue pour le 5 juillet, date du 132ème anniversaire de la prise d’Alger par les Français en 1830.


Cette journée sera une journée dont l’histoire restera à jamais écrite avec le sang d’innocents, lynchés sur la place d’armes d’Oran, tués à coup de fusils ou de couteaux.


Les témoignages recueillis sont accablants ; les chiffres varient de quelques centaines à quelques milliers de victimes.
À la douleur des souffrances vécues, s’est ajoutée au fils des ans, la douleur de l’inacceptable oubli de ce massacre.
Certains, pourtant, se sont élevés pour que les Français d’Algérie, sacrifiés à des dessins politiques, ne le soient pas par l’indifférence qui confine à la négation des faits.


Le Révérend Père Michel de Laparre, présent lors des massacres, fut l’un des premiers à publier en 1964 « Le journal d’un prêtre en Algérie », relatant les heures durant lesquelles les Français furent massacrés dans les rues du centre-ville, sans qu’intervienne ni l’armée, ni les gardes mobiles, pourtant encasernés en grand nombre dans les différents bâtiments militaires, lycées ou collèges, et qualifiant cette journée de « journée de honte ».


Jean-Jacques Jordi, dans son livre « Un silence d’État : Disparus civils et européens de la guerre d’Algérie » retrace les évènements de ce 5 juillet 1962, où hommes, femmes, enfants furent lapidés, égorgés, torturés, sur la place publique, sans que l’armée française n’intervienne pour les sauver.
Plus récemment, Guillaume Zeller, dans son livre publié en 2012 « Oran, 5 juillet 1962, un massacre oublié » pointe du doigt cette ignorance voulue jusqu’au plus haut sommet de l’État.
Qualifié par l’auteur de « nouvelle Saint-Barthélémy », le massacre d’Oran, grâce à sa position de journaliste, sort peu à peu de l’ombre, touche le grand public, et fait reculer le déni historique.
Reste l’État français, qui a fait sienne une théorie fort connue en psychanalyse : « ce qui n’est pas dit, n’existe pas ».


Ce massacre collectif, rendu possible par une passivité coupable au plus haut niveau de l’État, a volontairement été occulté par les protagonistes qui n’avaient aucun intérêt à la vérité.


Mais, comme le souligne Jean-Pierre Pister, agrégé de l’université, Professeur de Chaire supérieure honoraire, lycée Henri Poincaré à Nancy, « l’Histoire, la vraie, celle qui n’est pas falsifiée, ni par les idéologies, ni par les raisons d’État, finit toujours par s’imposer ».

Ce massacre qui a blessé dans leur chair les Français d’Algérie, mais qui blesse aussi aujourd’hui les Français qui n’ont pas vécu ces évènements, doit être enfin reconnu par l’État français qui ne peut plus s’extraire d’une mémoire collective, dont il doit être le gardien, et qui est aujourd’hui partagée par des historiens, des journalistes, des écrivains…


Il n’est que temps que la République française honore les victimes innocentes dont le seul tort fut d’être françaises, ou d’avoir servi la France le 5 juillet 1962 à Oran.


Il vous est ainsi soumis la proposition de loi suivante.


PROPOSITION DE LOI
Article unique


La République française reconnaît le massacre de la population française survenu le 5 juillet 1962 à Oran.

         
         
 
 

Le massacre d'Oran ou massacre du 5 juillet 1962, se déroule à Oran, ville d’Algérie, le 5 juillet 1962, trois mois et demi après le cessez-le-feu de la guerre d'Algérie, deux jours après la reconnaissance officiellenote 1 de l’indépendance, quelques heures avant sa proclamation.

Il est le fait d’éléments armés algériens (ALN en violation des Accords d'Evian , ATO et civils) à l’encontre de civils pieds noirs juifs et chrétiens francais (700 morts et disparus) et de musulmans (bilan inconnu). Les forces armées françaises attendent plusieurs heures avant de s’interposer. Au contraire du massacre du 17 octobre 1961, la France ne s'est jamais dit responsable. Sur un temps très court, c'est le plus grand massacre de civils de la guerre d'Algérie. Sa non reconnaissance par le gouvernement Français et son occultation par le gouvernement algérien issu du FLN continue à entretenir de l'amertume chez beaucoup de pieds noirs.