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Le 2 juin 2007 le conseil d'administration de la fédération nationale des Cercles algérianistes se réunissait à Perpignan, et annonçait l'inauguration du "mur des disparus" pour le dimanche 25 novembre 2007.
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Des délégués des 40 Cercles Algérianistes de France et d'Outre-Mer (9 000 adhérents) s'étaient réunis, le 2 juin 2007 à Perpignan, autour de Thierry Rolando, président national, et de Suzy Simon-Nicaise, présidente départementale et vice-présidente nationale.
Au coeur des débats, la préparation du 34e congrès annuel de la fédération, qui se tiendra le 24 novembre, et le lendemain l'inauguration du "mur des disparus". Suzy Simon-Nicaise rappelait ce que serait ce monument, dont le coût s'élèvera à de 55 000 euros, entièrement financés par des dons de particuliers et d'associations.
Un mur, de 15 m de long sur 2 m de haut, élevé dans le jardin Mère Anna-Maria Antigo, dans l'enceinte de l'ancien couvent des Clarisses de Perpignan (ancienne prison) ; au centre, un haut-relief, et de part et d'autre deux plaques portant les noms des 3 000 personnes disparues du fait du conflit algérien, entre 1954 et 1963. Parmi ceux-ci, 400 militaires du contingent, et des milliers de civils, hommes, femmes, enfants de tous âges. Et puis deux plaques encore, avec juste une épitaphe à la mémoire de tous ceux qui ont disparu, sans laisser de nom sur les listes officielles, notamment les Harkis. Les Harkis dont une étude fait état de 80 000 disparus. |
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Le premier mémorial en France
Thierry Rolando et Suzy Simon-Nicaise témoignent de l'énorme attente des familles "qui pourront enfin voir et toucher le nom de leurs disparus inscrits sur un monument".
Une façon, après tant d'années d'attente, de faire le deuil, mais également et surtout de voir reconnaître la tragédie qui fut la leur par la création d'un "lieu de recueillement".
Ce mur des disparus d'Algérie et de leur souvenir, sera le premier en France.
Pourquoi quarante ans après ?
"Nous touchons là à un des tabous de la guerre d'Algérie, car ces disparus ne s'intégraient pas dans l histoire officielle du conflit. La plupart ont disparu après la signature des accords d'Evian, le 19 mars 1962, ce qui est la preuve que ces accords n'ont pas été respectés", expliquent M.Rolando et Mme Suzy Simon-Nicaise.
Et pour la première fois, ils se sentent soutenus par de récentes déclarations du président de la République, Nicolas Sarkozy, évoquant la nécessité d'inscrire les noms des disparus d'Algérie "sur un grand monument public". Ce monument public se trouvera à Perpignan où, pour le mois de novembre, le Cercle Algérianiste attend déjà des milliers de personnes.
Quant aux opposants à cette stèle et au centre de mémoire qui doit lui taire suite dans une salle de l'ancien couvent des Clarisses, ces opposants pèsent peu, numériquement parlant, à côté des 3 000 disparus Français, des 80 000 disparus Harkis, et de leurs familles. Pour Mme Suzy Simon-Nicaise : "Le mur des disparus est indissociable du centre de la mémoire, et il est impensable pour nous de nous asseoir à côté des bourreaux de ceux dont le nom sera inscrit sur le monument". Pour - Thierry Rolando : "Nous n'avons aucune leçon à recevoir du PC ou de la LCR, qui ne sont pas à mettre au premier rang des vertus démocratiques. Nous voulons seulement que l'on reconnaissance la souffrance des Pieds-Noirs et que l'on respecte leur mémoire". La date inaugurale du 25 novembre 2007 a été arrêtée entre le Cercle Algérianiste et la municipalité de Perpignan.
Josianne Cabanas. In Indépendant du 3 juin 2007 |
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