Discours devant les Anciens Combattants et la communauté française à Oran (11/09/2007) par Alain Marleix
Mesdames et Messieurs, Chers Amis,Mes chers compatriotes,
Permettez-moi de vous dire simplement toute la joie et l'émotion qui sont les miennes aujourd'hui de me retrouver, ici, avec vous à ORAN, pour mon premier déplacement officiel à l'étranger.
Voilà 137 ans que nos destins sont liés dans une histoire faite d'espoirs et de tourments.
L'espoir c'est ce vent de liberté venu d'ALGER à partir de juin 1943.
En effet, c'est le 30 mai 1943 que le général de GAULLE arriva, dans le secret le plus absolu, afin d'unifier au sein du Comité Français de la Libération Nationale, les forces combattantes françaises et de rétablir la légalité républicaine.
Et c'est d'ALGER que de GAULLE mit à la disposition du commandement allié une armée qui participa activement aux campagnes d'Afrique du Nord et d'Italie et apporta une contribution décisive à la libération de la France et à la défaite de l'Allemagne.
Aujourd'hui je veux rendre l'hommage de la Nation à ces 100 000 soldats algériens qui ont combattu pour la France, et qui ont pris une part essentielle à la victoire des forces alliées durant les campagnes de Tunisie, d'Italie, du débarquement de Provence ou encore d'Alsace et d'Allemagne à l'hiver 1944-1945.
La France sait tout ce qu'elle doit à l'Algérie, et à ces hommes qui ont lutté pour défendre ses valeurs et sa liberté, et au travers d'elle, celles du monde libre.
Nous ne les oublierons jamais.
Le tourment c'est cette tragédie de guerre qui nous opposa.
Laissons désormais s'effectuer ce devoir de mémoire et ce travail d'histoire pour nous recueillir en hommage à toutes les victimes de cette guerre.
Aujourd'hui, la France et l'Algérie doivent se tourner résolument vers l'avenir, en respectant la souffrance de chacun des camps, et "en acceptant les zones d'ombres que comporte cette guerre, à l'instar de tous les processus de transformation violente et rapide des sociétés humaines" ainsi que le reconnaissait lui-même le président Abdelaziz BOUTEFLIKA dans son message au 50ème congrès de la SOUMMAM.
Parce que la France ne souffre pas de cette maladie de l'oubli, parce que la France a souhaité que ces combattants d'Afrique du Nord occupent toute la place qui leur revient dans l'histoire de ces hommes tombés aux champs d'honneur, elle a souhaité leur reconnaître des droits spécifiques.
La reconnaissance de la France, c'est la décristallisation des prestations dites "du feu" qui en instaurant une parité complète pour tous les combattants ayant servi sous l'uniforme français, vont être multipliées par 4,25 pour atteindre en 2007 plus de 52 M€ (contre 17M€ auparavant).
La reconnaissance de la France, c'est également la réouverture prochaine du service de proximité des Anciens Combattants d'ALGER destiné aux 28 000 vétérans et ayants droit qui mettra en œuvre des prestations dans les domaines social, médical et administratif.
La reconnaissance de la France, c'est également la réouverture depuis septembre 2004 du service d'appareillage orthopédique des mutilés de guerre en vertu d'une convention signée avec l'Office algérien de l'Appareillage de personnes handicapées.
La reconnaissance de la France, c'est enfin la remise en état des cimetières et des carrées militaires du "petit lac" à ORAN et de celui de MERS EL KEBIR avec l'appui des autorités civiles algériennes, et la remarquable implication de Christian FRADET.
Au travers de ces mesures, la France reste fidèle son idéal de justice et de reconnaissance.
Tous ces hommes se sont retrouvés unis et égaux dans l'épreuve du feu.
Unis et égaux hier face aux souffrances, à la peur et au feu.
Unis et égaux aujourd'hui dans l'honneur et dans les droits.
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Mes chers compatriotes,
Aujourd'hui à ORAN je veux vous dire à quel point j'ai ressenti l'intensité de cette relation entre la France et l'Algérie, et à quel point la France et l'Algérie sont proches l'une de l'autre.
De cette relation, mes chers compatriotes, vous êtes bien évidemment les acteurs essentiels, et c'est la raison pour laquelle j'attachais une importance éminente à notre rencontre.
C'est vrai dans le domaine de la coopération commerciale : l'Algérie est notre premier partenaire en Afrique, et ce sont près de 250 filiales françaises qui y sont implantées, représentant près de 12 000 emplois directs et 40 000 indirects.
C'est vrai dans le domaine de la coopération culturelle, scientifique et technique : Avec le Haut Conseil Universitaire et de Recherche Franco-Algérien chargé de développer les partenariats universitaires et de recherche entre nos deux pays, ou encore avec le redéploiement de notre réseau culturel français dont le dernier a ouvert ses portes en septembre 2006 à TLEMCEN.
Avec l'élection du Président de la République s'ouvre une ère nouvelle, et je crois historique pour nos deux pays.
En effet, Nicolas SARKOZY a rappelé lors de sa visite en juillet dernier à quel point l'Algérie avait une place tout à fait centrale dans ce projet d'Union de la Méditerranée qui doit permettre tout autant le développement économique, la protection de l'environnement, le dialogue des cultures que la sécurité.
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Mes chers compatriotes,
Construisons ensemble cette nouvelle relation de confiance entre la France et l'Algérie.
Et parce que vous résidez en Algérie, parce que c'est à vous, au sein de cette communauté forte de 25 000 hommes et femmes, qu'il revient d'assurer au quotidien la vitalité et l'épanouissement de cette relation riche d'avenir et de promesses, je veux vous assurer de ma confiance et vous exprimer toute mon estime.
Je vous remercie.
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