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Le réalisateur d'Indigénes Rachid Bouchareb
invité au ravivage de la flamme d'un régiment de tirailleurs
sous l'arc de triomphe le 11 mai 2007 à 18h



   
 
   
 

Relatant l'épopée de quatre soldats d'un régiment de tirailleurs algériens engagés de 1943 à 1945 dans les combats de la Libération (campagne d'Italie, débarquement de Provence, bataille d'Alsace), Indigènes relève plus de l'hommage militant que de la création cinématographique, bien qu'il ait obtenu au Festival de Cannes le prix d'interprétation masculine. « Si l'on s'en tenait strictement à la qualité du film, de sa mise en scène et de son scénario, il n'est pas sûr qu'Indigènes ferait autant parler de lui », a écrit Libération, regrettant « un film étouffé sous les bons sentiments ». Mais c'est parce qu' « on est au-delà du cinéma », explique son réalisateur, Rachid Bouchareb: Indigènes veut rendre justice au rôle et au sort de ces milliers de soldats originaires des colonies et dont beaucoup périrent pour libérer le sol français. D'un épisode complexe où se mêlent gloire et injustice, héroïsme et ingratitude, surtout après guerre, du fait des turbulences de la décolonisation, Rachid Bouchareb, qui dit vouloir «dépasser l'Histoire», a récrit un récit simpliste, accusant la France
Le film “Indigènes”, s’il participe à la reconnaissance de l’action de libération du sol national par l’Armée d’Afrique, laisse volontairement dans l’ombre le sacrifice des 40 000 Pieds-Noirs tués dans les combats en accréditant l’idée que seules les troupes des ex-pays colonisés auraient été sacrifiées.

 

Il faut rappeler que 176 000 hommes soit 16 % de la population totale des Européens d’Afrique du Nord ont été mobilisés au sein de l’Armée d’Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale et que le taux de mortalité des Français d’Algérie a été de 8% contre 5 % pour les soldats Nord Africains et pour les Français de souche.
45 % des Pieds-Noirs de la même classe d’âge ont été mobilisés contre 9 % pour les populations colonisées.
Le politiquement correct du moment vient, à nouveau, de masquer la vérité sur la part prise par les Pieds-Noirs au service de la France.

 
 

Bientôt une suite au film “Indigènes” 


Ce n’est pas la suite d’Indigènes : " Cela fait longtemps que je voulais faire un film sur la guerre d’Algérie. Mais pour comprendre cette dernière, je me suis dit qu’il fallait passer par la Seconde Guerre mondiale. La suite historique donc démarrera à Sétif en mai 45. Il y aura après une partie qui se passera en Indochine puis la guerre d’Algérie. Ce sera cela, la deuxième partie historique mais pas la suite d’Indigènes. Je vais peut-être tourner cela dans deux ans, le temps d’écrie un très bon scénario sur lequel je travaille en ce moment. Quand je serai prêt, je tournerai. Avec les mêmes acteurs parce qu’ils sont très bons. On peut faire plusieurs films avec Mel Gibson, on peut faire plusieurs avec Tom Hanks, plusieurs avec Depardieu. Je trouve que ce sont d’excellents acteurs avec qui j’ai passé des moments formidables et puis ce sont des acteurs qui m’intéressent. Ils joueront d’autres personnages".


L'affaire des oscars


La nomination du film Indigènes de Rachid Bouchareb pour l’Oscar du meilleur film étranger représentant l’Algérie a été très mal reçue au Maroc, les journaux se contentant de rappeler avant tout que le film est une production franco-marocaine qui a coûté 14 millions d’euros, et qui avait été tourné au Maroc et en France durant 18 semaines, mobilisant 500 figurants de l’armé marocaine. Ils ont notamment rappelé que le film est co produit par trois chaînes de télévision, cinq régions, une société de production marocaine, une algérienne et deux belges et surtout que le royaume du Maroc avait mis son armée à la disposition du réalisateur algérien.

Les Marocains, qui ont investi énormément dans ce film avec Jamel Debbouze, ils n’admettront pas que l’Algérie décroche l’Oscar du meilleur film étranger avec Indigènes, alors que celle-ci n’a pas contribué à la réalisation et à la production de ce film. Surtout après l'interdition de se rendre en Algérie pour Jamel Debbouze pour la présentation du film à Alger. Selon le règlement de certains festivals et concours, la nationalité du film appartient systématiquement à celle du réalisateur et cela même si le film est produit, financé et tourné par un autre pays. Mais pour d’autres académies, c’est le réalisateur qui choisit la nationalité du film, c’est le cas des Oscars. Pour les USA le film a été renommé " Days of Glory" pour sa sortie américaine, le film de Rachid Bouchareb a rapporté que 13 000 dollars soit environ 13000 euros.

Une sortie plus large est prévue par la suite, en cas de succès aux oscars. Selon le site de l’Academy of Motion Picture Art and Sciences des Oscars, Rachid Bouchareb, qui n’a jamais affiché son nationalisme algérien, a préféré déposer le film au nom de sa société Tessalit Production, nouvellement créée à Paris et à Alger. Et pourtant, il pouvait présenter le film au nom des sociétés françaises où il est associé avec Jean Bréhat ou encore au nom de Taza Films, la société marocaine de Jamel Debbouze, co-producteur du film. En réalité, le choix de l’Algérie n’est pas fortuit, il est même calculé. Présenter le film aux Oscars est une opération très délicate qui nécessite beaucoup de lobbying et de marketing. S’il avait présenté le film au nom de la France, il aurait trouvé beaucoup de concurrence sur son parcours.

S’il avait présenté le film au nom du Maroc, il n’aurait pas trouvé beaucoup de soutien. En revanche, présenter le film au nom de l’Algérie offrait un avantage : la présence d’un réalisateur algérien comme membre de l’Académie pour tous les films venus d’Algérie et des mondes arabe et africain. Mais, ce qui a conforté le plus Bouchareb, dans sa mission, c’est le document exigé en priorité par les membres de l’Académie dans son règlement et qui stipule que ce film est bien une production algérienne. Rachid Bouchareb, qui n’est pas à sa première nomination aux Oscars, avait failli être sélectionné en 1991 avec le film Cheb et a été finalement nomminé avec son film Poussière de Vie en 1992. Ce film, qui a été très apprécié par les 5 816 membres de l’Académie des Oscars, raconte l’histoire de milliers d’enfants errant de Saigon et mis dans un camp par l’armée viet-cong. Indigènes risque également de plaire aux membres de l’Académie des Oscars. En majorité américaine, "ces derniers apprécieraient le côté anticolonialiste français présenté dans le film"selon le réalisateur du film.