ASCA Association pour la Sauvegarde des Cimetières d’Algérie

Assailli de demandes de renseignements, d’étonnements, de critiques, d’encouragements,…je ne peux répondre à chacun et je fais donc une réponse, ou mise au point, ou information, collective ; cependant, que chaque destinataire sache bien qu’il peut m’appeler pour développer un point précis car je ne peux faire trop long ; c’est surtout des demandes de réponse OUI ou NON que l’on m’a adressées.
 
     
     
   
COMMUNIQUE DE L'ASCA
     
 
Je connais Pierre Henri PAPPALARDO depuis un voyage effectué ensemble (avec une dizaine d'autres personnes) à Alger pour la Toussaint 2003. PHP y était à titre personnel et privé, retournant pour la première fois sur les traces de son enfance. Nous avons eu de longues conversations et il a découvert le problème des cimetières (qu'il ne connaissait pas) et le monde " Pied-Noir " ou " Rapatrié " qu'il ne connaissait guère, s'étant contenté jusque là de gérer une carrière professionnelle semble-t-il fructueuse et qui venait de prendre fin par la cession de son entreprise.
 
     
     
   
 
 

3 ou 4 mois après le retour d'Alger, il vint me voir, disant qu'il avait décidé de créer une fondation pour la réhabilitation des cimetières d'Algérie, qu'il avait de très faciles contacts avec les " décideurs " politiques et industriels en Algérie, Maroc et Tunisie où il commerçait, qu'il avait bien compris le but et les moyens de l'ASCA, s'appuyant essentiellement sur le monde pied-noir, maisons de Rapatriés, associations,…et que lui ne voulait en aucun cas entrer en " concurrence " mais au contraire en complément en agissant sur les "forces vives " qui n'avaient pas été sollicitées jusqu'ici.
L'ASCA lui a répondu que, dans ce domaine où la tache est immense, il ne saurait y avoir de " concurrence ", que toutes les actions et initiatives étaient les bienvenues et que nous serions très heureux d'en voir mille comme celle-ci. D'ailleurs, le but de l'ASCA est de disparaître le plus vite possible, le problème des cimetières ayant été réglé.
L'ASCA n'est donc pas partie prenante de l'Association " France-Maghreb " mais a un a priori favorable à sa démarche jusqu'à preuve du contraire (et jusqu'à présent rien n'est venu remettre en cause cet a priori).
Beaucoup ont été choqués par une phrase attribuée à PHP par l'AFP, lui faisant dire : " Nombre de cimetières sont en sale état. Non qu'ils aient été profanés, comme le croyaient à tort beaucoup de Pieds-Noirs, mais ils ont tout simplement été érodés depuis 1962 ". Lui ayant moi-même posé la question samedi matin à Marignane au départ du groupe pour Maison Carrée (je n'y suis pas allé) et ce soir à son retour d'Alger, il dément formellement avoir tenu ces propos totalement absurdes et fera une rectification demain à l'AFP (dont on reconnaît là le génie et l'opiniâtreté à " mettre la m.. " dans tous ce qui est PN). Dans cette affaire, j'atteste qu'avant même de l'avoir rencontré, j'avais déjà dit à certains que PHP ne pouvait pas avoir dit cela : d'une part ce n'est pas ce qu'il pense, d'autre part il suffit d'avoir vu une seule fois un seul cimetière d'Algérie pour comprendre toute l'absurdité d'une telle affirmation ; il a déclaré ce que dit l'ASCA depuis toujours : il y a eu des profanations généralisées mais le temps qui passe, les arbres qui poussent dans les tombes, les arbres qui chutent et écrasent les chapelles, la rouille qui fait éclater les scellements, l'absence d'entretien, le vandalisme " ordinaire " et persistant,... tout cela contribue aussi à la dégradation actuelle de nos Cimetières.

   
       
 
"Puisque ressurgit l'histoire des cimetières d'Algérie, j'extrais ces 3 photographies du cimetière de HOCHE qui fut certainement l'un des tous premiers cimetières profanés. Elles ont été prises par un habitant d'Aîn Bessem; si mes souvenirs sont bons, il s'appelait Guardiola.
Nous avions travaillé toute une nuit à développer et tirer des photos. Elles furent expédiées à toutes les autorités civiles et religieuses y compris le VATICAN... Nous étions plein d'illusions, les profanations continuèrent. Peu à après j'eus la surprise de les retrouver affichées au reposoir du 26 MARS." A.Spiteri
{BEO Story IN courtoisie Cercle Allgérianiste Lyon}
 
 

Le voyage actuellement en cours à Maison-Carrée a été une initiative personnelle d'une participante qui en a parlé à une amie qui a voulu y aller, qui en a parlé et cela a fait 87 personnes ! Avec le support technique d'un voyagiste algérien de Marseille (que je connais depuis 20 ans) et, les derniers jours, les conseils de l'ASCA mais il s'agit bien d'une initiative privée et ni l'ASCA ni France-Maghreb ni aucune autre association n'en sont les initiateurs.
Il s'agit d'une simple coïncidence si le cimetière de Maison carrée est celui qui a été entièrement restauré l'an dernier par l'ASCA. Et l'ASCA exclusivement, aucune autre association publique, semi publique ou privée n'étant intervenue sur place.
Mais il faut ajouter que cette restauration s'est faite grâce à un financement apporté par convention par la Région PACA, à l'initiative de son Président Michel VAUZELLE : les soupçons ou procès d'intention qui sont parfois faits à l'ASCA, et plus particulièrement à moi-même, sont tout à la fois injurieux ... et absurdes pour qui me connaît. L'ASCA a toujours été en rapport avec les Ministres de tutelles, les Autorités diplomatiques françaises à Alger, les Maires, les Présidents de Conseil Général ou Régional quelle que soit leur couleur politique, qui ne nous concerne en rien. L'ASCA a déjà reçu entre 1985 et 1992 des (très..) petites subventions de fonctionnement du Ministère des rapatriés, dont le titulaire était parfois socialiste, parfois UDF, parfois RPR. J'ajoute que la première subvention (et non négligeable : 50 000 francs) donnée par une collectivité locale l'a été fin des années 90 par le Conseil Régional PACA (déjà!), Jean-Claude Gaudin étant Président.
J'ajouterais enfin qu'au titre de 2003, l'ASCA a demandé à la Région PACA une subvention de 50 000 euros, et a obtenu 50 000 euros et a demandé une subvention de 30 000 euros à la Mairie de Marseille, et obtenu 1 000 euros.
J'ajoute in fine que, lors de la conférence de presse à Marignane, tous s'extasiaient de cette initiative extraordinaire, de cette première depuis 1962, Interrogé par un journaliste TV, j'ai pour ma part dit que l'ASCA avait organisé, seule, plusieurs voyages entre 1985 et 1989 comportant 95 à 350 personnes; mais que le terrorisme ( !!) y avait mis fin pour 10 ans, que l'atmosphère changeait depuis 2000 et que si la reprise des voyages individuels s'accélérait par l'intervention des Collectivités locales, on ne pourrait que s'en féliciter pour nos cimetières. Comme je suis innocent, je m'étonne que, à ma connaissance, aucune radio, télé ou journal n'ait repris cette information ni même cité l'ASCA alors que, pendant et après la conférence de presse, j'ai été sollicité par nombre de journalistes.
Voici chers amis l'essentiel à dire ; à votre disposition pour complément.
Dr Alain BOURDON Trésorier de l'ASCA
PS : En deuxième pièce jointe, vous trouverez le rapport final sur la restauration du cimetière de Maison Carrée par l'ASCA. Il est nécessaire de préciser que ce rapport a été remis le 12 septembre 2004 à la Région PACA, essentiellement pour information du Pdt VAUZELLE qui devait faire un petit discours le samedi 13 à Marignane ; cette précision est nécessaire pour " comprendre " le texte.
CI après en fait : A.S.C.A.


Association pour la Sauvegarde des Cimetières d'Algérie
Maison des Rapatriés - 496 Rue Paradis - 13008 Marseille
Association régie par la loi de 1901. Déclarée à la Préfecture des Bouches-du-Rhône


REHABILITATION du CIMETIERE de MAISON-CARREE OPERATION EFFECTUEE PAR L'A.S.C.A.
ASSOCIATION POUR LA SAUVEGARDE DES CIMETIERES D'ALGERIE
AVEC LE SOUTIEN DE LA REGION PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR P.A.C.A.).
BREF HISTORIQUE DE L'OPERATION

L'ASCA oeuvre depuis 19 ans pour préserver et réhabiliter les nécropoles européennes en Algérie, avec des moyens réduits, constitués par les cotisations de ses membres de maigres et rares subventions de l'Etat (la dernière remontant à plus de 10 ans!) ou des collectivités locales.
La dernière réalisation d'envergure étant la restauration de l'ensemble du cimetière d'HUSSEIN-DEY après sa profanation en 2000, financée en très grande partie par les familles d'Hussein-Dey.
Début 2003, l'ASCA a été contactée par Monsieur Michel VAUZELLE, Président de la Région PACA, soucieux de contribuer à la remise en état des cimetières d'Algérie, et de la Willaya d'Alger en particulier, la Région PACA ayant des accords de coopération avec la Willaya.
Une importante subvention a été consacrée à cette première entreprise test et a pu être menée à bien très rapidement et sans solliciter les familles, ce qui n'aurait pu se faire dans les délais impartis.
L'ASCA, avec toutes les familles ayant bénéficié de cette opération, tient à rendre hommage et remercier tous ceux qui ont décidé, financé, soutenu et réalisé cette OEUVRE DE MEMOIRE.
POURQUOI MAISON CARREE ?
La Région PACA et son Président souhaitant s'investir à long terme dans le soutien à la réhabilitation des cimetières d'Algérie, il a été décidé de réaliser très rapidement une " opération test ".
L'ASCA a été choisie et on peut dire qu'en pratique " carte blanche " lui a été donnée pour ce test.
Le cimetière de BELFORT-MAISON-CARREE a été désigné par l'ASCA pour un certain nombre de raisons :
- d'une part, soucieux d'éviter toute polémique, il n'avait pas fait l'objet de profanations mais avait simplement mal vieilli par l'effets du temps, des intempéries, du tremblement de terre,
- - d'autre part, ce cimetière, très connu de tous les algérois, englobe le carré des religieux, où tous les prêtres, religieuses et religieux du diocèse d'Alger sont inhumés depuis toujours,
- enfin, nous avons reçu un accueil chaleureux de Monsieur ABZAR, Président de l'APC de Maison Carrée, qui nous a encouragés et qui ensuite a tout fait pour faciliter notre travail ; qu'il en soit remercié.
QUAND ?
Dès la décision de principe prise par la région PACA en février 2003, l'ASCA a effectué toutes les démarches administratives nécessaires (et l'Administration Française a laissé des habitudes qui ne disparaissent pas!) et effectué les travaux de prospection locale sur les différents sites éligibles ; ce travail a été facilité par la documentation permanente et les fichiers tenus par elle.
Rapidement le cimetière le Maison-Carrée a été choisi et il fallut alors faire un appel d'offres et recueillir des devis ; ce fut le plus long et ce n'est qu'en septembre 2003 qu'il a été possible de commencer les travaux.
Les travaux ont été rondement menés initialement ; le désherbage des allées et la " toilette " des sépultures a été effectués de sorte qu'une délégation PACA, conduite par Monsieur Michel VAUZELLE, a pu visiter le cimetière dans de bonnes conditions et déposer une gerbe le 16 novembre 2003, en présence des autorités Algériennes, de Monsieur le Consul Général de France et de Monseigneur TEISSIER, Archevêque d'Alger.
Les soucis ont débuté peu après par l'abandon du chantier par l'entreprise intervenante qui exigeait un large supplément, et ne voulait pas réaliser la partie essentielle des travaux : Arrachage des souches d'arbres et réhabilitation ou reconstruction des tombes le nécessitant. Il fallut faire intervenir un huissier mais aucun accord ne fut possible.
Monsieur AMMARI, représentant à Alger de l'ASCA, prit alors personnellement les travaux en charge, et dut recruter du personnel motivé et acheter le matériel nécessaire. Le travail ingrat et de longue haleine fut alors réalisé sans discontinuer et les travaux se terminèrent par un état dressé par huissier le 22 MARS 2004.
L'opération a donc demandé au total un an de préparation et réalisation ; dans les conditions locales, il s'agit d'une prouesse qui a nécessité un engagement humain total, harassant de tous les intervenants, avec pas moins de 6 déplacements Marseille à Alger : malgré téléphone, fax et courriel, bien des problèmes ne se résolvent que sur le terrain. Il faut considérer qu'il ne sera pas possible de faire plus rapidement, sauf à réduire la qualité de la réalisation.
LES INTERVENANTS PRINCIPAUX
Monsieur Michel VAUZELLE, Président de la Région P.A.C.A.
Monsieur AMMARI Fateh, représentant à Alger de l'A.S.C.A. (et ses ouvriers qui ont travaillé sans relâche même pendant le Ramadan, et volontairement, pour finir dans les délais)
Monsieur Abdelkrim ABZAR, Président de l'Assemblée Populaire Communale de EL-HARRACH (Maison-Carrée)
Monsieur le Gardien du Cimetière de Maison-Carrée, décédé pendant les travaux, auquel son fils a succédé.
Docteur Alain BOURDON, trésorier de l'A.S.C.A.

EN CONCLUSION
L'état des Cimetières français d'Algérie est une insulte à la mémoire des Français d'Algérie ; mais pas seulement : cette situation est indigne de l'Algérie, indigne de la France, indigne des Droits de l'Homme et du respect dû à chacun. Que l'on pense au retentissement qu'ont, sur le territoire français, les profanations régulièrement constatées, et qui ne sont pas le millième de ce qui existe en Algérie.
Il n'y a aucun jugement à porter et jamais l'ASCA ne le fera ; mais il y a un état de fait à constater, une situation intolérable longtemps tolérée, des solutions à apporter.
C'est en grande partie, et cela ne lui sera jamais enlevé, l'ASCA qui a " maintenu le flambeau " et empêché que le problème ne se résolve par la disparition pure et simple des nécropoles. Son action quotidienne, ingrate à court terme, auprès des Autorités françaises à tous les niveaux, a porté ses fruits car cette action est à l'origine du protocole d'accord signé entre la France et l'Algérie lors de la visite à Alger du président Chirac. Cette opération de réhabilitation est originale et constitue une première : c'est la première fois qu'une collectivité locale s'implique dans une telle action coordonnée en partenariat, devançant les recommandations officielles récentes de la Mission Interministérielle aux Rapatriés qui conseille et recommande vivement la signature de conventions entre les Collectivités locales et les Associations, exactement sur le modèle de l'accord entre la Région PACA et l'ASCA.
Cela aussi ne pourra être enlevé à la Région PACA et son Président Michel VAUZELLE.
Saluons enfin d'autres personnes, qui chacune par son activité a permis cette réalisation ; ces remerciements sont sincères car non obligatoires mais exprimés publiquement car je témoigne que l'investissement de chacun est allé au-delà des nécessités professionnelles ou personnelles:
Mmes et Mrs ANDRIEU, ARCAMONE, BONNABEL, BOURDON, DOUDIC, DUMONT, ESCALES, FLEURY, GROSS, KHITMANE, LATAPIE, LATAPIE, MENARD, MOULANA, OUMEDJKANE, et ceux que j'ai pu oublier involontairement.