Lors du
relèvement d'un cimetière, on doit laisser sur place
une simple pyramide de béton, ou obélisque de 3m de
hauteur, 3 mètres enterrés, de base carrée
3m x 3m ; ces dimensions, approximatives et à préciser,
sont telles qu’elles mettent ce monument à l’abri
du vandalisme « ordinaire » et ne pourrait être
détruit que par une décision politique officielle.
Cette pyramide sera construite par la municipalité, avec
la pelleteuse en dotation et les employés municipaux, c'est
à dire qu'elle ne coûtera réellement que le
prix des ingrédients du béton. Cette pyramide sera
un modèle unique pour toute l'Algérie. Elle portera
sur ses 4 faces: sur l'une: "AUX ENFANTS DE XYZ", sur
l'autre un croissant, sur l'autre une croix, sur l'autre une étoile.
Tous les Hommes de bonne volonté pourront s'y reconnaître
et Dieu reconnaîtra tous les siens!
En outre, les motivations de ceux qui s'intéressent aux cimetières
et sépultures sont extrêmement diverses: aspect religieux
bien sûr - aspect "viscéral, charnel," par
attachement physique aux ossements -aspect historique, pouvant se
concevoir comme une simple trace de notre présence, ou une
preuve de légitimité de cette présence. Chacun
de ces points de vue (et on peut en partager plusieurs) est respectable
et doit être respecté. C'est pourquoi je complète:
lors des opérations de regroupement, quelques ossements et
un peu de terre du cimetière concerné sont prélevés
et noyés dans le béton de la pyramide: quiconque y
retournera pourra toucher physiquement ce béton et saura
qu'il est en contact avec les restes charnels des siens: c’est
la vision de beaucoup, elle est respectable et doit être respectée.
De plus, dans le même esprit et sur tous les plans, un deuxième
prélèvement d'ossements et de terre devra être
effectué et ces prélèvements doivent être
déposés dans un colombarium (solide...) à construire,
aux frais de l’Etat français, dans un cimetière
existant des grandes villes d'Algérie: les anciens de XYZ
qui ne pourront pas aller à XYZ car trop loin, trop fatiguant,
trop coûteux,... pourront aller à Alger ou Oran par
exemple, et, comme déjà dit, avoir le contact spirituel
et/ou physique avec leurs ancêtres.
Une fois que cela a été fait, il ne faut pas ensuite
s'attacher à un relèvement tombe par tombe du cimetière
concerné: cela ne sera pas fait en réalité
car d’un coût exorbitant: il conviendra de donner un
coup de bull, ramasser dignement ce qui sera exhumé et mettre
ces restes dans un trou profond anonyme qui sera oublié.
Voila le principe, que l'ASCA espère encore faire partager
par les autorités françaises et algériennes:
nous rêvons d'un accord global qui résoudrait d'un
coup tous les problèmes des cimetières d'Algérie
: il n’est pas possible d’aller discuter avec chaque
municipalité d’Algérie séparément
: l’ordre général doit venir des autorités
algériennes centrales et l’abandon des terrains libérés
au profit des communes sera une large contrepartie à leur
charge de construire la pyramide.
Sachons bien que nous sommes la dernière génération
à nous en occuper des cimetières français d’Algérie:
si cela ne se fait pas à très court terme, cela ne
se fera jamais et le problème sera vite réglé
par leur disparition totale.
L’ASCA tient son Assemblée Générale annuelle
le 24 janvier à Nice ; nous débattrons bien entendu
de ces regroupements et publierons un communiqué «
officiel ». Mais il convient d’ores et déjà
d’alerter le maximum de personnes, Associations, Cercles,
Amicales,.. de rapatriés. Aussi, avec la plus grande insistance,
nous invitons tous ceux qui recevront ce message à le diffuser
très largement à tous leurs correspondants, amis,
relations,… car c’est par une mobilisation massive que
nous pourrons peut-être infléchir la position gouvernementale
dans le sens que nous souhaitons, dans l’intérêt
majeur de notre communauté.
Mme Fabienne LATAPIE, Président Dr Alain BOURDON, Trésorier
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