Notre
Etat Civil enfin retrouvé
Les actes de naissance, mariage et décès seront désormais
accessibles sur informatique aux Archives d’Outre Mer à
Aix en Provence. Mais il manque 1,5 million d’actes que l’Algérie
promet de donner.
Comment vivre en paix lorsque nos morts et une partie de notre histoire
sont restés de l’autre côté de la Méditerranée.
Dans le cadre de l’année de l’Algérie
en France, l’initiative multimédia du Centre des Archives
d’Outre-Mer, inaugurée en juin dernier à Aix-en-Provence
devrait favoriser une réappropriation du passé, dont
les jeunes pieds-noirs et leurs enfants sont de plus en plus friands
et fiers.
Avec le soutien des ministères de la Culture et des Affaires
étrangères, les archives procèdent à
la numérisation et l’indexation des 3,5 millions d’actes
civil des Français d’Algérie, conservés
à Nantes sur microfilms. Conformément à la
loi, seuls les actes vieux de plus de cent ans seront visibles.
Déjà 15 000 actes de naissance, mariage et décès
sont accessibles. En 2004, ils seront un million et l’Etat
Civil des 600 communes de l’Algérie Française
dévoilé contre 44 à ce jour.
« La numérisation va faciliter les recherches
administratives parfois effroyables. Elles va également donner
un véritable outil aux généalogistes »
souligne Françoise Durand-Evrad, directrice des Archives
d’Outre-Mer.
La liste des noms sera consultable sur le site internet du CAOM*.
Toutefois la Commission Nationale Informatique et Liberté
s’est opposée à la mise en ligne de documents
familiaux et le passage par le sanctuaire aixois reste obligatoire.
Les
actes des notaires
Les français pourront désormais microfilmer le million
et demi d’actes manquants, provenant essentiellement de communes
rurales.
« Tout a été conservé »
nous assure madame Durand-Evrard qui s’est rendue à
Alger pour y étudier la faisabilité de l’entreprise.
« J’ai même vu l’acte du premier mariage
célébré en 1832 dans l’Algérie
Française entre une blanchisseuse et le commis aux subsistances
militaires ».
Fin 2005, les cinq millions d’actes réalisés
dans l’Algérie française devaient être
numérisés et mettre ainsi un terme aux pénibles
tracasseries administratives sur lesquelles butent des personnes
voulant se marier ou produire un acte notarié.
Claude Delaye, président du GAMT, Généalogie
Algérie Maroc Tunisie, a fortement oeuvré pour la
réussite de ce projet. Il aidera les rapatriés à
se réinscrire dans une histoire authentique: « La
généalogie est un élément démystificateur.
On se retrouve dans le réel et non plus dans les histoires
familiales racontées » .
Les archivistes d’Aix-en-Provence ambitionnent maintenant
de récupérer les minutes des notaires stockées
à Alger et espèrent que la coopération et les
échanges avec les Algériens vont se poursuivre.
Longtemps incompris par une nation honteuse de son passé
colonial, les deux millions et demi de Français ayant une
origine pieds-noirs prennent enfin leur revanche sur l’oubli.
*Centre des Archives d’Outre-Mer, 29 Chemin du Moulin
de Testas, 13090 Aix en Provence 04.42.93.38.50
Site Internet
: www.archivesnationales.culture.gouv.fr/caom/Djazair/indexDjazair.html
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