LA VIE DU COLLECTIF AIXOIS DES RAPATRIES , REVUE DE PRESSE
par Gisèle Ambrosino .
Jeudi 25 septembre 2003 Journée d’Hommage national aux forces supplétives, le sous-préfetd'Aix Nicolas Basselier visite Maison Maréchal Juin, inauguration de la vitrine du Colonel Georges Masselot en presence du député Christian Kert.
« Les pieds Noirs ont été sacrifiés à la raison d’Etat. (...) Il s’agit du plus grand transfert de population depuis la Seconde Guerre Mondiale. On les a massacrés en Algérie -Oran-, on leur crache dessus à Marseille, on espère qu’ils « retourneront là-bas », on pense s’en débarrasser par petites annonces en les expédiant le plus loin possible... On les a rendus fous. C’est Kafka! On veut occulter cela! J’écris pour eux, pour les harkis, jetés dans une ruelle de l’Histoire.(...) J’ignore si une leçon sera tirée de tout cela, mais j’affirme que la situation désastreuse de l’Algérie est la conséquence directe des fautes et des crimes d’hier. La déconfiture du régime de Bouteflika, rend plus écrasante la responsabilité du F.L.N., qualifié aujourd’hui par les islamistes de « parti français »! L’aculturation des banlieues, le problème de l’intégration des jeunes, le voile... sont l’héritage de cette période ». Déclarait à un journaliste de Nice Matin le 3 novembre Georges Marc Benamou auteur de « Un mensonge Français » paru chez Robert Laffont.
Après 41 ans d’ignorance de son drame, la communauté des Français d’Algérie, condamnée au silence, compte sur les journalistes libres pour témoigner de sa souffrance et les remous provoqués par cet ouvrage, nous laissent espérer une reconnaissance salvatrice.
Joseph Hattab Pacha, quant à lui, en date du 24 octobre, s’adressait au Président de l’Assemblée Nationale, Jean-Louis Debré, à propos d’un film longtemps interdit en France et tourné à Alger après l’indépendance « La bataille d’Alger ».
(....) « Cette fiction, à laquelle on a tenté de donner un semblant d’authenticité en confiant le premier rôle à Yacef Saadi, terroriste notoire ruisselant de sang, mais aussi agent double, porte une atteinte inacceptable à l’honneur de la France et de son Armée.
De plus, elle accentue la dénaturation d’une page d’Histoire de France et en tant que Français, grand invalide de guerre blessé en service commandé pour la France, mais aussi, en tant qu’ancien maire de la Casbah d’Alger à l’époque concernée, je vous prie de faire part à messieurs les parlementaires de ma profonde indignation et de mon écoeurement (....) »
12 novembre: réponse de Jean-Pierre Elkabbach:
« La Télévision Politique Public Sénat, a en effet diffusé le film « La Bataille d’Alger » en précisant à plusieurs reprises, qu’il ne s’agissait pas d’un nouveau débat sur la guerre d’Algérie. Si tel avait été le cas, les associations de rapatriés, auraient eu une place légitime. Tel n’était pas le problème.
Notre attention a été attirée par l’intérêt de la Maison Blanche, du Pentagone et du département d’Etat Américain pour ce film dans le cadre des activités de l’armée américaine à Kaboul et surtout à Bagdad.
Le sujet ne concernait pas les rapatriés. » ... Ah bon!
Le « français moyen » va avoir de plus en plus de mal à comprendre.
Surtout si, par curiosité, il jette un œil sur la presse algérienne :
« ...et puis il y avait aussi les scorpions, les reptiles et le verre pilé criblant les yeux des pauvres sinistrés qui continuaient à gratter la terre avec des instruments hétéroclites rejetés par les maisons des riches et des colons qui avaient apporté avec eux depuis longtemps la grêle des étés, les tremblements de terre, la sécheresse et toutes les calamités qui peuvent s’abattre sur des gens misérables. » « Le Matin » éditorial de Rachid Boudjerah le 10 juin 2003
Il ne faut surtout pas se décourager, continuer nos conférences, nos expositions, nos manifestations souvenirs :
 
 
Jeudi 25 septembre 2003, Journée d’Hommage national aux forces supplétives ou assimilées ayant servi en Algérie, place des Combattants d’Afrique du Nord, Cours Mirabeau puis au Mas Thibert.
Aline Carabetta représentant les associations du Pays d’Aix a insisté dans son discours sur le fait qu’il faut continuer à agir avec fierté pour les harkis afin que demain, ils
   
 

obtiennent justice et réparation .
« Harki pour moi signifie honneur. Honneur pour le sang versé. Honneur pour la souffrance. Oui la France a commis une erreur en 1962, en oubliant cette communauté. Je ferai partie des parlementaires qui solliciteront le devoir de repentance. » Maryse Joissains-Massini
Le sous-préfet, Nicolas Basselier, qui devait quelques jours plus tard nous faire l’honneur d’une longue visite Maison Maréchal Juin a affirmé que « le gouvernement et le pays, exprimaient leur émotion, leur reconnaissance aux harkis »


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le Sous préfet d'Aix en visite à la Maison du Maréchal Juin.

   
           
 

Inauguration vitrine du colonel Georges Masselot en présence du député Christian Kert
   
 

Le député Christian Kert (premier en partant de la gauche) assistait à l’inauguration de la vitrine consacrée au Souvenir du Colonel Georges Masselot.
Rappelons qu’il fait partie, avec Maryse Joissains-Masini des 110 députés signataires de la proposition de loi « visant à la reconnaissance de l’oeuvre positive de l’ensemble de nos concitoyens qui ont vécu en Algérie pendant la période de la présence française ».
« Plus de quarante ans après la fin de la guerre d’Algérie, les plaies infligées par ce conflit ne sont pas complètement cicatrisées chez ceux qui ont des deux côtés vécus ce drame. Certains y ont perdu la vie ou celle d’un être cher, d’autres ont dû quitter la terre natale.
Tous conservent dans leur mémoire, l’horreur de la guerre et de ses violences subies de part et d’autre. »
Cette phrase peut nous servir de conclusion et répondre à certains qui trouvent que, décidément, les pieds noirs se complaisent à rabâcher le passé et à commémorer des morts plus ou moins lointaines, à honorer des personnages plus ou moins « recommandables ».
Le chien aboie et la caravane
Au fait, « Pieds Noirs d’Hier et d’Aujourd’hui » est à nouveau, officiellement, dans les kiosques et... au bureau de la communication.
Gisèle Ambrosino