« Les
pieds Noirs ont été sacrifiés à la
raison d’Etat. (...) Il s’agit du plus grand transfert
de population depuis la Seconde Guerre Mondiale. On les a massacrés
en Algérie -Oran-, on leur crache dessus à Marseille,
on espère qu’ils « retourneront là-bas »,
on pense s’en débarrasser par petites annonces en
les expédiant le plus loin possible... On les a rendus
fous. C’est Kafka! On veut occulter cela! J’écris
pour eux, pour les harkis, jetés dans une ruelle de l’Histoire.(...)
J’ignore si une leçon sera tirée de tout cela,
mais j’affirme que la situation désastreuse de l’Algérie
est la conséquence directe des fautes et des crimes d’hier.
La déconfiture du régime de Bouteflika, rend plus
écrasante la responsabilité du F.L.N., qualifié
aujourd’hui par les islamistes de « parti français »!
L’aculturation des banlieues, le problème de l’intégration
des jeunes, le voile... sont l’héritage de cette
période ». Déclarait à
un journaliste de Nice Matin le 3 novembre Georges Marc Benamou
auteur de « Un mensonge Français »
paru chez Robert Laffont.
Après 41 ans d’ignorance de son drame, la communauté
des Français d’Algérie, condamnée au
silence, compte sur les journalistes libres pour témoigner
de sa souffrance et les remous provoqués par cet ouvrage,
nous laissent espérer une reconnaissance salvatrice.
Joseph Hattab Pacha, quant à lui, en date
du 24 octobre, s’adressait au Président
de l’Assemblée Nationale, Jean-Louis Debré,
à propos d’un film longtemps interdit en France et
tourné à Alger après l’indépendance
« La bataille d’Alger ».
(....) « Cette fiction, à laquelle on a tenté
de donner un semblant d’authenticité en confiant
le premier rôle à Yacef Saadi, terroriste notoire
ruisselant de sang, mais aussi agent double, porte une atteinte
inacceptable à l’honneur de la France et de son Armée.
De plus, elle accentue la dénaturation d’une page
d’Histoire de France et en tant que Français, grand
invalide de guerre blessé en service commandé pour
la France, mais aussi, en tant qu’ancien maire de la Casbah
d’Alger à l’époque concernée,
je vous prie de faire part à messieurs les parlementaires
de ma profonde indignation et de mon écoeurement (....) »
12 novembre: réponse de Jean-Pierre Elkabbach:
« La Télévision Politique Public Sénat,
a en effet diffusé le film « La
Bataille d’Alger » en précisant
à plusieurs reprises, qu’il ne s’agissait pas
d’un nouveau débat sur la guerre d’Algérie.
Si tel avait été le cas, les associations de rapatriés,
auraient eu une place légitime. Tel n’était
pas le problème.
Notre attention a été attirée par l’intérêt
de la Maison Blanche, du Pentagone et du département d’Etat
Américain pour ce film dans le cadre des activités
de l’armée américaine à Kaboul et surtout
à Bagdad.
Le sujet ne concernait pas les rapatriés. »
... Ah bon!
Le « français moyen » va avoir de
plus en plus de mal à comprendre.
Surtout si, par curiosité, il jette un œil sur la
presse algérienne :
« ...et puis il y avait aussi les scorpions, les reptiles
et le verre pilé criblant les yeux des pauvres sinistrés
qui continuaient à gratter la terre avec des instruments
hétéroclites rejetés par les maisons des
riches et des colons qui avaient apporté avec eux depuis
longtemps la grêle des étés, les tremblements
de terre, la sécheresse et toutes les calamités
qui peuvent s’abattre sur des gens misérables. » « Le
Matin » éditorial de Rachid Boudjerah le 10
juin 2003
Il ne faut surtout pas se décourager, continuer nos conférences,
nos expositions, nos manifestations souvenirs :
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