Le Felfel N° 13 Novembre 2003
 
               
   
LE MOT DU PRESIDENT
2003 Année de l' Algérie.
Franchement !
On pouvait espérer mieux.
 
Que fallait-il de plus ? Comme leurs aïeux dans le passé, ils avaient choisi leur uniforme : celui de la France.
Les Harkis ont choisi la France dans les instants tragiques de la rébellion. La France pour les Harkis signifiait justice, équité et liberté. Les Harkis n’ont pas choisi la France après l’indépendance au moment où il fallait la fuir pour ne pas tomber sous les balles de ceux qui avaient pourtant promis à leurs concitoyens des lendemains qui chantent. Vous le savez tous très bien, en Algérie le sang n’a pas cessé de couler depuis 41 ans. En Algérie les Berbères sont persécutés, leur extermination souhaitée. Mais pourquoi donc cacher la vérité ? Je cite une déclaration d’un ex directeur du théâtre National d’Alger paru dans un quotidien français, le 7 octobre dernier, qui n’hésite pas à critiquer ouvertement le gouvernement Algérien . Les autorités ne supportent pas nos schémas de travail. Elles veulent des directeurs de théâtre sans initiative qui lèvent le doigt pour demander la permission. Toute cette violence a mis les structures de ce pays à genoux, par le vide laissé par ceux qui ont été assassinés et ceux qui sont partis.De la façon la plus solennelle, je demande aux Elus, à ceux qui le seront demain, de s’unir pour solliciter pour nos frères Harkis, et pour leurs enfants « le devoir de repentance ».
Non ! les Harkis ne demandent pas d’êtres des citoyens au superlatif, d’avoir des droits au-dessus des droits, mais le devoir de repentance à leur égard ne serait que justice.
Alors là et par cette prise de courage, la France deviendra encore plus forte parce que plus juste. Elle aura ainsi toutes les raisons et tous les moyens pour placer l’Etat Algérien devant ses responsabilités pour qu’il en fasse autant, par exemple, mais avec toutes les garanties nécessaires pour que les Harkis puissent retourner librement retrouver leur terre natale . Après avoir mêlé nos drames, mêlé nos pleurs, mêlé notre sang, nous pourrons après 41 ans mêler nos espoirs. Ce n’est que de cette façon que les portes de la réconciliation s’ouvriront sur l’avenir et que le « soi-disant » passé honteux des Harkis sera définitivement effacé. Rien dans notre combat ne doit être négligé pour faire connaître la vérité. C’est pourtant si simple de la dire.
De quoi a-t-on peur ? Rien de solide et durable ne pourra être entrepris entre l’Algérie et la France sans la reconnaissance de la vérité.
Souvenons-nous de tous ceux qui ont contribué à la grandeur de notre pays.
René Andres - Chevalier de la Légion d’Honneur
Président du Collectif Aixois des Rapatriés

   
       
41 ans après on continue à cacher la vérité. C’est bien connu c’est toujours la vérité que l’on cache et à la place on invente le mensonge.
Pour l’année de l’Algérie, tout un programme bien établi, bien réalisé mais rien ne nous a été épargné. L’affront : par la désignation à la tête de ce comité d’un sinistre personnage. Des manifestations discutables tellement l’objectivité faisait défaut. Des séries de films bien « montés » odieusement tronqués où rien n’était laissé au hasard pour traîner la France dans la boue et salir son Armée en Algérie.
Les films qui passaient sur des chaînes publiques n’avaient qu’un but, celui de tromper encore l’opinion Française, celle qui, hélas se laisse tromper trop facilement. A croire que ce qui a été écrit, dit et filmé, n’a été réalisé que pour maintenir cette honteuse chape de plomb sur la vérité, sur cette page d’histoire bien encombrante.
Aux porteurs de valises, aux traîtres à la cause de l’Algérie Française, les honneurs et les décorations. Pour toux ceux tombés au Champ d’Honneur, les croix de bois avec la mention « morts pour la France ». Il faudrait enfin qu’on nous explique, car on ne comprend pas !
Oui, nous attendions autre chose de cette « année de l’Algérie », nous attendions une puissante déclaration de reconnaissance à tous ceux qui ont participé à la grande oeuvre civilisatrice de la France en Algérie.
Pour les Pieds-Noirs et les Harkis , quarante ans c’est trop !
La manifestation du souvenir, le 18 octobre dernier au Mémorial des Français d’Algérie et Rapatriés d’Outre Mer a été en partie consacrée à nos frères Harkis.
De jeunes enfants, filles et garçons, petits enfants de Harkis m’entouraient. Ces enfants sont la preuve éclatante que la recherche de la vérité est pour eux vitale et nécessaire. Ces enfants ne veulent plus, ils ne supportent plus d’être traités d’enfants ou de petits enfants de « traîtres » par des enfants ou petits enfants de certains parents qui cultivent aujourd’hui encore la haine de la France et pourtant la plupart bénéficie du droit d’asile dans notre pays.
C’est un peu trop !
Parmi eux, deux grands et forts jeunes gens en tenue de sapeur pompier.