|  |  |  | PRIERE POUR lACCENT !Oh! Mon Dieu ! Ils mont tout pris : mon pays, Ma maison, mon ciel 
        bleu, mes djebels et ma petite église. De mon pays perdu, il ne 
        reste que laccent. Seigneur, faites que le temps qui passe ne me 
        prenne pas mon accent. Cest pas que laccent de Provence ne 
        sent pas bon le thym et la lavande!.Cest pas que laccent du 
        Nord nest pas noble et généreux! .Cest pas que 
        laccent de Paris nest pas beau!
 Mais le mien, Seigneur, cest tout ce qui me reste de là-bas.
 Parfois il y en a qui disent que mon accent sent la merguez.
 Ils ne savent pas ces ignares, quau lieu de me vexer,
 Ils remplissent mon cur de joie.
 Oh! Seigneur, faites que le temps qui passe ne me prenne pas mon accent.
 Parce que vous savez Seigneur, cet accent-là,
 Cest laccent de mon père qui, à Monte-Cassino, 
        a crié à ses tirailleurs:
 « Allez Larbi, Mohamed, en avant nous zôtres, pour la 
        France. »
 Cet accent-là Seigneur!Cest laccent de mon grand-père 
        qui a crié à Verdun à ses zouaves « Allez 
        Pepico, allez Arenato, baïonnette au canon et vive la France. »
 Si le temps me prend mon accent, comment je vais faire, mon Dieu,
 Pour raconter à mes petits-enfants, avec laccent de Paris,
 Comment cétait chez nous zôtres,
 Vous mentendez, mon Dieu, moi avec laccent dici,
 Leur dire comment criait le marchand de légumes dans les ruelles 
        de chez nous,
 Cest pas que laccent dici nest pas joli, mais, 
        mon Dieu,
 Vous mentendez leur dire les gros mots que lon disait à 
        Galoufa, lattrapeur de chiens, avec laccent de Paris, de Marseille 
        ou de Lyon ?
 Alors, Seigneur, je vous supplie,
 Laissez-moi encore un peu de laccent de là-bas, laccent 
        de mon pays perdu !
 Texte anonyme.
 Qui sen souvient ?
 Cétait hier
 Je men souviens. Quarante sept ans 
        déjà et nous avionsVingt ans.
 Qui sen souvient ?
 Là-bas, de lautre côté de la mer.. Des petits 
        gars allaient au casse pipe.
 Qui sen souvient?
 Insouciants, même heureux de laventure
 Ce soir-là, dans un GMC, je me souviens
 Le casque entre les 
        pieds, le calot penché sur loreille
 Qui sen souvient?
 Soudain, une rafale après le pont, Juste avant le tournant, le 
        temps de faire Oh.. Et puis, plus rien. Si
 une riposte vaine.
 Oui, je men souviens.
 Toute la section est indemne, le camion est criblé de balles.
 Leau bouillante gicle du radiateur. Du véhicule immobilisé, 
        nous avons sauté pour nous mettre en position de défense.
 Cest alors que les copains au village sont venus en secours quand 
        ils ont entendu la fusillade. Le capitaine sur un GMC en tourelle prenant 
        au passage qui voulait venir
 On sen souvient.
 Tu étais parmi ceux-là avec Agius. Tous volontaires. Oh 
        Oui! Je men souviens. Nous avions eu la « Baraka », 
        pas vous, ton corps était là quand vous nous avez rejoints, 
        hélas ton âme était loin. Toi Agius avec ton pied 
        sanguinolent Ques-tu devenu? Que oui , je men souviens Mohamed 
        Amahaoui, tu étais mon ami,
 De Constantine à Tébessa, de Sétif à Télergma, 
        nous avons partagé les mêmes chemins. Mais cest à 
        Gastu que sest arrêté le tien.
 Très souvent, je men souviens.
 Quand plus tard rentrés au village, jai dû avec ma 
        section te rendre les honneurs, ton sang faisait une auréole sur 
        le blanc du drapeau servant de linceul. Jai la même angoisse, 
        quand je pense à ce soir-là où je navais plus 
        de voix pour commander le « présenter armes » 
        au piquet dhonneur avant que lon emmène ton corps chez 
        toi à Guelma. Très souvent je men souviens.
 Nous nous souvenons
 et toi, la France, ten souviens-tu ?
 Mohamed Amdhaoui était un engagé qui avait participé 
        à la guerre dIndochine. Un français-musulman comme 
        on disait à lépoque.
 Il a été mon chauffeur pendant 2 mois alors que je faisais 
        la liaison Constantine-Tebessa-Constantine, soit 450 kilomètres 
        par jour, en plein hiver pour porter le courrier de la Division de Constantine 
        où se trouvait lEtat Major, (donc des plis confidentiels). 
        Javais un convoyeur, rarement le même plus de 3 jours et nous 
        nemportions quun chargeur chacun. Je nai jamais tant 
        mangé autant de singe, de sardines et de maquereaux en boîte 
        à men dégoûter pour la vie.
 Là aussi jai eu la « baraka », ce qui 
        na pas été le cas pour ceux qui nous ont relevés, 
        tous tués, égorgés .... Jai pu apprécier 
        le dévouement et la valeur de Mohamed Amdhaoui alors quil 
        croyait encore à la France
 et moi aussi.
 Cétait en 1955 1956. André Bonneau.
 « Alger Autrefois » Les Editions Alain Sutton (Tél. 02.47.40.66.00) ont le plaisir 
        de vous informer que le nouveau titre de la collection Evocations vient 
        de sortir. Il sagit de :
 « Alger Autrefois »
 Écrit par Teddy Alzieu
 96 p. 238 illustrations. Ce titre est actuellement disponible dans les 
        points de vente locaux et nationaux au prix public de 25 €.
 « Alger est une ville que lon noublie pas. »
 Teddy Alzieu commence par ces quelques mots son deuxième ouvrage 
        sur Alger, parce que la nostalgie lemporte sur tout le reste et 
        quiL veut nous faire partager ses souvenirs dune ville baignée 
        de lumière, de bruits et de parfums. Au cours de sa vie de collectionneur, 
        il a amassé des milliers de cartes postales anciennes et de documents 
        divers sur lAlgérie, mais il ne sest pas contenté 
        de cela
 Parce que les lecteurs de son premier ouvrage sur Alger 
        ont étaient si nombreux, et quil ont réclamé 
        des détails, des anecdotes, Teddy Alzieu a repris ses recherches, 
        et nous livre ici un livre très abouti où les images et 
        linformation foisonnent
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