Oran, c'est bien connu, est une ville, où le spectacle
est roi . Mais si nous sommes gâtés en bien des domaines, les
amateurs de Jazz peuvent considérer que l'on ne pense pas beaucoup
à eux. Eh bien cette fois, la lacune est magistralement comblée;
ils vont pouvoir se régaler !. Du 5 au 11 septembre, le Casino de Canastel
abritera les jazzmen professionnels et amateurs, américains et français
les plus en vue. Tous les soirs, on pourra écouter ces as du jazz et
danser tout son content, slows, blues, boogies et autres rocks, au son d'orchestres
de première force.
Des noms ? II y en a d'exceptionnels. A tout seigneur, tout honneur commençons
par les professionnels Milton Mezz Mezzrow ouvrira le feu lundi prochain avec
un orchestre extraordinaire : au piano il y aura André Persiany , prix
du Jazz Hot 1956, Prix du disque de Jazz décerné par l'académie
du Disque français 1957. Au trombone, Billy Byers, l'un des arrangeurs
les plus doué de New York. Il a composé pour Benny Goodman,
joué au Birdland avec Al Cohn et dirigé des orchestres à
la radio et à la. Télévision américaine. A la
trompette, Jack Butler qui, dès son arrivée à Paris,
a stupéfait par la richesse de sa sonorité. A la, batterie Kansas;
Fields que nous avions déjà apprécié l'an dernier
au Stand Gasquet, toujours aux côtés de Mezz Mezzrow. Enfin,
il y aura, fait rarissime, une chanteuse de Jazz dont on dit grand bien ,
Clay Doublas. Pour la clôture de la semaine c'est le fameux trompettiste
Peanuts Holland qui vient en compagnie du célèbre pianiste français
Jean-Claude Pellettier et du non moins célèbre Michel Attenoux.
Avec les musiciens de cet orchestre de professionnels. Nous n'avons pas encore
tous les noms, mais pour le moment on peut citer Christian Guérin,
ex-trombone de Claude Luter et sa formation New-Orleans de 12 musiciens ,
Jean-Christian Michel (clarinette , ex-jazz Club universitaire, avec un trombone
, un piano, un banjo, et des drums ),. Jacques Sanigou (saxo-soprano) finaliste
du festival de Juan Les Pins, récemment organisé par la R.T.F.,
et la revue " Jazz Hot " avec son ensemble ; Jean-pierre Recasin
, batteur , et sa formation moderne.
Comme on le voit au premier coup d'il , cette manifestation consacrée
au Jazz est sans précédent. Il faut qu'elle obtienne le légitime
succès qu'en escomptent les organisateurs pour qu'Oran devienne le
siège de prochains rendez-vous du Jazz aussi fracassants.
BRILLANTE SEMAINE DE JAZZ A CANASTEL
Les amateurs de Jazz sont comblés par la semaine de jazz au Casino
de Canastel près d'Oran, parmi les musiciens Mezz Mezzrow, André
Persiany, Billy Byers, Peanuts Holland, J.-C. Pelletier, Michel Attenou et
le violoniste Stéphane Grappely, et aussi des musiciens amateurs venus
d'Alger, et aussi des Oranais, comme Roger Fugen, batterie; Jean-Martie Billiaeft,
saxo-alto; Luc Mery, piano et Alain Lefebvre, guitare.
Hier soir, le spectacle commençait nous la forme de " Jam-sessions
", puis ce fut le tour de Stéphane Grappelly dont c'était
la première venue en Afrique du Nord. On retrouvait André Perstany
au piano, aux côtés du grand violoniste qui fut au temps du Hot
Club de France le compagnon de Djengo Reinhardt.
Le style de Stéphane Grappelly a beaucoup évolué depuis
les années du début. Il se montre un virtuose sur son instrument,
montrant sa supériorité dans des thèmes bien connus comme
" Nuages " de Djengo autant que dans des classiques comme "
Lady be good ", et aussi " Auturnn in new york ". L'entente
entre Stéphane Grappelly et André Persiany est magique, ils
pratiquent un jazz de haute tenue et de grande qualité.
Les dernières soirées de cette brillante semaine du Jazz à
Canastel animées par Peanuts Holland, accompagné par l'orchestre
du
Fameux trompettiste Peanuts Holland avec au piano le célèbre
pianiste français Jean-Claude Pellettier et du non moins célèbre
Michel Attenoux et Philippe Combelle. Et des formations venues d'Alger Jean-Christian
Michel, et son Nouvelle Orleans Jazz band, Pierre Siste et son "modern
jazz Sextet ", pour le plus grand plaisir des amateurs Oranais de Jazz.
REVENONS SUR LA SOIREE MEZZ MEZZROW
Après de nombreux morceaux Mezz Mezzrow signifier
à ses Musiciens qu'on arrivait à la fin du morceaux ceux-ci,
emportés Ils reprirent de nouveau. Ces musiciens sont de style jazz-hot.
Et ce fut encore plus remarquable quand arriva le "gif of blues ".
Clay Douglas n'avait jamais vu l'orchestre. contenta d'indiquer à Persiany
du morceau et la tonalité dans il allait le chanter. Et tout se déroula
comme sur des roulettes. Clay Douglas soulevant le public de puissante de
baryton qui chante les organes enroués des chanteurs professionnels.
Au dire des musiciens eux-mêmes Kansas Field est bien un grand batteur
celui qui ne presse jamais le même dans les. breaks . les plus compliqués.
Aujourd'hui et demain, une surprise de taille attend les amateurs o de saxo-ténor
Don Byas qui se produira avec André Persiany, Jean-Pierre Cazaux et
le vibraphoniste J-P. Tolosa.
Dès vendredi, Peanuts Holiand s'emparera de la scène du casino
de plein air et avec Jean-Claude Pelletier, Michel Attenoux, Dominique Chanson.
Pascal Groffe et le fils d Alix, Philippe Combelle qui fait parler de lui
à la batterie, apportera aux Oranais un nouveau son de cloche sur je
Jazz. En fin de semaine, les Algérois Jean-Christian Michel et Pierre
Siste se produiront également.
Dépêche quotidienne d'Algérie du 21 septembre 1960 *VARIETES-JOURNAL*
LA SEMAINE DU JAZZ DE CANASTEL
Lundi 5 septembre 1960 s'ouvrait au casino de Canastel, à
Oran, une semaine consacrée au jazz. Le sympathique et intrépide
organisateur Rémy Amoros avait tout mis en uvre pour que les
amateurs Oranais ne soient pas déçus. Ceux-ci boudèrent
cependant un spectacle de qualité, unique en AFN, puisque se trouvèrent
sur le podium au cours de la semaine, 50 musiciens de tous styles.
En soirée de ce festival, nous retrouvions la
formation algéroise de Jean-Pierre Cazaux (drums) avec Bernard Bismuth
(piano),
Sim Pont (basse) à laquelle s'étaient joint Jacques Sany (ténor
sax), sélectionné à la finale du Festival d'Autriche
1960, Paul Roger (vibra et trompette), et l'ex-Algérois Georges Joly
à la guitare. L'auditoire composé de connaisseurs apprécia
ces musiciens comme il se doit. Puis ce fut le tour de l'orchestre de Mezz
Mezzrow avec Jacques Butler (trompette), Billy Byers (trombone), Kansas Fields
(drums), André Persially (piano) et Clay Dougla (vocal). Ce All Stars
Interpréta les classique, du Jazz New-Orléans et seul Billy
Byers, musicien moderne, ne semble pas être très à l'aise
avec cette formation Il nous donna une autre version de son talent le lendemain
soir en jouant en quintette accompagné par André Persiatiy,
S.Pont et Jean-Pierre Cazeaux. Jeudi soir les amateurs de jazz furent comblés
en écoutant Stéphane Grappelly, grand violoniste, compagnon
du regretté Django Reinhardt, qui se produit pour la première
fois en Afrique du nord. Il fut accompagné par la même section
rythmique et plein d'enthousiasme il termina le spectacle par un Sweet Georgia
Brown endiablé.
La soirée de vendredi fut consacrée à trois formations
d'amateurs qui surent donner de l'intérêt au spectacle.
Le combo du batteur oranais Roger Fugen avec Jean-Marie Bleléaert (saxo-alto),
J-P. Toulouse (vibraphone), Luc Mery (piano). Alain Lefebvre (basse) Interpréta
avec beaucoup de talent et de précision quelques thèmes de la
West-Coat.
L'orchestre algérois de Jean Christian Michel (clarinette) fut ensuite
extrêmement applaudi. Cette formation qui joue dans le plus pur esprit
New-orleans, était composé de Jacques Vernier (piano), Jean-Pierre
Clément (banjo), R.Gentella (drums), Alain Foradel (cornet), Roger
Soirat (trombone).
Lui succédait Pierre Siste et son moderne Jazz-Sextet, orchestre très
connu à Alger puisqu'il anima l'émission : le club des jeunes.
Il était ainsi composé : Marcel Ferrer (drums), Daniel Marcelin
(alto Sax.), Christian Sabater (ténor Sax), René Benmelli (basse).
Cette formation fut appréciée pour ses arrangements précis
et leur mise en place parfaite. A noter leur interprétation de Afternoon
in Paris et de Bongo Bojo et les brillants chorus (de Daniel Marcellin au
saxo alto.
Samedi et dimanche nous avions le plaisir d'écouter l'orchestre de
Jean-Claude Pelletier, ex-pianiste (de l'orchestre de Claude Luter, avec Michel
Attenoux (alto et soprano. Sax.), Dominique Chauson (ténor Sax.), Philippe
Combelle (drums) et Pascal Groffe (basse). Attenoux a assimilé parfaitement
le style du grand sax alto Johnny Hodges tandis que D. Chauson suit la grande
lignée des ténors qu'ont été ou sont encore Lester
Young, Coleman Hawkins et Don Byas. Les thèmes ayant surtout retenu
notre attention, furent Mood Indigo ; Ind Mellow tone et Lester leaps in.
Enfin le grand trompettiste Peanuts Holland s'était joint à
cet orchestre, il sut déchaîné le public par son jeu percutant
dans le style des Armstrong, Ernest Beny, Buck Clayton, aussi bien que dans
sa façon de chanter des classiques tels que Just of Gigolo.
A ce bref compte rendu je voudrais ajouter quelques réflexions personnelles
sur ce festival et la leçon qu'on peut en tirer.
Rémy Amoros s'est montré un hôte parfait pour tous les
musiciens qui ont participé à cette grande kermesse, et il est
à regretter qu'il n'ait pas été davantage aidé
par des organismes officiels.
Malgré les grands efforts faits pour la publicité,
il est indéniable que peu de gens étaient au courant de ce spectacle.
Néanmoins, Rémy Amoros à l'intention de continuer dans
cette voie difficile et je peux l'assurer ici même qu'il trouvera auprès
de tous les musiciens de Jazz un grand soutien pour que le deuxième
Festival de Canastel 1961 connaisse un grand succès.
JAZZ FAN.