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L’Institut Pasteur traita 515 personnes pendant l’année 1930 et, sur 1305 animaux capturés, 30 chiens furent reconnus « enragés. Les
grandes cités d’ALGÉRIE, comme toutes |
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Le
premier « capteur » de chiens de la ville d’ALGER entra
dans la légende et donna même son nom, déformé par le langage populaire, à tous ses futurs confrères d’ALGÉRIE. D’origine espagnole, GARUFA, tout de suite appelé GALOUFA, habitait le quartier de BAB EL OUED. Les jeunes enfants désobéissants allaient tout autant le craindre que les chiens en vadrouille. Devenu croque-mitaine malgré lui, il sillonnait inlassablement les artères de la villes à la recherche de ses proies. Tirant sa charrette-cage à bout de bras, GALOUFA ne passait pas inaperçu. Ses longues moustaches lustrées, sa salopette délavée et son grand chapeau de feutre firent beaucoup pour sa popularité. Les joyeuses ribambelles d’adolescents chahuteurs qui se formaient derrière lui, impatientes du spectacle de la capture, n’étaient pas faites pour lui faciliter la besogne. GALOUFA qui était payé « à la tête », une prise : une prime, avait pourtant tout intérêt à se concilier les faveurs de sa bruyante suite ; désignés ou rabattus par des gamins complices, de pauvres roquets inoffensifs amélioraient son bilan quotidien mais on imagine les difficultés de sa tâche dans un environnement hostile. Sa proie repérée, GALOUFA pouvait alors déployer son long fouet- lasso pour des tentatives pas toujours réussies mais qui pimentaient le spectacle. Le personnage inspira dès son apparition, une foule de chansons et d’histoires drôles plus ou moins vécues. Sujet de reportages ou d échos parus dans les nombreuses publications de l’époque, GALOUFA fut caricaturé par BROUTY, DRACK-OUB, Hans KLEISS, AGIUS etc…ce qui ajouta encore à sa célébrité. Après des années de labeur et des milliers de chiens capturés, GALOUFA vit arriver le progrès et l’amélioration de ses conditions de travail. Sa charrette fut remplacée par une voiture à cheval conduite par un cocher. Il marchait en tête accompagné de 2 agents de police et disposait de douze cages pour loger ses prises. |
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Ses successeurs
furent des fonctionnaires désignés par les services municipaux
et plus tard une camionnette automobile fut utilisée. Le spectacle perdit en pittoresque. En 1933, la ville d’ALGER fut la première en France à pouvoir disposer d’une fourrière spacieuse, moderne, et équipée d’une cage d’électrocution à basse tension. Les locaux, au Ravin de la Femme Sauvage, permettaient d’isoler les chiens entre eux. Dans des cellules quotidiennement désinfectées les chiens identifiés par leurs colliers étaient gardés pendant 10 jours. Les bêtes contaminées, non identifiées ou réclamées après 3 jours étaient éliminées dans la cage électrique. La ville d’ORAN eut deux GALOUFA dont les vieux oranais se souviennent encore : Gaston DUPUY, dit LATIGO MORO, garde du corps de l’Abbé LAMBERT fut souvent impliqué dans les aventures tragi-comiques du maire d’ORAN et « sorcier de l’eau. Le second était un musulman qui prenait de fréquentes libertés avec les préceptes de MAHOMET concernant les boissons spiritueuses. Découvert, cuvant un trop plein d’anisette ou de « MASCARA », par une nuit de couvre-feu, il fut brancardé au commissariat le plus proche. Le réveil de l’invétéré buveur fut très agité ; dans la rixe qui s ‘ensuivit deux agents furent sévèrement mordus. Quand sa qualité professionnelle fut enfin reconnue, l’image effrayante de la rage s’imposa à tous les policiers. |
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Garufa
par Brouty |
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Il fallait agir au plus vite.
Escorté par trois gendarmes, l’ « enragé »
et ses victimes prirent le premier train en Dans les dernières années de l’ALGÉRIE
française, la situation rabique satisfaisante atteinte en métropole
était |
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Bibliographie
Annuaire
Gomot de l’Algérie. – 1843 |
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