Quand en 1932 une légion
d'honneur méritée fut décernée à Gabriel
Darbada, architecte officiel du Gouvernement Général à
Alger , c'était une juste récompense pour le travail d'un
homme de l'art , une récompense pour l'oeuvre d'un homme en Algérie
dont la France peut s'enorgueillir . Le portait de cet homme. |
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GABRIEL
DARBEDA
Quand, en 1932, une Légion d'honneur méritée
fut décernée à Gabriel DARBEDA, Architecte officiel
du Gouvernement Général, la carrière d'un véritable
homme de l'Art, qui avait réalisé en ALGERIE des uvres
dont la FRANCE pouvait s'enorgueillir se trouva couronnée. |
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Gare d'Oran |
Par ailleurs Conseiller
Municipal de la Ville d'ALGER pendant le mandat de Frédéric
ALTAIRAC ( voir Mémoire Vive n°17) Marcel DARBEDA réalisa
de remarquables travaux pour la MEDERSA, l'hôtel de style qui abritait
la " Depêche algérienne ", l'Hôpital PARNET,
la caserne des Douanes etc
etc
.
En 1906, pour l'Exposition de MARSEILLE il exécuta le " Pavillon Forestier " du Gouvernement Général de l'ALGERIE. Entièrement construite en divers bois d'ALGERIE, cette uvre lui valut les palmes Académiques. Il eut 7 enfants. François, le second fils de Marcel, assuma la direction des travaux de l'Entreprise DARBEDA jusqu'à la mort de son père en 1908. Il lui succèda et attacha son nom à de grandes réalisations de l'époque. Jusqu'à la guerre de 1914 : La banque de l'ALGERIE (menuiseries en noyer de FRANCE), et le palais des Assemblées Algériennes (en chêne) à ALGER, |
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la Gare et l'Hôtel
Terminus à ORAN, la sous-préfecture de MILIANA (décoration
et mobilier) etc
De 1919 à 1930, ce savoir-faire continua
à s'exercer dans les nombreuses agences de la Compagnie Algérienne,
la Banque BARCLAY, le collège Notre Dame d'AFRIQUE et le Pensionnat
Sainte Geneviéve à ALGER etc
. De même que dans
de nombreuses demeures privées. François DARBEDA fut président
des entreprises de menuiseries d'ALGERIE et Vice-Président des
entreprises de Travaux Publics. |
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Gabriel
DARBEDA
fils ainé de Marcel, est né le 3 juillet
1869 à ALGER. Ayant choisi l'Architecture, il fut élève
de Redon et obtint son diplôme en 1869. Sa première uvre,
sera la villa familiale que son père lui fit édifier dans
le petit village maritime de SUFFREN, entre LA PEROUSE et AÏN TAYA. |
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Professeur à l'Ecole
des Beau-Arts d'ALGER DARBEDA faisait partie d'un cercle d'amis comprenant
: Léon CAUVY, Gilbert GALLAND, Emile GAUDISSART, Paul JOUVE et
autres peintres et artistes de renom. A l'Ecole, il eut pour élève
pendant 4 ans Paul BELMONDO. Le sculpteur, devenu mondialement celèbre,
reconnaitra le grand profit qu'il avait tiré de cet enseignement.
Les cours de DARBEDA lui permirent " d'établir l'accord nécessaire
de la sculpture à la construction qu'elle doit orner " (Voir
Mémoire Vive n°19). Cette même année, il lui est demandé par le Gouverneur, l'étude d'un Palais-Résidence à la place de l'ancien Palais de MUSTAPHA-SUPERIEUR. Son projet sera admis, et la direction des travaux lui sera confiée mais, par suite de la guerre 14-18, ces travaux commencés en 1911 ne seront terminés qu'en 1919. Ce sera désormais le Palais d'ETE. La décoration sera achevée en 1925 sous le Gouvernement de Monsieur STEEG. |
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Pour cette habitation,
qui deviendra la résidence officielle des successifs Gouverneurs
Généraux de l'ALGERIE, DARBEDA conçut un grand et
magnifique projet. Cet ensemble de style mauresque détachait sa
blancheur sur un parc à la luxuriante végétation.
On y avait une vue imprenable sur la courbe majestueuse de la baie d'ALGER. Il avait fallu déjà bien des travaux pour transformer la simple villa qui en 1830, appartenait au ministre des haras du Dey ; Le duc d'AUMALE en avait d'abord fait une demeure " à l'européenne ", en 1846, et avait ajouté une série de dépendances mais les pièces s'avérèrent trop exiguës et il devint impossible de séparer les appartements privés et les bureaux officiels. Gabriel DARBEDA fit démolir le pavillon central qu'il remplaça par une salle de banquet au rez de chaussée et une salle des fêtes au premier étage. Il sut faire preuve d'un large éclectisme pour traiter ces pièces d'apparat. Son uvre, tout en empruntant de nombreux éléments à des formes d'art diverses se révéla heureuse et originale. |
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Séduit par la Chapelle
Palatine de PALERME, au cours d'un de ses voyages en ITALIE, DARBEDA s'en
souvint pour la salle des fêtes. Il réalisa son dessein en
créant une uvre remarquable par sa ligne et pour sa richesse
colorée. Pour la galerie qui longe cette salle et donne sur le
parc il s'inspira des conceptions vénitiennes et lui donna comme
aux autres salles du 1er étage, un air de grandeur qui répondait
au caractère recherché. En traitant la salle des banquets, DARBEDA apporta un élément nouveau d'ornementation avec des colonnes polygonale en marbre de CARRARE, aux chapiteaux en forme de pomme de pin. Pour enrichir l'ensemble des pièces d'un cycle de fresques, l'occasion était belle de faire appel à l'Ecole des orientalistes. Sur l'initiative de DARBEDA, le Gouverneur Général JONNART confia donc l'ornementation picturale du Palais à Marius de BUZON, L.F ANTONI, Léon CARRE, Paul JOUVE. Plus tard ce seront les peintures que Léon CAUVY avait exécutées pour le pavillon de l'ALGERIE à l'exposition Internationale des Arts Décoratifs qui seront ajoutées. |
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En 1929 Gabriel DARBEDA
fut désigné comme membre de la commission d'architecture
du Centenaire de l'ALGERIE. Pour cette occasion, le Musée des Antiquités
et d'Art musulman (Stéphane GSELL) fut rénové et
c'est à lui qu'on fit appel. Il modifia très heureusement
l'aspect de l'édifice en élevant une façade monumentale
parée d'admirables portes inspirées par des modèles
marocains du XII° siècle. Au milieu des verdures du Parc de Galland, le musée d'ALGER d'un beau ton rosé devint sans conteste un des monuments les plus justement admirés d'ALGERIE. Gabriel DARBEDA, qui était également intervenu dans la rénovation de la Villa ABD EL TIF, réalisa bien d'autres uvres pour l'administration et les particuliers. Signalons le tombeau érigé dans la villa " DJENAN MERIEM " que le peintre ROCHEGROSSE lui commanda. En témoignage de reconnaissance, il fit présent à DARBEDA d'une belle peinture représentant cette oeuvre et intitulée " le Jardin de Marie ". Nommé Inspecteur Général du Service d'Architecture, jusqu'à sa retraite, il ne s'adonna qu'à cette fonction. Modeste et desintéressé, Gabriel DARBEDA s'éteignit en 1949 à ALGER. |
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P.S : C'est François
DARBEDA qui, rassemblant ses souvenirs et le fruit de ses recherches généalogiques,
relata à partir de 1945 la longue histoire de la famille DARBEDA
en ALGERIE. Famille exemplaire et représentative de toutes celles
qui contribuèrent à faire de l'ALGERIE du milieu du XX°
siècle un pays riche et évolué.
Le C.D.H.A remercie Madame Georges DARBEDA, ses enfants Philippe et Michèle, qui en plus de ces archives personnelles ont légué à notre bibliothèque de nombreux et précieux documents. John Franklin |
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