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En 1913 à Alger, un petit cinéma de 200 places du Quartier
Saulière faisait régulièrement salle comble.Le Centenaire
de l'Algérie approchait Monsieur Joseph Seiberrasquand il décida
de doter Alger d'un établissement de spectacles, grandiose et ultra
moderne. Et le " Majestic " .
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Joseph Seiberras. |
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Monsieur Cinéma
en
Afrique du Nord
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En 1913 à
Alger, un petit cinéma de 200 places du Quartier Saulière
faisait régulièrement salle comble. Un judicieux choix de
programmes y attirait un public vibrant et enthousiaste.
Monsieur joseph Seiberras, directeur de ce " Cinéma "
du Plateau ", séduit d'emblée par le 7ème art
naissant avait anticipé son prodigieux succès. |
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La
grange familiale, à l'angle des rues devenues plus tard "
Edgar Quinet " et " Denfert Rochereau ", fut ainsi transformée
en salle de projection. L'orchestre du maestro Otto accompagnait musicalement
les images qui défilaient en noir et blanc et " Manchette
", le factotum de Seiberras, imitait avec sa grosse caisse les bruits
de canons pendant les scènes de guerre.
A cette époque, l'ambiance dans les salles montait très
vite. On ne gardait pas ses impressions pour soi. Le traître était
injurié ; à Tom Mix on indiquait bruyamment le raccourci
utilisé par les bandits en fuite et, dans les scènes tristes
on entendait pleurer sans retenue.
Seiberras, décidé à promouvoir le cinématographe
en Afrique du nord, venait d'acquérir une seconde salle, boulevard
Bru, lorsque la Grande Guerre éclata. Le jeune homme, mobilisé,
passa de logues années de cauchemar sur le front qui n'entamèrent
pas sa motivation.
Dès son retour à Alger, il reprit ses activités.
Seiberras fit construire le " Variétés " puis,
en 1920, le cinéma " Montpensier. " En 1922, il acheta
le " Régent " rue d'Isly ; d'importantes transformations
pour en faire une salle luxueuse destinée aux " exclusivités
" furent nécéssaires mais cette initiative fut récompensée
par un succès immédiat.
L'entreprenant Seiberras s'orienta alors vers l'ouest. Oran eut son "
Régent " puis Casablanca en 1924 et Rabat en 1925. Sans oublier
Sidi-Bel-Abbès, Mostaganem, Tanger et Marrakech.
En 1928, après avoir acheté le " Casino d'Oran ",
Seiberras se sentit prêt à représenter puis à
diffuser les grandes firmes françaises et internationales. Trois
agences furent crées à Alger, Casablanca, et Tunis. Elles
assumèrent la location des productions d' Universel, Film de France,
Vitograph, Superfilm, Exclusivités artistiques, Armor,...
Pionnier, Seiberras le fut jusque dans les Territoires du sud les plus
reculés. Le premier, il y organisa de très nombreuses séances
cinématographiques, souvent même en plein air. |
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Le
Centenaire de l'Algérie approchait
quand il décida de doter Alger d'un établissement de spectacles,
grandiose et ultra moderne. Et le " Majestic " le fut. Pour
ériger ce palace, d'une superficie de 1.500 mètres carrés,
dans le quartier de Bab?el?Oued, Seiberras dut réunir plus d'une
centaine d'ouvriers. Confronté à une crise de main d'uvre
locale, il fit venir des maçons d'Italie. Le résultat fut
à la hauteur de ses ambitions. Le " Majestic " qui pouvait
accueillir 4.000 spectateurs faisait partie des 10 plus grandes salles
du monde. En Europe, il n'y avait que trois salles plus importantes. Les
travaux coûtèrent plus de 3 millions de francs de l'époque.
Ce bâtiment, à l'avant garde de la technique comprenait de
nombreuses innovations hardies.
Le grand balcon du " Majestic " s'appuyait sur deux poutres
de 32 mètres de portée et pouvait supporter une charge de
200 tonnes en toute sécurité avec un fléchissement
d'un millimètre seulement. Il n'y avait ni plafond ni toit, mais
une ouverture sur le ciel de 23 mètres par 13. Il suffisait d'une
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Le cinéma Majestic d'Alger. |
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minute pour
mettre les spectateurs à l'abri des intempéries. Deux panneaux
d'acier, montés sur roulements se rejoignaient hermétiquement
et dans le plus grand silence. Par température élevée,
cette " déchirure " sous les étoiles assurait
fraîcheur et air marin.
Ayant prévu que des animaux, des fauves pouvaient s'y produire,
Seiberras avait fait aménager écuries et abris grillagés
dans le sous-sol.
La scène pouvait être isolée complètement de
la salle en cas d'incendie et pouvait recevoir un plateau de 400 acteurs
ou comédiens. La salle de projection, la plus moderne de France,
était suspendue au-dessus de la salle.
Pour décorer son palace qui comprenait également une brasserie
et une salle d'exposition, Seiberras avait fait appel au sculpteur Alaphilippe. |
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Annonce spectacle de Paul Anka au Cinéma Majestic ,qui ne sera
pas radiodiffusé ni télévisé !.. |
Toutes les grandes vedettes qui défilèrent
au " Majestic " purent apprécier cette salle unique dans
son genre. A cette même époque, Seiberras fit construire
l' "Empire " de Casablanca puis celui de Fez. C'est le nom qu'il
donna également à son " Cinéma du Plateau "
après l'avoir entièrement reconstruit.
En quelques années, le petit directeur, était devenu un
businessman averti. Infatigable travailleur, Seiberras était resté
un homme simple et généreux. Lors de ses fréquents
déplacements à travers l'Afrique du Nord il ne cessa jamais
de prodiguer ses bienfaits aux pauvres et aux malheureux. Il faisait halte
dans les hôpitaux, les crèches et les asiles.
Sympathique philanthrope, cet homme tenace et méritant s'était
placé au premier rang des grands industriels et des vaillants colonisateurs
de l'Algérie.
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Bibliographie disponible au
CDHA -Pleven Yves, le cinéma du plateau
à Alger, l'Algérianiste, N° 95.
- Sarrouy André, in l'Afrique du nord illustree, N° 428, 129.
Sarrouy André, in l'Afrique du Nord illustrée, N° 466
et 467, 1930. |
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