Sous la direction de Maurice Vaïsse, un collectif d’historiens, venus d’Algérie, de Grande-Bretagne, de France, de Russie, de Hongrie et des Etats-Unis, s’est attaché à cerner la personnalité du Général confrontée à la question algérienne, à laquelle il devait son retour au pouvoir, en se fondant sur différents dépôts d’archives. Les auteurs ne se sont pas limités à la stricte période de la guerre. Le point de départ de leur réflexion remonte à la Seconde Guerre mondiale (Après la campagne de Tunisie en 1943, l’Algérie joue un rôle stratégique de premier plan et devient le fer de lance de la Libération du territoire) et se prolonge jusqu’en 1963.
Est-il réellement possible de déterminer aujourd’hui, cinquante ans après les accords d’Evian, quelles étaient les intentions de De Gaulle en 1958 ? Savait-il déjà ce qu’il allait faire de l’Algérie, ce « problème » dont il disait, ainsi que le rapporte Georgette Elgey : « On ne résout pas un problème comme celui-là. On vit avec ! » ? Avait-il la conviction que l’indépendance était inévitable ? Pourquoi a –t-il attendu quatre ans pour trancher le noeud gordien ?
Même s’il ne répond pas à toutes les questions et en pose d’autres aussi complexes (Les événements de mai 1945 à Sétif étaient-ils inspirés par les Britanniques comme le pensait le Général ?), le livre apporte des informations et des analyses très éclairantes pour la compréhension de l’attitude de De Gaulle face à ces événements historiques aux lourdes conséquences, tout en les replaçant dans leur contexte national et international.
Par Véronique Dumas | source | http://www.historia.fr/web/nos-critiques/de-gaulle-et-l-algerie-1943-1969-11-10-2012-82914