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LA SELECTION
Aïssa le harki ou les fanatiques de l'espérance.
Docteur Gatien Marcailhou d'Aymeric
Homme en blanc, attaché aux terres de soleil où il a longtemps
exercé, auteur des Contes du désert inspirés par
les psychoses baroques qui perturbent les esprits, surtout ceux des Européens,
l'auteur réhabilite le type du harki, humain, guerrier au service
d'une France peu reconnaissante.
uvre d'un juste plus que d'un justicier, Marcailhou rappelle des
faits vécus, tel celui de l'aumônier militaire blessé,
mourant, écrivant sur le sable : < "dieu est amour "o
Entre meurtres, explosions, des Harkis courageux, malgré leur fidélité
sacrifiée, défendent l'honneur de la France. Dans un environnement
que Marcailhou dépeint en connaisseur, le harki illustre un héroïsme
que seuls les blasés et les indifférents ne peuvent ni distinguer,
ni admirer. Son attitude, il l'honore par ce propos, sa reconnaissance
de dette : " quand on a aimé l'armée, il reste toujours
quelque chose ".
Soyons reconnaissants à Gatien Marcailhou de ce rappel d'un fait
d'armes, le sceau d'une courageuse fraternité qui enrichit la terre
d'Afrique.
Mémoire de notre temps, Le Belvédère F1, avenue Marius
Carrieu, 34080 Montpellier, 327 pages, 28 €.
Pierre Grenaud.
I1 était une fois un couple heureux.
Mohammed Khaïr-Eddine
" Surgi comme une éruption en I964-1965 ", selon le mot
de jean Déjeux, Khaïr-Fddine, nom célèbre du
Maroc littéraire, réapparaît Soudain avec un inédit
exemplaire qui nous émeut. Ce revenant oublié depuis Sa
Mort en 1995, nous révèle une curieuse opposition entre
Agadir (1967), celle d'un écrivain révolté qui se
dresse contre l'ordre établi, et le thème de son vieux couple
heureux d'exprimer son besoin d'entente et de paix. Grâce au couple
de Bouchaïb et de sa vieille épouse, au cours d'une vie simplette,
doucette, Se déroule un besoin d'apaisement prôné
par une Juste que Camus eût aimé: une vie qui serait si banale
si Bouchaïb, homme religieux, fin lettré, n'écrirait
l'histoire d'un saint méconnu qui le passionne et qui le rend célèbre.
Editions du Seuil, 27 rue Jacob, 75006 Paris, I86i pages, 10 €.
Se souvenir de Sébaïn.
Anne-Marie Langlois
Cet échange original de lettres où sont exprimées
la tendresse, l'affection, l'amitié fraternelle entre les différents
personnages séparés par la maladie et l'insécurité
de la guerre, met à vif les déchirements d'une famille,
les liens tissés avec la population musulmane, l'enracinement au
pays, le dilemme des officiers opérant en Algérie et le
drame du gâchis final. 1956, une époque où le téléphone
ne régnait pas encore en maître sur la communication: installée
luxueusement à Biarritz, avec sa mère atteinte de la maladie
de Parkinson, Marie ne rêve que de retourner à Sébaïn,
le lieu de son enfance. Sébaïn, c'est entre Tiaret et Aflou,
dans les terres du sud où, depuis l'arrivée du grand-père
Léon, personnage haut en couleurs, la famille Durnourier a transformé
un sol aride en terre à blé, où Marie a vécu
quatorze ans immergée dans la population locale, malgré...
Une nurse anglaise! Son père Paul a repris la ferme avec autorité
mais fait preuve d'un esprit libéral, d'autant qu'il a de solides
amitiés dans la population musulmane. Les lettres de l'ami musulman
dont le fils a rejoint le F.L.N., témoignent aussi d'un écartèlement
douloureux. L'échange de correspondance entre deux officiers dont
l'un est en poste, non loin de là, n'en révèle pas
moins des espoirs sceptiques après l'expérience indochinoise,
suivi , d'une profonde amertume. Découragé, ruiné
et acculé à la perte de son domaine, Paul Dumourier se suicidera,
sa fille qui l'avait rejoint devra quitter sa terre et vivra en France
dans le dénuement. Malgré une suite de clichés fidèles
â l'histoire convenue: colon grand bourgeois, vision conformiste
de la communauté pied-noire et angélisme relatif au monde
musulman, ce livre, aux accents parfois bouleversants, a l'avantage du
souligner les drames entraînés par la fin de l'Algérie
française. Cette expression originale de vécus douloureux
à travers une correspondance, alternée avec les confidences
du journal intime de l'adolescente, confère aux personnages une
sincérité inhabituelle avec Lies élans de franchise
cruelle et de ressentiment perçus par tous, après l'exil.
Marie Jeanne Groud
Editions Belfond , 238 pages , 16,80 €.
Les oubliés de la guerre
d'Algérie.
Raphaël Delpard.
Quarante ans après, des témoins s'enhardissent et commencent
à lever le voile sur la barbarie du F.L.N. tenue soigneusement
cachée jusque-là. Raphaël Delpard fait un courageux
inventaire des témoignages connus déjà, mais aussi
inédits, qu'on a demandé de taire et qui jamais pu être
publiés à cause de leur incidence possible sur le sort des.detenus
en Algérie. Une manipulation "fonctionne toujours ",
dit-il. Témoignages d'appelés, enlevés ou faits prisonniers,
les uns avant, les autres après le 19 mars, miraculeux libérés
qui osent parler pour la première fois... Les récits font
peur. Les mauvais traitements endurés, les sévices dont
ils gardent les séquelles souvent physiques, toujours psychologiques
n'ont jamais été pris en compte. Une réserve est
peut-être à faire sur le nombre de victimes énoncé
par les rescapés d'embuscades ou d'accrochages qui laisse perplexe
comparé aux chiffres officiels. Témoignages de familles
de disparus, militaires ou civils.enlevés après le 19 mars,
cris de Pieds-noirs aux efforts de recherches inlassables souvent bafoués
quand ils.n'ont pas été suspectés de collusion avec
OAS. , Source de tous les maux, témoignages de Harkis rescapés
du calvaire et honteusement abandonnés, autant d'affirmations qui
clament ces combats désespérés et vains. Et l'auteur
tente de comprendre cette étrange loi du silence, orchestrée
depuis quarante ans, ne laissant la place qu'aux témoignages de
l'autre bord. Enfin, après un rappel détaillé des
faits, avec l'éclairage des enquêtes précédentes,
cet ouvrage a le mérite de poser des interrogations appuyées
sur les mobiles qui ont conduit aux deux massacres : celui du 26 mars
à Alger et celui du 5 juillet à Oran. Les citations de tous
ceux qui se sont impliqués dans la recherche de la vérité
mettent en effet, à jour des responsabilités aux plus hauts
niveaux et dont quelques acteurs paradent sur les écrans aujourd'hui.
L'auteur termine en rendant hommage au travail des principales associations
qui, depuis des années, se battent faire éclater la vérité.
Une somme de révélations courageuses sur les dossiers restés
secrets qu'il faudra bien ouvrir un jour.
Editions Michel Iafon, 7-13 bd Émile--Victor, Ile de la jatte,
92521 Neuilly-sur-Seine Cédex, 350 pages, 20 €.
M-J. G.
Nous recevons un courrier d'un lecteur de BEO Story qui apporte
une précision au livre de Raphaël Delpard., que nous publions
bien volontiers
Monsieur DELPARD
Je souhaite apporter les précisions suivantes sur cet ouvrage.
Page 150 vous relatez les propos de
M. Jean Claude BRILOUET sur la disparition de son frère
Jean-Pierre le 7 juillet 1962 dans les environs d'Oran.
Voici la vérité.
Jean Pierre était sergent sous contrat engagé volontaire
depuis au moins trois ans en service à la CCAS du 1er Bataillon
du 22ème RIMA stationné à BOU-SFER VILLAGE bourgade
située au Nord d'Oran, ce n'était donc pas un appelé
du contingent comme voudrait le faire croire son frère. J'étais
également sergent engagé dans cette même unité
ou nous étions les adjoints du CHEF DU PELOTON SCOUT-CAR de cette
CCAS.
Après les massacres et enlèvements du 5 juillet perpétrés
par des"ralliés" au FLN de dernière heure ( cela
rappelle un peu la libération de Paris et ses débordements
) notre bataillon stationné au centre d'Oran a été
désigné comme détachement précurseur pour
assurer l'implantation de la future base de Bou-Sfer.
Nous nous sommes installé dès le 6 juillet 1962 dans cette
commune, qui dans le cadre des accords d'Evian restait au centre du complexe
de la "base de Mers el kébir" . En fin d'après-midi
le 7 juillet - pour fêter le départ de quelques rappelés
contingent dont la libération intervenait avant le 14 juillet nous
avons décidé Jean-Pierre, moi
Même et quelques appelés ( 4 ou 5) d'aller prendre un pot
en bord de mer bien que cela soit formellement interdit. Nous sommes allés
donc à quelques km de ce village dans une bourgade portant le nom
de "Bouisville" qui jouxtait la commune d"Ain el Turk ou
se trouvait d'ailleurs le PC et le 2ème Bataillon du 22ème
RIMA.
Jean Pierre n'était donc pas en mission. Arrivé à
Bouisville nous avons fixé notre choix sur un bar avec une petite
tonnelle ou dansaient quelques couples dont les femmes étaient
des prostituées algériennes. Jean Pierre en a invité
une. En fin de soirée nous avons décidé de rentrer
et nous nous sommes séparés. Je suis rentré avec
un des appelés à travers les vignes et Jean pierre et les
deux ou trois autres militaires ont pris la route goudronnée qui
les conduirait jusqu'à Bou Sfer. C'est la dernière fois
que nous nous sommes vus. Le lendemain constatant l'absence de ces militaires
j'en ai informé ma hiérarchie à savoir le Cdt de
Compagnie. Rapidement l'officier de renseignement du Régiment m'a
interrogé et nous avons décidé de retourner voir
les responsables de ce bar. Tout avait été déménagé
et la tonnelle avait été brûlée. Les filles
avaient disparues et ce bar n'a plus ouvert ses portes. Voilà donc
les faits. J'ajouterais que Jean-Pierre Brilouet devait recevoir au cours
de la cérémonie des remises de décorations du 14
juillet la Croix de la valeur militaire avec étoile de bronze.
Pour ce qui est des explications, connaissant les risques que nous prenions,
nous avions pris des armes avec nous. Jean Pierre son pistolet MAC 50
réglementaire qu'il avait glissé devant lui, sous sa veste
de treillis, dans la ceinture de son pantalon. C'est sans doute ce qui
a causé sa perte. Sa danseuse a senti l'arme en dansant et a prévenu
ses compatriotes ralliés au FLN. En restant sur la route ou passaient
quelques véhicules ils ont été braqués par
une ou deux voitures. C'était la technique adoptée par les
rebelles pour procéder à des enlèvements. Malgré
les recherches et nombreuses patrouilles effectuées dans les environs
nous n'avons rien trouvé.
Pour la suite, soit avec un peu de chance si je puis dire, ils ont été
tués rapidement, soit alors ils ont étaient conduit à
la frontière Algéro-marocaine ou harkis, militaires et civils
enlevés faisaient du déminage et la....
Si vous souhaitez me contacter voici mes coordonnées
Raymond SEGURA tél. 04 68 22 32 63
Français d'Algérie face au vent de l'histoire.
Georges Dillinger.
Dans cet ouvrage, synthèse d'articles publiés antérieurement,
Georges Dillinger fait un bilan argumenté, lucide, bouleversant
de sincérité, d'une histoire de la France en Algérie
qui a marqué douloureusement le peuple pied-noir, les Harkis, la
France et dont il fait aujourd'hui entrevoir les lourdes conséquences.
À partir de ses grandes connaissances de la terre dont il est issu,
qu'il a parcourue longuement en tant que géologue, sa perception
profonde du peuple musulman, sa grande érudition et enfin son vécu
des événements, l'auteur analyse avec minutie les raisons
qui ont entraîné l'Algérie française dans la
tourmente finale. Dans ce pays dont il connaît parfaitement la géographie
mais surtout les musulmans, leur religion, leur mentalité, il étudie
la constitution de la communauté pied-noir, européenne au
plein sens du mot, autour d'un noyau chrétien et de ce facteur
d'unité qu'a été la patrie commune. Il démontre
la part prise par la France, dans le développement de l'Algérie,
les tractations politiques et l'entreprise de démolition de la
mémoire qui perdure avec la falsification de l'histoire. Enfin
il dénonce l'acharnement mis depuis quarante ans à avilir
l'armée et cette population contrainte à l'exil. Cet ouvrage
au style clair, incisif contient des vérités difficiles
à entendre pour les pédagogues de la désinformation.
Cruellement mordu par un sentiment d'injustice, l'auteur s'adresse à
un jeune Français pour que cette dure expérience lui devienne
un enseignement précieux face aux difficultés qui s'annoncent.
Publication GD, 226 pages, 18 €.
M.-J. G.
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Les fiancés de Santa-Cruz.
Henri Jean Garrido.
Jean Garrido nous entraîne dans les événements dramatiques
de la fin de l'Algérie qu'il situe, par erreur, en 1956. Les personnages
évoluent dans le chaos des jours d'agonie d'Oran. Jean, jeune instituteur
marié à Angela qu'il a connue en montant à la basilique
de Santa-Cruz, participe à un attentat de l'O.A.S. qui provoque
la mort de deux personnes dont une fillette et lui pose un cas de conscience.
En représailles, après dénonciation, sa femme est
enlevée par les gens du F.L.N. et emmenée dans un douar
près de Tlemcen. Une situation un peu invraisemblable amène
le commando O.A.S. à affronter les ravisseurs. La suite dramatique
verra mourir la jeune femme, avant l'indépendance, après
avoir eu la joie de recueillir un bébé algérien orphelin.
Le personnage principal réussira enfin à s'enfuir avec l'enfant
à bord d'un chalutier, vers les côtes d'Espagne. Sur un fond
historique, l'auteur se laisse emporter dans l'invention romanesque avec
un souci de traduire les émotions et le désespoir des derniers
jours de l'Algérie française.
Editions Danaïdes, 255 pages, 19 €.
Le pic vert.
Jean-Marie Viala.
Le récit de ce jeune garçon quittant l'Algérie,
en 1956, à onze ans, avant le grand départ de 1962, n'aurait
rien de bien original s'il ne mettait en relief l'ignorance cruelle de
la réalité pied-noir, rencontrée au fur et à
mesure de ses contacts et de ses découvertes en France. Le bilan
amer des stéréotypes tenaces, remarques et situations paradoxales
quelquefois cocasses, engendrées par son attitude d'enfant déraciné
justifie les réactions de son " pic vert " imaginaire...
C'est d'abord l'école où on l'a mis à l'abri de la
guerre, chez son oncle instituteur. Celui-ci, pas plus que ses camarades,
ne comprend son comportement inadapté au système scolaire
métropolitain. Perturbé par l'annonce de l'assassinat de
son frère aîné, l'adolescent va être rejoint
par sa mère qui s'installera à Pau. Un parcours cahotant
le conduira tout de même à Paris où il terminera ses
études d'avocat. Là, opportunisme et indifférence
lui attireront la sympathie d'amis influents qui, par leurs relations,
lui permettront la réussite. Il aura même l'occasion d'héberger
une jeune avocate algérienne, réfugiée politique,
et menacée par les violences actuelles de son pays, en même
temps qu'il vivra une histoire d'amour dramatique avec une jeune femme
condamnée par la maladie. Avec ses jurons pieds-noirs, sa part
de mélo, de rêves érotiques et de sentiments, sa gouaille
du " Sentier ", ce roman ne souffrirait pas d'une adaptation
au cinéma ou à la télévision, spécialité
de l'auteur.
Editions Mango, 281 pages, 17,50 €.
Mohand le harki.
Hadjila Kemoun.
" Au fil des années, ses enfants, à qui il n'a pu
expliquer son combat ni le sort qui lui était fait, se sont éloignés
de lui ". Lorsque Hadjila Kemoun écrit en dédicace
: " Aidez-moi à réparer cette injustice ", on
ne peut que se sentir fautifs, fautifs d'avoir si timidement et si tardivement
défendu la cause des Harkis. Et l'on dévore ce témoignage
très documenté, ce procès courageux fait aux politiciens
d'avant et après l'indépendance de l'Algérie. Lorsque
ce témoignage poignant se mue en roman écrit simplement
mais dans un langage châtié employé par Mohand, il
devient plus fort, plus grave. La vie de Mohand bascule. Mohand est révolté
lorsqu'un ancien ministre de De Gaulle dit " les officiers qui ont
détourné les ordres de ne pas évacuer les Harkis
vers la France, ont agi par romantisme imbécile ". Mohand
est alors un homme seul, mais un homme debout. Les dernières pages
sont très émouvantes; comment ne pas avoir une larme pudique,
lorsqu'on ouvre la musette de Mohand... elle ne contient qu'un petit drapeau
français. S'il est encore temps de réparer cette injustice,
cet ouvrage écrit par Hadjila, fille de harki, nous mobilisera.
Editions Anne Carrière, 104 bd Saint-Germain, 75006 Paris, 210
pages, 16 €.
Christiane Lacoste
Vivre et mourir en Alger. L'Algérie ottomane aux XVIe et XIIe
siècles: un destin confisqué.
Farid Khiari
À partir d'archives jusqu'alors peu exploitées, faisant
référence à des études précédentes
comme celles de J. Berque, Farid Khiari dresse un tableau de la vie économique,
sociale et culturelle de l'Algérie ottomane aux XVIe et XVIIe siècles,
surtout de sa ville capitale: Alger. La concentration du pouvoir politique,
militaire, administratif par une caste militaire s'appuyant sur un groupe
religieux qui la légitime, fait l'originalité de cette ville
aux relations fluctuantes avec le reste du pays restant partagé
entre des tribus. Tiré d'une thèse de doctorat, Vivre et
mourir en Alger garde trop souvent un style universitaire marqué.
Cette réserve faite, ce livre apporte par sa richesse une contribution
nouvelle à la connaissance de l'histoire d'Alger.
L'Harmattan, 300 pages, 28 €.
Yves Naz
A flanc de Bou-Komine.
Rosaire di Stephano.
Voilà un livre qui a eu son succès - relatif - et qui est
réédité. Et, en effet, il le mérite: ces souvenirs
d'une jeunesse à Hammam-Lif dans la banlieue de Tunis sont simples,
directs, mais écrits dans une langue spontanée, émaillée
d'expressions de " là-bas ", une langue pittoresque et
combien vivante. Les descriptions alternent avec des réflexions
issues d'un solide bon sens et d'un humour certain. On ne peut que se
reconnaître dans ce personnage qui réagit toujours courageusement.
Il témoigne de ce que fut la vie là-bas où Siciliens,
Maltais, Juifs, Maghrébins ou Français se mêlaient
et s'estimaient avant que les " événements " ne
provoquent de cruelles déchirures.
Livre qui plaira à tous les anciens Tunisiens, mais également
à tous les anciens d'Afrique du Nord.
En vente chez l'auteur, "Les Ombrages 11", 14 avenue de Creully,
14000 Caen, Tél. Fax 0231503652, 326 pages, 15,24 €.
Y N.
Destin de harki. 1954.
Brahim Sadouni
Alexandre Grigoriantz a recueilli " le témoignage d'un jeune
Berbère enrôlé dans l'armée française
à 17 ans ". Il s'agit de Brahim Sadouni, jeune Aurésien,
qui narre son action au sein de son unité pendant la guerre d'Algérie
et nous fait revivre ainsi les derniers mois de la présence française
au milieu d'une population paysanne déchirée entre le F.L.N.
et l'armée. À l'indépendance, il croit pouvoir rester;
il subit alors humiliations, injures, sévices et échappe
de justesse à la mort. Il arrive en 1964 à regagner la France.
Là, malgré l'aide d'âmes compatissantes, il souffre
du rejet de certains Français comme d'Algériens. Grâce
à son énergie, il améliore ses compétences
et ses conditions de vie. Il voyage beaucoup pour son travail. Enfin,
il se voue à la défense de ses camarades. Livre qui illustre
le sort lamentable réservé aux Harkis.
Editions Cosmople, 176 rue du Temple, 75003 Paris, 245 pages, 16 €.
Y. N.
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