Un quatrième
ouvrage de Jean-Claude Pérez
Après « Le sang d’Algérie », «
Debout dans ma mémoire » et « Les vérités
tentaculaires sur l’OAS et la guerre d’Algérie
», voici : « L’Islamisme
dans la guerre d’Algérie »
accompagné du sous-titre : « Logique de la Nouvelle
Révolution Mondiale »
Ce livre paraîtra au printemps et pourra être
commandé aux éditions :
Duapha – BP 58 – 77522 COULOMIERS cedex.
Prix : 35 € + frais de port
L’auteur nous a fait parvenir un extrait de
son manuscrit.
Présentation de l’ouvrage :
Il y a un demi siècle, vivaient encore au sud de la Méditerranée,
prêts à se déployer dans l’avenir, 15
départements français. Prolongés par l’immensité
rayonnante du Sahara, ils illustraient une continuité charnelle
entre l’Europe et l’Afrique. L’Algérie
Française s’identifiait avant tout à un «
glacis » vigoureusement polarisé vers le sud. Un glacis
générateur de progrès et de développement,
créateur d’harmonisation ethnico-culturelle entre l’Occident
et le monde musulman.
La nouvelle Révolution Mondiale s’est déclenchée
là-bas, en Kabylie, lors des émeutes dites de Sétif,
le 8 mai 1945. Elle s’est réactivée dans sa
deuxième phase, le 1er novembre 1954, lors de la Toussaint
rouge. Elle a frappé plus récemment, dans sa phase
actuelle, à Manhattan, Washington, Bali, Moscou…et
ailleurs. L’ère des prédateurs intégristes
est désormais ouverte.
« n’katlan n’sara » : « tuez les chrétiens
! »
Présentation de l’auteur :
Jean-Claude Pérez est né le 17 janvier 1928 à
Bougie en petite Kabylie. Médecin depuis 1954, il exerça
tout d’abord à Alger dans le quartier de Bab-El-Oued,
puis plus tard à Paris jusqu’en1995.
Indépendant à l’égard de tout parti politique,
il entendit dès 1953 « l’appel au combat »,
c'est-à-dire l’appel au secours lancé par l’Algérie
Française. Il connut la prison de 1957 à 1965, de
façon épisodique, en Algérie, en France, à
l’étranger. Il fut condamné à mort par
contumace pour son rôle fondamental au sein du commandement
national de l’OAS.
Depuis 1992, il se consacre à la véritable identité
de la guerre d’Algérie, à ses origines encore
soigneusement occultées et à sa continuité
contemporaine à travers la Nouvelle Révolution Mondiale.
AVANT-PROPOS
En 1919, une loi française entre en vigueur en Algérie
de la manière la plus officielle.
Les sujets français de confession musulmane peuvent accéder
à la citoyenneté française pleine et entière
au moment de leur choix. A la condition qu’ils acceptent de
se soumettre, comme la totalité des citoyens français,
à la seule et unique juridiction civile française.
Ce qui implique le renoncement à leur statut personnel codifié
par le droit coranique.
Deux conséquences.
La première est française : silence de mort autour
de cette loi. On n’en parle pas, on ne la défend pas.
On n’essaie pas, en particulier, d’engager un dialogue
interconfessionnel sincère, loyal et surtout productif, pour
espérer une large application de cette loi. La IIIème
République l’a votée, mais en sous main elle
ne veut pas en entendre parler.
La deuxième est musulmane : avec l’accord silencieux,
mais surtout réel et officiel des gouvernants de la IIIème
République, un riche leader berbère, fondamentaliste
connu, Omar Smaïl, décide dès 1920 de combattre
cette loi. De la rendre inapplicable. Dans ce but il fonde et met
en place des cénacles d’étude dont l’organisation
et le fonctionnement sont confiés à de grands religieux
majoritairement berbères. Ceux-ci sont destinataires d’une
mission : lutter, par tous les moyens, contre l’assimilation,
la francisation et si nécessaire contre l’évangélisation.
Retenons 3 noms parmi ces religieux profonds : le cheikh Abdelhamid
Ben Baddis de Constantine, le cheikh El Bechir el Ibrahimi né
à Tocqueville (Ras el Oued) très près de Sétif
et Tewfik el Madani, un Kabyle né à Tunis. Ces berbères
vont structurer le fondamentalisme musulman sur la terre algérienne.
Mais, par-dessus tout, ils vont sacraliser à outrance l’utilisation
exclusive de la langue arabe littéraire. Ben Baddis et Ibrahim
Bachir ont effectué de longs séjours au Proche Orient,
au contact, en particulier, du grand émir libanais Chekhib
Arlslan, animateur principal de la Nahdah, la renaissance arabe,
et véritable déclencheur de cette guerre, une guerre
franco arabe, à partir du 8 mai 1945.
En 1925, Omar Smaïl et ses lieutenants, avec l’accord
tacite et officiel du pouvoir français, fondent le Nadi at
Taraqqi, le Cercle du Progrès, toujours dans la perspective
de rendre inapplicable la loi de 1919. Ils exaltent et glorifient
la langue arabe. Ils ne s’expriment que dans cette langue
et fondent ainsi la nouvelle « arabité » de l’Algérie.
En 1930 se déroulent, dans un indiscutable enthousiasme francophile,
les cérémonies commémoratives du centenaire
du débarquement français à Sidi Ferruch le
14 juin 1830. Toutes les conditions semblent réunies, sous
la pression des anciens combattants musulmans de 1914-1918, pour
que la loi de 1919 soit enfin plus largement appliquée.
Certains responsables de la IIIème République ne l’entendent
pas ainsi. En vertu de la loi de 1901 sur les associations, dans
le but de donner un coup d’arrêt définitif à
cet élan vers la France, ils donnent l’autorisation
officielle à Omar Smaïl de fonder l’association
des Oulémas, le 5 mai 1931. Le 7 mai, le premier président
désigné par Omar Smaïl en personne sera Ben Baddis.
Le vice-président sera El Bachir el Ibrahimi. Tewfik el Madani
remplira les fonctions officielles de secrétaire général
adjoint. Mais en réalité il en sera l’animateur
le plus virulent.
La devise de cette nouvelle association ne tardera pas à
se définir comme suit :
Ma religion c’est l’islam
Ma langue c’est l’arabe
Ma patrie c’est l’Algérie
Il ne s’agit, ni plus ni moins, que de la mise en place d’un
dispositif de guerre qui sera soutenu en permanence par l’émir
libanais, ennemi de la France, Chekhib Arslan. Mais aussi par Hadj
Asmine el Husseïni, le muphti de Jérusalem. Celui-ci,
en effet, organise durant cette même année 1931, le
congrès mondial de l’islam à Jérusalem.
Il soutient officiellement l’action de Ben Baddis. Le combat
enclenché contre la future république d’Israël
va se confondre ainsi avec le combat qui est déjà
engagé contre la France.
Cette association des Oulémas va constamment alimenter la
nature religieuse fondamentaliste de la guerre faite contre la France.
Tous les leaders indépendantistes anti-français ne
pourront pas se passer d’un imprimatur verbal, émanant
de cette association, pour jouer un rôle dans la révolution
algérienne.
Ibrahim Bachir, président de l’association des Oulémas
depuis la mort de Ben Baddis, est assigné à résidence
à Aflou, près de Tiaret en 1945. Il déclenchera
néanmoins les émeutes de Sétif du 8 mai 1945
dès l’appel de Chekhib Arslan transmis depuis la Suisse
le 7 mai 1945.
Une guerre de 17 ans, une guerre franco-arabe répétons-le,
va être conduite d’une façon ouverte, puis larvée,
puis de nouveau ouverte contre la France à partie de la Tousaint
rouge 1954 jusqu’au 5 juillet 1962, date du massacre d’Oran.
« El Jihad fissabil Allah », « la guerre sainte
pour la cause de Dieu ».
Voila ce qui sera étudié au mieux possible au cours
de ce travail, en fouillant l’histoire, en remontant parfois
très loin. Je m’y étais engagé lors d’une
conférence (1) que j’avais tenu à Nice le 21
mars 2002, sous l’égide du professeur Destaing, titulaire
de la chaire algérianiste au Centre Universitaire Méditerranéen
(CUM).
J’ai essayé de tenir mon engagement.
Jean-Claude PEREZ
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