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Premier bilan
Malgré les tirs, cependant moins nourris que la veille, des ambulances de l'hôpital Mustapha ayant à leur bord des Internes circulent dans les rues encombrées. Ils distribuent dans certains centres sanitaires du sang et du plasma ainsi que des
paquets de pansements. A 9 h. cette opération est suspendue et une voiture munie de haut-parleur fait savoir à la population que les blesses peuvent être évacués à tout moment sur les hôpitaux désignés, c'est-à-dire les femmes et les enfants à . Mustapha et les hommes sur l'hôpital Maillot.
Peu à peu la fouille des Immeubles commence : des militaires escortés de blindés encerclent un pâté de maisons tandis que les C.R.S. effectuent la perquisition des appartements sont systématiquement visités étage par étage. L’Identité des locataires
est contrôlée et les hommes sont conduits au P.C. pour de plus amples vérifications.
En début d'après-midi, trois hommes en tenue militaire sont arrêtés dans un immeuble par les forces de l'ordre. On Ignore encore pour l'instant l'Identité de ces personnes
Enfin, un premier bilan des fouilles exécutées jusqu'à 13 h., révélait l'arrestation de 141 personnes qui ont été dirigées sur un centre de tri. En outre, avaient été saisis 96 pistolets, fusils de chasse et carabines, 10 rockets avec système de mise à feu. 2 mitraillettes. 12 grenades offensives et Incendiaires. 20 kilos de plastic. 25 détonateurs, du cordon Bickford. des caisses de munitions Devant la boulangerie Sénabré un gardien de la paix et un gendarme qui habitent le groupe Taine attendent en vain du pain. Depuis le matin les deux fonctionnaires courent dans tous les secteurs se procurer du ravitaillement leurs couffins sont vides
Dans la cour d'un immeuble des jeunes jouent su ballon tandis qu'une ménagère étend sa lessive.
Une femme passe avec une bouteille de lait. Elle est aussitôt interrogée par les mères de familles des Immeubles voisins. Deux hommes transportant également une corbeille de pain. Escortés par un officier se dirigent vers l'hôpital Maillot. « C'est pour les
blessés " murmure un passant anonyme à une patrouille.
Un hélicoptère tourne dans le ciel nuageux, laissant échapper de ses flancs des paquets de tracts .Puis c'est une patrouille de "T6"qui survole Bab-el-Oued à basse altitude. Du côté des
Trois Horloges seuls les militaires circulent sur les trottoirs. Toutefois un gros chien loup déambule dans la rue. Sur son poil noir on lit en lettres blanches « Je suis Français ».
Des militaires réparent les roues des jeeps » en maudissant les clous qui
sournoisement se piquent dans les pneus, partout sur les terrasses se dressent les silhouettes de soldats en armes et à la jumelle un officier observe ses hommes. La route de Bab-el-Oued, passe par les quartiers musulmans, pour arriver dans ce périmètre interdit, nous nommes passés par les cités du Climat de France et Chevallier, après avoir franchi un barrage de militaires au "Triolet", nous arrivons boulevard de Champagne, Le garage Denis dépassé, on aperçoit les premiers immeubles du
quartier. Leur façade porte les traces du combat : à la hauteur des terrasses. Les murs sont troués, des morceaux de béton jonchent le sol. Des fils électriques pendent, sectionnés de leur supports, tout autour de la place Dutertre où a été installé un PC volant des camions militaires et des auto automitrailleuses station sur les trottoirs. Des soldats rassemblés par groupes discutent. Un chien errant cherche dans les poubelles débordantes une quelconque nourriture. Dans la rue Camille-Douis des
hommes habitant le quartier parlent entre eux, le ton est grave et la conversation peu animée. Partout ce sont des rouleaux de fil de fer barbelé qui ont été déployés et la chaussée a été recouverte de gravier pour cacher les immenses taches d'huile de
vidange qui avaient été répandues sur la chaussée pour retarder les mouvements des blindés.
Les rafles continuent dirigés par les Barbouzes dirigés par Lucien Bitterlin, une barbouze gaulliste, Peu après cette opération , une colonne d'hommes, civils de tous les âges allant de 18 ans à 70 ans. Les rues sont désertes, les ordres sont
respectés et pas un "civil" ne circule, la couvre feu est appliqué avec rigueur. Il est bientôt 12h.30 et tout monde s'apprête à déjeuner. |
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